[FINI] Pour une meurtrière, tuer le temps est d’un ennui (avec Vyle)

Luce avait quitté son travail plus tôt afin de se rendre a l’OM. Elle ne put s’empêcher de noter la différence des comportements en entrant dans ce batiment. Contrairement à l’extérieur, les créatures de l’Organisation la saluaient, se conduisaient avec respect et ne cherchait pas à lui sauter dessus avec des demandes toutes les plus farfelues les unes que les autres. En passant dans les couloirs, les gens s’écartaient, lui laissaient la place et retournaient a leurs occupations, tels des machines bien programmées. Loin de lui donner le sourire, elle continuait sa marche sans s’en soucier ni le relever, ce respect était légitime et elle n’allait pas le relever tout le temps. Luce avait en effet cette tendance à ne pas récompenser la compétence mais à punir l’incompétence, et ce, avec sévérité.

Arrivée à sa destination, son bureau, elle ferma la porte derriere elle et s’installa tranquillement dans le silence le plus total. La salle qu’elle utilisait était une ancienne chambre qu’elle avait transformé. Les murs étaient complètement recouverts de tableau de liège ou d’étagères et on ne pouvait plus en voir la couleur. Il n’y avait rien d’inutile dans cette pièce, tout ce qui s’y trouvait lui servait. Elle n’avait même pas de photo de sa famille...

Son calme ne dura pas longtemps et elle commenca à recevoir des visites. Heureusement pour tous ceux qui se présenterent, ils avaient quelque chose d’important à dire ou à lui donner et elle n’eut pas l’impression d’être dérangée pour rien. Lorsqu’elle fut seule à nouveau, elle eut le loisir de se concentrer sur ces nouveaux éléments et de completer un tableau de chasse commencé depuis un petit moment. Se levant, elle resta debout devant son plus grand tableau à regarder des photos sans noms, des noms sans photos, des articles, notes et commentaires. Prenant un stylo, elle commenca à parfaire son projet... Elle savait que la recherche du nouveau Commandant de l’OM allait être compliquée mais ne flanchait pas, elle refusait de flancher. Au final, sa patience porterait ses fruits et la chance lui sourirait.

Plongée dans ses pensées, elle entendit pourtant clairement quelqu’un taper à sa porte.

“Entrez !” lanca t-elle sans se détourner de son tableau.

C'était une journée tout ce qu'il y a de plus normal. Une météo acceptable, pas d'urgence ni faits divers à couvrir d'urgence. Que c'était brabant. Il était à jour et il n'avait pas de deadline sur le feu. Il avait donc prit la poudre d'escampette et c'était barré de son bureau sans un mot. Enfin si, il avait annoncé à l'accueil qu'il allait voir ailleurs s'il y était. Lui n'aimait pas rester à rien faire. Il aurait pu en profiter pour pendre sa journée, sortir avec Pongo, squatter chez Gemma tiens. Mais en ce moment, elle était souvent occupée ailleurs. Il avait donc prit la tangente en direction de l'OM.

Arrivé dans le bâtiment, d'autres créatures lui avaient annoncé que la vie-présidente était là. Madame Leroy... Les gens la craignaient, la respectaient, l'enviaient. Elle devait adorer l'intérêt qu'elle suscitait à leur égard. Peur et respect. Lui était pas tout à fait comme eux. Il la respectait, certes, il cherchait comme beaucoup son approbation, il attendait comme un gentil caniche une caresse de sa maîtresse après avoir fait le beau. Mais, il ne la craignait pas comme il aurait dû. Peut-être tout simplement parce qu'il l'appréciait réellement ?

Il se rendit donc à son bureau frappa à la porte. Trois coups. Comme tout le monde. Il attendit sa réponse et entra donc.

« Haaa ma chère Lucifère ! Quelle journée ennuyeuse, tu ne trouves pas ? » dit il en s'installant dans une des chaise face à elle sans même y avoir été invité.

Elle n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qui venait de rentrer dans son bureau. Sa voix était déjà extrêmement révélatrice mais le surnom disait tout. Vyle Dahl Maz Yien était certainement une des seules personnes à Ténébris qui se permettait ce genre de largesse avec elle. Tout autre aurait sans doute perdu leur langue ou leur tête pour avoir osé. Il lui aurait été facile de lui faire arrêter. Le harpie était le mec le plus parano qu'elle avait jamais rencontré et l'âge n'arrangeait pas les choses. Le plus il vieillissait, le plus folingue il devenait. Elle le connaissait depuis un long moment, ces deux là avaient de sacré bout d'histoires en communs et il se permettait beaucoup avec l'ange noir. Lucifer était une de ces choses que Vyle avait inventé et qu'elle devait supporter avec plus ou moins de facilité.

Ne bougeant pas d'un millimètre, elle regardait toujours son tableau comme si un millionième coup d'œil allait lui apporter plus, comme une illumination... Autant dire que ce n'était pas gagné. Elle finit par retourner à son bureau et s'assit en face du harpie tout en attrapant une pile de papier devant elle.

“Tu viens tout juste d'arriver. Je t'ennuie déjà, Vyle ?” dit-elle de son éternel ton sarcastique.

Elle croisa finalement son regard en essayant de déterminer ce qui l'avait attiré dans son bureau aujourd'hui. Il ne semblait pas particulièrement plus fatigué ou ennuyé que d'habitude, peux-être voulait-il juste lui passer commande, qui sait.

“Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?”

(hj : la langue ou la tête ... ou pourquoi pas les deux pour avoir oséla nommer de la sorte je dirais XD )

« La question n'est pas ce que tu peux faire pour moi, mais qu'est-ce que moi je peux faire pour toi ! » dit il en hochant la tête.

Vyle se redressa sur sa chaise. Il avait la mauvaise habitude de jeune adulte de s'affaler comme une larve dessus. Sa mère passait son temps à lui faire la remarque. On a beau être adulte, être quasi célèbre, gagner très bien sa vie et être quasiment riche, quand maman donnait un ordre fallait obéir. Et pour ça, le gentil petit garçon bien élevé qu'il était s'exécuté.

« Oh et sinon, Maman m'a demandé de te passer une grosse commande. C'est bientôt l'anniversaire de sa petite soeur. Elle veut faire les choses en grand... tu sais quarante ans ça se fête. »

Il lui tendit une liste assez conséquente. Il savait que ça allait lui coûte très cher. Mais depuis qu'il touchait beaucoup d'argent, il s'était arrangé secrètement avec Luce pour qu'elle fasse un grand prix à ses parents et que lui paye le reste.(HJ : si tu es ok bien sûre ^^). Ses parents ne roulaient pas sur l'or et refusaient qu'il les aide financièrement. Malgré tous les soucis d'argent qu'ils avaient pu avoir, ils avaient laissé leur fils faire des études coûteuses. Il estimait leur être redevable, mais ils ne l'entendaient pas de cette oreille. Alors, il agissait derrière leur dos.

« A part ça. Je n'ai toujours pas de nouvelles sur le nouveau commandant. L'UDPH semble vouloir garder le secret. Même les ex-militaires et les services de l'ordre... ignorent tout. Mais je continue les investigations. Crois moi, je ne lâcherais. Comme les pittbulls. Tu verras, je trouverais ! »

[HJ : Un jour elle va en avoir marre tu sais XD Alors on verra bien =D]

A ces mots, elle leva la tête. Ce qu'il pouvait faire pour elle... Non seulement elle n'aimait pas qu'on lui rende service mais encore moins avec quelqu'un qui était endetté auprès d'elle. Se serait comme éponger un service et elle aimait avoir la possibilité, dans des moments de crise, de demander ce genre de requête sans qu'on lui pose de questions. Elle haussa un sourcils en restant droite comme un "i" sur sa chaise. Pourtant Vyle était différent... Il lui rendait service pour l'OM et ça c'était gratuit. Elle posa son stylo pour regarder Vyle droit dans les yeux alors qu'il lui expliquait une nouvelle situation.

“40 ans... Comment le saurai-je ?” dit-elle avec malice en attrapant la liste. “Une sacré sélection, assez varié... Vous faites un buffet campagnard ?”

En effet, ces deux là avait un accord et bien que Luce connaisse les parents de Vyle depuis plus longtemps que ce dernier, elle respectait ce deal qu'ils avaient passé. C'était un élan du cœur de la part du harpie, une bonté qu'il faisait à ses parents et elle ne se voyait pas le droit de lui enlever sa générosité. Bien que meurtrière, elle honorait donc ces prix préférentiels qu'elle faisait au Dahl Maz Yien et recevait la différence de leur fils. Ça allait en faire de la recherche de viande pourrie...

“Donc... Avant d'entrer dans le vif du sujet...”

Elle posa la liste de côté en prenant note de ses besoins et de la date de livraison et s'avança sensiblement sur sa chaise en croisant ses mains sur le bureau. Des rumeurs lui étaient parvenues et elle avait besoin de réponse. Le harpie semblait ne plus bien confortable avec le Secrétaire Général depuis... Depuis... Pas mal de temps en fait. Sans créer de tension, elle voulait désormais savoir ce qui se tramait, n'aimant pas les zones d'ombres dans son champs de vision.

“Si tu me disais plutôt ce qui c'est passé entre Amarok et toi pour que tu l'évites de la sorte.” ajouta t-elle sur un ton qui ne souffrait aucun détour.

[HJ : Alouette je te plumerais ! XD]

« Suis_je bête comment pourrais tu savoir ce que c'est que d'avoir quarante ans, vu que tu en as à peine trente ! » dit il en faisant son charmeur.

Vyle connaissait grosso modo l'age de l'ange en face de lui, mais il savait qu'il était impoli de parler de l'âge d'une femme, sauf si on la rajeunissait. Mais son petit manège laissait sous-entendre qu'il n'était pas dupe. C'était parce qu'il respectait Luce au plus au point qu'il savait qu'il pouvait jouer de façon aussi ostensible. C'était plus de la taquinerie qu'autre chose d'ailleurs. Mais un jour il risquait vraiment de se faire plumer par un interlocuteur excédé. D'ailleurs... si Gemma n'avait pas été là, la dernière fois...

« Aha... On va dire ça comme ça ! Tu connais maman. Il faut toujours qu'elle impressionne tout le monde et insulte papa. »

Quand elle parla d'Amarok, il se crispa instantanément. Leur petite altercation, ils l'avaient gardé pour eux. A sa connaissance, ni Gemma, ni Tyee n'avait parlé de ça à qui que ce soir, quand à lui, il n'avait pas ouvert la bouche sur ce sujet depuis que le loup-garou avait failli le tuer. Oui, il évitait ce type. Et deux fois plutôt qu'une. Il n'avait pas besoin de parler le sioux pour reconnaître le ton de la menace.

« Oh... tu sais... pas grand chose. Tu sais comment il est ? Un mauvais caractère c'est tout. Et quand ça ne concerne pas sa meute, il s'en fout de tout. ».

Il n'avait pas résumé la réunion à Luce. Il s'était dit que c'était le rôle du grand chef de le faire. Pas le sien. De plus, ce dernier avait été très clair. C'était lui le boss. Alors qu'il garde son pouvoir à deux balles... Il s'en foutait. Et oui, Vyle avait peur de lui. Il n'avait pas envie de cafter, il ne voulait pas ajouter quelque raison de se faire égorger par lui.

[HJ : Va pour Alouette ! Vyle a un nouveau surnom XD]

Quelle femme ne serait pas sensible à la flatterie. Vyle avait un don avec les mots. Il savait où s’aventurer et quand ne pas trop pousser. Elle l’avait, par exemple, plus d’une fois rappelé à l’ordre avec le surnom qu’il lui donnait mais savait le tolérer lorsqu’ils étaient seuls. Appréciant la mythologie, elle trouvrait même que Lucifer n’était pas un si mauvais surnom que ça. Porteur de lumière, étoile du matin, représentation de Vénus et bien sûr, un des plus connus des anges déchus de la tradition chrétienne. Tant qu’il ne poussait pas à la nommer Lulu...

“Je sais bien.” Dit-elle.

La mère de Vyle était un sacré personnage. Quoi de plus naturel qu’une telle femme ai engendré un pareil fouille-merde. Légèrement amusée à cette pensée, elle se remémora un instant cette ailée avec son fils, lorsqu’il n’était qu’une alouette. Maintenant, il avait grandi et elle n’avait pas su déceler ses prédispositions assez tôt, assez jeune. Si elle avait été en mesure de le faire, il n’aurait pas tant souffert. Pour le bien de tous, et la sécurité de l’OM, Luce se félicitait chaque jour de savoir enfin exploiter les talents du harpie tout en assurant sa sécurité. Toujours. On pouvait dire que Luce n’avait pas de cœur, beaucoup osaient l’affirmer à couvert d’une salle fermée à double tour et d’un serment de silence. Pourtant, plus que son devoir, s’était son cœur qui l’avait guidé un jour à le protéger.

Elle le regarda se crisper et vit ses mâchoires se serrer plus que coutume. Lorsqu’il faisait ça, une jolie petite veine de trouble saillait le long de sa tempe révélant ses émotions. C’était donc plus grave qu’elle ne l’avait anticipé. En effet, elle n’avait aucune idée de ce qui c’était passé ce jour là. En fait, elle avait très peu vu Amarok ces derniers temps. Leurs emplois du temps respectifs étaient extrêmement incompatibles d’ordinaire mais avec les récents événements, les changements de pouvoirs et plus de morts qu’escompté, elle vivait à cent à l’heure réparant et nettoyant les dégâts.

“Sa meute...” commenta t-elle alors que son regard s’allumait. “Je vois... Si il y a bien une chose qu’il ne faut pas faire en présence d’un alpha, c’est bien insulter sa tribu. Voyons Vyle, on ne t’a rien apprit à l’école ?”

Elle posa ses mains à plat sur son bureau et cacha son amusement. Sans savoir ce qui c’était passé, elle appréciait faire la leçon au harpie et des fois, elle se perdait même à des réflexions maternelles envers lui. Bon, cette rixe se calmerait en temps voulu mais connaissant Vyle, il ne ferait pas le premier pas sans qu’on l’y pousse.

“De plus, tu te trompes. Il ne se fout pas de tout en dehors de sa meute. L’OM l’importe et, la plupart du temps, j’approuve ses idées. Ce genre de chose nous divise alors arrête de l’éviter comme une vierge effarouchée et rabiboche toi avec lui, c’est comprit ?”

(HJ : MDR pas mal ^^)

« Je ne suis pas non plus stupide Luce ! Je n'ai rien dit ! Il s'est mit en pétard tout seul ! » dit il vexé.

C'était plus fort que lui, Vyle avait le besoin de se justifier. Il ne voulait pas que sa chef pense qu'il indigne de la confiance qu'elle lui accordait ou perdre son estime. Mais d'un commun accord silencieux, tout le monde avait décidé de taire cette parenthèse. De plus, Amarok avait clairement laissé sous-entendre que l'humaine était sa proie. S'il parlait  à qui que ce soit, elle serait officiellement chassée par l'OM et ça, l'alpha ne tolérait pas de se faire coiffer au poteau, puis Gemma lui en voudrait. Quoi qu'elle en dise, elle s'était attachée à cette insipide personne. En dehors de ça, elle profitait de sa potion d'amie pour lui tirer les vers de nez. Après tout, ceci n'était peut-être pas si inutile. Il ne pouvait laisser Luce y faire ! (XD)

« Okay, okay. Il n'est peut-être pas aussi inutile que je le pense. Tu sembles le tenir en haute estime. Mais crois moi, si je préfère éviter de me faire plumer... je garderais mes distances avec lui ! »

“C'est vrai mais toi tu as tendance à pousser les gens dans leurs retranchements.”

Le harpie était certainement une des personnes qui lui étaient le plus sympathique. Extrémiste comme elle et avec leur passé commun, il était normal que des liens se soient créés. Malgré tout, elle n’était pas aveugle et savait combien Vyle pouvait avoir de l’emprise sur les personnes à qui il parlait. Qui sait, il avait peut-être poussé le bouchon un peu loin. (XD Maurice) Cependant, la Vice-Présidente n’entendait pas se faire mener par le bout du nez par Vyle qui entendait continuer d’éviter le lupin. Alors là ! Essayant de ne pas perdre son cool, elle prit un ton plus cassant que d’habitude et plus déterminé aussi.

“Vyle ! Tu vas faire la paix avec lui et faire en sorte que tout redevienne normal ! Si par malchance il m’arrivait un truc demain je veux être sûre que l’OM fonctionne parfaitement et qu’il n’y a pas de division dans les rangs. Alors je lui parlerai aussi mais de ton côté fait un effort !”

Femme de logique qu’elle était, l’OM devait tourner même sans elle. Jamais elle ne tolérerait que des mauvaises relations entravent le fonctionnement de cette organisation qui était une ligne de défense pour toutes les créatures de Ténébris. Une inamitié entre Tyee et Vyle, surtout dans ce moment de chaos pour les humains avec le changement de régime, n’etait pas voulu. Ils étaient en position de forme et ils devaient la garder

“J’ai besoin de vous deux et j’ai besoin que vous travailliez ensemble. Si cette situation n’est pas réglée bientôt, je vous enferme dans la même pièce jusqu’à ce que vous arriviez à un accord. C’est clair ?” elle fit une petite pause avant d’ajouter plus doucement. “Tu sais que je ne laisserai jamais rien t’arriver, jamais, mais j’ai besoin de vous deux.”

Vyle fit une moue boudeuse. Il n'avait aucune envie de faire ami-ami avec le psychopathe qui servait de Secrétaire Général à l'OM. Mais, il savait aussi que la patience de Luce avait ses limites, même avec lui. Il se retient même de répondre un 'oui Madame La Maîtresse'. Quand on y réfléchissait bien, on réfléchissait bien, elle était quasiment en train de gérer une dispute de cours d'école... maternelle.

Il releva le sous-entendu de son message. Si elle n'était plus là... Ce serait une catastrophe. Qui pourrait la remplacer ? Personne. Elle était la seule à qui il faisait vraiment confiance, en dehors de Gemma, mais c'était une autre affaire ça. Sans prendre en considération que l'OM était déjà très affaiblie malgré tout. La disparition du président avait été un coup dur. L'organisation ne s'en était jamais vraiment remise. Alors, perdre encore un membre haut placé compétant... serait un drame !

« Ne dis pas des choses comme ça ! Luce, sans toi... non. Je ne veux pas y penser. Je n'ai aucune envie de finir en cobaye ou pire qui sait ce qu'il nous ait vraiment réservé ?

Il savait aussi qu'elle ne laisserait rien de mal lui arriver. Il lui avait téléphoné en panique une nuit, il y a plus de six, voir sept ans. Elle avait réglé leur petite affaire. Depuis, il se savait endetté auprès d'elle. Ce n'était pas sans raison qu'il avait rejoint l'OM. Par reconnaissance envers celle qui avait su préserver sa famille. Il ignorait aussi que son engagement avait été une vraie aubaine. Même s'il n'était pas du genre à se salir les mains, la plupart du temps, qu'il ne se battait pas ou qu'il ne faisait pas des choses miraculeuses, il était un tel fouille-merde que rien ne lui échappait, ou presque. Il était encore à l'école de journalisme. Une taupe implantée depuis des années déjà dans la distribution des informations.

« Je sais... je sais. »

« C'est bon j'irais voir ce taré ! Pff » dit il en soupirant et en croisant les bras sur sa poitrine comme un petit garçon qui était obligé de faire un bisous à sa grand mère qui 'pique' et qui sent 'pas trop bon quand même'.

Vyle avait parfaitement raison. Non seulement la patience de Luce avait des limites assez... limitée mais, de plus, elle avait parfois l’impression de jouer à la maman ou à la maîtresse d’école. Quand on mettait pleins de créatures dans la même pièce, il était normal qu’il y ait des frictions, c’était pratiquement inévitable. Ça, rajouté à ses habitudes de nourrir les prédateurs et de faire le ménage derrière tout le monde, oui c’était la maman de l’organisation. Elle était peut-être-même une meilleure mère pour eux qu’elle ne l’était pour son propre fils.

La mise boudeuse du harpie évolua vite en masque de terreur. Bien, c’était exactement ce qu’elle voulait. Lui faire peur afin qu’il arrête de lustrer ses plumes et qu’il agisse. Il fallait lui botter le cul assez longtemps mais il finissait bien par flancher. Au fond, elle l’aimait bien ce jeune, non en définitive elle l’aimait toujours à sa manière depuis qu’elle l’avait rencontré. L’ayant pratiquement vu grandir, elle avait été surprise lorsqu’il l’avait enfin dépassé en taille et non contente de découvrir et d’exploiter ses capacités, Vyle était un atout indéniable pour l’OM.

Pragmatique quand au commentaire de la toison bicolore, elle approcha sa réponse comme elle l’aurait fait si elle se parlait elle-même tout en gardant ses yeux fixés sur son bureau.

“C’est assez facile d’imaginer ce qu’ils nous feraient. Quand je ne peux pas contrôler quelqu’un je m’en débar...” s’interrompit-elle en réalisant que le plus grand parano de Ténébris était tout de même en face d’elle. “... mais nous n’en sommes pas là. Bien au contraire.”

Bon, au moins il avait flanché et c’était un souci en moins pour elle. Car, mine de rien, avoir le Secrétaire Général et le fouille-merde en froid ne facilitait pas sa tâche. Le voyant bouder à nouveau, elle se dit tout de même qu’elle devait le récompenser pour ce retournement de situation. Il faisait toujours le beau devant elle à essayer de lui plaire et si elle voulait qu’il arrête sa mine renfrognée, elle allait devoir l’adoucir. Loin de lui donner un susucre, l’appeler par un nom qu’elle n’utilisait que dans les rares occasions aurait peut-être l’effet escompté.

“Merci, Alouette.”

Oui bon, il était un peu vieux pour qu’elle continue à le nommer ainsi mais il serait toujours un môme à ses yeux. Il était trop tard pour changer ça. Alors qu’elle allait rentrer dans le vif du sujet, son teléphone sonna. Dieu qu’elle détestait être interromput alors qu’elle allait parler ! Attrapant le combiné, elle ne s’excusa même pas auprès de Vyle et décrocha.

“Leroy. ... Pardon ? Qu’est-ce qu’il a fait ? ... Bien, je passerai à l’école avant 5h30.” Dit-elle en raccrochant, pas de merci ni d’au revoir, pourquoi faire ? “Faites des gosses...” murmura t-elle pour elle-même en regardant l’écran s’éteindre.

Quand Luce parlait de se débarrasser des gens qui ne lui servaient plus, même si elle ne finit pas sa phrase, Vyle frissonna un peu. Il savait ô combien elle était très sérieuse. Après tout, elle était la parfaite nettoyeuse, elle nettoyait les scènes de crime, les morts... alors pourquoi pas les emmerdes ? Elle lui avait déjà rendu ce service d'ailleurs. Peut-être qu'un jour lui aussi ne lui servirait plus à rien... et qu'il finirait dans la poubelle des gens inutiles, près à être recyclé. Il essayait de ne pas y penser. Qu'est ce qu'elle allait faire de lui ?

Il déglutit en baissant les yeux. Tant qu'il était utile à l'OM et à Luce, non il savait qu'il ne cagnait rien. Après tout, ils avaient tous les deux un passif en commun. D'ailleurs quand elle le nomma par son ancien surnom, il se détendit un peu. Alouette. Ca remontait à assez loin cette histoire. L'époque où il se cachait encore dans les jupons de sa mère dès qu'un étranger entrait dans la maison. Quoique... il s'y était caché très longtemps. Il ne savait même plus pourquoi Luce l'avait appelé comme ça... En grandissant, il avait fini par ne plus la craindre autant qu'il aurait dû, et il avait commencé à la chambrer un peu, jouant avec les mots, lui montrant fièrement ses articles pour le journal de son école... puis par la suite le travail qu'il faisait à l'école de journalisme.

Puis le téléphone sonna. Il comprit vite qu'elle avait son troisième boulot qui la demandait. Pas celui de croque-mort, ni celui de vice-présidente, mais celui de maman. Et c'était un job non rémunéré, à plein temps et avec plein d'emmerdes. Il n'était pas pressé d'avoir des mômes un jour. Même probablement qu'il en aurait jamais. Il n'avait pas trop envie de fonder une famille dans cette ville pourrie jusqu'à la moelle, où les humains avaient plus droits qu'eux... les créatures. Ils étaient plus évolués, plus forts, et certainement plus intelligents... Mais ils vivaient tout de même sous leur joug.

« … Je vais peut-être te laisser à tes occupations alors. Sauf si tu as une mission pour moi... »

[HJ : J’ai utilisé un de tes anciens RPs comme piste, dis-moi si ça te va ]

Oui, Luce n'avait aucun problème à se débarasser de personnes qui rentraient dans son chemin ou qui la bloquaient d'une façon ou d'une autre. Elle ne voulait pas faire peur à Vyle à son propos. Elle pensait juste que l'UDPH ne laisseraient jamais une inutile dans une cage à rien faire. Elle ne leur parlerait jamais, ainsi, une ange qui n'a aucun désir de coopération deviendrait bien vite un poids dont il faudrait s'occuper. Elle ne se faisait aucune illusion quant à son futur. Si capturée, elle ne se voyait pas survivre 1 semaine, ils la tueraient bien avant. Etant la Vice-Présidente, elle aurait peut-être une chance de survie si elle révélait qui elle était, mais elle ne tenait pas trop à la torture non plus, ainsi resterait-elle muette jusqu’au bout. Quand au harpie, elle savait qu'elle trouverait bien une occupation pour lui, toujours et qu’il n’avait pas besoin de s’en faire pour sa sécurité avec elle. De plus, elle le protégerait et empêcherait qu’on lui fasse du mal.

Il était le plus grand analyste de Ténébris. Une seconde à regarder des visages, un nom, un échange et il se souvenait des gens. Pourtant, sa petite alouette piquait du bec et faisait une mauvaise tête. Elle s'en rendit compte au milieu de son coup de fil qu'il n'avait toujours pas complètement récupéré et son côté sadique prit le dessus. Elle n’y pouvait rien, des fois, elle devait torturer les gens. Les mettre sous pression et les voir se décomposer pour ensuite reprendre le dessus était sa façon de les tester, exercice qu’elle aimait plus que tout.

“Reste, j’ai une mission pour toi, d’ordre politique !” Dit-elle en déposant son téléphone et en sortant une enveloppe de son tiroir.

Elle le lui tendit et lui fit signe de l’ouvrir, tout en se disant que c’était le moment de lui mettre un bon coup de stress. Dedans se trouvait des photos prises dans la Prison de Ténébris de mauvaises qualités mais qui montrait un personnage que Vyle connaissait bien. Cet homme en question avait été incarcéré suite à un article du harpie et croupissait depuis dans une cellule pour détournement de fond publiques.

“Une de tes anciennes connaissances il me semble...”

La nouvelles des exploits de M. Thomas lui avait valu un allé simple en prison sans passer par la case départ et sans toucher 500 stratos. Depuis, il nouait des liens là où il le pouvait et voyait du monde. Ses indics sur place, qui n’avaient pas les connaissances de Vyle, avaient tout de même signalé des visites de personnes trop bien habillées, trop gourvernementales. Qui sait... Soit ils trouveraient des ennemis du Maire dans ces photos soit des personnes qui étaient, au contraire, très proches de lui et dans un cercle politique très intéressant pour eux.

“Nos gars sur place nous ont dit qu’il avait des visites qui sortaient de l’ordinaire. Voitures balisées, costumes sur-mesure, signées d’un faux nom. Trouve–moi qui ils sont...” dit-elle tout en laissant sa phrase en suspens. “... tu as une heure.” Conclut-elle pour lui fouttre la frousse.

(Hj: désolée c'est pas très bon, je me rattraperais une autre fois :/ )

Vyle attrapa l'enveloppe. Il l'ouvrit et tout en regardant les documents, il écouta Luce parler. Il reconnaissait bien l'homme sur les photos. Ce dernier avait été incarcéré suite à un scandale qu'il avait révélé au grand jour. Il sourit en se souvenant de la furie, Lise Vernay, qui avait débarqué dans son bureau outrée qu'il ait osé faire ça. La tête qu'elle avait fait quand il la provoquait intentionnellement. C'était un vrai délice. Faut dire qu'il n'y avait pas été de main morte avec elle.

Il fronça vite les sourcils, ne rigolant plus du tout. En effet, il avait eu vent que des gens du gouvernement allait et venait en prison. Mais aucun de ses contacts n'avait fait le lien avec M. Tomas. Quels crétins ! Il allait leur passé un tel savon qu'ils ne risquaient plus d'avoir à se laver pendant au moins un an... quoique.. c'était des SDF pour la plupart et ils ne lavaient jamais... donc... cela ne risquait pas de changer.

« Quoi en une heure ! Mais Luce... il me faudrait une semaine pour remonter toutes les pistes ! »

« Il va falloir que je me rend à la prison et... pour ça il faut au moins deux jours pour avoir une accréditation.

Il leva les yeux vers elle. Okay, elle ne déconnait pas et mettait un coup de pression. Mais ça ne changeait rien... Il ne pouvait pas avoir tout ce qu'elle voulait en aussi peu de temps...

[HJ : Mais non XD]

Elle le vit sourire et leva un sourcils. Se réjouïssait-il à repenser cette histoire ? Elle ne se souvenait pas d'avoir vu une telle attitude chez lui dans le passé, ou très peu. Se pouvait-il que le harpie ait développé son côté sadique au point qu'il lui ressemble de plus en plus ? Intriguée, elle savait les côtés noirs de son protégé mais n'avait jamais vu leur ressemblance à ce point. Malgré elle, son sourcils se leva et son envie de jouer prit le dessus. Son ultimatum du délai de réponse sembla le faire sortir de ses gonds pour de bon. Elle reprit une expression impassible mais se délecta de le voir flipper comme une pucelle.

Elle avait beau l'avoir vu grandir, il arrivait à la surprendre par la noirceur de son âme et par la blonditude de son esprit. Elle planta ses prunelles bleues foncées dans celles claires et brumeuses de Vyle et posa ses mains sur le bureau tout en se penchant vers lui. L'ange n'avait pas pour habitude d'être contrariée aisément et surtout par un gringalet qui était à sa botte et qui devait tant à l'OM.

“Vyle, tu peux faire mieux qu'une semaine et tu le sais.” dit-elle voulant mettre fin à ses plaintes.

Elle se leva et alla se planter à nouveau devant son tableau de chasse. Elle ne pouvait pas lui dire que son intérêt politique soudain venait avant tout de l'OM et que la crainte était sa motivation. L'ange semblait être la seule, à part Tyee, à sentir le poids de tous ces membres sur ses épaules. Si la balance penchait du mauvais côté et que les créatures se retrouvaient dans une position de faiblesse, elle serait responsable et elle ne pouvait l'accepter. Trouver le Commandant était sa seule obsession, sa raison de continuer. La sphère politique ouvrait de nouveaux horizons, de très grands horizons. Des horizons assez vastes pour y trouver un homme, du moins l'espérait-elle.

“Il nous faut de nouvelles têtes rattachées au gouvernement et si possible, des ennemis du Maire. Trouver ses faiblesses, les exploiter et ce type est une des clés. Il est misérable, lui en veut et il n'a plus rien à perdre. Tire-lui les vers du nez et prends les sentiers battus si il le faut.” Elle se tourna vers lui tout en terminant son petit discours. “Il y a bien une personne dans cette ville qui connait les secrets du Maire ou de l'UDPH et qu'on peut faire parler, réfléchis-y.”

« Tsss moi qui pensais que j'aurais le temps... Okay j'ai compris... tu auras les infos que tu veux dans quarante-huit heures ! »

Cette fois, Vyle ne pouvait pas faire moins. Il n'avait certes pas besoin d'une semaine complète, mais deux jours c'était une certitude. Il devait voir certaines personnes qui n'étaient pas facilement joignables, encore plus parano que lui. Puis il devait aussi se rendre là-bah, mais pour ça il ne devait pas y aller les mains vides. Il avait besoin d'information. Du moins s'il espérait tirer quelque chose de l'ancien conseiller Tomas.

« … As-tu besoin qu'il perde son humanité peut-être ? » dit il le plus sérieusement du monde

Il n'était pas fin stratège, il ne savait pas quand il fallait vraiment quand il fallait agir. Tout ce qu'il savait... était la connaissance. Une simple base de données ne triant pas de conclusion. Il essayait de comprendre et de devancer les désirs de sa chef, mais c'est tout ce qu'il pouvait faire, quand il ne se trompait pas bien entendu.

« Je ne pense pas qu'il sache pour le nouveau commandant. Il était déjà en prison quand Vasseur a été tué. Mais il doit savoir d'autre chose... que je serais moi aussi un jour... » dit il avec un sourire malicieux.

Au moins il faisait un effort, 48 heure était un délai respectable. Bien que patiente, Luce aimait avoir des résultats et cette nouvelle cible ne pouvait pas attendre plus. Il leur fallait des réponses pour que la balance continue à pencher en leur faveur et un échec aurait mit l’OM dans une position de faiblesse. Elle ne pouvait se permettre de laisser ce sujet en suspent pendant une semaine entière et, heureusement pour eux, Vyle venait de le comprendre. Lorsqu’il lui demanda si lancien conseiller devait perdre son humanité, un de ses sourires mystérieux s’emparra de ses lèvres. C’est ce qu’elle aimait chez Vyle, pas d’état d’âme, pas de chichi.

“Si besoin est, oui. Mais il serait mal venu d’avoir un non-humain sous les barreaux. Il faudra le faire sortir pour commencer. Trouve un moyen de le faire chanter. Ensuite, amadoue-le avec sa liberté et on s’occupera de son humanité plus tard.”

Se detachant de son tableau de chasse, elle pensa au plaisir qu’avait dû ressentir Jonathan Bolker, le vampire en tuant Vasseur. Quelle belle prise ça avait dû être pour lui. Quelle appogée sublime dans la carrière d’un tueur. Sans le vouloir, un sentiment de jalousie l’envahie. Qui sait, si elle était encore sur le terrain, ça aurait peut-être été elle qui aurait tiré cette balle funeste et magnifique. Une chose était sûre en tout cas, le vieu cowboy avait dû se réjouïr. Elle l’enviait bien de pouvoir savourer ainsi ses meurtres et de vivre au jour le jour sans un groupe à manœuvrer.

“Possible, mais on peut tout envisager. Il était dans les petits papiers du Maire et c’est ça qui m’importe. Quand au remplaçant de Vasseur, ce n’est qu’une question de temps.” Dit-elle comme si le destin du nouveau Commandant était déjà scellé.

Alors qu’elle retournait s’asseoir, satisfaite que cette histoire soit entre de bonnes serres, la pensée du vampire tueur lui revint en mémoire et quelque chose lui sembla louche.

“J’y pense... On a pas entendu parlé de Bolker depuis le feu croisé. Tu sais où il est ?” lui demanda t-elle avec calme.

Vyle hocha la tête. Il prit note des instructions de Luce. Ils n'étaient pas ici pour faire dans la dentelle, sinon ils se seraient inscrit à un club de crochet. C'était drôlement moins contraignant, le thé était pas mal et on y servait de bons petits gâteaux. Et puis fallait dire ce qui était. Le crochet était quand même moins dangereux... et tellement plus ennuyant. Sa mère était dans un club de tricot, alors il avait une vague idée de ce qui pouvait s'y passer. D'ailleurs, c'est aussi par ce billet-là qu'il avait des informations. Les petites vielles et leurs commérages étaient une bonne base données. Il fallait juste faire un tri avec des ragots sans fondements, mais le reste... c'était vraiment parfait !

« Bolker ? Non j'avoue que je n'ai rien le concernant vraiment. Je vais lancer une recherche en parallèle sur lui. Il a dû se faire discret je pense... à cause de l'UDPH qui a aussi des oreilles partout. Je vais essayer de l'attraper. Tu veux que je lui fasse passer un message ? Le rencontrer ? »

“Je pense comme toi, si on sait qui est derrière la mort de Vasseur, l’UDPH le sait aussi.”

Bolker avait dû gagner la pampa depuis ces événements et elle ne pouvait pas le blâmer. Il fallait toujours accorder une période de calme après une telle tempête et Luce en aurait fait autant. En fait, l’ange ne pouvait qu’approuver ses méthodes de chasses et son doigté vampirique. Il  avait une proie, paf dans le mille, il lui fallait disparaître, paf disparut ! Pourtant, elle avait décidé de lui payer une visite mais pas en tant que Vice-Présidente.

“Dis-lui que -L- aimerait le voir.”

Bolker était un homme violent et imprévisible mais il connaissait son monde. Il savait qui elle était plus par les exploits de sa jeunesse que sa position au sein de l’OM mais elle n’était pas assez folle pour le faire venir au QG. Lorsque Luce était connu sous le nom de L ou «elle» dans sa branche, l’UDPH avait lancé un mandat d’arrêt général contre elle. Tueurs à gages et meurtriers savait plus ou moins son tableau de chasse et elle espérait que sa réputation la précèderait. Quoi de plus magnifique que deux tueurs tels qu’eux dans la même pièce.

“Fixe un rendez-vous pour moi.” Dit-elle en regardant Vyle droit dans les yeux.

Elle ne faisait jamais appel à Bolker quand elle devait se débarasser de quelqu’un. L’ange avait ses propres tueurs et il lui suffisait, pourtant, elle souhaitait voir le vampire. Un mélange de curiosité malsaine et d’intérêt professionel.

Vyle hocha la tête aux demandes que formulait sa chef. Il l'écoutait attentivement et il se sortit une nouvelle cigarette, qu'il alluma. Bon, il allait devoir faire jouer ses relations pour trouver Bolker. Ce type n'était pas facile à débusquer. Il ne pourrait pas le voir directement. Mais l'inverse serait vrai. Il eut un frisson en pensant à ça. Il y avait de quoi lui faire parvenir des messages. Mais rien n'était jamais gratuit avec ces suceurs de sang. Mais bon, Si Luce pensait qu'il se déplacerait peut-être pour L, c'est que cela devait être le cas. Elle se trompait rarement.

« Je vais voir ce que je peux faire. » dit il en se levant de son siège

« Bon... j'ai du travail je crois. Deux missions, moi qui m'ennuyais... on dirait que cela se retourne encore une fois contre moi. Espérons juste que je trouve encore une idée pour ma chronique avant le bouclage de ce soir. Sinon mon éditeur va faire une crise cardiaque.... »

[HJ : Pas super long... Mais c’est la fin il me semble ^^]

Appréciant les hochements de tête du harpie, elle fit de même le laissant se lever. Il était malin tout de même, ne disant jamais un oui ou un non mais laissant planer le doute pour ne pas manquer à sa parole. Je vais voir ce que je peux faire... Quel beau parleur quand même. Il avait bien grandi tiens.

“Une crise cardiaque, mais quelle bonne idée. Tiens-moi au courant si il y passe, j’enverrai du monde faire le ménage.” Dit-elle avec le plus grand naturel. “Je te laisserai même les pièces de choix de côté, si tu le souhaites.”

Quel hapie n’avait d’ailleurs pas rêvé de manger son patron. Qui sait, elle n’avait jamais vu l’éditeur de Vyle mais il se pourrait bien que sous le coup du stress de l’édition, il canne un de ces jours. Il était peut-être assez bien taillé pour pouvoir attirer son employé à le mettre dans son assiette... Qui sait ! La mort était son business et son mode opératoire et elle ne rechignait jamais à en parler, parfois avec un plaisir morbide. Pourquoi l’aurait-elle évité de sujet de toute façon ? Le malheur des autres l’avait enrichi et l’avait aidé à monter les échellons dans la société des hommes et des monstres, lui donnant toutes les raisons d’approcher ce sujet avec la plus grande aisance.

“Je ne te raccompagne pas, tu connais le chemin.” Ajouta t-elle.

Le reste de sa journée s’annonçait chargé, elle allait finir quelques dossiers ici avant de passer au cimetière, puis, à l’école de son fils et découvrir ce qu’il avait encore fait. La grosse éclate ! Qui a dit qu’on se s’amusait pas dans le mortuaire ?