[FINI] Prom'nons nous dans le parc - Focifère

Il faisait beau, il faisait chaud et Raphaëlle profitait d'un repos bien mérité pour se sauver hors de son labo et loin de son bureau. C'était un des rares jours où elle prenait une pause pour le repas. Enfin elle n'était pas trop habituée à l'habituel sandwich sur le banc du parc. Elle se contenta donc d'une simple glace. Mauvais pour un régime éventuel, mais bon elle s'en contrefichait! Même si elle savait que sa mère allait encore lui rabâcher qu'elle avait maigrit. Bref, n'en était il pas moins qu'elle dégustait une saveur chimique passion-framboise tranquillement quand un abrutit avec le quotient intellectuel d'une moule... frite vient perturber ce moment de plénitude. Elle regarda la scène, presque subjuguée par la bêtise humaine. Elle regarda la jeun femme se défende.

Elle la reconnue tout de suite. C'était la barmaid avec qui elle avait pris une cuite monumentale il y a peu. Elle semblait avoir un certain sens de la répartie. Elle ne put cependant se permettre d’ajouter une réplique de son crût.

« En même temps c'est le type qui possède l'arme le responsable... Va t'on pénaliser les cultivateurs de betteraves à sucre parce que certain abruti abuse des douceurs au point d'en devenir diabétique? » dit elle avec une grande indifférence en léchant son sorbet.

Raphaëlle hocha la tête quand la jeune femme parlait. Des hommes moins dangereux que des armes... si seulement c'était le cas déjà... il y aura bien moins de meurtre à déplorer au sein de Ténébris. Mais après avoir envoyé définitivement l'individu paître, celle-ci se rapprocha d'elle.

« C'est censé être passion framboise... » dit elle en haussant les épaules. « Mais je présume qu'il a autant de fruits dedans que légumes dans un carpaccio de beauf! Alors je serais tentée de dire... que c'est au saccharose, glucose, eau de fruits à base de connecté et quelque E140 et autre truc du genre... Donc on peut dire que ma glace est saveur passion chimique et framboise artificielles »

Raphaëlle lui tendit la dite glace. L'invitant par la même occasion à goûter. Si elle était un personnage peu sociable, elle n'en restait pas moins une personnalité entière. Elle était pas vraiment sauvage... elle mordait pas... Et puis la femme en face d'elle n'avait pas perdue son temps avec les conjonctures habituelles qui l'exaspéraient... Elle était donc la bien venue.

« Euhh je me souviens plus de votre nom... je crois que j'avais pas mal bu la dernière fois que nous nous sommes rencontrée... »

N'importe qui de censé aurait trouvé cette scène étrange, gênante voir un brin dérangeante. Mais Raphaëlle n'était pas une femme censée. Elle était une femme de science ! Quant à Octavia ? Oh elle ne devait pas être à peu près aussi perchée que la première... quoi que, non c'était impossible ça ! Deux femmes qui se connaissent à peine léchaient la même glace. Quoi de plus normal à Ténébris ?

Quand la patronne du Darkness Pub plissa son nez en donnant son avis sur le parfum, la scientifique hocha la tête. Son esprit mathématique ajouta un commentaire qui lui échappa malgré elle.

« ... Enfin paire plutôt, y'en a deux tout de même ! » murmura t'elle presque à son insu.

Ouiii c'était vrai. La tenancière du bar s'appelait Octavia. Un nom pour une personne bercée dans la musique. Mais c'était un concept qu'elle ne pouvait pas comprendre. Le fameux second degré et Raphaëlle... ça faisait deux... Bref. Quand elle commenta son nom, cette dernière leva un sourcil.

« ... Whaaaa ça fait un long de famille tout ça dit donc ! Ça ne doit pas être facile à épeler à l'état civile non ? »

... On disait quoi déjà sur le second degré et Raphaëlle ? Ah oui... Ça faisait définitivement deux. Difficile dans ses conditions d'imaginer qu'elle était en vrai un génie intellectuel qui brillait en science...

Quand Octavia-qui-est-gênée-de-ne-pas-pouvoir-vous-rendre-la-pareille parla des privilèges de l'argent, Raphaëlle hocha la tête d'un air entendu. Elle connaissait bien, elle aussi, ses avantages. Issue d'une famille très aisée, voir même plutôt aisée, elle connaissait bien le sujet. Mais son tempérament impulsif et son attitude rebelle l'avait black-boulée du quartier luxueux aux géantes villas avec picine, directement dans les HLM, où son voisin du dessus était dealer et sa voisine de palier une prostituée. Elle avait préféré quitter le confort douillet de sa chambre rose pastel à la literie ultra confortable pour ne pas avoir à se plier aux conventions sociales que voulaient lui imposer sa famille.

Raphaëlle lécha une nouvelle fois son sorbet aux goûts chimiques. Elle laissa un blanc s'installer après la question de son interlocutrice. Levant les yeux au ciel, vers la droite, puis vers la gauche, elle fit une petite moue avec ses lèvres. Elle réfléchissait. Puis elle secoua la tête.

« Nan, je n'ai pas souvenir que vous m'aillez demandé cela en effet. » dit elle avec un grand sourire.

Et oui... elle était le genre de personne à qui l'on demande 'tu peux me passer le sel?' et qui répond un grand 'oui' en continu à manger son plat. D'ailleurs, elle relâchait sa glace en regardant la femme en face d'elle.

« Dites, ce n'est pas trop fatiguant de tenir le bar toute la nuit ? »

Il n'y avait pas à dire, Octavia s'y attachait inexorablement à cette fille la. Elle ne faisait pas vieille fille, ni même dans la lune. Elle était un mélange entre tout cela qui loin d'affadir son image la rendaient plus intéressante encore. C'était un mélange si adroit qu'il changeait des remarques négatives en cocktail de singularité. Fascinée qu'elle était par cette chance inouie qui n'y ressemblait même pas, elle dansait presque sur des œufs invisibles pour ne pas risquer de la froisser, elle dont Octavia ignorait tous les référentiels.

Sous ses airs de grande dame, Octavia était une indécrottable curieuse. Curieuse de tout, et à propos de tout le monde. Elle se gardait bien d'en parler, c'est une caractéristique de demoiselle, mal éduquée qui plus est. Alors elle se contentait de regarder l'objet de ses interrogations avec insistance, et surtout- SURTOUT- beaucoup de malice. La glace avait un goût un peu trop étrange pour faire naitre le moindre petit sentiment d'envie. Mais il titillait toujours ce besoin d'en savoir un peu plus. Elle avait une question toute prête. « Qu'est ce qui dans la vie amène à manger ce genre de choses. » Mais il y avait pour l'instant d'autres réponses, bien plus importantes.

Le sourire de la scientifique mit du baume dans ce coeur un peu affadi par les aléas du direct.Si cette fille qui n'avait pas la langue dans sa poche puisqu'elle n'était pas si pendue, lui souriait autant, Octavia pourrait très certainement conquérir le monde entier ! Mais cela tomba bien vite. Pas de réponse. Une question à la place. Sa joie se muta en amusement, son sourire migra donc du centre de sa bouche au coin droit.

« Quand on est un oiseau de nuit, c'est plus facile. »

Nouvelle tentative.

« Que veniez vous oublier l'autre soir ? »

Tout en continuant à léchouiller sa glace aux parfums chimiques, Raphaëlle observait Octavia. Elle était une de ses jolies femmes, directes, mais pas pour autant invisibles. Elle ne donnait pas l'impression de s'effacer devant les autres. En tant que féministe convaincue, la scientifique ne pouvait qu'approuver. Une femme, une patronne, qui à elle seule gérait une des plus grandes fortunes de Ténébris, était là, en face d'elle. La simplicité de son interlocutrice et sa singularité firent que tout de suite la rouquine la classa dans la rubrique des personnes intéressantes.

Quand elle répondit à sa question, Raphaëlle écarquilla les yeux. Un oiseau de nuit ? Les seules créatures qu'elle qualifiées de la sorte étaient les harpies. Mi humain, mi-oiseau. Des charognards vivants sûrement sur un nid fait d'os humain. Elle superposa mentalement Octavia dans l'image d'un charnier, la métamorphosant également dans son imaginaire, son regard glissa vers les doigts fins et incroyablement normaux, de la jeune femme.

Elle secoua ensuite ses bouclettes rousses. Non. Pas possible. Les harpies avaient des serres, il aurait fallut avoir recours à la chirurgie ou bien de la magie pour changer cela. Puis, elle voyait mal la barmaid comme ça. Du coup... elle ne comprenait plus rien. La phrase n'avait plus aucun sens ? Que voulait elle dire ?

« Un oiseau de nuit ? Qui ça ? » Puis elle se stoppa. « ...Oh... à moins que vous ayez adopté un hibou ou une chouette peut être ? » dit elle en clignant des yeux.

Bon certes, il n'y avait plus de concordance entre les deux phrases, mais peut-être que tout simplement, elle n'avait pas répondu à sa question. Elle voulait juste lui parler de son hibou !

« Moi j'ai trois chats ! Avec eux, je ne peux pas prendre d'oiseau à la maison ! Ils risqueraient de le manger. » Elle aurait put aussi dire qu'elle avait quatre cobayes enfermés dans des cellules, sous son laboratoire, mais étrangement, elle choisit de s'abstenir. Allez savoir ! Une information confidentielle...

« Oublier ? Pourquoi donc pensez-vous que je venais pour ça ? C'est possible selon vous ? Pour ma part je dirais qu'à moins de subir un choc émotionnel d'une certaine intensité et d'avoir recours à un cocktail chimique - dont je ne vous dévoilerais pas la formule, puisqu'elle est confidentielle - je ne pense pas que cela soit possible. Comprenez donc mes réticences à croire que l'alcool à lui seul peut faire cela... Enfin bref, tout ça pour vous dire que je ne cherche pas à oublier quoi que ce soit, parce qu'en plus c'est impossible ! »

Elle croqua dans son bâtonnet glacé et vira au rouge...

« Ahhhhh ché cro froid, ché cro froid !! » s'écria t'elle la bouche pleine, en se congelant les dents et la langue par la même occasion...

Raphaëlle pencha la tête sur le côté quand Octavia ne manqua pas de faire remarquer qu'elle avait omis un détail. Puis le propriétaire du bar mentionna les horaires de travail de chouettes. La scientifique posa un doigt sur sa bouche de travers entament une réflexion. Il était vrai que ces volatiles étaient des oiseux noctambules. Mais comme elle n'était pas spécialisée en ornithologie, elle ignorait que ses derniers travaillaient. C'était peut-être comme les fourmis. Peut-être que ces animaux à plumes vivaient en communié ! Si c'était le cas... cette comparaison se tenait vraiment bien !

« Oh... intéressant... je suppose que c'est crédible. » elle hocha la tête d'un aire entendu.

Puis elle en glaça l'intérieur de la bouche. La réaction de sa nouvelle amie ne se fit pas attendre. Très vite, elles se retrouvèrent toutes les deux dans le bar de la banshee. En route, la rouquine avait jeté sa glace. Elle se trouvait juste devant les infusions. C'est fout le nombre qu'on pouvait en trouver. Elle mit du temps à en choisir une, après avoir bien sûr vérifié qu'il n'y avait pas de cadavre dedans... c'est à dire que le sachet de thé était considéré comme 'végan'. Végétarienne convaincue, la scientifique ne pouvait pas s'imaginer en train de manger un animal mort.

Elle se tourna vers la barmaid. Si la physicienne n'était pas de nature sociable et qu'il était rare de constater qu'elle apprécie une personne rapidement, il fallait avouer que pour le moment la femme en face d'elle avait fait un carton plein. Tout était là pour qu'elle soit séduite. Elle lui fit un grand sourire.

« Dites ce n'est pas trop dur de diriger un tel établissement ? C'est tout de même un des points de ralliement les plus fréquentés de Ténébris ! Tout le monde aime venir ici ! Moi la première ! Et c'est comment derrière le bar ? » dit elle curieuse comme pas permis, sans s'occuper des conjonctures qui auraient voulu qu'elle soit plus discrète et moins directe.

Raphaëlle était naïve. C'était une chance pour les créatures qu'elle fréquentait sans le savoir. Elle ne se posait pas vraiment la question sur leur identité non plus. Pour elle, les gens étaient humains. Elle croyait au cliché, comme quoi les mythes vivaient dans les bidon-villes, la forêt ou autre chose... mais elle ne réfléchissait pas sur leur sens commun à se fondre dans la masse, à être la masse et leur besoin de vivre en communauté. Certes, tous ses cobayes vivaient avant dans la vraie vie, mais elle ne faisait pas le lien. Pour elle, les légendes n'étaient réelles qu'une fois la porte de son labo franchi !

Il était donc logique qu'elle ne pose pas de question sur sa nouvelle amie. Octavia était gentille, adorable, elle lui avait non seulement offre un thé, mais en plus sauvée sa bouche d'une terrible congélation désagréable ! Et quand cette dernière lui proposa un stage derrière le comptoirs, les yeux de la scientifiques s'écaillèrent en même temps qu'ils s'instillèrent. Il n'était pas difficile de connaître la réponse qu'elle allait donner !

« Pour du vrai ? Mais oh... euh... j'en ai vraiment très envie oui ! 9A doit être super chouette ! Quand ? » dit elle aussi excitée qu'une puce.

[HJ Deux messages avant de partir au boulot mais j'ai grave le swag XD]

Raphaëlle était aux anges ! Elle qui était une catastrophe ambulante allait tenir un bar. Douée en chimie, nulle en cuisine, il était judicieux de se demander quel genre de barmaid elle allait être. Allait étudier ferme les recettes de cocktails ! Comme c'était amusant de découvrir autre chose que ce qu'elle faisait déjà. Elle ne se voyait pas dans une autre branche que la science bien évidemment ! Elle regardait l'heure. En théorie elle aurait été en retard, mais vu que les horaires ne s'accordaient pas à elle... Elle n'en avait cure ! Mais quand elle rentrerait, elle irait annoncer la nouvelle à ses cobayes ! Ahaa ! Ils allaient tous être jaloux ! Qui n'avait pas rêvé d'être derrière un bar au moins une seule fois ?

« Oh ne t'en fais pas ! Je travaille en moyenne douze heures pas jour ! Et il m'arrive même parfois de passer des semaines entières sans rentrer chez moi ! Je ne compte plus les nuits blanches ! Alors, je pense que ce sera pas si terrible que ça ! »

Certes elle était humaine et dormais ses six heures journalières... mais il lui arrivaient aussi de travailler toute la nuit et d'oublier de dormir... Dans ses moments-là elle rattrapait plus tard son sommeil. Souvent d'une traite, dans la cellule de sa vampire où le calme régnait, elle sommeillait bien douze heures d'affilées.

« Alors, dis moi, quelles sont les horaires ? » dit elle toute souriante

Raphaëlle regarda sa nouvelle amie avec intérêt. Elle allait être barmaid ! Faire des cocktails que des gens allaient payer pour boire ! Elle était à deux doigts de sauter de joie. Curieuse de nature, elle avait envie de faire de nouvelles expériences. Elle avait tellement hâte d'y être déjà. Elle prit le livre que lui passait sa future patronne avec intérêt.

« Perdue ? Pourquoi, c'est grand ? C'est horrible je n'ai pas le sens de l'orientation moi !!! Y'a une carte détaillée dedans ? » dit elle en écarquillant les yeux de surprise.

Elle ouvrit l'ouvrage en cherchant une carte qui pourrait l'aider, mais elle ne trouva rien. Seulement des recettes de boissons. L'une d'elle attira même son attention. Très vite, elle fut happée par l'ouvrage, oubliant son soucis de boussole. En effet, bien qu'elle était une femme, elle était incapable de se concentrer sur deux choses en même temps. Bien entendu, elle ne s'apercevait pas du tout qu'elle avait décrochée et qu'elle lisait avec attention.

Ses yeux bleu-aciers parcouraient les lignes à une vitesse folle. Ses lèvres remuaient doucement. Elle ressemblait presque à une magicienne penchée sur un grimoire ancien en train de réciter une formule avec discipline. Un léger courent d'air parcouru la salle, faisant virevolter les bouclettes rebelles de la rouquine. Parfois, elle murmurait un ''oh'' d'étonnement, surprise de découvrir les secrets de certaines recettes. Elle releva la tête vers Octavia.

« Bon c'est assez simple... en moins de vingt-quatre heures j'aurais tout assimilé parfaitement ! » dit elle calmement sans aucune prétention dans sa voix.

C'est certain qu'avec son côté un peu décalé, on avait du mal à imaginer qu'elle était une, voir la, plus brillante scientifique de tout Ténébris. Une intelligence hors-norme dans une personne aussi étourdie pouvait en étonner plus d'un. Mais d'autre, au contraire, trouvait ça, on ne peut plus logique. La frontière entre le génie et la folie est mince. Et Raphaëlle était indéniablement un génie. Elle n'allait avoir aucune difficulté à retenir par coeur quelques dizaines, même quelques centaines, d'ailleurs... recettes aussi basique. Cela ressemblait davantage à des formules chimiques qu'autre chose selon elle.

« ...C'est assez proche d'un de mes domaines de compétences... Certes je ne suis pas hautement diplômée de Chimie... mais je suis très douée ! Et puis entre nous deux Octavia... Ce n'est pas comme la cuisine ! Parce que moi je te le dis, ceux qui prétendent que la cuisine et la chimie c'est la même chose, ce sont des cons ! » dit elle en hochant la tête d'un air entendu.

Peut-être qu'il ne valait mieux pas révéler à quel point elle était une véritable catastrophe en office. Interdiction de s'approcher du piano, ce qui tombait très bien soit dit en passant, parce qu'elle était n'y connaissait rien en musique...

Oui, Raphaëlle Focifère était un génie... incapable de penser à deux choses en même temps et qui ne comprenait rien au sens de la vie... bien qu'elle prétendait qu'il faille aller tout droit.

« Bahn nan, je suis humaine ! » s'écria Raphaëlle en clignant des yeux.

Quelle étrange question tout de même ! Pourquoi donc penser qu'elle était une machine ? Grinçait elle quand elle marchait ? Elle avait l'air de bugger peut-être. Mince. C'est sûrement parce qu'elle était incapable de traiter deux sujets en même temps ! Elle ne voulait pas être une machine.

« Tu sais, Octavia, je suis scientifique, la cybernétique n'est pas mon domaine de compétence... même très loin de là, mais si des cyborgs aussi proche de l'humain existant, soit en sûre que j'en serais informée et ce n'est pas le cas ! » dit elle en hochant la tête d'un aire entendu.

Elle n'avait pas encore parlé de son travail jusqu'à présent. Sa nouvelle amie avait essayé de la sonder sur le sujet, mais les questions n'étaient pas compréhensible pour elle. Un double sens... Elle ne lui avait pas posé la question tout de go. Sinon, elle se serait faite une joie de dire à quel point elle était une scientifique hors du commun, bien plus intelligente que les autres et titulaire de plusieurs doctorats et d'autres diplômes moins impressionnants.

« La vaisselle ? C'est certain qu'il y a des tubes à essais, des ustensiles et d'autres choses qu'il faut laver et stériliser. Heureusement que mon assistant s'en charge... Enfin, il va des apporter au service qui gère ça... »

Elle préférait éviter de raconter la fois où elle avait balancé le raque de tubes à essais dans la tête de son chef, parce qu'il voulait l'obliger à faire la vaisselle. Au final... c'était son patron qui l'avait punie. Elle avait du lavé tout le labo, mais plus personne ne lui avait demandé de faire du ménage... Elle avait perdu une bataille, mais gagné la guerre. Et une fois son premier doctorat en poche, elle avait eu le droit à son laboratoire personnel et plus personne pour lui donner des ordres !

« Tu as raison, je vais rentrer. Je suis un peu en retard. J'étudiais ça en entièrement ce weekend. Lundi j'aurais tout intégré... Si tu veux je peux venir samedi d'après ? »

[HJ : alors message de clôture pour moi :p ]

Raphaëlle se leva de sa chaise et chassa les faux plis de sa jupe qui s'étaient fais lorsqu'elle était assise. Elle regardait ensuite Octavia en souriant. Elle était contente. Elle s'était faite encore une nouvelle amie. Elle allait devenir un être doté d'une capacité de sociabilité si cela continuait. C'était étrange pour elle. Elle avait des connaissances certes, des gens qu'elle appréciait parfois. Elle passait même pas mal de temps avec ses voisins, qui étaient aussi atypiques qu'elle. Mais là, ce n'était pas pareil pour elle. Elle avait vraiment envie que cette femme l'aime bien. Pas que ce soit du hasard.

Elle prie le livre. Elle se poserait tranquillement ce week-end dans son canapé, avec une bière et des trucs végétariens à grignoter pour étudier ça. Elle n'aurait aucune difficulté, vu son énorme QI et sa grande capacité à ingérer les informations les plus indigestes qui soient. Elle sentait qu'elle allait vraiment s'amuser dans le bar. Cela serait un nouvel exercice, une nouvelle découverte, une expérience. Et puis c'était comme la chimie... mise à part quelque changement. Elle se dit que ce serait assez simple.

« Octavia, j'ai vraiment hâte de venir t'aider. Je suis sûre que l'on s'amusera bien toutes les deux ! »

Elle sortit par le volet, sans une bonne journée. Okay, elle avait fait des efforts pour être sociable, mais ne lui demandez pas la lune non plus. Elle restait un être anti-conformiste, qui se fout des conventions sociales, ayant une très haute opinion d'elle-même et n'ayant quasiment aucune empathie pour les autres. Ce qui en agaçait étrangement plus d'un, mais qui apaisaient ceux qui n'aiment pas que nous les plaignions. Pas d'empathie, pas de pitié... Bref, une Raphaëlle toute crachée !

[Tu peux archiver du coup, ready for the next time ♥]