Le polichinelle (pv Alec)

"Alec, tu vas être père..."

Oh! Non! Non! Non! Ça n'allais pas du tout. Plantée devant son miroir, Lise cherchait depuis un bon moment comment lui annoncer la nouvelle. Ses yeux s'emplirent de nouveau de larmes et elle s'effondra sur son lit. L'oreiller serrer contre sa poitrine, Lise éclata en sanglots. Quel galère!

Elle aurait dû lui parler de ses soupçons plus tôt! Elle n'aurait jamais dû attendre aussi longtemps. Elle devait l'appeler maintenant! Pour canceller leur soirée chez ses voisins! Pourtant, elle était pétrifiée par la peur. L'inconnue la terrifiait. Et maintenant il était en chemin pour venir ici... Peut-être pouvait-elle encore lui cacher pendant un moment? Non, ce ne ferait que mettre à plus tard l'inévitable. Tôt ou tard cela finirait par se faire remarquer. Et vraiment, elle en avait assez de mentir. Il était temps de faire facd aux conséquences de ses actes.

La jeune femme leva les yeux vers le test de grossesse qui traînait toujours au bout du lit... Avec ce maudit petit plus rouge!

Lise couvrit son visage de ses mains. Si seulement tout pouvait être plus simple et conforme à ce que ses parents attendaient-elles. Si seulement cet enfant pouvait être désiré, si seulement Alec pouvait l'aimer... Comme elle l'aimait. Car , Lise en était bien consciente à présent, elle était terriblement amoureuse de lui. Ce qui rendait les choses encore plus difficiles. Comment réagirait-il en apprenant cela? Il la rejèterait surement, comme le ferait son père.

Parce que , qu'importe ce que dirais son amant, cet enfant, elle l'élèverait et l'aimerait. Ce serait difficile certes, sachant qu'elle n'avait vraiment aucune facilité avec les enfants, mais elle réussissait déjà à s'occuper de ses nièces de temps à autres . C'était déjà un début.

Quel gros foutoir! Soudain, elle entendit cogner à la porte. La jeune femme poussa un gémissement désespéré, puis se leva, les jambes tremblantes. C'est les joues ruisselantes de larmes et les yeux rougis qu'elle ouvrit la porte.

"Alec. Entre s'il te plait. Il faut qu'on parle. C'est important."

Elle lui fit de la place pour le laisser entrer.

"Tu... Tu devrais peut-être t'asseoir."

Tu vas être père... Voilà une pensée qui n’effleurait même pas l’esprit du Prof alors qu’il conduisait sur la voix rapide de Ténébris. Zizaguant entre les voitures il ne pensait qu’au dîner plein de légèreté qui s’annonçait. Romain et Sylvain semblaient être des gars sympas et, pour une fois, ce genre d’événement dans les quartiers chics ne seraient pas un défilé de faux-semblants et d’apparence. A la cool, il s’était même habillé comme tous les jours, inconscient de ce qui se passait chez Lise. Pour lui, cette journée complètement normale ne pouvait que se finir tranquillement et sans prise de tête. L’imbécile.

Arrivé chez Lise, il se gara dans la routine la plus totale et gagna le bâtiment. Rien ne sortait de l’ordinaire jusqu’à ce que la jeune femme lui ouvre. Tout d’abord, elle fut plus longue que d’habitude à lui répondre et ensuite, elle n’était pas dans son état normal.

“Sa...” dit-il avant qu’elle l’interrompe. “...lut.”

Déjà, les mots que Lise avaient utilisé le choquèrent grandement. Quand une conversation commençait comme ça, c’était toujours pour quelque chose de grave et de définitif. Une phrase de couple qui signifiait une rupture. Il avait perdu son sourire lui aussi mais ne ruisselait pas de larmes comme elle. Il se demanda un instant ce qui avait put créé cet état de détresse chez elle et son cerveau partit dans des scénarios les plus délirants aux plus plausibles en l’espace d’un instant. Qu’avait-il put lui arriver ? Etait-ce en relation avec l’incident qu’elle avait voulu fuir ? Sa famille ? Alec lui-même peut-être. Il n’arriverait pas à mettre le doigt dessus sans son aide.

Ne cachant rien de l’inquiétude qui le rongeait à son écart, il entra dans son appartement.

“Lise, tu...” ajouta t-il une autre fois avant qu’elle ne l’interrompe pour la deuxième fois. “Ok...”

Il la contourna et alla s’installer dans le salon sur le canapé. Son esprit continuait à essayer de trouver une explication, cette fois plus logique, mais il n’y arrivait pas. La seule chose qu’il pouvait faire était d’attendre que la jeune femme lui dise de qui il en retournait. Il ne pensa d’ailleur pas pouvoir être la cause de ces larmes, enfin indirectement peut-être. Après, tout si elle avait décidé de ne plus le revoir, il n’aurait cas l’accepter et point barre mais une telle décision de sa part ne justifiait pas la mine qu’elle affichait en ce moment. Il y avait plus et franchement, ça lui fouttait la frousse !

“Qu’est-ce qui t’arrive ?” demanda t-il finalement.

C'est les jambes comme du coton que Lise l'introduisit dans le salon. Pour sa part, tremblante et morte de peur , elle préféra demeurer de bout.

"heum... C'est que..." sa voix se brisa et elle détourna les yeux, tordant nerveusement ses doigts.
 
Un nouveau flo de larmes inonda ses joues et elle renifla péniblement. Elle n'était pas capable. Diantre!
Elle regarda de nouveau Alec et ouvrit la bouche.

"je suis enceinte." dit finalement, appuyant ses mains contre ses hanches.

Voilà! Boum! Elle venait de lui lâcher sa bombe attomoque. Lise retint un nouveau sanglot et le regarda dans les yeux.

"et oui, avant que tu ne le demandes, je suis sœûre, absolument sûre, que c'est le tien."

Debout... Elle restait debout et ne s'asseyait pas avec lui. Ses vieux réflexes de Psy prenaient le dessus et la situation ne lui disait rien qui vaille. Lise restait à peine sur ses jambes, elle en tremblait presque et il se sentit extrêmement mal de la voir ainsi. Pourtant, il n'y avait rien qu'il puisse faire. S'il se levait, elle allait perdre le peu de confiance en elle et se recroqueviller sur cette idée qu'elle ne pouvait pas lui parler ouvertement. Il resta donc assis, légèrement penché en avant à la regarder tranquillement et à ne pas la presser. Quant elle prit finalement la parole, Alec eut l'impression que sa tête allait exploser. Ses oreilles sifflèrent pendant plusieurs secondes alors que sa mâchoire inférieure tombait sans qu'il puisse rien y faire. Bouche entre-ouverte, effaré, il était piégé et sentait un étau impossible se refermer sur lui.

Il s'en voulut de penser ça mais le pire cauchemar du mec qui couche à gauche et à droite venait de lui tomber dessus comme la neige un jour d'hivers. De plus, Lise venait bien de préciser que ça ne pouvait être que le sien et il était complètement abasourdi, perdu et il se sentait lourd. Le poids de ses années lui serrait le cœur et l’étreignait tellement que ses mains se mirent à trembler. Il n'aurait pas eut une telle réaction si ça n'avait pas été Lise. Il avait vu un feu en elle lors de leur première rencontre et ce qui venait de se passer avait jeté un saut plein d'eau et de glace sur la tranquille force qu'elle exerçait. Muet comme un carpe, il réalisa que son regard avait glissé du visage de la jeune femme vers son ventre et il était resté bloqué comme un benêt sur cette partie de son corps qui ne montrait encore au signe.

Toutes les réparties de connards qu'il avait déjà entendu par des histoires ou des bribes de conversations firent interruption dans son esprit et, il prit sa tête dans ses mains à la pensée qu'il puisse en prononcer une seule. Il laissa ses doigts se perdre dans ses cheveux jusqu'à atteindre sa nuque avant de souffler un bon coup et de relever la tête. Lise avait toujours les joues pleines de larmes et il n'arrivait pas à passer outre. Sa dernière pensée avant de se lever fut, la vie a bien plus d'imagination que nous.

Il se leva et renonça à faire les cent pas et se dirigea vers la fenêtre, laissant tomber du même coup son casque de moto au sol. Il plongea son regard dans les lumières de la ville qui s'allumait et sentait cette bouffée de chaleur, au combien familière de son mal aise qui l'envahissait. Il allait se ronger les sangs pendant des lustres avec cette nouvelle. Entendant une sorte de reniflement derrière lui, il se crispa encore plus. Ce n'était peut-être même pas ce qu'il avait entendu et il s'imaginait des choses mais ça le braqua encore plus.

“Lise... Ne pleure pas, s'il te plaît.”

(HJ: j'ai vraiment eu un pincement au cœur en lisant ton poste XD)

Ça expliquait tout. Les sauts d’humeur, les maux cœurs, être en retard de plus de deux semaines… Et maintenant, la voilà au bord du gouffre. Elle attendit les cris, les injures, une vraie crise de colère. Mais rien de vient, juste un silence, lourd, à en être assourdissant et insupportable. Lise le regarda, suspendue à ses lèvres.

‘’Alec… dis quelque chose. N’importe quoi.’’ Gémit-elle en secouant la tête.

Mais non. Rien ne vient. Lise baissa les yeux et essuya ses larmes du revers de la main. Le prof finit par se lever et lui tourna le dos. Lise vit cela comme un douloureux rejet et sentit son corps se fracasser en mille miettes. Voilà! Elle ne savait bien. Elle aurait dû s’y attendre. Alors pourquoi ça faisait aussi mal. La jeune femme essuya une fois de plus ses larmes, en vain, qui continuaient de rouler, malgré elle sur son visage.

‘’Comment tu veux que j’arrête de pleurer?? Comment tu veux que… Je voulais jute m’amuser pour une fois… vivre… quelques choses d’agréable. Moi je n’ai jamais le droit d’être heureuse…je…’’
Le restant de ses propos se changea peu à peu en sanglots incompréhensibles. Elle referma ses bras sur elle et reprit son souffle. Elle leva une fois de plus les yeux vers lui.

‘’je veux… que tu saches, que je prends tout le blâme de ce qui se passe. Et que je n’attends rien de toi. Mais ce bébé, je vais m’en occuper.’’

[HJ : C'était l'effet escompté, et je te retourne le compliment, gros pincement pour moi aussi^^]

Non, il n'avait pas réussit à lui dire quoi que se soit et avait gardé un silence lourd et pesant pour elle comme pour lui. C'était mieux qu'il n'ait rien dit ou une grosse connerie aurait put sortir. Il n'avait pas voulut la blesser encore plus, ce n'était absolument pas son but. Debout devant la vitrine, il n'arrivait même plus à la regarder. Il lui avait fait le plus grand mal qu'on puisse faire et la culpabilité commençait à le ronger telle une oxydation au fer.

“Tu voulais t'amuser... Et moi, alors ? Tu crois que je voulais ça ? Que je voulais te faire ça ?”

Lise avait entamé le dialogue et lui s'était lancé après elle refusant toujours de la regarder. Il était bloqué, les pieds plongés dans le ciment et pratiquement sur le cul. C'était un sacré coup de marteau qu'il venait de se prendre et il était scié. Ça ne lui était jamais arrivé et non, il ne connaissait pas le protocole pour répondre à ce genre de nouvelles. Bête, hein ? Il perdait petit à petit toutes les bases qui le maintenaient en place, droit et fort. Cette façade était toujours son port d'attache, il s'y raccrochait comme une ancre au fond de mer et là, son port venait de se faire la malle et c'était lui qui venait de toucher le fond. En plus, il sentait la pression qui montait et il avait l'impression qu'une engueulade allait faire rage. Il avait réduit Lise à la moitié d'elle même et maintenant, ils allaient s'engueuler. Bien joué, Alec.

“Tu veux prendre le blâme et tu... Attends quoi ?!” dit-il en faisant volte-face, outré. “Tu vas t'en occuper ?”

Il eut peine à prononcer ces mots. Ça lui fit même mal de les dire, comme si les énoncer à haute voix les rendaient plus réels. De plus, il se sentait outré et plus piégé  que précédemment, comme s'il n'avait absolument pas son mot à dire...

“Lise... Tu vas le garder ?”

Alec se retourna vers elle, et elle eut l’impression de recevoir un coup de poing en plein visage.

‘’Oui! Évidemment.’’ Lâcha-t-elle, abasourdie. ‘’Tu ne me crois pas capable de m’occuper d’un enfant, c’est cela?’’

Il avait peut-être raison. Mais, malgré tout ce qui s’écroulait autour d’elle, une chose demeurait certaine, elle mettrait au monde cet enfant au monde! Elle ferait , pour une fois dans sa misérable vie, quelque chose de bien. Alec faisait ce qu’il voulait, il pouvait aller baiser toutes les livreuses de fruit de mer de la ville, tant pis. Il était temps qu’elle se comporte comme une adulte. Et puis, elle en avait assez d’être seule.

La jeune femme retrouva finalement l’usage de ses jambes et se dirigea vers lui.

‘’Tu croyais que je m’en débarrasserais? C’est ce que tu aurais fait?’’ lui demanda-t-elle.
Elle soupira puis redressa la poitrine.

‘’Je suis en mesure de m’en charger… J’ai 25 ans. Pas 14. Je sais que j’aurais dû te parler de mes soupçons avant… Et à présent que tu dois me détester. Mais rien n’est de ta faute. Je voulais juste que tu sois au courant de ma décision.’’

Elle s’éloigna de lui et s’approcha du téléphone.

‘’Je vais appeler Richard pour lui dire d’annuler tout….’’

Elle se sentait tellement lasse, tellement lourde tout à coup. Le plus dur dans cette histoire, serait de perdre Alec. Lise ne voulait pas se risquer à lui dire qu'elle l'aimait. La jeune femme était déjà surprise qu'il ne s'était pas déjèa jeter par la fenêtre pour fuir, elle ne voulait pas le voir prendre ses jambes à son cou brusquement.

“Ce n’est pas ça...” murmura t-il.

Bordel mais ils allaient vraiment s’engueuler ! Alec sentait le ton monter et sa patience s’amoindrir alors que Lise se dirigeait vers lui. Lui, qui avait été si désemparé quelques secondes plus tôt était désormais complètement abasourdi de ce qu’il entendait. Comment pouvait-elle dire une chose pareille et espérer qu’il ne sorte pas de ses gonds ! C’était le monde à l’envers. Lise avait dans la foulée apprit la nouvelle et prit sa décision et lui balançait tout à la gueule sans avoir le droit à une opinion ? Il allait être où là dedans ? C’était sa place ? Que pouvait-il faire à part accepter et fermer sa gueule ?

“Ce n’est pas ce que j’ai dit, Lise.” Dit-il le regard dur.

Il en connaissait assez des ses amies qui avaient avorté et il avait vu les répercussions que cela pouvait avoir sur certaines personnes. Quoi qu’il puisse penser de Lise, il ne la voyait pas être en mesure de vivre une telle chose et de s’en sortir indemne. De plus, elle aurait finit par le détester et il aurait dû vivre avec une double culpabilité jusqu’à la fin de ses jours. En plus de ce sentir piégé par cette nouvelle, il se sentait enchaîné par elle. Il ne savait pas ce qui lui était passé par la tête mais il ne comprenait absolument pas comment elle en était venu à ce genre de conclusion. Il s’élança à sa suite, la devançant et se mit entre le téléphone et elle.

“Je suis au courant maintenant. Alors, pour le reste je fais quoi ? Je dis amen à tout ce que tu décides ?”

N’avait-elle pas comprit qu’il se détestait assez sans qu’elle en rajoute un couche. En lui offrant un ticket de sortie sans le moindre libre arbitre, il allait s’en vouloir plus que tout et y penser le renverrait dans les coins les plus obscures de sa dépression. En 5 minutes, il avait apprit qu’il allait être père et maintenant il avait l’impression qu’elle venait de lui enlever. Elle ne lui laissait aucun choix et le repoussait complètement pour les mauvaises raisons. Bien qu’il sache au fond de lui qu’il n’avait que de simples mots à dire pour arrêter ça, il n’en fit rien !

“Tiens-moi informé jusqu’au bout, se sera quoi ma place exactement ? Vas-y, qu’est-ce que tu as imaginé dans ta petite tête ? C’est quoi ton plan ?”

[HJ: ooah! Que j'aime ça!]

Alec la devança au téléphone et la jeune femme s'arrêta net, en poussant une exclamation de surprise. Elle allait lui dire de s'écarter, fronçant les sourcils, mais s'arrêta net à l'instant où elle croisa son regard. Il était si dur! Elle ne l'avait jamais encore vue dans ce état. Elle ne l'avait jamais entendu lever le ton , surtout contre elle. Les yeux de la jeune femme s'arrondirent et elle eu un moment de recul.

Lise demeura un moment sans voix et sa lèvres inférieure se remit à trembloter. Elle la mordit nerveusement pour l'en empêcher.

"Je...je je..."

Elle ne s'était pas attendue à un tel revirement de situation. Bien sûr , elle n'avait même pas penser se rendre jusque là dans ses aveux. Elle aurait cru qu'il aurait foutu le camp à l'instant où elle aurait dit le mot: enceinte.

"Je ne voulais...pas t'infliger ça. Je... Je pensais que tu n'en avais rien de faire de moi, ou de ce bébé. Je ne pourrais pas supporter être un poids pour toi. Je me disais que se serait plus facile... Si tu ne te préoccupais pas de ça. Et que c'était ce que tu voulais."

Sa gorge était tellement noué qu'elle la faisait souffrir, c'était comme si la tristesse tentait de l'étrangler lentement.

"Je suis désolée Alec... Et non, Alec, je n'avais rien imaginer de plus.. Dans ma petite tête."

[HJ : Jouer Alec énervé... La galère XD]

Il leva les yeux au ciel excédé par ce qu’elle venait de dire. Bordel, qu’il était énervé. Ça faisait des années qu’il n’était pas rentré dans une telle fureur. Il arrivait à se maitriser d’habitude mais c’était trop d’information en un seul pour qu’il arrive à garder son calme. Il venait de se prendre une bombe atomique en travers de la gueule quand même ! Malgré tout, il ne supportait pas de voir la jeune femme s’appitoyer sur son sort alors que c’était son boulot.

“Enlève-toi ça de la tête, ce n’est pas ta faute !”

Ne comprenait-elle pas qu’il se sentait assez coupable pour deux ? Lise avait peu d’expérience et il aurait dû faire plus attention. C’était lui le fautif et basta. Qu’est-ce qu’il avait envie de retourner une demi-heure en arrière, il était si bien, si tranquille à foncer sur la voix rapide et à ne penser à rien. Et voilà, à trop s’amuser, on en paye le prix. Lui aussi avait envie de craquer et d’aller se changer les idées, il avait bien besoin d’un verre tiens, ou 10. Il réalisa ensuite en voyant la lèvre de Lise trembler encore qu’il s’était montré très dur envers elle. Il n’avait pas voulu monter le ton mais c’était sortit tout seul et il n’avait rien pu y faire. Loin d’avoir retrouvé son calme de sage en haut de la montagne, il retrouvait un semblant de normalité même si ses idées étaient confuses.

“Je ne sais pas ce que je vais faire, ni ce que je veux mais...”

Mais, mais, mais, quoi ?! Il ne pouvait pas être avec elle, pas vraiment. Il allait lui faire du mal comme il avait déjà dû le faire. Quel bordel... Piégé. Comme lui dire qu’il allait être là sans vraiment être avec elle. Lise le savait déjà, elle savait qu’il n’était pas fait pour être en couple mais ça allait être dur quand même avec un bébé en route et une femme bourrée d’hormones !

“... ne me mets pas à l’écart, c’est tout ce que je te demande.” Dit-il avant de poser à nouveau “Bon sang !” lâcha t-il, à nouveau furieux contre lui-même.

Alec retrouva un semblant de calme, et Lise réussit à se détendre légèrement. Il l'avait blessé par ses mots. Mais Lise ne pouvait pas lui en vouloir. En effet, elle avait eu largement le temps d'y penser avant cela. Et lui devait tout gérer cela d'un coup. La jeune femme fit donc un effort pour essayer de le comprendre.

"je ne veux pas te mettre à l'écart, si tu ne me veux pas, au contraire."

La jeune femme prit son courage à deux mains et s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule. 

"Alec écoute moi. Rentre chez toi. Tu... Tu es en colère je le conçois. Penses y...pense à ce que tu veux. Et quand tu auras pris une décision, nous en reparlerons."

Il la laissa s’approcher, bien que le cœur n’y était pas et, réprima un mouvement de recul lorsqu’elle tendit la main vers lui. C’était peut-être idiot mais il ne se voyait pas méritant de ce signe de réconfort. Il ne se voyait pas non plus avoir le courage de l’appeler et de repasser la voir pour planifier le reste. Il n’aurait même pas eut la bravoure de composer son numéro et aurait finit par ne pas le faire.

“Je passe te voir demain...” dit-il en s’éloignant d’elle. “Hmm, après-demain, même heure.” Se corrigea t-il presque immédiatement.

Il allait avoir besoin d’au moins une journée pour récupérer de la soirée qui s’annonçait et il ne pouvait pas vraiment se présenter devant elle puant l’alcool. Dans le genre sérieux, il aurait fait des étincelles en arrivant encore ivre. Quittant la pièce, il attrapa son casque de moto au passage et ferma la porte de l’appartement derrière lui. En partant, il ne se retourna pas et de lui fit pas non plus un signe d’au revoir.

[HJ : Ellipse ]

Comme il l’avait prédit, Alec c’était mit la tête à l’envers et il eut bien besoin de ces deux jours pour récupérer de ce moment de distraction. Ça ne lui ressemblait vraiment pas de se mettre minable comme il l’avait fait et son égarement se voyait encore sur son visage. Il avait les traits tirés et les yeux fatigués dû au mixe alcool et manque de sommeil alors qu’il se dirigeait à nouveau vers chez Lise. Ça faisait 48 heures qu’elle lui avait lâché une nouvelle explosive sur la tête et 48 heures qu’il avait gardé le silence radio, comme un con. Il n'avait pas eu le courage de sortir son téléphone et le laissa se décharger. C'est ainsi, aveugle qu'il se présenta chez elle.

Il ne savait même pas si elle était seule, si elle avait annulé ou quoi que se soit lorsqu'il se présenta à sa porte la tête en vrac et qu'il toqua.

[Hj: je promets de répondre à mes autres rps ce soir xD]

Lise était avachie dans son sofa, Munch calé sur ses genoux, car oui , elle avait bel et bien adopter un petit chat blanc, il y a quelques jours. Sur un coup de tête comme, cela, sans savoir pourquoi. Mais cet petite boule de poile lui avait été d'un très grands réconfort, hier et avant-hier. Le chaton s'était endormi sur ses jambes, alors qu'elle le grattait derrière l'oreille, écoutant peu attentivement un vieux film à mourir d'ennui.

C'était sans réelle conviction qu'elle s'était rendu au boulot aujourd'hui, et hier.  Comme vendredi, on aurait pu faire mieux. Richard était descendu un peu plus tôt pour voir si elle allait bien. Après avoir annuler leur dîner à la dernière minute, et en larmes, ses voisins s'étaient certes douter que quelques choses n'allaient pas. Ils avaient la gentillesse de ne pas insister lorsqu'elle avait affirmer ne pas vouloir en parler. Tristement, Richard et Sylvain étaient encore plus attentionné et à l'écoute que ses propres parents parfois.

À présent, la jeune femme jeta un coup d'oeil à la petite chèvre en plastique qui traînait sur la table basse puis poussa un long soupire. Qu'elle était idiote de croire qu'il viendrait. Elle-même, à sa place, serait partie sans demander son reste. Et puis elle commençait à être fatiguée de toute façon, elle devrait se mettre au lit. Lise bailla puis prit le chaton dans ses bras, avant de finalement se lever. La jeune femme éteint la télé,  puis se dirigea vers sa chambre. C'est comme Lise passait devant sa porte qu'elle entendit frapper.

Elle cru d'abord rêver, puis elle reposa le chat sur le sol, sceptique. Ce dernier poussa d'ailleurs un miaulement mécontent. Lise replaça l'épaisse veste de laine qui couvraient ses frêles épaules , puis elle entrouvrit la porte.

"Tu es venu." Dit-elle en un souffle, en ouvrant grand la porte.

La surprise fit place à un immense soulagement. La secrétaire avait toujours de la difficulté à y croire, si bien, qu'elle passa ses bras autour de lui et le serra avec force dans ses bras. Mais son étreinte ne dura point, craignant qu'il ne se sente à nouveau piéger, elle s'écarta. Elle nota soudain sa mine affreuse. Son coeur se serra. Il s'était mit dans cet état par sa faute. Lise baissa les yeux, honteuse puis le laissa entrer. Elle referma ensuite la porte derrière lui.

"je peux t'offrir quelque chose? Tu as faim?"

[HJ : Pas de soucis, prends ton temps ^^]

A peine avait-elle ouvert la porte qu’elle s’était jeté sur lui. Le Prof accusa le coup de l’élan qu’elle avait prit en se précipitant sur lui et il l’enlaça lui aussi mais avec beaucoup plus de restrainte que par le passé. Alors qu’elle réalisait dans quel état il se trouvait, lui notait qu’elle n’espérait pas sa visite. Il l’avait repoussé d’une journée, d’accord, mais ne l’auriat pas laissé tomber ainsi le jour dit sans une explication. Elle le prenait vraiment pour le dernier des crétins ! Passant la porte, il entra dans son appartement et enleva sa veste, pensant qu’il allait rester un bon moment. Cette conversation allait être longue...

“Non, merci.” Lui dit-il en s’éloignant.

Manquait plus qu’elle le nourisse. Il était si mal en point que ça pour qu’elle lui offre immédiatement à manger ? Ok, il n’avait pas vraiment dévalisé le frigo depuis l’avant-veille mais il ne s’était pas laissé mourir de faim non plus. Loin d’être irresponsable, il avait da’illeurs dû contrôler son alimentation avec précision afin de récupérer de son immense gueule de bois au plus vite. Il allait lui demander comment il allait mais un miaulement l’interrompit et il regarda la sol pour trouver une boule de poils blancs minuscule qui le regardait. Sa réaction fut immédiate lorsqu’il vit les poils en question un peu partout sur les vêtements de Lise.

“Ne me dis pas que tu as adopté un chat ?” demanda t-il effaré.

Il avait été assez en contact avec les femmes de ses potes lorsqu’elles étaient enceintes pour que sa réaction, pas du -oh mais qu’il est mignon- au –mais ça va pas la tête ?-. Les prises de têtes de ces femmes pleines d’hormones lui revenaient en mémoire et c’était maintenant son tour d’avoir une réaction qui ne lui correspondait pas. Maisquand même, elle perdait le sens commun ou quoi ? Elle avait décidé de le garder ce bébé, et ce en bonne santé, ou alors avait-elle changé d’avis en l’espace de 48 heures ?

“La toxoplasmose, tu connais ?”

Il était à nouveau sur le point d’exploser ne comprenant pas à quel jeu elle jouait.

Alec parut choqué lorsqu'il remarqua Munsh, à ses pieds. Le chaton recula, méfiant en voyant l'homme.

''Oui? Et alors?'' demanda Lisse en haussant les sourcils.

La jeune femme le comprenait pas son étonnement et le trouvait presque déplacé. Qu'est-ce qu'il avait contre les chats? Elle le contourna pour prendre l'animal dans ses bras.

''Quoi?... oh! Cette histoire de parasit ridiciule? Je t'en pris, soupira-t-elle. Mes parents avaient un chat alors que ma mère était enceinte de mon frère et comme tu as pu le voir, il se porte parfaitement bien.''

Et puis, elle venait tout juste d'offrir une nouvelle demeure à la petite créature. Lise ne pouvait tout de même pas le rejeter ainsi. La jeune femme s'éloigna du prof de quelques pas et reposa le chaton plus loin. Puis elle se retourna vers lui, les bras croisés, plus ou moins de bonne humeur.

''Tu es venu pour discuter avec moi ou me faire la leçon?''

Bon, déjà, il n'était pas chat mais alors le petit truc qui ronronne devant les femmes et qui te regardent comme si ils allaient te tuer. Non merci. Le petit truc avait une mauvaise expression dans le regard en plus et il recula en le voyant. Ces deux là n'allaient pas être copains, il pouvait le sentir. Il avait grandi avec des chiens en plus, alors les chats, non merci. En plus de ça, Lise le prenait pour un idiot.

“C'est ça !” ajouta t-il tout en pensant que Monet, le poisson de Lise, allait un jour passer à la casserole.

Il la regarda un instant avec une envie soudaine de lui répliquer qu'elle ne l'avait pas vraiment invité à manger il y a deux jours mais il ravala sa réplique et se contenta de se pincer le nez entre ses doigts. Ah elle démarrait bien cette soirée. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir lui dire de toute façon ? Ah ben oui, je suis venu pour qu'on discute du truc qui grandit dans ton ventre. Ça elle n'allait sûrement pas apprécié.

“Ah ça ! Est-ce que tu m'écouterais de toute façon ? Non, ben voilà, pas la peine d'en parler.” lâcha-t-il.

Il n'avait absolument aucune envie de s'engueuler à nouveau et surtout à cause d'un chat ou du reste d'ailleurs. Il s'éloigna d'elle lui aussi, parce qu'il ne sentait pas que la proximité serait dans leur plan. Il alla s'installer sur le canapé en laissant sa veste et son casque à côté de lui et soupira à son tour. La soirée allait définitivement être très longue et pas de tout repos. Lise pouvait être une sacré tête de mule lorsqu'elle le voulait et elle n'allait pas lui rendre la tâche c'était le moins qu'on puisse dire. Après le gosse, la boule de poil, non mais vraiment... En plus, il était crevé et il avait vraiment besoin de se reposer et d'accuser le coup de ses deux jours d'égarements.

“Si on pouvait essayer de ne pas se bagarrer se serait pas mal. J'ai vraiment pas la tête à ça.”

"Quoi? Mais oui je veux t'écouter!"
Lise poussa un long soupire puis se laissa tomber sur le petit fauteuil devant le canapé où était assied Alec. En le voyant aussi épuisé, son mécontentement tomba aussitôt. Elle nous ses mains dans son giron.

"Je n'ai pas envie de me disputer non plus... En fait, ça me fait de la peine que ça se finisse comme cela entre nous. Enfin... Si ça devait se finir... Enfin , bon, tu me comprends."

Lise avait de la difficulté à mettre de l'ordre dans ses idées . Elle replaça une mèche derrière son oreille , cherchant à reprendre contenance.

"Ce que je voulais dire, c'est que je n'ai voulu que ça se passe comme cela."

Elle prit une profonde inspiration.

"Avant tout, te crois-tu capables ... De... D'être présent dans la vie de cet enfant?"

Non, elle ne l’écouterait pas du tout. Rien qu’une petite réflexion sur le félin et elle le prenait pour un idiot. Il n’avait la tête à rien, une migraine carabinée et et une mine à faire peur. Ainsi, ses nerfs n’étaient pas les plus reposés que l’on puisse espérer. En plus, elle le faisait extrêmement tourné en bourrique. Il resta complètement bloqué sur le –si ça devait se finir- et, loin d’affiché la même tête qu’à la nouvelle précédente, il demeura néanmoins surpris.

Merde...

Alors celle là, il ne l’avait pas vu venir, mais alors pas du tout ! Est-ce que Lise disait bien ce qu’il avait cru comprendre ? Il laissa passer ce commentaire tranquillement, sonné comme pas deux mais sans en parler. Il n'y serait pas arrivé de toute façon. Deux baffes en deux jours... Bordel... Ok on laisse tomber et on enchaîne !

“Moi non plus, tu sais, je n'ai pas voulu que ça arrive.”

Il se passa la main sur sa nuque et s'affala sur le canapé complètement en soupirant. De toute façon le mal était fait, ce n'est pas comme si il pouvait revenir en arrière... Quoi que... Il y avait des créatures qui savaient faire ça ? Remonter le temps... Mouaip, c'était pas super comme plan en fait et Lise risquait de le prendre extrêmement mal et il se sentirait encore plus coupable. Il se redressa tout de même et fit face à la question du jour.

“Je suis là, non ?” répondit-il simplement. “Oui Lise, je compte être présent, tu veux le garder, ok. J'assume.”

Comme il l'avait pensé précédemment, il se serait foutu en l'air pour avoir été aussi lâche. Pourtant, la première chose qui lui vient à l'esprit alors qu'il réalisait qu'il allait vraiment être père, c'est qu'il y en avait qui allaient être grands-parents et que ça ne serait pas facile à gérer. Il allait se faire démonter sa tronche...

“Oh merde... tes parents !” explosa t-il. “Comment on va leur apprendre ça !?”

En l'entendant prononcer ses mots, Lise réussit à sourire pour la première fois en trois jours. Un petit sourire, peu convaincu, et encore inquiet, mais une lueur d'espoir illumina son regard noir. La jeune femme hésita toutefois à le toucher ou de s'approcher de lui. Lise demeura donc bien en place.

Son sourire se décomposa tout de suite après et elle détourna les yeux.

"Cette question m'a empêcher de fermer l'oeil la nuit dernière."

Au moins, il avait "on" et pas "toi". Ainsi Alec se voyait vraiment prendre le blâme avec elle. Elle lissa nerveusement un pli sur son legging, cherchant comment répondre à cette question.

"Pour mes parents, je veux bien leur en parler moi-même. Je ne voudrais pas te mettre dans une situation aussi délicate. Et puis, ils n'y peuvent rien. Ce n'est pas comme je vivais toujours chez eux. C'est ma vie... Et s'ils veulent avoir notre... Cet enfant dans leur vie, ils ne pourront que l'accepter."

Il était trop loin... Elle avait besoin d'être près de lui en ce moment. Lise changea de siège et prit place sur le même sofa que lui, gardant tout de même une distance raisonnable entre eux.

" et les tiens...? Comment ils vont prendre cela?"

“Moi aussi.” murmura t-il.

Ce n'était pas pour les mêmes raisons mais il n'était arrivé à dormir que le matin venu. Ça lui rappelait les moments les plus durs de sa vie, lorsqu’il n’arrivait pas à fermer l’œil de nuit et resté même éveillé de jour. Il pouvait sentir une telle période pointer le bout de son nez aujourd’hui et les prochaines semaines seraient... disons... intéressantes. La question des parents de Lise allait être encore plus intéressante en elle-même. Le père surtout. Alec avait vraiment l’impression qu’il allait s’en prendre plein la tête avec Rambert et qu’il serait pour toujours ce goujat qui avait engrossé sa fille.

Déjà que ces deux là ne s’entendaient pas bien, les choses n’allaient pas aller en s’arrangeant. Et son frère... Ouaip, leur prochaine rencontre allait être épique. Pourtant, Lise lui assura qu’il n’aurait pas à s’en mêler et il se sentit un peu mieux au son de la nouvelle. Il ne voulait pas la laisser seule dans cette situation mais si elle souhaitait s’en charger par elle-même, il n’allait pas la contredire. Il fut tellement soulagé qu’il n’entendit pas la langue de la jeune femme fourcher et –notre enfant- lui passa au dessus de la tête.

“Ça me va.” Répondit le Prof.

S’il était assez sourd pour omettre les paroles de la jeune femme, il n’était pas assez aveugle pour le pas la voir aller s’installer près de lui. Ça le dérangeait un peu dans ce genre de conversation mais il se tourna quand même vers elle afin de ne pas éviter son regard lorsqu’il parlait.

“Houla... Ça va être un carnage. Si ma mère te voit, ne lui donne absolument pas ton numéro, elle serait capable de t’appeler 10 fois par jours pour prendre de tes nouvelles et te donner des conseils. Et on aura jamais de mal à le faire garder, ils se proposeront. Les connaissant, ils voudront être très impliqués.”

Sa mère... l’envahisseuse de première allait être grand-mère... Ah la tuile ! Elle allait se transformer en vrai tornade d’excitation. Quant à son père, il allait ressortir tous son bric à brac du grenier et préparer une chambre pour l’enfant chez eux en prévision. Qui sait il lui ferait peut-être même un lit !

“Trop peut-être.”

Le prof ne s'écarta pas au moins lorsqu'elle prit place à ses côtés. C'était au moins cela. En l'entendant parler de sa mère, Lise ne pu réprimer un nouveau petit sourire. En fait, elle aurait peut-être besoin de conseil et donner de ses nouvelles. Une grossesse lui faisait un peu peur. La jeune femme ignorait tout de cela et aimerait bien de parler de cela avec quelqu'un... Avec sa propre mère, on verra bien ...

Lise hocha la tête, comme rassurée.

''J'imagine . Je devrai peut-être les rencontrer un de ces 4 d'ailleurs...'''

Elle ne préféra pas en parler tout de suite. Surtout que tout était encore nébuleux autour d'eux. Alec ne pouvait pas juste la présenter à ses parents comme sa ''copine enceinte''. Une seule des affirmations étaient vrai.

''Il faudrait que je te parles d'une idée que j'ai eu . Bien sûr, sens toi bien à l'aise de refuser à tout moment.''

Elle avala sa salive, avant de poursuivre:

''J'ignore à quel point tu désire t’impliquer la dedans. Ni si tu désire l'être... pendant la grossesse. Peut-être que... durant les moments les plus difficiles, car je sais qu'il y en aura, je pourrais venir passer la nuit chez toi. Ou vice versa. Heum... Parce que, ça me fait peur d'affronter ça tout seule.''

Lise eu un rire nerveux.

''Bien sûr, je vais pas venir m'installer chez toi. Et puis, tu peux absolument continuer à vivre ta vie de célibataire comme tu veux. Ça t'engage à rien.''

Mais je ne veux pas être toute seule, se retint-elle de dire.

Les rencontrer allait certainement devoir arriver et il ne pourrait pas y couper mais il n'avait pas forcément envie d'y penser maintenant.

“Certainement.” dit-il en détournant les yeux.

Il avait tellement sur la conscience qu'il laissa ce sujet de côté. Lise était forte quand même, beaucoup plus que lui. En 48 heures, il c'était défoncé la tête et avait tourné le dos à tout le monde. On avait bien essayé de le joindre mais il n'avait pas répondu et pas rappelé, signe que quelque chose n'était normal et qu'il allait vraiment mal. Sa mère aussi avait essayé de le joindre, leur prochain coup de fil allait être compliqué...

“Je t'écoute.” ajouta t-il.

Il eut un peu peur sur le moment mais garda le silence pendant qu'elle parlait. Il avait imaginé pire au fond et il ne pouvait pas lui refuser ça alors qu'elle semblait si perdue. Comment imaginer qu'ils s'étaient amusés et avaient passé du bon temps et que maintenant ils en étaient réduits à avoir LA conversation pré-natale ! Le Prof vit droit en elle mais choisit de ne pas lui faire savoir directement. Le message était clair mais elle n'allait pas se retrouver en solitaire alors qu'ils l'avaient fait à deux cet enfant. Quelques soient leurs raisons ou les conséquences de leur relation, ils allaient être obligé de se voir et de se supporter pendant les 30 prochaines années au moins.

“Tu n'es pas seule, Lise.”

Il n'allait pas disparaître et l'abandonner, ça aurait été pire que tout.

“Je suis désolé de t'avoir laissé sans nouvelles pendant deux jours. J'étais pas moi-même. Tu pourras passer quand tu veux ou m'appeler, tu le sais.” lui dit-il avec un sourire contrit. “Je... pff, excuse-moi de t'avoir fait ça en tout cas, si j'avais su...”

(HJ: se supporter? Ouch! mon dieu ! Mon coeur sensible XP)

-Merci, dit-elle, même si le coeur n'y était pas.

La jeune femme n'était pas si sûr de pouvoir passer à travers tout cela. Au moins, elle savait pouvoir conter sur Alec... Mais n'était-ce pas ce qu'elle avait toujours fait depuis qu'il s'était rencontrer. La jeune femme commençait à en avoir assez d'être une faible femme à ses yeux. Il allait finir par la détester pour de bon, si ce n'était pas le cas... Et lorsqu'elle serait énorme, pleine de courbature... Oh! Non! Elle n'aimait mieux pas y penser. La trouverait-il jamais belle et désirable après cela? Peut-être était-il déjà aller noyer sa peine dans les bras d'une autre. Lise voyait sans peine une scène futur où Alec, alors qu'il était en compagnie d'une sulfureuse blonde du genre de l'autre vendeuse de poisson, ou une rousse dans le genre de Betina peut-être, recevant un appel d'elle en larmes parce qu'elle n'en pouvait plus. Cette vision la glaça. Et elle eu à nouveau envie de pleurer. Mais elle retint ses larmes avec dignité.

Lise se détourna d'Alec et posa ses mains sur ses genoux. Elle riva ses yeux sur le plancher. Munsh vint réclamer des caresses en miaulant et Lise lui caressa l'oreille.

''Je ne t'en veux pas. J'étais persuadé que tu ferais surface à un moment à un autre , si tu avais vraiment envie de t'impliquer là dedans. Et... évite les ''si j'avais su'' , les ''si j'avais pu''... Ça ne change rien à la situation actuel.

Elle lui rendit son sourire contrit. Un lourd silence s'installa entre eux. La jeune femme poussa un profond soupire, puis elle lui tapota maladroitement le genou. Puis, elle se leva.

''Je ne sais pas si tu avais quelque chose de prévu ce soir. Je ne te retiens pas plus longtemps. ''

La jeune femme passa nerveusement sa main dans ses cheveux, pour les envoyer vers l'arrière.
''Sinon, j'ai un restant de potage aux légumes que j'allais faire réchauffer. Je dois en avoir assez pour deux.'' ajouta-t-elle en haussant les épaules.

S'il te plait, reste avec moi...

[HJ : Arrête XD Tu sais qu'il pourrait devenir un vrai chieur sur certains sujets XD Pas niveau Raphy ou Vyle... Mais quand même ]

Pouah et ce chat qui s'approchait... Heureusement, le félin garda ses distances et souhaitait juste avoir un geste d'affection de la part de sa maîtresse. Heureusement pour le chat d'ailleurs , il n'avait pas la patience de le repousser tout en restant poli.

“Pardon...”

Il baissa les yeux jusqu'à ne plus voir que ses pieds. Mais quel con. Ne pouvait-il même plus se contrôler au point de penser tout haut ? Il venait encore de la blesser et il y avait du pouvoir dans les mots. Lui, plus que n'importe qui, savait cela. Quand elle le congédia et tapota sa main sur son genou, il écarquilla les yeux. Ben mince alors... Il ne s'imaginait pas qu'elle le laisserait partir si vite et surtout après avoir si peu parlé. Dans sa tête, ils allaient parler de ce qui c'était passé pendant des heures jusqu'à ce qu'ils en aient vraiment marre. Pourtant non, la question d'assumer ce qui c'était passé semblait être la seule chose qu'elle attendait de lui. Rien de plus.

“Ben heu...”

Du potage ? Elle lui proposait de dîner là ? Il n'avait rien mangé de chaud depuis... hmm... ben deux jours. Il n'arrivait pas à s'asseoir et à se concentrer sur une seule chose à la fois. Déjà, juste là, son esprit partait dans tous les sens et il ne contrôlait pas les réflexions et les pensées qui fusaient de toutes parts. Il était crevé, plus même, il avait l'impression d'avoir prit 10 ans.

“Pourquoi pas, merci Lise.” dit-il en se levant. “Je vais te donner un coup de main.”

[HJ : D'accord, d'accord xD]

Il y avait encore un tas de questions qui l'incommodaient: à quel fréquence voudrait-il voir le bébé après sa naissance, comment se sépareraient-ils les frais pour la nourriture, les vêtements, les jouets et les meubles, etc. Mais la principale question était régler. Chaque chose en son temps se dit Lise. Et puis, Alec avait l'air tellement épuisé. Lise doutait pouvoir lui apporter du réconfort de quelconque façon.

"D'accord. Eh! Bah! Y a pas grand chose à faire." Dit la jeune femme en l'invitant à la suivre dans la cuisine. "Je mets le potage dans le micro-onde et... Tu peux toujours mettre deux bol sur la table. Et les cuillères."

La jeune femme lui indiqua où se trouvait la vaisselle et les ustensiles , tout en s'acquittant de mettre le potage dans l'appareil électroménager. Et oui, elle était encore capable de faire chauffer de la nourriture sans mettre le feu à la cuisine. Il ne fallait pas déconner quand même. Elle se retourna ensuite vers le frigo et l'ouvrit -et sans penser surtout qu'ils avaient échanger un baiser passionné dans cette pièce, le premier matin qu'ils avaient passer ensemble-.

"Tu veux quelques chose à boire? Quoi qu'à part de l'eau et du jus de légume... Eh! Bah! Rien de mieux pour accompagner des légumes que plus de légumes!" Dit -elle en s'efforçant de rire un peu, ne sachant que faire pour détendre l'atmosphère .