(Terminé) L'Avenue Arundel, c'est pas ici , non? (PV Alec)

Les boutiques! Oh! Oui les boutiques! Qui avait-il de plus beau? Tous les grands noms de la Mode, Fromond, Cressy, Isley... Vraiment, Lise n'aimait rien de plus que faire du shopping. Non seulement pouvait-elle remplir , par la même occasion, son garde-robe de nouvelles fringues mais Lise pouvait aussi se détendre et ne plus penser à rien d'autre... qu'À elle-même.

Sa cousine Isabel lui avait parler d'un nouveau magasin Mavieu ouvert sur l'Avenue Arundel. Il fallait absolument qu'elle y passe pour remplacer ses bottines. Cependant, cette Avenue n'était pas à côté... Pourtant, c'était sur son chemin pour rentrer à la maison. Et c'était une journée radieuse. Pourquoi ne pas marcher jusque là? Et puis, il était temps pour ses nouvelles chaussures de faire leur preuve!

Malgré les quelques paquets qu'elle avait, Lise réussit à atteindre son cellulaire dans son sac à main. Après l'avoir ouvert, elle selectionna l'application GPS pour trouver l'Avenue Arundel. Lise suivit aveuglément la dite application à travers la ville.
Cependant, lorsqu'elle leva les yeux de nouveau, la jeune femme réalisa qu'elle était bien loin de l'avenu bordée de grands magasins. Au contraire, on aurait dit une sorte de marché rustique immonde! La jeune secrétaire grimaça . Mais où avait-elle dont atterit! Satané aplication qui ne valait rien. Lise ferma son telephone et le fourra dans son sac dans un gest rageur. Après voir émit un long soupire, elle tenta de traverser cet infiniment grand marché.

Elle remercia poliment toutes les offres de laitue, de poissons et autres babioles qu'on lui présenta. Lise tenta désespérément de se frayeur un chemin à travers la foule.
-Pardon... pardon... Non, je n'aime pas beaucoup les huitres. Pardon...

Ahh le marché... Si c'était pas fantastique comme atmosphère. Les légumes frais rougeoyant de couleurs attiraient l’œil, les fruits semblaient mûrs et juteux et lui donnaient faim. Il prit un assortiments et continua à marcher autour des étales en grignotant des groseilles. Rien de mieux que ça, direct du producteur au consommateur avec un temps ensoleillé et une petite brise. Il appréciait de se faire héler par les vendeurs et d'acheter au gré des coups de cœurs gastronomiques qu'il avait.

Il essaya vraiment de s'intéresser à autre chose que la bouffe mais, non seulement il avait faim, et en plus il n'avait aucun désir de rajouter des babioles sur ses étagères. Il aimait ce sentiment de ne pas être seul à faire ses achats tout en appréciant ce jour de marché. Il continua de flâner pendant un moment sans but précis jusqu'à ce qu'il aperçoive une silhouette familière.

Un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'elle passait non loin de lui. Visiblement, elle semblait aussi peu dans son élément que durant leur première rencontre. Il la laissa le dépasser en continuer sa marche. Il la suivit sur quelques mètres et la rattrapa.

Marchant derrière elle, puis presque côte à côte, il posa ses yeux sur elle...

“Alors, on se mélange au bas peuple, Lise ?”

-L'Avenue Arundel...? C'est près d'ici? Non? Excusez-moi...!

Personne ne semblait vouloir lui parler. Elle était invisible ou quoi?! Pire encore, de nombreuses femmes lui avaient jeté des regards désobligeant, la dévisageant de la tête au pieds. Lise en était sidérée. Personne ne la regardait jamais comme cela. Au contraire, elle gardait ce genre d'habitude pour les autres. De plus, qu'est-ce qu'elles avaient à la regarder avec tant de mépris?! C'était elle qui portait un jean hors de prix et un chemisier tout aussi précieux!

Elle ravala un flot de bile qui lui montait à la gorge, et chercha de nouveau quelqu'un qui aurait pu la rediriger. Soudain, elle sentit qu'on l'épiait. Même qu'on la suivait. Lise eu une drôle d'impression. Son père la faisait-il vraiment suivre? Pire, le maire avait-il engagé quelqu'un pour l'espionner. Cette idée horrible la fit frémir.

Oh! Il était tout près maintenant! Elle glissa discrètement sa main dans son sac pour attraper sa bonbonne de poivre anti-agression, soudain très tendue. Fort heureusement pour elle -et pour lui- la jeune femme reconnut la voix d'Alec. La secrétaire se retourna vers lui, les yeux brillants, laissant retomber son "arme" discrètement. 

-Alec!

Il explosa de rire lorsqu'elle fit volte-face en criant. Elle avait l'air à cran, à nouveau mais ses yeux brillaient.. Pantalon et chemisier... Pas d'aubergine aujourd'hui, elle devait se sentir mieux que la dernière fois, au moins elle n'avait pas une robe empruntée. Indécis quant aux salutations, il décida de ne rien faire, juste d'être polis. Ça faisait un peu plus d'une semaine qu'il l'avait vu à la Ferme mais n'était pas arrivé à la joindre.

C'était toujours la même chose, elle est pas là, elle est pas disponible, non je ne prends pas de message. Il s'était fait envoyé sur les roses à chaque fois et ça l'avait énervé plus qu'il ne l'aurait pensé. Du coup, il avait laissé tombé. Désormais, face à la jeune femme, il réalisait qu'il était ravi de la revoir, plus qu'il ne l'aurait cru. Elle n'était pas vraiment difficile, sauf lorsqu'on lui apportait une mauvaise nouvelle.

Diamétralement opposé ces deux là se faisait face à un endroit qui comptait parmi un de ses favoris alors qu'elle ne semblait pas à son aise.

“Ben alors, qu'est-ce que vous faites ici ?”

Il posa sa main sur son avant bras et l'écarta du passage se rendant compte que les acheteurs peinaient à se frayer un chemin avec ces deux qui restent immobiles. Il attrapa quelques groseilles et les fourra dans sa bouche malicieusement.

“Groseilles ?”

En voyant son visage souriant, Lise se rappela comment son rire étant franc et grave... Plaisant, voir même contagieux. Combien de temps s'était-il écouler depuis leur rencontre? 5? 6 jours? Elle n'en était pas certaine. Des derniers jours avaient été longs et difficiles. Elle n'avait eu que très peu de temps libres et revenaient tous les soirs morte de fatigue. Bien à ce qu'elle ne se soit pas attendu à ce qu'il l'appel le lendemain même, elle avait cru avoir des nouvelles de lui un peu plutôt. Il est vrai qu'elle ne savait toujours rien de lui sinon qu'il conduisait une moto, qu'il avait un rire fantastique et qu'il avait des amies à la campagne. Peut-être était-il un homme très occupé après tout. Lise n'aurait su le dire. Mais la vie devait suivre son cour.

Pourtant, elle fut très contente de le voir , ce jour là. Ainsi, elle sourit de toutes ses dents.
 
"bien vous savez... "Commença-t-elle en lui montrant ses jolis sacs dont le noms des Magasins y était imprimer en belles lettres dorés." Shopping!"

Elle n'était pas prête à lui dire qu'elle s'était perdue. Il fallait bien qu'elle conserve un minimum de fierté, surtout quand, pour lui, elle devait être une genre d'idiote à qui il arrivait toujours malheur.

"Sinon vous... Oh!" Sursauta-elle alors qu'il l'écartait gentiment de la voie encombrée" Merci!"

C'est alors qu'elle le fit s'attaquer à une grappe de fruit. Elle haussa un sourcil, amusée.
"volontiers. Vous avez l'air en forme, Alec."

Ah du shopping, mais c'est bien sûr. Qu'est-ce qu'une femme peut faire dans le centre avec des sacs pleins ? Ça ne peut qu'être du shopping et surtout pour Lise. Elle avait certainement besoin de nouveaux vêtements ou accessoires presque toute les semaines.

“Ah vous vous êtes acheté une nouvelle robe ?” dit-il en pouffant.

Il n'avait pas réussit à s'en empêcher. Jamais il ne pourrait détacher de sa mémoire le fait qu'il l'avait rencontré alors que sa robe avait été endommagée par une chèvre. Ignorant son étonnement précédent, il hocha la tête en guise de “de rien”. Il lui tendit une grappe de groseilles en faisant attention de ne pas les endommager.

“En forme, moi ? Toujours ! Vous aussi. Enfin, vous avez l'air bien.”

Il la laissa manger tout en souriant en songeant que oui il était toujours en forme mais c'était plus par choix qu'autre chose, et ça, peu de personne le savait.

“J'ai essayé de vous appeler au fait, mais les réceptionnistes ne m'ont pas laissé vous parler. Elles sont hargneuses dis donc.”

Lise déposa à ses pieds ses deux paquets alors qu'Alec lui offrit le fruit rouge. La jeune femme le remercia en se saisissant de la grappe. Après tout, cette petite marche avait creusé son appétit. Les groseilles s'avérèrent juteux et frais. Délicieux!

Alors qu'elle en glissait un nouveau entre ses lèvres, ses yeux s'arrondirent à l'annonce de son appel.  Quoi?! Elle déglutit péniblement.

-Marguerite, grogna-t-elle pour elle-même ,en baissant les yeux.

La garce! La réceptioniste avait certainement dû vouloir essayer de se venger. La rumeur que Lise avait colporté à son sujet avait dû parvenir à ses petites oreilles de souris! Oh! Lise avait une bonne mémoire. Si cette pauvre folle voulait joueur à ce jeu... Elle se rendrait vite compte que Lise Vernay était imbattable! La jeune femme fit tout de même un effort pour se détendre.

-Je suis vraiment désolée. C'est de ma faute. Attendez.

La jeune femme ouvrit son sac à main à la recherche de son petit calpin et d'un crayon. Vraiment, le sac de Lise était un vrai fourre-tout. Très peu était ceux qui en avait déjà vu le fond.

-Le plus simple est que je vous donne mon numéro de téléphone. Tournez-vous!
Lise appuya le petit calpin contre le dos d'Alec pour écrir son numéro de téléphone.

Marguerite... Heu... C'était qui ça ? Ou est-ce qu'elle voulait dire les fleurs ? Quoi était-ce de sa faute ? Ah... les appels... Il eut à peine le temps d'y penser que Lise le sommait de se tourner. Il engloutit le reste des groseilles qu'il avait à la main et se tourna à la demande de la jeune femme. Il la laissa écrire son numéro, tout en regardant autour de lui. Il remarqua qu'ils étaient juste à côté d'un vendeur de chapeau mais se retourna lorsqu'il ne sentit plus de pression sur son dos. Il attrapa le papier en question et le mit dans la poche de son jean.

“Parfait, merci. Je vous appellerai.”

Elle devait être beaucoup plus occupée que lui mais il était sûr qu'ils trouveraient un moment pour de la moto. Si elle voulait vraiment en refaire, elle trouverait bien un instant.

“D'ici là, je viens de voir le chapeau parfait pour vous.”

Il fit un pas de côté et attrapa un chapeau de paille violet qui avait étrangement la même couleur que la robe de l'autre jour et le déposa sur la tête de Lise avec douceur.

“Voilà, maintenant il ne vous manque plus que les chaussures.”

Il se mordit la lèvre pour s'empêcher de rire mais fit par pouffer comme un gamin.

Lise transcrivit les numéros les uns après les autres alors qu'un trouble étrange l'envahissait. Elle fronça quelque peu les sourcils réalisant à quel point le dos d'Alec semblait... large pour ne pas dire musclé. Elle battit rapidement des paupières et s’écarta un peu, se demandant ce qu'il lui avait prit. La jeune femme se ressaisit rapidement et retrouva son petit sourire avant de lui tendre la page qu'elle venait d'arracher du carnet.

''J'espère. Sinon vous allez entendre parlez de moi'' dit-elle, levant le menton comme avec défi.

Lise ne voulait pas l'avouer, mais quelque part, elle avait envie de le revoir et espérait que cette envie soit réciproque. Alec désigna soudain l'étalage de chapeau près de lui.

''Excusez-moi?''
Avant même qu'elle ne pu protester, l'homme la coiffa d'une espèce de chapeau de campagnarde. Il n'était pas sérieux là. La jeune femme ne pouvait être vu avec un tel machin sur la tête! Il devait s'être trompé, ce n'était pas du tout son style. Comme, la secrétaire allait le retirer, il déclara :
“Voilà, maintenant il ne vous manque plus que les chaussures.”
Lorsqu'elle réalisa qu'il faisait référence à la robe couleur aubergine , elle se détendit. Lise gloussa tout en calant mieux le dit chapeau sur sa tête.
''Vous avez raison. Il me faudrait aussi des gants de jardinage assortit et pourquoi pas un grand sac de paille pour y ranger mes outils d'horticulture'' , répondit-elle sur le même ton que lui. ',Qui sait, je vais peut-être lancer une nouvelle mode!''
Elle se pencha au-dessus du petit miroir sur l'étalage.

Lise avait peut-être été troublée par sa musculature mais était donné qu'il était de dos, il ne vit rien. Oui, il allait à la gym de temps en temps mais il n'était un fada des poids non plus.

Ah... Il avait pas le choix, bien si c'est comme ça, il allait la déranger plus tôt qu'elle ne le pensait. Ca faisait du bien d'avoir une femme qui changeait son quotidien, elle le détachait un peu de sa routine. Routine qu'il détestait au plus haut point. Ca lui faisait bizarre mais il essayait de le voir positivement. En plus elle faisait partie d'une autre classe sociale, classe qu'il ne fréquentait que peux. Le chapeau faisait une bonne distraction à ses pensées saugrenues. L'aubergine était de retour.

Il rit avec elle tout en regardant si il pouvait trouver un chapeau pour lui. Fort heureusement, ils étaient tous moches et il allait pouvoir en rire.

“Des gants et un sac assortis ! Oui, il va falloir trouver ça ! Sinon, ils vendent des espadrilles pas loin et des bottes en plastique. Ça sera parfait.”

Il se rapprocha d'elle et la regarda dans le miroir. Par dessus sa tête, il attrapa un chapeau d'homme mais vraiment pas son genre. Jaune soleil en plus. Il le mit en riant de plus belle et se pencha pour chuchoter à son oreille, jugeant que le vendeur était trop près pour lui parler plus fort.

“Oh la couleur... Il est hideux... C'est pas pour moi ça.” dit-il en riant de plus belle. “Si mes élèves me voient comme ça, je suis grillé pendant des mois.”

Il la faisait rire. Encore. Et vraiment! Lise ne se sentait aucunement forcé comme lors de ces grandes réceptions où elle se devait de ricaner aux blagues déplaisantes et ennuyeuses des autres convives. Comme c'était bon de rire! Ça lui faisait un bien fou. Sa mère lui disait que rire trop faisait rider prématurément, pourtant, si cette idée l'avait d'abord horrifié, elle s'en moquait éperdument à présent.

''Oh! Oui! Nous devons à tout prix y aller.''

Tant pis pour l'Avenue Arundel! C'était bien plus agréable ici. Elle avait l'impression de retomber en enfance, d'avoir le droit de jouer, de se déguiser et d'oublier qu'elle devait rentrer.

Devant la glace, Lise tenta de placer le chapeau violet de manière à ce que ce ne soit pas trop ridicule. Tiens, dans cet angle là, c'était pas si mal. Lise sentit soudain sa proximité dans son dos et se figea quelque peu, suspendant son geste. Lorsqu'elle vit le reflet d'Alec dans le miroir avec une abomination sur la tête, la jeune femme cru qu'elle allait mourir de rire. Elle plaqua sa main sur sa bouche, pour retenir son hilarité. Elle n'avait jamais rien vu d'aussi laid. Elle trouva extraordinaire d'être capable de se tourner soi-même au ridicule comme il venait de faire.

''C'est pour ça que je vais vous l’acheter.'' lui répondit-elle en se redressant.

La jeune femme s'écarta quelque peu, sentant à nouveau ce trouble bizarre s’emparer d'elle , à cette proximité. Puis, elle se retourna vers le vendeur derrière son kiosque.
''Combien pour les deux chapeaux, monsieur?'' demanda Lise en désignant ceux-ci.

Lui acheter... Ah ça non, il n'allait pas la laisser lui acheter un chapeau sans rien dire. Ca allait contre sa fierté de mâle les plus basiques. Cependant, il arrêta son geste lorsqu'elle commença à régler pour les deux chapeaux...

“Merci Lise, ça c'est du cadeau !”

Bon autant jouer la carte du ridicule la plus totale après tout ça n'allait pas le tuer. De plus, affronter la foule avec Lise lui ferait du bien. Il n'aimait pas quand trop de gens étaient là mais avec leurs deux couvre-chefs, tout le monde s'écarterait. Il se regarda un peu plus longtemps dans le miroir alors que Lise collectait ses paquets.

“Bon ben, on va traverser le marché.” Il se pencha à nouveau vers elle. “J'ai une idée, le stand de chaussures est à l'autre bout du marché. Alors, sur le chemin on va faire la chasse aux trucs les plus hideux qu'on peut trouver. Ça vous va ?”

Il se redressa tout en commençant à marcher. Ça faisait un petit moment qu'il était resté sans bouger et il avait un peu chaud entre le soleil et ses crises de fous rires. En regardant tout autour de lui, il repéra un stand de glace et le pointa du doigt.

“Glace ? Il commence à faire chaud non ?”

En temps normal, jamais Lise ne se serait montrer coiffée d'une telle horreur, mais aujourd'hui, elle n'aurait su dire pourquoi, c'était tout à fait acceptable. Alec rendait cela tolérable. Ce n'était qu'un jeu après tout. Un jeu très amusant même!

Lise resta muette lorsque le vendeur lui indiqua le prix. Si peu cher pour un chapeau? Nom de Dieu! C'était du vol! Elle savait que ce n'était peut-être pas la première qualité, mais quand même... Tout de même, elle en fut ravi.
La jolie brunette s'occupa de régler la facture puis se retourna vers lui, resplendissante de bonheur, visiblement très contente de son coup.

''Mais c'est un plaisir mon cher!'' déclara-t-elle en rangeant son porte-feuille. ''Ce chapeau fait ressortir votre regard après tout!''

Lise redressa quelque peu le sien alors que celui-ci était entrain de lui tomber devant les yeux. Mon Dieu! Quel affreux accesoire, c'était le genre de chose que sa grand-mère aurait pu porter. Même là, Rosa Vernay avait du goût en matière de chapeau...

''J'ai une idée, le stand de chaussures est à l'autre bout du marché. Alors, sur le chemin on va faire la chasse aux trucs les plus hideux qu'on peut trouver. Ça vous va ?”

Cette proposition prit de court la jeune secrétaire qui finit par hocher la tête.

''De l'anti-shopping dans un sens. Oui, j'aime l'idée. C'est très... peu conventionel.'' plaisanta Lise, amusée.

Ils se mirent donc tout deux en route. Lise trottina gaiement, du haut de ses scandales argentés. Vint ensuite l'idée de la glace. La jeune femme leva les yeux vers le ciel. En effet, le soleil approchait de zénith, il serait bientôt midi.
'' Vous avez raison. Une glace me ferait le plus grand bien!''
Descidément, une surprise n'en attendait pas une autre dans cet endroit.

Faire ressortir son regard non mais voyons. Il savait bien qu'un chapeau jaune soleil ne lui allait pas du tout. Il était un mec, d'accord, mais il avait au moins notion de ça. Il continua de marcher avec que tous les regards étaient sur eux mais il marchait comme si de rien n'était. Ah pour ne pas être conventionnel, elle allait finir par comprendre qu'il ne l'était pas.

“Va pour une glace alors.”

Il dégagea un passage dans la foule et entraîna Lise à sa suite en étant sûr de garder un contact physique avec elle. Petite comme elle était, il pourrait la perdre. Arrivé devant le stand, il s'écarta légèrement et profita que le marchant s'éloignait pour se pencher à nouveau vers elle.

“Peu conventionnel... Orange balsamique et mangue piment...” et il explosa de rire à nouveau. “Ça doit être mais... immangeable...”

Il regarda un instant les autres saveurs et décida de prendre quelque chose de plus conventionnel mais au moins, un goût qu'il aimait.

“C'est pour moi cette fois, qu'est-ce que vous prenez ?”

Lise avait l'habitude d'avoir l'attention de tous et d'être le point de mire, mais pas comme ça. Le regard des gens qui pesaient sur elle commençait à la faire quelque peu douter de son idée. Elle qui avait toujours pensé que l'affection que vous donne les gens reflétaient de l'image qu'on leur renvoyait, trouvait cela quelque peu difficile. La jeune femme choisit donc de se concentrer uniquement sur l'homme devant elle. Alors qu'il se frayait un chemin dans la foule, Lise fit un effort pour maintenir la cadence de son nouvel ami. Pourtant, il marchait plutôt rapidement! Sentant qu'elle allait le perdre de vue, la jeune femme l'attrapa par le bras.

Une fois près du stand à glaces, Lise regarda les différentes saveurs. Seigneur! Quand était-ce la dernière fois qu'elle avait manger une crème glacée...? Lorsqu'elle était petite, sa bonne Mandy l'emmenait parfois en cachette à la crèmerie que possédait le frère de celle-ci. C'était leur secret à elles deux. La jeune femme se remémora qu'une fois, elle s'était empiffré de glace jusqu'à en avoir la cervelle gelée. D'abord , elle avait cru que Mandy la réprimanderait, au contraire, elle lui avait embrassé le front et lui avait dit que ça passerait. En ce remémorant ce tendre souvenir, Lise se sentit soudain très nostalgique. Qu'était devenu Mandy? Elle ne l'avait pas vu depuis si longtemps...

C'est la voix d'Alec qui la ramena à la réalité. En entendant ces deux saveurs, elle plissa le nez, les yeux rieurs.
En effet, ce n'était pas demain qu'elle essayerait mangue piment. Il y avait une saveur au chocolat. Lise aimait bien le chocolat.

La jeune femme leva les yeux vers Alec. Ah! Les hommes... Trop fier pour se laisser offrir des cadeaux. Peu importe, si ça pouvait lui faire plaisir... Elle n'avait rien contre cela. Il était galant après tout.
''Bien sûr. Alors... Pour moi ce sera une glace au chocolat!'' 


Son chapeau à large bord avait au moins un avantage, il lui couvrait du soleil.

“Une glace au chocolat pour la dame alors.”

Ah le plaisir des glaces en été. Le chocolat se serait un peu trop lourd pour lui là, ça faisait un moment qu'il mangeait des fruits et il avait envie de continuer. Le marchand était revenu vers eux et il commanda pour Lise alors qu'il faisait encore son choix. Faire un choix... C'était bien sa veine... Il avait toujours le chic pour se mettre dans des situations où il n'allait pas se mettre en avant. Faire un choix était toujours un problème pour lui, éternel indécis. Il avait quatre saveurs qui avaient vraiment attiré son regard et il dû piocher au hasard afin de se décider. Pas la peine de tirer à pile ou face devant elle pour résoudre son problème.

“Et... une à l'abricot pour moi.”

Il attrapa la commande de la jeune femme par-dessus le comptoir et la lui tendit.

“Tiens. Heu, pardon, tenez.”

Il tira un billet de son porte-feuille et le tendit en échange de son sorbet. L'abricot lui rappelait son enfance. Qu'est-ce qu'il en avait mangé des abricots dans son enfance. Les indigestion qu'il s'était tapé à l'époque. Ce fruit était devenu pour lui un souvenir d'enfance qui le faisait sourire comme un gamin. Il ferma les yeux une seconde avant de se remémorer l'acidité et le sucre de ce produit si particulier et prit une bouchée en faisant attention que le mélange ne touche pas ses dents. Il rouvrit ses yeux, une expression béate sur la figure. Qu'est-ce que c'était bon !

Lise attrapa sa glace et le remercia. Bon sang! Cette glace était immense! Elle n'était pas sûr de pouvoir engloutir tout cela, mais elle garda cette remarque pour elle même.
En plus, du chocolat! Son pécher  mignon! Elle devait devait faire attention car si quelque chose pouvait lui faire perdre la tête, c'était bien le chocolat. Comme elle allait prendre une bouchée, ses yeux noisette se posèrent sur l'homme devant elle. Il avait l'air totalement absorber par ses pensées.

Même au moment de goûter sa glace, il semblait totalement ailleurs. Étrangement, sa vue l'attendrit et elle demeura un moment à l'observer... Jusqu'à ce qu'elle ne sente la glace lui couler entre les doigts. La jeune femme poussa un petit cri de surprise , avant de se dépêcher de lécher le chocolat entre ses doigts avant qu'il ne tâche son chemisier crème. Maudit Alec Kane! Il avait le don de lui faire perdre ses moyens.

Diantre! Que sa mère n'apprenne pas qu'elle s'était pas servit d'une serviette pour s'essuyer! Mais bon! C'est du chocolat ! Et on n'en perd pas une miette! Elle jeta un nouveau coup d'oeil à Alec et rougit quelque peu.

"Heum... Vous savez Alec, si vous êtes plus à l'aise de me tutoyer, cela me convient " ajouta-t-elle pour rapidement changer de sujet.

L'exclamation de Lise le tira de ses souvenirs d'enfance et il la regarda ahuris alors qu'elle se léchait les doigts. Il explosa de rire, une nouvelle fois, alors qu'elle se débarrassait du chocolat fondu. Il comprenait qu'elle ne veuille pas en perdre une miette mais quand même, de là à crier, il y avait une marge. Quelle femme étrange. Elle en rougissait encore tiens. De belles petites pommettes roses s'étaient dessinées sur ses joues lises.

“C'était un réflexe mais ça me va. Pareil pour toi, te dérange pas. Je suis plutôt cool comme mec.”

Il lui adressa un petit sourire en coin. Autant la faire sourire, elle semblait s'être empourprée pour une bonne raison et sa tentative ne changer de sujet le lui échappa pas. Il commençait doucement à connaitre ses expressions et à s'en aider dans leurs conversations. Ses qualités de psy portaient ses fruits au moins. Dans le fond, il était quand même content qu'elle lui ait proposé, ça lui paraissait beaucoup plus naturel que le vouvoiement. En plus, il se mettait de la glace partout.

Il essaya de se débarrasser de la glace le plus vite possible. Chapeau soleil et glace orange vif autour de la bouche. Ça jure pas du tout ça.

Alors qu'il mangeait un peu plus de sa glace, en faisant attention cette fois, il pensa un peu plus à leur rencontre et se rendit compte qu'il manquait à tous ses devoirs.

“Au fait, je t'ai pas demandé. Ça c'est bien passé avec le Maire après la Foire ?”

(HJ: depuis que j'ai commencé à poster avec Lise, Alec est le premier persos qu'elle tutoie. C'est rendu que je ne suis plus habituée et ça me fait bizarre )

Elle acquiesça, se sentant ridicule d'avoir fait le saut.

''Pas de soucis. Pas de soucis'' déclarât-elle en lui offrant volontiers la glace le temps de se saisir d'un petit linge de table en papier.

Bizarrement, le fait de tutoyer Alec lui faisait tout drôle. Un bon drôle... Lise , le sourire aux lèvres, récupéra finalement son cornet et prit une vrai bouchée de sa friandise glacée. Humm! Aussi bon que dans ses souvenirs! Seigneur! La crème glacée est un cadeau fait à l'humanité. Surtout en pleine chaleur caniculaire.

“Au fait, je t'ai pas demandé. Ça c'est bien passé avec le Maire après la Foire ?”

La jeune femme leva les yeux vers lui avant de poussé l'un de ses grands soupires mélodramatiques.

''Ne m'en parles pas! Bonté Divine! ''râla-t-elle en jetant la boule de papier avec laquelle elle avait finit d'essuyer ses doigts.
Lise se remit en marche sans cesser de lui raconter tout ce qui avait suivit leur rencontre.
''Non seulement je suis arrivée au bureau en retard le lendemain -ce qui ne m'arrive jamais d'ailleurs- mais j'ai passé une très mauvaise journée. Figures toi qu'il m'a à peine adressé la parole. C'est comme si rien ne s'était passé.'' grogna-t-elle. ''Et ce n'est pas le pire. Oh! Non! Monsieur! Mon père m'appel le lendemain pour entendre ma version des choses parce que visiblement, tout le monde savait que j'avais disparut ce jour là!''

[HJ: C'est vrai que ça doit faire bizarre Alec est très flatté lui XD]

Il l'écouta en hésitant sur comment réagir. Elle semblait vraiment être la maîtresse du Maire avec la façon dont elle parlait de lui. Il lui semblait même que le tout Puissant de Ténébris l'avait boudé royalement comme pour la punir de s'être éloignée. Ils avaient vraiment une relation des plus bizarres et il y pensa tout en hochant la tête. De plus, le coup du fil du père était inquiétant.

M'enfin jamais son père à lui ne l'aurait appelé pour un truc pareil. Elle devait certainement appartenir à une de ces grandes familles... Encore une mais au moins elle pouvait se détendre et faire des trucs assez normaux.

“Qu'est-ce que tu lui as dit ? Attends, attends, ne me dis rien.”

Elle la regarda une seconde et continua de manger sa glace.

“Tu lui as dit que t'étais aller faire un scrabble sur la mousse ?”

Un autre fou rire pour lui qui cette fois devint incontrôlable. Il ne voulait en rien se moquer de sa famille ni de leurs standing mais il y avait de quoi rire. La vraie question c'était de savoir pourquoi le Maire l'avait boudé comme un ado.

“Tu fais quoi pour le Maire exactement ?”

“Tu lui as dit que t'étais aller faire un scrabble sur la mousse ?”

La brunette leva un sourcils suite à cette remarque puis ses commissures se retroussèrent en un nouveau.

''Oui. C'est exactement ce que je lui ai dit.'' confirma-t-elle, sarcastique.

Avec du recul, elle aurait dû lui mentir juste pour le faire enrager. Elle aurait dû lui dire qu'elle voulait s'enfuir avec un inconnu pour vivre à la campagne, et élever des poulets. Ce manque total de confiance l'avait irritée, voir peinée. Ne faisait-elle toujours pas ce qu'on attendait d'elle? N'était-elle pas une fille obéissante! Lise lui avait rendu service bon nombre de fois et c'était ainsi qu'il la remerciait?

La question de Alec la fit tressaillir. Lise lui jeta un regard perplexe avant que son regard ne se voila d'une ombre mélancolique. La jeune femme se détourna rapidement de lui, s'arrêtant au premier kiosque qu'elle croisa. Tout en fouillant silencieusement dans les jolis étoffes qui recouvraient l'étalage, elle finit par dire:
'' J'exerce plusieurs fonctions en plus d'être sa secrétaire. Je tiens beaucoup plus de l'assistante personnelle en quelque sorte''

Elle avait parler avec une légèreté forcée, évitant son regard.

Et... Alec s'était planté. Mais en beauté en plus, pas juste ce petit genre de plantage où tu t'en sors en deux temps trois mouvements, non. Le genre de gros plantage dont on s'en sort que très difficilement. Il n'arriverait jamais à récupérer le coup sans l'aide de son brillant cerveau...  Ouaip, ça allait être très difficile. Elle semblait mélancolique, fermée, parlait avec une voix éloignée et, en plus, elle évitait son regard. Il la regardait toucher des étoffes et se demanda une minute si elle allait commencer à l'éviter ou si le Maire était juste un sujet à éviter.

Autant la jour cool... cool.

“Assistante hein ? Je te voyais plus Relation Publique ou Conseillère, mais ça te va bien.”

Il regarda au loin, finissant sa gigantesque glace et commença à manger le cornet. Et voilà en une seule phrase, sa charmante compagnie allait certainement se faire la malle et retourner à son shopping de luxe.

“Sinon, tu sais que tu peux aussi me poser des question. J'ai rien à cacher.”

Elle haussa vaguement les épaules, farfouillant dans les quelques étagères. En effet, le sujet du Maire n'était son préféré. En fait, en dehors du boulot, elle ne préférait même pas y penser. 

Alec était gentil, visiblement il essayait de ramener la conversation vers autre chose et elle lui en fut gré. Pourquoi penser à son employeur quand elle était en congé ? Elle se retourna vers lui, lentement.

"c'est gentil mais..."

La jeune femme ne termina pas sa phrase et resta bouche bée en voyant Alec. Puis, elle se mit à glousser doucement, avant d'éclaté d'un grand fou rire. La main sur le coeur , elle rejeta la tête vers l'arrière, hilare. 

"mon Dieu! Alec! Tu as pleins de ..."
 Et c'était repartit pour un tour. Il avait plein de glace sur le menton, avec son chapeau ridicule, c'était à mourir de rire. Elle en oublia totalement sa mélancolie. 
" Attends... Ne bouge pas."
Le sourire aux lèvres, elle tendit la main vers son visage et de son pouce essuya le coulis fruités. Son coeur manqua un battement. Mais qu'est-ce qu'elle était en train de faire. Encore le trouble! Encore ce sentiment bizarre. Lise retira prestement sa main. 
"Voila..."


Note à moi-même, pensa Lise, à partir de maintenant, éviter trop grande proximité avec cet homme.

“Quoi ?”

Lise venait d'exploser de rire devant lui et ne semblait pas capable de s'arrêter toute seule. Il l'avait vu rire mais jamais à ce point et il aurait bien voulut savoir ce qui se passait mais elle était en train de rejeter sa tête en arrière, hilare et elle ne l'écoutait absolument pas. Il allait reprendre une gorgée de son cornet mais Lise s'approcha de lui... Un peu près...

“Pleins de quoi ?”

La main de la jeune femme essuya ce qui ressemblait à de la glace fondue des lèvres d'Alec et il s'immobilisa immédiatement. D'accord, on fait le point. Il n'avait absolument aucun problème avec les contacts physiques mais ce n'était pas vraiment  le style de Lise de faire ce genre de chose. Au moins jusqu'à cet instant. Il surprit son trouble lorsqu'elle recula et resta figé lui-même. Tout en se remettant de ses émotions, il toussa, regarda en l'air puis son cornet de glace et finit par déclarer tout en déglutissant:

“Si tu voulais de l'abricot, t'avais qu'à me le dire.”

Dédramatiser la situation pour que Lise retrouve un rythme cardiaque normal... Hop, un sourire et on est partit.

"Tu disais quoi ? Avant que ma glace ne me saute à la figure."

Y aurait-il un mur de briques ou de béton dans les environs? Car en ce moment, elle avait vraiment envie de se fracasser le crâne contre quelque chose de dure, très dure. Ça lui ferait vraiment le plus grands biens. Était-ce à cause du tutoiement qu'elle était devenu soudainement aussi familière avec lui? Mais elle avait vraiment perdue la tête! Elle grignota en silence sa glace, morte de honte. Vraiment, chérie, il va falloir mettre les choses au point. Cet homme n'a strictement rien a voir ni avec toi ni avec ton monde , lui dit une petite voix dans sa tête.


"merci... Peut-être une prochaine fois." Dit elle en essuyant ses doigts collant sur son jean, plus détendue.

Encore un vêtements de gâché! De retour à la réalité, ce qui venait de se passé lui semblait totalement impossible. Surtout venant d'elle. La jeune femme fit le tour de l'étalage, à la recherche de trucs affreux.

"Oui! Eh! Bien déjà, tu sais ce que je fais dans la vie mais je ne sais absolument rien de toi."

C'est vrai, il lui semblait qu'on était toujours en train de parler d'elle. Pas qu'elle ait détester ça, au contraire, parler d'elle était l'une de ses activités préférés. Mais se référer à Alec comme étant un inconnu était maintenant presqu'étrange.
"Oh! Pardon! Je sais que tu aimes la glace à l'abricot et les groseilles." Sourit-elle.