(Terminé) L'Avenue Arundel, c'est pas ici , non? (PV Alec)

“Essuie pas ça sur ton jean... trop tard. Il y a toujours des trucs bizarres qui arrivent à tes vêtements quand je suis dans les parages, va falloir faire attention.”

Et... mince. C'était sortit tout seul. En plus ce n'était pas vraiment gentil, il s'était moqué d'elle sans réfléchir et elle venait juste d'être embarrassée. Lui aussi pour dire vrai. Il arrêtait pas de se passer cette scène dans sa tête et, il essayait vraiment de chasser cette sensation chaude sur ses lèvres mais ça ne fonctionnait absolument pas. Il aurait bien eut besoin d'une autre glace pour se rafraîchir les idées.

Lorsqu'elle s'éloigna, il essaya de se calmer un peu. Ses attitudes désinvoltes ne lui ressemblait pas, ça ne collait pas avec le personnage et il se demandait si il en était la cause. Mais tais-toi cerveau ! Au moins, il y avait un nouveau sujet. Tout en gardant ses distances, il fit le tour de l'étalage à sa suite et haussa les épaules.

“Il y a pas grand chose à dire... Je suis Prof à l'Université pour les étudiants en Psychologie...”

[Agrr!  J'arrête pas d'écrir vous au lieu de tu!!! ]

Quelque part, elle en voulait à Alec. C'était de sa faute si elle agissait comme cela après tout. Jamais il ne lui arrivait d'être frivole ou désinvolte. D'agir avec autant de... Elle n'aurait su trouver le mot. Afin de mettre fin à toutes ces questions, elle descida que c'était uniquement en raison de sa présence... Et aussi à cause de la chaleur tiens! Oh! Et à tout ce sucre contenu dans sa glace au chocolat! Oui! C'est ça! Ça ne venait absolument pas d'elle. Maintenant rassurée, Lise se détendit et retrouva son air enjouée. La question était réglée. 

"voyez-vous cela, tu es professeur! C'est drôle, je t'aurais plutôt imaginer en..."

Elle le regarda de nouveau en plissant les yeux. Elle eu un sourire en coin et se tapotant le menton du bout du doigt.

"En pâtissier tiens!"

Heureuse de sa plaisanterie, elle ricana et s'enfuit de l'autre côté du kiosque. Lise n'avait aucune difficulté à l'imaginer captiver tout un auditoire d'élèves motivés dans une grande classe. Mais c'était bien plus marrant de se le figurer avec une toque et un grand tablier blanc . Avec de la farine sur le nez temps  tant qu'à y être.

Oh la peste tiens ! Il avait de suite vu où elle venait en venir et son petit silence avant de lâcher une profession. C'était ses genres de blagues ça, elle n'avait pas à s'en mêler ! Au moins, elle avait retrouvé son air enjoué mais elle venait de s'enfuir à toutes jambes. Pâtissier ? Elle ne prenait pour un pâtissier ? Quoi, il avait pas une tête de Prof ? Il la regarda disparaître à l'autre bout du kiosque et sourit devant sa réaction de gamine.

Tout en s'avançant vers elle, il croisa les bras.

“Un Pâtissier ?! Moi ? C'est pas du tout dans mes cordes.” Il la regarda une seconde avec perplexité... “Tu te moques de moi... c'était pas mal.”

Il s'avança vers elle en essayant de se grandir.

“Ma vengeance sera terrible... Tu ne sauras pas quand, ni où, mais j'aurai ma vengeance.”

Il explosa d'un rire machiavélique qui sonnait faux. Il voulait juste lui montrer que c'était aussi une blague mais qu'il allait tout de même lui rendre la pareille. Il s'approcha un peu plus d'elle, évitant le marchand qui le regardait comme s'il était un échappé de l’asile, et lui demanda:

“T'as trouvé des trucs moches ou pas ?”

La jeune femme se réfugia près d'un étalage de vaisselle artisanale et de vase du même genre, le coeur battant, le sourire fendue jusqu'aux oreilles. En le voyant réapparaître, elle fit mine innocente, terminant tranquillement sa glace.

Se moquer? Elle n'avait pas du tout vu ça comme ça , mais maintenant qu'il le disait.. La petite brunette fit tournoyer une mèche de cheveux autour de ses doigts, bien fière d'elle.

"je trouve aussi!"

En le voyant faire un pas vers elle, Lise perdit un moment son sourire et ses lèvres s'entrouvrirent. Sa vengeance? Ouh! Là! Là! Une part d'elle même avait bien hâte de voir cela.

"très bien, mon cher, je l'attends avec impatience!" Fit-elle à son tour, faisant un autre pas vers lui, pour lui montrer qu'elle embarquait à fond.

Son rire diabolique la fit glousser à son tour. Il devrait faire du doublage pour les vilains dans les dessins animés. Du moins, c'est à cela qu'il lui faisait penser.

"chut! Pas si fort. Un peu plus et il nous entendait" le réprimanda doucement Lise avant de désigner  un vase horrible qui devait représenter des divinités dansantes. "je suis prête à parier que si j'affiche cela dans mon salon, n'importe qui serait près à croire qu'il s'agit d'une oeuvre unique au monde."

Elle en était fière en plus. Tellement fière que ça le fit sourire.

“Mon cher... Mais t'en as de ses expressions. Mais se sera un combat sans pitié, sauf si une chèvre s'en mêle, parce que là je suis sûr que tu perdras.”

Oh le coup bas ! Mais elle l'avait cherché après tout. Il s'avança pour regarder le vase en question et réprima une grimace peut convaincu. Il était encore pire que son chapeau, c'était peut dire. Il l'observa sur tous les angles mais ne lui trouvait rien de joli ou d'harmonieux, absolument rien.

“Oh mais quel mocheté... et quelle prétentieuse tu fais !” Il imita sa voix en prenant une intonation féminine. “Si j'affiche cela dans mon salon, n'importe qui serait près à croire qu'il s'agit d'une oeuvre unique au monde. Ça va les chevilles ?”

Il explosa de rire, plissa les yeux et s'éloigna d'elle en faisant un pas en arrière de peur qu'elle ait d'en l'idée de lui balancer les vase sur la tête.

[HJ: ouf! Touchée]
"une chèvre...?"
Elle leva un sourcils sévère sans perdre son sourire. Aïe! Son orgueil venait d'en prendre un coup. Depuis ce jour, haïssait vraiment ces animaux! 

"Attention Alec Kane, ne me sous-estime pas.'' L'avertit-elle, mais elle doutait qu'avec son grand chapeau violet, qu'elle manquer un peu de crédibilité.

Néanmoins, elle le suivit vers le vase , avant de l'entendre l'imiter avec une voix stridente et aigue. Sa première impression fut de penser " mais je ne parle pas comme cela!". Ensuite, elle se rendit compte que personne ne s'était jamais moquer d'elle aussi ouvertement que ce qu'il venait de le faire. Même son "grand ami" de toujours, Vyle , le faisait avec une certaine forme de raffinement., bien camouflée derrière des phrases joliment tournée. Mais avec Alec, c'était assez direct. Elle eu une exclamation choquée , et elle porta sa main à son coeur, malgré son regard amusée.

"Je suis vraiment très vexée." Déclara-t-elle en se saisissant du vase pour mieux le regard.

Elle se mordit la lèvre pour ne pas sourire, voulant pas qu'il voit qu'elle n'était pas vraiment fachée  . N'importe qui d'autre aurait probablement manger une claque. Pourtant, avec lui... Ça passait presque. Presque!

"Je faisais références , en fait, à l'ignorance des gens en générale. Ils sont près à croire n'importe quoi, surtout si les apparences le confirment. Particulièrement  lorsqu'il s'agit d'Art."

Elle pensait en particulier au jour où son frère avait acheté un tableau hideux dans une brocante pour faire une blague à ses camarades. et avaient inventé toute une histoire rocambolesque le concernant. Il avait dit à tous ses amis qu'il s'agissait de l'oeuvre d'un peintre dément et que c'était la, sa dernière peinture  encore intacte. Lise était convaincu que personne ne voudraient le croire jusqu'à ce que l'un d'eux veulent lui racheter à un prix onéreux.

Oh un nom complet, Alec Kane, c'était du sérieux, heureusement qu'elle ne connaissait pas son deuxième prénom ou il aurait eut l'impression d'être devant sa mère qui allait le gronder. C'était très Œdipien comme pensée... Très et trop ! Il ne devait absolument avoir ce genre de pensée. Bon, cornet fini et Lise faisait une moue sarcastique, partagée entre amusement et agacement. Elle jouait bien la comédie dis donc, il allait devoir faire attention à ses expressions.

“Ok, admettons. Mais si je faisais ça, personne ne le croirait.”

Le voilà qui tournait en Psychologue complet. Il n'arrivait pas à arrêter son cerveau qui lui dictait que la personnalité de Lise arriverait à convaincre une huître de voler alors que lui ne pourrait jamais la persuader de s'ouvrir... Enfin si, mais en essayant de comprendre la personnalité de l’huître avant. La jeune femme était juste naturelle à ce genre de chose.

“Mais là, si tu y arrives, je veux voir ça. Et c'est pas négociable. Non mais regarde ce truc, il faudrait vraiment qu'ils soient c... ignorant.”

Il n'y connaissait pas grand chose en art mais tout de même, ce vase était invendable au-dessous du prix indiqué. Personne ne pourrait en tirer une fortune.

Il n'avait pas totalement tort. Ce vase était  d'une rare laideur. Mais justement, ce n'étaient pas toutes les personnes fortunées qui avaient du goût. Sa voisine d'en face, la vieille Vrignaud par exemple, malgré la fortune colossale que lui avait laissé son défunt mari, son appartement était fort moche, du tapis aux chandeliers. On y pouvait rien. Elle avait acquérit , avec les années, toutes une collections de statuettes et de tableaux dignes de la poterie qu'elle avait entre les mains, et dans son cas, les avaient payer un prix fort.


"La confiance règne!" Fit-elle en regardant Alec 

Tout étant dans l'approche et dans la mise en scène . Demain soir, justement, elle donnait un petit souper chez elle, recevant la visite de quelques amis de la famille et ses parents. C'était le moment idéal!

"Je te parie ce que tu veux que j'y arriverai!"

Elle se retourna vers le vendeur cette fois et lui fit signe qu'elle était intéressé. Les petits jeux auxquels elle se livrait avec Alec lui plaisait énormément. Ça la sortait de son quotidien si bien organisé.

Pas la peine d'un pari, Lise était sûre de gagner. Il était absolument sûr qu'elle y parviendrai en très peu de temps. Elle connaissait assez de gens pour que ça fonctionne et il en souriait rien que d'y penser. Il s'en voulait de vouloir des simples d'esprits se faire berner, si elle parvenait à ses fins, mais c'était plutôt de la voir à l'oeuvre qui l'intéressait.

“Me parier ce que je veux, hein ?”

Il l'observa faire un signe au vendeur et s'écarta pour le laisser passer. Ce dernier lui jeta un regard presque mauvais en passant et il haussa un sourcil tout en s'avançant vers Lise. Donc elle le faisait, elle allait l'acheter et faire son tour de passe-passe. Tout d'un coup, Alec se demanda si il serait vraiment de la partie et surtout, ce qu'il allait bien pouvoir raconter. Tous ses gens ne serait pas de son monde mais bien de celui de Lise.

Une soirée épique sur les toits de Ténébris... Alec n'était pas médisant et n'allait pas le devenir mais il ne pensait qu'à passer plus de temps avec elle... Bizarrement.

Bref, il voyait bien qu'elle allait acheter ce vase et en bon gentleman qu'il était, il n'allait pas la laisser porter ce lourd objet seule.

“Je peux t'aider à le porter ?”

Le vendeur était une espèce de gros moustachu chauve. Il lorgna un peu dans le décolté de la jeune femme lorsque celle-ci se pencha pour prendre à nouveau son porte-feuille. Bien sûr, elle ne le remarqua aucunement. Lise se demanda si elle serait prête à aller jusqu'au bout de cette plaisanterie. Plus jeune, lorsquelle s'ennuyait, elle adorait des tours à ses parents comme aux domestiques. Elle se faisait toujours durement réprimander... Si bien qu'elle eu tôt fait d'arrêter. Mais en ce moment même, elle ressentait exactement le même genre de sentiment d'excitation qui se saisissait d'elle avant qu'elle ne fasse un mauvais coup. C'était grisant.

Elle repris ses deux sacs Cressy, et voulut prendre le vase lorsqu'Alec proposa son aide. La brunette lui jeta un regard surpris.

"Oui? C'est pas de refus. C'est vrai que je commences à avoir les mains pleines."

C'était très gentil de sa part. Voir touchant. Elle fut mille fois plus touchée par ce geste de la part d'Alec que de la part de n'importe quel autre monsieur. Normalement, on lui tenait la porte ou offrait de porter ses bagages par bonnes manières, ou parce qu'elle l'ordonnait. Ou pire, dans le seule but de la culbuter plus tard. Pourtant, cet homme le faisait tout simplement par gentillesse. 


"Dis Alec..." Commença-t-elle en replaçant son grand chapeau." Tu voudrais passer ? Demain soir? Je reçois quelques invités... Rien de bien bien important. Ni de palpitant . Juste un petit souper entre vieux amis."


Ce serait une façon de le remercier se dit-elle.

“Pas de problème.”

Il lui lança un doux sourire en plissant les yeux et se tourna à nouveau vers le vendeur. Ce dernier était en train d'envelopper le vase dans du papier bulle et le fourra dans un sac. Il se tourna vers le moustachu qui s'avançait vers Lise avec un regard de lorgneur de première le sac à la main et Alec s'interposa entre le pervers et son amie d'un geste soudain mais calculé. Il lâcha un regard pleins de sous entendus à cette homme et ne put s'empêcher d'afficher une mine sombre pour lui signifier de reculer.

Il attrapa le sac et fit volte-face devant Lise qui replaçait son chapeau. Il l'écouta en souriant et lui donna son bras afin de l'escorter en dehors de ce kiosque. Un souper avec des vieilles connaissances.

“Un souper entre vieux amis ? Tu veux dire avec des chandelles et des costumes taillés sur mesure ? Je vais pas faire tâche dans le décor avec mon jean et ma veste de motard ?”

Il explosa de rire tout en marchant doucement avec elle. Son ventre commençait à gargouiller sans trop de bruit mais il pouvait le sentir. C'est qu'il commençait à faire faim dis donc.

“Tu veux vraiment que je vienne ?”

Lise prit volontier le bras qu'Alec lui tendit , ses joues se colorèrent jolimemt. Alerte! Attention Lise! Lui dit sa conscience. N'avait-on dit plus de trop grande proximité?
 Ce n'était pas comme si elle pouvait se le permettre avec... Non! Interdiction d'y penser! Pas maintenant! Elle passait une bonne journée en sa compagnie! Il était agréable et mignon. Et pour une rare fois, elle avait le droit qu'être autre chose qu'irréprochable. Elle savait qu'au fond d'elle même que ce gentil badinage allait lui retomber dessus. Mais pour une des rares fois de sa vie, Lise descida de ne pas penser au lendemain.

Alors qu'ils avançaient côte à côte, Lise lui répondit:

"je disais ça comme cela" fit-elle avec un détachement feint. 

S'il n'était pas à l'aise, elle ne voulait pas le forcer non plus. C'est vrai que cet homme n'était pas le genre de cavalier qui l'accompagnerait au bal du Nouvel An ou à la reception donné pour l'anniversaire de son père. Pourtant, elle avait nourrit l'infime espoire qu'il aurait bien voulut venir.

"Tu sais, si ça te gêne trop... Tu pourrais passer un autre soir. Je ne sais pas. Nous pourrions prendre un verre de vin et finalement fair cette partie de scrabble." Hasarda-t-elle.

Il avait demandé ça en tout bien tout honneur mais avait bien compris ce que Lise voulait. Il le faisait tout le temps, feindre le détachement et ensuite faire une bonne blague, c'était même sa combine préférée. Cacher son côté dépressif et son ennui le plus total pour la réalité n'était pas une mince à faire et souvent, les gens qui rient le plus sont les plus seuls ou malheureux.

“Laisse-moi réfléchir, demain soir...”

Il la regarda un instant tout en réfléchissant à comment formuler ça. Lise avait raison, il ne serai pas pleinement à son aise devant ses invités. Chose assez contournable pour lui qui étudiait et enseignait les comportements humains. Sa curiosité le poussait à s'y rendre tout autant que cette naissance affection qu'il avait pour l'employée municipale. Il n'était cependant pas convaincu qu'elle arbore le même caractère en compagnie que seule, et se demandait s'il l'affectionnerait tout autant en compagnie des siens. C'était ça qui le bloquait, il ne voulait pas changer son regard sur elle.

“D'accord, je viendrai, on pourra toujours faire un scrabble après...”

Il ricana doucement afin de souligner sa blague et qu'elle ne s'aperçoive pas qu'elle avait été percée à jour.

“Qui sont tes invités ?”

Lise réalisa qu'elle venait de lui proposer une forme de rencart et sursauta quelque peu. Car, c'était bien une sorte de rencart non? C'en était-il rendu compte avant elle? Lise souhaitait que non. Cette idée la déconcertait presqu'autant que sa présence. Sa main se crispa quelque peu sur son bras alors qu'elle faisait un effort pour regarder droit devant elle, se frayant un chemin à travers la foule du marché.

''Tu viendras?'' dit-elle aussi surprise qu'heureuse, se retournant quelque peu vers lui.

Ouais! Minute...  Il va venir à la soirée. Ou après? Parce que ça fait une grosse différence! Surtout vis à vis ses convives. Elle pensa notamment à sa vieille chipie de maraine, elle ne manquera aucunement de faire des sous-entendus douteux sur les origines d'Alec, de tout faire pour le mettre mal à l'aise. De plus, si son père voyait en Alec une certaine menace envers ses intérets... Oh! Non! Lise ne le supporterait pas. Alec ne voudrait plus jamais la voir. Cette possibilité la déconcerta bien plus qu'il ne l'aurait fallut. Pour une fois qu'elle avait une fréquentation pour ainsi dire ''normal''...

Alors qu'elle s'affolait, perdue dans ses pensées obscures, elle entendit le rire de son nouvel ami. la brunette le toisa un moment. Quoi?  Elle avait de la crème glacé sur les joues? Pourtant elle avait jeter son cornet depuis un moment... Non, il avait vu clair en elle. Son coeur manqua un battement et elle baissa les yeux.

''Mes parents, un couple d'associés de mon père, nos anciens voisins... Je crois que le conseiller Delmotte sera là aussi, avec sa nouvelle épouse.''

Seigneur! Qu'elle détestait Delmotte, avec ses blagues grivoises et ses mains moites et poisseuses. À la fête de bureau , Noël dernier, il avait essayé de l'embrasser. Lise frémit de dégoût à ce souvenir.

''La soirée est à 19 heures... Les connaissants, ils vont traîner jusqu'à 21 heures. Peut-être même 22 heures. Mon ancien voisin, monsieur Poncet ne manquera pas d'abuser du mousseux..'' soupira-t-elle.

Et il sera presqu'impossible de le faire décoller de son siège. Puis, sa mère ne manquerait pas de faire quelques commentaires sur sa cuisine. Oh! Cette soirée mondaine s'annonçait plutôt longue avec du recul... Elle espérait vraiment que son frère puisse se libérer et venir sauver un peu la soirée.

Alec ne vit pas tout de suite l'inquiétude de Lise, pour sa part, il était plus préoccupé par les invités qu'autre chose.

“Oui, je viendrai...”

Il regardait au loin, plongé dans ses pensées. Son seul contact avec la réalité était le contact de la main de Lise sur son bras. Il en avait oublié son chapeau ridicule et les regards des badauds qui les dévisageaient. Ça faisait une longue liste d'invités quand même et autant des personnes distinguées que de la famille. Ça allait donner cette histoire. Mais dans quoi c'était-il fourré ? Il allait en prendre plein la tête en plus... L'ami de classe inférieure de leurs fi-fille chérie.

Et une soirée où on allait lui rappeler qu'il n'était pas à sa place, une !

C'était bien pour elle qu'il venait maintenant. Non seulement il n'avait pas envie de la laisser seule après avoir entendu ses soupirs en pensant à cette soirée, mais elle aurait bien besoin de se détendre et de rire quand tout sera fini.

“T'inquiète, je serai là.” Il lui sourit doucement tout en poursuivant sa marche. “Sinon, c'est quoi le code vestimentaire ?”

Il redoutait ce point le plus, les costumes et autres tenues de grande soirée lui allait mais il n'était pas vraiment confortable en les portant.

Mince alors! Tout devait parfait et plus que parfait même. Si Alec devait assister à ce souper, elle voulait l'impressionner lui aussi. Mon Dieu! Avait-il des allergies alimentaires? Apprécierait-il sa cuisine? Lise devait avouer qu'elle n'avait vraiment aucun réel talent culinaire, elle appelait toujours le voisin du dessus, Richard, un vieil ami, pour qu'il vienne l'aider. Richard avait un jour eu sa propre émission de cuisine, c'était une chance inouï de l'avoir à sa disposition en cas de panique total.

Alec la trouverait-elle jolie dans sa robe...? Ceci lui importa soudain plus qu'elle ne plaise à sa mère et à tous les autres. Pourquoi? La jeune femme savait qu'elle était bien faite, en toute modestie. Mais l'était-elle au point de lui plaire? Il devait surement préférer les grandes filles fortes et téméraires. Oh! Et zut! Avait-il quelqu'un dans sa vie? Cette question ne lui avait même pas traversé l'esprit. Non! Non ! Cela ne la regardait absolument pas. Pas plus que cela ne la regardait. Lise se demanda ce qui la perturbait le plus, la possibilité d'avoir Alec à elle toute seule pendant quelque heures ou la fermeté des muscles de son bras dans sa main.

"Oh! Ça... Tu dois bien avoir une jolie chemise et une cravate, non?" Dit-elle.

Lise et Alec passèrent près d'un stand à brioche, l'odeur lui ouvrit l'appétit. Tiens! Il était passé midi. Elle avait un rendez-vous chez le coiffeur à 14 heures. Aïe! Pourtant, elle ne pourrait se résoudre à abandonner Alec comme cela.


"Alec? Si on allait déjeuner? On peu toujours mettre notre quête de chaussures violettes une autre fois. Je meurs de faim."

“Une chemise et une cravate ? C'est quoi ça ?”

Il explosa de rire tout en lançant un regard à Lise pour la rassurer. Il connaissait un peu le protocole et savait ce qu'il devrait faire ou ne pas faire, au moins dans les grandes lignes. Porter un costume, faire attention à son langage et tout le barda habituel. Il était quand même curieux de savoir ce que Lise allait bien raconter à sa famille et connaissances pour expliquer leurs rencontres. Il se voyait mal dire devant les siens qu'il l'avait trouvé dans un Champs en robe déchirée, ça allait pas le faire avec les Vernay. Enfin, ça ne passerait pas avec grand monde.

Il sursauta quelque peu lorsqu'elle lui proposa de déjeuner avec elle. C'est vrai qu'il avait un peu faim et son ventre ne faisait que lui rappeler mais il n'y avait pas vraiment pensé. Maintenant qu'il l'avait réalisé, la faim le tiraillait et il n'arrivait pas à l'ignorer.

“D'accord, abandonnons la chasse aux chaussures. Tu veux manger où ?”

Elle lui jeta un regard inquiet et perplexe à la fois. Il savait ce qu'était une chemise quand même! C'était pas possible! Ooh! Ouf! Il plaisantait. La jeune secrétaire se détendit puis rit aussi. Cet homme allait l'a rendre folle. Elle devait apprendre à reconnaître tout de suite ses plaisanteries. 

Elle tenta de se l'imaginer en beau costume trois pièces. Pourtant, elle ne réussit pas. Et ce n'est pas que Lise manquait d'imagination. Mais , après tout, Alec était bien comme cela.

Manger lui ferait le plus grand bien. Cela lui permettrait d'avoir  les idées plus claires, car toutes sortes de pensées folles l'assaillaient depuis qu'elle était en sa présence. La brunette pensa une fois de plus au moment où elle avait eu une véritable absence cérébrale, lorsqu'elle avait suivit le contour de ses lèvres avec son pouce. Elle se secoua rapidement. 

"N'importe où! J'aimerais quelque chose de frais. Oh! Et avec une grande limonade bien froide. "

Rien qu'à y penser, elle avait chaud. 

"Sinon..? Le vase n'est pas trop lourd? S'il y a un petit bistro pas trop loin, ce ne serait pas plus mal." Lui dit-elle doucement "je je voudrais pas que tu te fatigues."

En fait, il ne s'attendait absolument pas à ce que Lise lui demande de manger avec elle. Il avait toujours cette image d'elle, la même, qui ne collait pas avec ce qu'il voyait. La jeune femme n'était-elle pas occupée en toute situation ? N'avait-elle pas l'agenda le plus chargé de tout Ténébris en sa qualité d'assistante personnelle du Maire ?

Quelque chose de frais... L'idée le séduisait et dieu qu'il avait faim ! Il y aurait bien un bon petit bistro dans le Centre-ville. La Place du Marché grouillait de ce genre d'endroit et il s'y arrêtait des fois. Un menu du jour, des plats fixes et des boissons fraîches à gogo. Même Lise serait à son aise en terrasse.

“Mais non c'est pas lourd du tout. Il y a pleins de bistros et de guinguettes par là.”

Il l’entraîna sur la droite afin de quitter les étalages et de s'aventurer vers l’extérieur de la Place. La foule se faisait moindre maintenant qu'ils s'éloignaient du centre et l'air se faisait moins lourd.

Du doigt, il montra à Lise les divers endroits qu'il connaissait.

“Tiens, par là on aura que l'embarras du choix.”

''Alors allons par là.'' répondit-elle, enjouée.

Coquette qu'elle était, Lise se faisait un vrai plaisir de parader à son bras. Leur chapeau ridicule n'avait plus d'importance. Elle avait soudain envie de gambader, légère comme l'air. La perspective aussi soudaine qu'inatendue de manger avec lui l'emplissait de joie.

Elle avait déjà hâte de raconter ça à Ray. Lise suivit de près Alec alors qu'il s'éloignait quelque peu du marché central. Ce fut avec un certain soulagement que l'employée municipale constata que la foule se faisai moins dense là où ils se rendaient. En même temps, Lise comprenait que, par une aussi belle journée, les gens veulent se trouver le nez dehors. Le soleil tapait fort mais à l'ombre, ce n'était pas trop désagréable.

La jeune femme suivit le doigt d'Alec du regard vers un groupe de bâtiments et son sourire s'élargit. Charmant! Elle n'était jamais venu dans cette partie de la ville.

''Oh! Celui-là! Avec le grand arbre au milieu de la terrasse!'' s'exclama-t-elle en l'entraînant déjà vers le dit bistro.

Il explosa de rire devant son enthousiasme et se laissa guider.

“Ça tombe bien, je le connais celui-là.”

Elle avait fait un bon choix en plus c'était un endroit qu'il aimait bien, très pittoresque, la nourriture était vraiment bonne et le patron était sympa. Il se sentait léger tout en avançant vers la terrasse. En plus elle n'était pas bondée du tout et il restait des places autant à l'ombre qu'au soleil. Il lâcha le bras de Lise en souriant et fit signe au patron alors qu'ils approchaient.

“Salut Dédé !”
- Oh Alec ! Ça fait longtemps, tu viens déjeuner ?
“Oui, t'as une table pour deux.” Il consulta Lise du regard “A l'ombre ?”

Ils allèrent s'asseoir là où Dédé leur indiquait et le jeune homme leur commanda deux limonades à une table en retrait et à l'ombre. Il posa le vase et ses paquets sur une chaise à côté de lui et enleva son chapeau. Il attrapa les menus et en tendit un à Lise. L'air était frais et l'ambiance agréable et il avait une faim de loup.

“Un chouette type, Dédé. Ils ont travaillé comme des malades avec sa femme pour garder ce café. Tu vas voir, c'est un vrai cordon bleu. Qu'est-ce qui te tente au fait ?”

[HJ: Je sais, on va trop vite XD]

Alec était ravi d'être assis ici. C'était vraiment un chouette endroit et il n'y avait rien de mieux que l'anticipation de bien manger quand on a faim. Mais faim puissance Alec, il pourrait dévorer toute la cuisine. Lise se regardait dans le miroir et il se cacha derrière le menu pour ne pas pouffer. Ah les femmes... Toutes les mêmes.

“Bien oui, ça fait quelques années que je viens. J'ai rencontré Dédé et sa femme juste après mon d... Heu, il y a 5 ans environ.”

Bordel ! Il avait failli dire divorce... Il commençait à se sentir vraiment à l'aise avec Lise pour parler de ça. Presque personne, à part ses vieux amis, ne savait qu'il avait un jour été marié. Dédé et sa femme c'était des braves gens qu'il avait rencontré dans une file d'attente à la Banque. Il était allé signer les papiers pour fermer son compte commun et bon, la file d'attente était si longue qu'il avait commencé à parler à Dédé qui avait un dossier en béton pour le prêt qu'il était sur le point de demander.

Quand il avait un coup de blues, il passait au bistro et ils discutaient tous ensembles comme de vieux amis. Et la vie avait continué et Dédé avait toujours son café, malgré le prêt à repayer.

“Poulet et salade du chef, pas mal... Je crois que je vais prendre une salade moi aussi, une césar et une bavette tiens.”

Il posa le menu sur le côté tout en souriant.

“En fait, on fait rien dans l'ordre... on a commencé le déjeuner par la glace.”

(HJ: Sinon, je sais pas pourquoi les caractères sont aussi gros XD)

Lise referma son menu et le reposa sur la table avant d'appuyé son menton contre l'intérien de sa main. Elle haussa les sourcils lorsqu'il hésita sur un mot. Son quoi? Son doctorat? Son dilème? Lise nota un minuscule changement dans sa voix. Rien de frappant, ni d'alarmant. Il revint même bien vite à la normal. Mais la curiosité de Lise avait été quelque peu titiller.

Un secret? Oh! Ce qu'elle aimait les secrets. Les secrets d'Alec Kane.. Voilà quelque chose de très intéressant. Pourtant, son jardin secret , bien que très attirant, lui semblait interdit. Elle n'avait pas envie de le forcer à dire quoi que ce soit. Elle l'aimait bien après tout. Pour une rare fois, Lise s'accorda un peu de recul.

''Une bavette?''
La jeune femme éclata de rire. Bonté divine, le grand Alec avec une bavette. C'était vraiment trop drôle.

''C'est ce qui me plait chez toi, Alec, l'ordre des choses importent peu.''
C'était sortit tout seul. Lise piqua un fard et replaça une mèche derrière son oreille.

[HJ: Ben moi non plus, c'est bizarre XD]

“Bah oui une bavette, c'est un bon morceau de viande !”

Ça faisait partie des spécialités du bistro et attention le machin ! Il fallait une grosse faim pour le finir et une bonne sieste ensuite pour repartir de plus belle. Il fut tout de même surpris lorsqu'elle ne le questionna pas. Il vit ses yeux briller lorsqu'il buta sur divorce et comprit qu'elle avait relevé son lapsus. Il avait éveillé une curiosité féminine sans limite et pourtant, elle se taisait. Il baissa les yeux soudainement, n'étant pas sûr qu'il puisse lui en parler si elle lui posait la question.

Lui, l'éternel insatisfait n'était pas sûr. Une première ! Pourtant, il savait qu'il ne pourrait pas lui mentir si elle lui demandait.

Lorsqu'il releva la tête, il vit Lise rougir de nouveau et cacher sa gêne en touchant ses cheveux. Sa lèvre inférieure tomba légèrement, encore une fois, de surprise et il resta coi. Attend voir, elle lui faisait du rentre dedans là ou s'imaginait-il des trucs ? Si elle ne s'était pas empourprée, il aurait juste songé qu'elle faisait une remarque d'amitié mais là...

Et Dédé qui revient ! Sauvé par le gong... ou pas. Il déposa leurs consommations sur la table et voulu prendre leur commande. Alec fit juste signe à Lise de le faire la première alors que sa tête bourdonnait toujours.