[Fini] Dragon, quand tu nous tiens [avec Vyle]

Il semblait que Vyle et Gemma ait commencé un jeu de cache-cache ces derniers temps. Non content de bosser comme des dingues, ils semblaient avoir poussé ceci encore plus loin. Ces deux-là étaient pourtant le genre de personnes qui s’envoyaient des messages tous les jours, qui s’appellaient plusieurs fois par semaines et qui se voyaient quand ils pouvaient. Autant dire qu’ils étaient les meilleurs amis du monde dans le meilleur des mondes. Pourtant c’est énervée comme pas deux que Gemma avait quitté les Commerces du Centre et le quartier mafieu pour se rendre au Bureau de son meilleur ami.

Elle venait juste de se faire jeter par Jia Li après que cette dernière lui ai parlé de Vyle et de la soit disant attirance que cette dernière avait pour lui. Gem était livide, complètement livide et elle n’allait pas s’arrêter en si bon chemin et tranquillement rentrer chez elle après cet incident. Non... Elle était résolue à voir Vyle et à en découdre. Arrivée au Quartie des Affaires, elle avait conscience de faire tâche au milieu des tailleurs et des costumes avec son chien qui trottait à côté d’elle mais elle n’en avait cure. Dans le hall du Journal un petit groupe de Réceptionnistes et Secrétaires la dévisagèrent de haut en bas. L’un d’elle, certainement plus courageuse que les autres l’interpella alors qu’elle passait près du comptoir.

« Mademoiselle, les chiens ne sont pas accep... »
“Ta gueule.” L’interrompit l’elfe d’un ton dur.

Elle ne lui accorda pas un regard et rentra directement dans l’un des ascenseurs sous les regards choqués des demoiselles. S’arrêtant à l’étage de la Rédaction, elle traversa l’open space d’un pas rapide direction le bureau de Vyle. Elle y était déjà venue plusieurs, ainsi trouver le chemin ne fut pas difficile et sans s’annoncer, ouvrit la porte du bureau et y rentra.

C'était un jour qui semblait normal pour Vyle. Il s'était levé de bonne humeur, il avait pris un copieux petit déjeuner. Il avait même craqué quand Pongo lui avait fait le cirque pour venir avec lui. Il était donc partit avec son chien. Bien que les animaux ne soient pas admis dans la rédaction, personne ne trouvait rien à lui redire. Quand on est le chroniqueur qui fait marcher le journal... on a quelque privilège. Et puis en dehors de ça son animal faisait un gringue fou à tout le monde. Les femmes en étaient toutes digues ! S'il avait voulu sortir avec une de ses collègues, son dalmatien était le plan drague parfait. En plus, ce dernier avait un faible pour les jolies filles. Il n'y avait qu'à voir comment il faisait le charmeur à Chen Jia-Li ou même à Gemma. Sans parler de l'un des assistantes du directeur qui s'avérait être une blonde sulfureuse... et une harpie, soit dit en passant. Mais aussi un ex petite amie du journaliste. Personne à la rédaction avait su pour leur histoire. Fort heureusement vu que c'était fini entre les deux créatures. Mais Pongo ne l'entendait pas de cette oreille et continuait à aller la voir dès qu'il arrivait.

Bref après avoir fait le tour de la rédaction, avoir bu un café, parlé quelques minutes avec son ex, les secrétaires et le comptable, il s'était installé à son bureau avec un nouveau projet derrière la tête. Il y avait passé une bonne partie de la matinée. Son ex, Tiffany, lui avait même déposé un café en prétextant qu'elle en avait pris un en trop à la boutique d'en face. Son chien en avait profité pour ce faire papouiller et son maître pour faire une pause cinq minutes.

Quand Gemma déboula comme une furie dans son bureau, cela faisait même pas quelque seconde que la journaliste avait quitté son bureau. Elles avaient du se croiser dans le couloir. Vyle leva la tête surpris, premièrement, puis ensuite il remarqua qu'elle était encore dans son état normal... euh en colère pardon. Il savait que c'était un trait assez habituel chez elle. Personnellement il aimait bien parfois, mais à d'autre il trouvait ça lourd. Mais quand on aime les gens, leurs pires défauts sont souvent leurs plus belles qualités...

« Gemma ? » dit il avec étonnement.

Armando entra dans la pièce après sa patronne. Il vient quémander une caresse auprès de Vyle avant de se replacer près d'elle. Quand à Pongo, il sauta dans tous les sens heureux de voir l'elfe et son ami chien. Il se roulait par terre, grognait de bonheur, sautillait et fini par se mettre debout, ses pattes avant sur les hanches de Gemma cherchant la caresse...

En effet, Gemma avait croisé quelques personnes avant de faire interruption dans le bureau de Vyle mais si elle les vit, elle ne les regarda pas. Même pas la blonde qu’elle avait l’habitude d’appercevoir de ci et là au journal et qui semblait presque toujours se retrouver sur son passage. L’elfe, pourtant, ne s’arrêta pas pour bavarder et ferma la porte du bureau de son meilleur ami derrière elle. Satisfaite de le trouver seul, elle s’avança vers lui.

“Vyle ?” répondit-elle en haussant un sourcil.

Sa présence le surprenait sans soute et d’ailleurs il ne cherchait pas à le cacher. Continuant son rite de bouderie adulte, elle avait voulu garder une posture droite et fière et regarder le harpie du haut de son 1 mètre 78 mais Pongo l’en empêcha. Le dalmatien  lui faisait un gringue du tonerre dont lui seul avait le secret et il était difficile d’y résister. Elle finit par le caliner entre les deux oreilles avant d’aller s’asseoir dans une des chaises en face de son ami. Elle le regarda quelques secondes tentant de chasser de son esprit l’image de Jia Li se jetant sur lui, comme elle avait fait avec son frère mais se fut en vain.

Lors de la soirée de la sorcière en question, Gemma avait pu assister au manège séducteur qu’elle offrait et comment elle attrapait ses proie. Ce soir là, c’était son frère qui était chassé mais imaginer Vyle dans cette situation la poussait au bord du mal de mer. Elle renifla avec un dégoût certain avant de se sortir une cigarette. Tout en tapant l’extremité de sa clope contre son briquet, elle essaya de penser à un sujet de conversation calme et sans accroche. Juste histoire qu’elle n’explose pas tout de suite et que les 5 premières minutes se passent bien.

Depuis quelques temps, Vyle et elle s’engueulaient dès qu’ils se voyaient. Si ils avaient vraiment été en couple ils auraient joué à l’auberge des culs tournés. Pourtant, ils n’étaient qu’amis et n’hésitaient pas à s’engueuler quand l’envie leur prenait, surtout en ce qui concernait l’elfe. Ainsi voulut-elle commencer avec un sujet doux et agréable.

“Dis, les filles de la réception, elles sont plutôt du genre cool qui se débrouillent toutes seules ou pimbêches qui appellent la sécurité ?” demanda t-elle d’un ton dur.

Raté...

(hj: rebelote :p )

Vyle observa un moment son amie et son Pongo. Cette scène lui fit dessiner un sourire affectueux sur le visage. Qu'il les aimait ses deux là ! Gemma avait beau être la réincarnation de Zeus, avoir des éclaires dans ses magnifiques prunelles violettes, elle était juste géniale ! Elle savait être drôle, elle était forte, émotive, attachante. Elle avait des principes qu'elle appliquait et n'était pas du genre à baisser les bras. Il adorait ça chez elle. Elle ne se laissait pas abattre.

Elle finit par s'asseoir sur une des chaises qu'il avait devant son bureau. Il fit le tour de son bureau pour aller la rejoindre. Il était hors de question qu'il reste dans son fauteuil, comme protéger par sa table de travail, en position de supériorité par apport à elle. Malgré la colère de sa drow, il aurait eu un sentiment détestable envers lui-même. Et ça il ne le voulait pas.

Il s'accroupit à son niveau, le visage inquiet. Non pas qu'il se faisait du mouron, car il craignait que les foudre de Gemma s'abatte sur lui. Il pencha la tête sur le côté et elle posa la question qui tue. Mouais. Bon bah, il risquait de voir débouler la sécurité... Avec calme et douceur, il lui prit la main. Quand son amie ce mettait dans ses états-là, c'était plus par malaise que par réel colère. Il avait appris à la connaître. Quand elle s'énervait, c'était pour dissimuler ses sentiments. Elle devait les considérer comme une faiblesse pour ne pas vouloir les exposer, même à lui. Mais il ne s'en offusquait pas. Il poussa même un petit soupir d'inquiétude.

« Ne t'en fais pas, je vais leur dire que tu es la bienvenue et avec Armando... Je vais régler ça mon Amour... »

Alors qu'il était en train de lui parler, la porte de son bureau s'ouvrit à la volée. Tiffany entra dans la pièce, le visage marqué par l'inquiétude à son tour. Elle avait croisé Gemma il y avait quelque seconde à peine, mais quand elle l'avait vu entrer chez lui avec l'expression d'une tueuse à gage sur le visage, elle n'avait pas pu faire autrement que de revenir sur ses pas. Elle se tenait là, dans l'encadrement de la porte, vêtu d'un très chic tailleur jupe gris perle et d'un chemisier rouge, qui mettait en valeur ses jambes et sa poitrine généreuse sans pour autant en montrer un seul bout. Sa chevelure blonde tombait en cascade sur ses épaules.

« Vyle faut-il que j'appelle la... sécurité ? »

Elle eut du mal à finir sa phrase. Son regard se posa sur les deux créatures en face d'elle. Comment ne pas penser qu'ils étaient ensemble ? Vyle venait de dire 'amour' à sa drow, il était accroupit près d'elle et il venait juste de rendre ses mains pour prendre celle de son amie entre les siennes. Il portait son alliance pa- dessus ses gants, comme souvent. Celle de Gemma était aussi visible par ailleurs. La jeune harpie se redressa et serra les mâchoires, crispée par cette scène qui la gênait. Pongo quant à lui vint à sa rencontre avec un jouet dans la gueule et s'assit à ses pieds en lui lançant un regard doux dont seul lui avait le secret...

« Non merci Tif, ça ira... »

Vyle qui n'était pas trop du genre à utiliser les diminutifs et encore moins au travail venait de se trahir. Enfin pour une personne qui le connaissait vraiment bien...

Après avoir posé sa question, elle se pencha vers Vyle, qui accroupit devant elle affichait une mine calme mais tout de même inquiète. C’était pourtant tout à fait normal qu’elle déboule en posant ce genre de question, c’était elle tout craché et il devait y être habitué depuis le temps, mais non. En bon mec, il allait régler ça... Une Princesse la protégeant de la sécurité du building, ça allait donner ! Elle se réjouissait à cette idée en oubliant presque sa colère. Alors que Vyle finissait sa phrase sur une furie qui ouvrait la porte, Gemma s’immobilisa en voyant cette femme qu’elle avait croisé dans le couloir faire interruption sur le seuil.

Une femme qui avait tout de l’attirail d’un personne travaillant dans des bureaux avec un corps et visage à faire pâlir la gente féminine et rêver les hommes. Très peu complexée sur son apparence, Gemma n’eut pas ce genre de réaction jalouse typique mais la regarda juste surprise. Etait-elle si intimidante qu’elle avait cru bon de revenir sur ses pas et de rentrer à son tour dans le bureau ? Au fond, cela la réconfortait de savoir qu’elle pouvait faire peur de la sorte à une parfaite inconnue, elle se sentait encore plus forte de la sorte.

En revanche, le tailleur rouge avait pâli et était empli de gêne. Elle les regardait tour à tour, puis leurs bagues soudainement consciente qu’elle avait interrompu un moment de -couple-? Gemma se mordit la lèvre pour s’empêcher de rire d’abord et puis par compassion pour la jeune femme. Tiens... Une pimbêche qui avait besoin de la securité pour faire le sale boulot, comme c’est mignon. Pourtant ce brin de compassion disparut bien vite lorsque Vyle lui répondit. Tif ? C’était quoi ce nom, Tiffany ? Tifène ? Tifoutre-dehors ? L’elfe n’en revenait pas... Son Vyle avait utilisé un diminutif pour sa collègue de travail ou avait-elle juste un prénom ingrat ?

Même avec elle, il ne l’appelait que très rarement Gem, alors que tout le monde le faisait...

“Hum... Bonjour.” Dit simplement l’elfe en regardant cette jeune femme avec plus d’attention.

Elle avait des caractéristiques des harpies, d’autres peut-être humaines mais Vyle ne se mélangeait pas avec les humains, pas au point de leur donner des petits noms. Etait-il possible qu’il ait des conquêtes aux quatres coins de la ville ?!

Alors que Vyle était agenouillé aux pieds de sa meilleure amie, son ex petite amie avait fait interruption dans la pièce. L'atmosphère devint lourde dès que la jolie harpie pensa que le journaliste et l'inconnue étaient fiancés. Mal à l'aise et se sentant un peu ballot, il se releva, lâchant très délicatement les mains de Gemma, en prenant soin de ne pas la repousser. Il se frotta une main derrière la nuque en signe de gène.

« Heu.. Hum. Gemma ? Je te présente ma supérieurt, Tiffany Hallier. Elle est l'assistante principale du rédacteur en chef. Tif ? Voici Gemma Elfort. »

Il ne développa pas plus. Pas besoin. S'il disait la vérité Gemma, qui lui semblait être une véritable bombe à retardement, risquait de mal le prendre. Et il était hors de question qu'il mente à son ancienne petite amie. Elle lui avait déjà fait une scène de jalousie pas possible en plus dans le passé car il passait trop de temps à l'extérieur, soit disant pour le travail. C'était d'ailleurs la raison de leur rupture.

La fameuse assistante caressa machinalement la tête de Pongo, qui finit par retourner ensuite quémander des nouvelles papouilles à la drow. Elle hocha la tête en signe de salutation, restant complètement muette, la mâchoire crispée. Elle semblait visiblement... en colère. Il soupira. La situation était assez tendue. Il ne savait pas quoi faire ou dire pour que ça se tasse un peu. Puis bon, son amie était venue pour le voir lui. Il se doutait que la présence d'une étrangère n'était pas une bonne chose et qu'ils ne pourraient se parler librement.

« Tu pourrais annuler le service de sécurité ? »

« Ils risqueraient de se faire... hum... Gemma est douée en combat. »

Il ne fréquentait pas d'humain. Tif ayant eu le privilège de le connaître mieux que d'autres, le savait pertinemment. Mais elle savait aussi qu'il n'avait eu pour petites amies seulement des harpies. Donc l'identité de son amie restait assez flou, voir même erronée...

Hmm... Harpie, définitivement une harpie. Et une harpie en colère avec ça. Vyle, comme d’habitude était gêner, c’était le seul mec qu’elle connaissait qui perdait ses moyens à plus de deux femmes dans une même pièce. Tout juste s’il ne devenait pas pivoine si une fille lui faisait un clin d’œil. Alors que Vyle les présentait, l’elfe n’arrivait pas à se détacher des yeux de rapaces qui la fixait, c’est à peine si elle entendit le nom complet de Tif. Par contre elle entendit bien son titre. La supérieure de Vyle... Elle pensait en effet que cette dernière aimait se retrouver sur le dessus. Alors que Pongo se prostituait complètement devant la première paire de seins qui passait, comme d’habitude, Gemma décida de se lever de sa chaise.

A première vue, la harpie faisait la même taille qu’elle avec l’aide de ses talons ridicules et était plus mince. Un courant d’air aurait put l’emporter loin... très loin. L’elfe avait déjà affronté un dragon plus tôt dans la journée elle n’allait pas se démonter devant une cocotte en tailleur. Pendant tout respect et empathie pour elle, la drow n’appréciait pas qu’on la jauge ainsi sans mot dire et que les regards soient plus criant que la mots. D’un geste affectueux de la main, elle accueillit Pongo qui se frotta sur elle avant qu’Armando ne s’y mette et le déloge pour prendre place devant sa maîtresse. En chien de garde, il gardait son regard sur l’étrangère méfiant mais ne se mit pas sur la défensive.

C’était peut-être paradoxale devant une harpie, mais Gemma pensa que si elles en venaient aux mains, elle serait bien capable de la bouffer et de n’y laisser aucune plume. A cette pensée, un fin sourire étira ses lèvres et elle posa ses mains sur ses hanches alors que Vyla vantait ses talents de combats. Ça ferait sans doute mauvais genre de se mettre sur la gueule avec la sécurité du journal mais elle savait qu’elle s’en sortirait indemne. En plus de ça, l’elfe n’était vraiment pas dans un bon jour et rester en chien de faïence avec une pimbêche n’appaisait pas son humeur. Une partie de coups de poings lui ferait le plus grand bien.

Ainsi postée à côté de Vyle, la blondinette avait une vue plongeante sur le holster de Gemma qui contenait son arme favorite. Peu de respect pour les convenances ou pour la hiérarchie du journal, l’elfe n’avait qu’une envie et c’était de se retrouver seule avec sa Princesse pour tirer l’histoire de la sorcière au clair. Elle n’avait pas le temps de faire mumuse avec la première aigrette qui passait.

“Se serait mieux pour eux. Merci, Tif...fany.” dit-elle en lui adressant un sourire faux.

Vyle était un beau-parleur avec un bagout incroyable. En revanche, les femmes en tant que telle... c'était sa hantise ! Il avait du mal à y faire face. Non pas qu'il les détestait ou bien, qu'il en avait peur, au contraire. Il reconnaissait volontiers leur supériorité dans bien des domaines. Au final, elles avaient tendance à l'intimidé. Les deux beaux spécimen qu'il avait dans son bureau étaient la preuve de ce qu'il pensait. L'une était sa chef, connu tant pour sa douceur que sa force de caractère. Le genre de femme à ne pas se laisser marcher sur les pieds, un exemple de réussite sociale au féminin. Quant à l'autre... c'était une des femmes les plus fortes de la ville aussi bien sûr le plan physique que moral. Mais elle avait un certaine fragilité que lui seul savait voir. Pour lui elle ressemblait à un vase fêlé qui laissait passer la lumière. Comme il savait qu'elle se vexerait s'il montrait qu'il voyait cette fragilité, il faisait souvent mine de rien... bien qu'il se doutait que son amie n'était pas dupe.

Les deux femmes dans son bureau... il les aimait. Tif et lui avaient rompu depuis peu. Enfin, elle avait rompu. Cela faisait à peine plus d'un mois qu'ils n'étaient plus ensemble. Quant à Gemma... elle était son grand amour. Sur le plan de l'amitié certes. Mais son grand amour quand même. Il se sentait partagé entre les deux et il savait aussi qu'il allait subir les foudre de l'une et de l'autre. Alors, autant que faire ce peut...

« Mademoiselle Hallier, je vous prit Mademoiselle Elfort ! Nous n'avons pas élevé un poulailler ensemble ! »

« Quant à toi quand tu auras fini de roucouler de viendra dans mon bureau ! »

Alors que Vyle s'apprêtait à répondre, Tiffany sortit en claquant la porte ne laissant, ni à lui, ni à Gemma le temps d'une réplique. Il se tourna vers son elfe un peu gêné par l'attitude de sa patronne. Il savait qu'il allait doublement passer un sale quart d'heure. D'un son Prince charmant débarquait furieuse dans bureau avec la sécurité aux fesses, deux sa chef venait de lui piquer un début de crise de jalousie et visiblement elle voulait en découdre. Il inspira une grande bouffée d'air puis soupira. Bon bah... En avant pour se faire bouffer une première fois...

« Je suis désolée Gemma. Elle est... parfois un peu... caractérielle. Mais il n'y a rien de personnel là dedans d'accord ? »

Gemma explosa de rire en essayant de se retenir au maximum alors que Tif claquait la porte derrière elle. Si ses ricannements restaient moyennement discrêts, en revanche les mots s’échappèrent sans peine.

“Tu te débrouilles très bien toute seule, poulette va !”

Mais quelle pimbêche ! Vyle s’était à nouveau tournée vers elle la gêne peignant son visage. Il ne roucoulait vraiment pas, elle non plus d’ailleurs mais la jalousie flagrante de la harpie était pathétique et risible à souhait. C’était à croire que Vyle, qui rougissait au premier clin d’œil féminin n’arrivait pas à s’empêcher de semer des conquêtes aux autres coins de Ténébris. Il avait tellement de mal à trouver une femme qui remplisse toutes les cases qu’il emmagasinait les ex. Elle voyait d’ici le menu du repas de marriage si ses deux là avaient dit -oui-, viande pourries et plumes. Miam, quel délice de gastronomie !

Voilà même que le poussin de son cœur la prenait pour une gourde à nouveau. Elle n’était pas aveugle bon sang. En quelques semaines il avait fait collection d’une harpie qui était aussi sa bosse, d’une serveuse humaine qui craquait complètement pour ses yeux d’acier, d’une actrice nympho qui voulait se le faire et d’une sorcière qui en venait à se faire sauter le caisson à coup d’alcool pour oublier son cœur brisé. Il aurait pu faire compétition à une tonne des plus grands chasseurs de Ténébris.

“Rien de personnel ? Mais bien sûr... Tu te fous de moi là ? M’enfin bref... je devrais venir plus souvent, ça fait du bien un peu d’action. Mes journées sont si moroses...” dit-elle, ironique.

L’elfe le toisa un instant avant de s’asseoir à nouveau sur sa chaise. Que pouvait-elle dire de toute façon ? C’était sa vie et il en faisait ce qu’il voulait. Là où elle était intervenue avec l’actrice parce que sa Princesse d’amour allait se faire déplumer, elle refusait de se mêler du reste. Quoi que... Rentrer dans le bureau de la Tif et lui régler son compte pour l’avoir prise de haut serait revigorant. Une cocotte par la fenêtre... Une ! Il est vrai qu’elle avait commencé en l’appelant par son prénom et l’avait un peu provoquée mais la question n’était pas là.

“Alors dis-moi, ça faisait combien de temps que tu as rompu avec elle ?” demanda la drow le plus sérieusement du monde.

Vyle se tourna vers son amie, horrifié. Elle se montrait vraisemblablement discourtoise avec sa chef... à lui. Il allait vraiment passer un sale quart d'heure ! Même si elle l'avait pas été son ex, il en aurait prit pour son grade. Comme beaucoup de femmes qui ont des hauts postes, elle était très stricte. Elle ne voulait pas qu'on lui reproche de trop materner ses équipes. Les hommes n'avaient pas de soucis pour se faire respecter, mais les membres de la gente féminine, avaient bien du mal parfois. Il comprenait tout à fait le besoin qu'elles pouvaient avoir de jouer d'une main de fer. C'était aussi ce côté sûr d'elle et sa douceur qui avait séduit Vyle. Tiffany était jolie, pleine de charme, elle avait un petit caractère bien trempé, mais elle était aussi très douce dans l'intimité. Sauf quand elle piquait des crises de jalousie...

« Gemma bordel ! C'est ma chef merde ! Soit donc un peu plus diplomate ! A quoi tu joues à la fin ? »

Il sentait monter en lui un brin de colère. Qu'elle débarque dans son bureau, qu'elle y casse tout... pourquoi pas, qu'elle se fâche contre lui sans raison... allons bon ! Mais il n'était pas question qu'elle s'en prenne à ses collègues ! Il expira l'air de ses poumons et fit un geste de la main comme pour balayer ses propos.

« Laisse tomber ! Ce n'est pas grave ! Je me suis un peu emporté, mais s'il te plaît, ne refait plus ça ! » dit il avec le ton radoucit.

Il retourna s'installer sur la chaise qui était à côté de son elfe favorite. Il soupira et caressa Armando, suivit de Pongo qui faisait le jaloux. Quand elle lui posa la question qui tue, il vira par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Il était bien naïf de croire qu'elle ne le remarquerait pas. Il écarquilla les yeux sous le coup de la surprise. Puis, il soupira et s'affala dans son siège. A quoi bon nier ? De toute façon elle avait compris.

« … Comment tu.. Bah ! Un peu plus d'un mois... Nous sommes restés plus de six mois ensemble... »

Autant dire sa plus longue relation. Il n'avait pas beaucoup de conquêtes en réalité en ville. Il n'avait pas eu beaucoup de petites amies. Il pouvait même les compter sur les doigts d'une seule main. Il lui arrivait de rester longtemps, très longtemps sans avoir la moindre relation avec qui que ce soit. Tout simplement parce qu'il ne voulait pas être ce genre de type qui saute sur tout ce qui bouge. Et depuis qu'il était ami avec Gemma c'était pire qu'avant. Les femmes qu'il fréquentait, s'agaçaient très vite de la priorité qu'il donnait à une inconnue. La jalousie des femmes était une chose terrible.

« Pourquoi tu voulais savoir ça ? » dit il en lui faisant signe de s'asseoir à côté de lui.

Il sortit une cigarette de son paquet, il en tendit une a Gemma, prit le cendrier et l'alluma.

Et voilà que Vyle s'emportait... Il ne manquait plus qu'elle dise du mal de la Leroy en la présence de son meilleur ami et se serait le drame total. En plus, il lui demandait l'impossible. Elle, être diplomate ? La bonne blague...

“Elle aurait trouvé une autre raison de me rappeler à l'ordre de toute façon.” dit-elle avant que le harpie ne finisse par se calmer.

Déjà assise, elle avait en effet lâché cette question après avoir noté la jalousie de Tiffany. Elle pensait bien que ses deux là avaient... disons... Non, elle ne voulait pas y penser. Vyle était son meilleur pote et elle n'arrivait pas à l'imaginer ayant une copine ou des relations sexuelles. Il était comme Ken dans son esprit, rien qui pendouille emais un beau mec quand même qui faisait certaines femmes se retourner sur son passage. C'était une des choses qu'elle adorait chez lui pourtant. Il ne connaissait pas ses atouts et ignorait un certain sex-appeal qu'il dégageait pour certaines personnes. Cet attrait le rendait amical et montrait aussi ce soupçon d'innocence qui restait intouché chez lui.

Elle voulait juste le protéger au fond, rien de plus, juste être son amie. Si une once de désir s'était jamais installée entre eux, ils ne se parleraient déjà plus. Le platonique de leur relation la rendait éternelle comme si cette séparation physique les rapprochaient encore plus, les rendaient inséparable. Elle serait bien perdue sans sa Princesse. Qui irait lui faire des crises de jalousies en plein club ou une demande en mariage factice en pleine rue ? Personne ne mettait de l'innatendu dans sa vie tel que lui, son harpie au cœur tendre qui savait si bien encaisser son caractère de merde et ses réflections à la con.

“Juste pour savoir... pour confirmer mes pensées... Je te préviens, elle va te faire une belle crise... Prépare-toi.” dit-elle en haussant les épaules.

Tout de même, six mois et pas un mot, il dépassait ses quotas de dissimulation à un tout autre niveau. Si elle voyait le temps qui s'écoulait de façon bien différente des harpies, ou même des humains, elle n'avait pas atteint un âge où 6 mois ne représentait rien. Jeune avec une grande espérance de vie, elle percevait ces 6 mois comme n'importe quelle personne pouvait espérer vivre jusqu'à 80 années avant de voir la fin. Ce détail, attisa sa colère encore plus et elle se saisit de la cigarette qu'il lui tendait en esquissant une moue d'aigreur.

“Il semblerait que je me mette toutes tes conquêtes à dos aujourd'hui...” lâcha l'elfe avant de s'allumer sa clope.

(HJ : L'allusion à Ken... mais MDRRRRR ! T'es horrible avec mon pauvre Vyle XD ! Mais bien trouvé ! Je reconnais bien là ton génie XD)

Vyle regardait son amie. Il l'aimait tellement, qu'il pouvait tout lui pardonner. Même son fichu caractère. Surtout son mauvais caractère d'ailleurs ! L'un ponctuait la vie de l'autre et l'inverse était vrai aussi. Ils s'étaient bien trouvés ces deux-là. Vyle toléraient des choses chez Gemma qu'il n'aurait jamais accepté ailleurs, pas même de ses petites amies, dont il pensait être amoureux. Elle était tout pour lui. C'est pour cela qu'il la laissait régir une partie de son existence. Mais elle avait quand même parfois tendance à le materner un peu. Le rôle du Prince était de protéger sa Princesse.

Il ne releva pas le fait qu'elle était vexée de son silence. Il avait la fâcheuse manie de toujours intérioriser, de tout garder pour lui. Il ne voulait pas expliquer par quoi il passait. Il était assez mal à l'aise avec ses sentiments et démons intérieur. Pas très extensif de nature, il ne racontait pas sa vie aux autres. Même s'il s'ouvrait un peu plus à l'elfe qu'à d'autre, il avait quand même du mal à dépasser ça. Il gardait au final toujours une attitude irréprochable. Il s'énervait peu, perdait rarement de contrôle de lui et se confiait encore moins.

« Je sais qu'elle va encore criser. Je la connais bien. J'espère juste qu'elle ne mélangera pas le privé et le professionnel. »

« … Mais j'en doute. Je sais qu'elle envisageait que nous nous remettions ensemble... mais avec ta venue, je pense que c'est mort. »

« A tous les coups, elle va même me reprocher de l'avoir trompée avec toi... »

Il soupira en s'affalant sur le siège. Il alluma sa cigarette et celle de son amie. Il semblait un peu dépité et en même temps il avait peu de sentiment dans sa façon de s'exprimer. Comme si se remettre où non avec Tiffany ne changeait rien à sa vie. Il haussa même les épaules, fataliste. De toute façon il ne pourrait rien y faire. Il allait juste subir encore une fois les crises de la jolie harpie blonde. Et étonnamment, il allait bien moins le tolérer que celles de Gemma.

« Mes conquêtes ? Quelles conquêtes ? » dit il étonné

« Oh tu parles de Tiff... mais de qui d'autres ? »

Déja pour commencer, pour lui, ses ex n'étaient des pas de conquêtes ! Il n'était pas un aventurier qui cherchait un trésor en posant son drapeau sur toutes les îles qu'il parcourait. Il avait trop de considération envers la gente féminine pour se permettre de faire de telles allusions. C'est que c'était aussi un sentimental. Et puis ce que les autres nommaient conquêtes, lui aurait dit ''ex''. Hors il n'en avait pas des masses. Et il voyait mal ses anciennes copines côtoyer Gemma. Donc il se demandait de qui elle pouvait bien parler. Mais il n'allait pas commencer à dévoiler les noms de toutes les femmes qui avaient partager son lit, même si elle était peu nombreuses et qu'il en aurait fait le tour en... cinq secondes.

[HJ : C’est comme ça qu’elle le voit, ça faisait un moment que je voulait le placer XD contente que ça te plaise^^]

Gemma ne pu qu’approuver les dires de Vyle. Si il pensait pourvoir se sortir de là sans perdre des plumes, il se mettait la serre dans l’œil.

“Hmm, ouaip c’est mort ! A moins qu’elle soit tellement jalouse qu’elle essaye de te reprendre. Dis ce que tu veux, qu’on est ensemble, amis ou autre, ce n’est pas comme si j’avais peur d’elle.” Ajouta l’elfe en parodiant un frissonnement inquiet.

L’elfe prit la première bouffée de sa cigarette en essayant de ne pas rabâcher le fait quye Vyle lui avait caché des choses ces derniers mots. Elle faisait pareille bien entendu mais le voyait un peu différemment. Son meilleur ami ne voulait pas entendre parler de sa vie sentimentale lorsqu’elle fréquentait un humain alors elle n’en parlait pas. Si il venait à lui poser une question directe, elle n’hésiterait pas à y répondre mais elle n’allait certainement pas faire le premier pas. Déjà parce que Vyle était difficile et allait virer parano et ensuite parce qu’elle ne voulait pas le surprendre à froid avec un tel sujet. S’il souhaitait venir la voir et mettre les choses aux clairs, il était libre de la faire, sinon elle continuerait de ne pas en discuter.

“Conquêtes... Mauvais choix de mot, soupirantes serait plus juste.”

C’est qu’il avait du succés le petiot ! Un sacré paradoxe en fin de compe. Vyle rougissait au moindre signe d’intérêt et il se retrouvait avec pleins de prétendantes, bien plus qu’elle n’en avait eu. En même temps, un flingue pouvait intimider lui avait-on dit... Elle ne comprenait vraiment pas pourquoi. L’elfe savait se servir d’une arme et il n’y avait aucun danger qu’elle ne blesse qui que se soit par accident. C’était les personnes qui portaient des armes mais n’avaient aucuen idée de leur fonctionnement qui étaient dangereux, pas elle.

“Disons juste que je viens de me mettre la mafia à dos et pas qu’un peu.” Avoua t-elle en demeurant songeuse.

Ça faisait moins d’une heure qu’elle avait quitté la boutique d’antiquité de Jia Li et elle regrettait un peu son comportement. Il est vrai que la sorcière l’avait mit en boule et à moins d’une main experte ça n’allait pas changer de sitôt, pourtant elle avait un peu abusé. Gemma détestait les drames, les crises et autres manifestations puériles des femmes qui cherchaient des problèmes. Elle venait de devenir l’une d’entre elle contre son gré. Tout en croisant le regard de Vyle, elle nota que son air intrigué avait changé ainsi s’empressa t-elle d’ajouter :

“Mais je n’ai tué personne, rassure-toi.”

(HJ : Désolée pour la piètre qualité du message. J'essaye de rependre un peu le RP, mais il faut croire que ce n'est pas un franc succès!)

« Je sais bien que tu n'as pas peur... Sinon tu ne pourrais pas avoir ton rôle de Prince ! » répondit Vyle avec un sourire amusé, par son petit numéro d'actrice.

Il tira une nouvelle bouffée de fumée et pensa à son ancienne petite amie. Que devait il dire ? Ou ne pas dire ? Ce remettre avec elle n'était pas la plus ingénieuse des idées. Elle était d'une jalousie maladive. Et puis Gemma était sa priorité. Il aurait toujours du mal à faire valoir cela avec une femme comme Tif, si fière. Il secoua la tête en essayant de penser à autre chose et se concentra à nouveau sur ce qu'elle lui disait.

« Soupirantes ? Mais de quoi tu parles... »

C'est quand elle parla de mafia, qu'il vira au rouge puis au vert. Chen Jia-Li ! Mais qu'est ce qu'elle était aller dire ? Il n'osait même pas y penser. Cette femme était dangereuse... et c'est vrai qu'elle lui avait sauté dessus un nombre incalculable de fois. Il s'était toujours bien garder d'un toucher un mot ou deux à son amie, de peur qu'elle explose. Il fallait croire que la chinoise c'était compromise toute seule. Mais qu'allait il pouvoir rétorquer à ça.

« Mais.. mais... je.. euh... Gemma... c'est... euh... »

Il ne trouvait pas les mots. Ce qui était assez paradoxale pour une journaliste au bagou aussi culotté que lui. Le soucis n'était pas de savoir si l'elfe avait tué personne...mais si personne avait envie de la tuer, elle. La mafia n'était pas connu pour plaisanter. Il se ressaisit, vite, comme il savait le faire si bien et repris sa contenance. Après un long soupir, qui avait plus pour objectif de lui apporter un peu de zénitude, plutôt que de montrer un mécontentement, il se redressa.

« Et si tu me racontais votre échange et ce qui c'est passé ? » dit il avec calme...

[HJ : Pareil pour moi alors ne t'en fais pas.]

La réaction de Vyle fut fulgurante. Elle ne l'avait pas vu pâlir de la sorte ni changer de couleur depuis... depuis toujours en fin de compte. Il était en contrôle de tout temps et ne se laissait jamais démonter. Il fallait croire que ses soupirantes savaient comment le destabiliser et que seulement quelques mots étaient nécessaires pour qu'il perde sa surperbe. L'un dans l'autre, elle n'avait pas cherché à le piéger ni le démasquer même si inconsciemment, c'était le cas.

“Gemma, oui c'est mon nom. C'est... euh... quoi ?”

Vyle avait eu raison... L'elfe aurait fait plus qu'exploser, elle aurait fait exploser quelqu'un. Déjà ce matin, alors que Jia Li lui faisait ses révélations, elle s’était emportée et avait attiré un des gardes de la sorcière à s’interposer entre elles. Bien sûr, la drow n’en était pas venue aux mains et c’était mieux ainsi. Qui sait ce qui se serait passé si elle avait osé toucher à un seul de ses cheveux. Le lapin adoré qui lui servait de protection aurait tôt fait de lui sauter dessus et la situation serait devenue problématique.

“Bah, je me suis emportée, comme d’hab. Après ce qu’elle m’a dit sur toi et puis le truc avec mon frère, je suis pas arrivée à me contenir.” Avoua t-elle en regardant l’extrémité de sa cigarette dont une fumée paresseuse s’échappait.

Rapprochant sa clope de sa bouche, elle souffla lentement sur les braises, afin de les raviver et, tira une bouffée. Vyle devait savoir que le tableau de chasse de Jia Li était conséquent et, surtout, varié. En revanche, elle n’était pas convaincue que ce dernier sache qu’un des Elforts y figurait. Quand elle y pensait... Quand elle pensait à cette soirée, elle ne pouvait s’empêcher de froncer les sourcils. La sorcière et son frère... Pfff, ça la dérangeait au plus au haut point mais moins que si ça avait été Vyle. Bizarrement, l’elfe se montrait beaucoup plus protectrice avec son meilleur ami, qu’avec son propre sang.

“Il c’est pas passé grand chose en fait.” Dit elle en haussant les épaules. “Faut dire qu’elle était dans un tel état que... que...”

Que... Gemma visualisa la scène, la première image qu’elle avait vu en rentrant dans la boutique d’antiquité. Jia Li émêchée avec une bouteille vide à côté d’elle endormie derrière le comptoir. Si l’elfe avait été à sa place, il y en aurait fallut pour se mettre dans un tel état. Il lui aurait fallut plus qu’un simple problème. Mais qu’est-ce qui avait pu la torturer autant pour qu’elle en vienne à boire comme ça ?

Vyle voyait bien que sa meilleure amie semblait perdre patience, si t'entait qu'un jour elle l'avait connue. Si elle regorgeait de qualités, la patience, en effet, n'en faisait malheureusement pas partie. C'était une impulsive, une téméraire. Elle devait agir là tout de suite et maintenant. On frappe d'abord on pose les questions après. C'était aussi une des nombreuses choses que la harpie adorait chez son prince. Il ne manquait plus qu'elle tapote du pied sur le sol quand elle disait qu'en effet Gemma c'était bien elle, pour prendre toute l'ampleur de son agacement grandissant. Il baissa la tête et l'écouta. Surpris de ce qu'elle venait de dire il se redressa.

« Ton frère ? Que c'est il passé ? Tu veux m'en parler ? Ce qu'elle à dis sur moi ? » il semblait plus interrogatif qu'autre chose.

Selon Gemma il ne s'était rien passé. Cela voulait dire qu'elles en étaient ni venues aux mains, ni aux armes. Il hocha la tête. Quand elle donna son explication, c'est à dire que Chen Jia-Li était dans un état lamentable... il avait du mal à l'imagine. Cette femme garait toujours sa superbe en toute circonstance. Il avait même du mal à imaginer qu'elle puisse avoir la tête dans le cul le matin au réveil !

« Dans quel état ? » dit il visiblement étonné

“Bah...”

Oui son frère, son frangin à elle. Pire, elle réalisait que ça la dérangeait moins qu'avec Vyle. Plus que protectrice, elle se transformait en furie lorsqu'on touchait à une plume de son poussin.

“Ben, pff... C'est loin, on s'en fout. Pff... Et merde ! Elle a serré mon frère et ça me fait chier.” lâcha t-elle.

Elle s'en voulait de se comporter comme une gamine et de craquer mais l'elfe n'en avait justement parlé  à quiconque, comme d'habitude elle avait fermé sa gueule et elle arrivait à un point où elle n'arrivait plus à le contenir. Elle avait un mal fou à laisser son silence continuer et elle avait beau aimer Vyle comme une folle, il subissait souvent les colères qu'elle s'empêchait d'avoir avec d'autres.

“Moins chier que si c'était toi mais quand même. Enfin, si j'ai bien compris tu as failli y passer toi aussi. M'enfin bref.” dit l'elfe en faisant craquer ses doigts l'un après l'autre.

Elle était bien en colère et n'arrivait plus à le cacher. De plus, devant Vyle, elle avait de plus en plus de mal à cacher et dissimuler. Ne pas lui avouer qu'au fond elle était heureuse et en couple commençait à être lourd. Elle ne se montrait qu'en négatif et aurait voulut partager le peu de positif qu'il y avait dans sa vie. Pourtant, elle ne pouvait pas. Vyle aurait très mal réagit et elle ne souhaitait pas que sa joie soit transformée en peine.

“Ben euh... tu te souviens de notre première beuverie ensemble ? Imagine ce matin là, l'état dans lequel on était, ajoutes-y une bouteille vide, très peu de sommeil et c'est à peu près ça.” commenta l'elfe en écrasant sa cigarette dans le cendrier.

Vyle écouta Gemma parler. Quand elle lui raconta que Jia-Li avait séduit son frère, il eut comme un pincement de jalousie au cœur. Cependant, rien dans son visage ou son attitude ne trahit cette impression. Lui-même n'arrivait pas à définir cet étrange sentiment. Il préféra même l'étouffer et faire comme si de rein n'était. La mine de son amie l'inquiétait un peu. Il s'accroupit devant elle et hocha la tête. Face à cette information il ne savait pas trop comment réagir. La sexualité des gens en général le mettait assez mal à l'aise.

« Hum, Cette bonne femme est très entreprenante. N'en veux pas à ton frère. Elle sait s'y prendre... » dit il en se raclant la gorge, un peu gêné.

Il n'avait pas envie de développer comment elle s'était jetée sur lui et comment il avait eu du mal à le repousser à plusieurs reprises. D'ailleurs s'il lui racontait, Gemma risquait de s'insurger et de l'accuser de tentative de viol. Il valait mieux qu'il passe outre. Il laissa donc un blanc quand elle parla du fait qu'il avait lui aussi failli y passer.

« Tu sais que je ne suis pas ce genre d'homme... Les relations intimes... dépourvus de sentiments et pour une nuit... c'est pas trop mon genre tu sais... » dit il mal à l'aise d'évoquer sa vie sexuelle. « … hum je ne suis pas une Princesse facile moi ! » ajouta t'il pour détendre l'atmosphère pesante et camouflé ses joues qui s'empourpraient.

De son côte lui faisait mine de ne pas savoir qu'elle n'était plus célibataire. Il ne voulait pas lui poser la question. Il ne voulait pas l'affronter sur ce terrain sachant qu'elle batifolait avec une saloperie d'humain à la solde d'un État qui voulait rayer les gens comme elle et lui de la démographie ! Il avait déjà fait ses petites recherches sur ce type. Mais il culpabilisait. Il ne voulait pas se mêler des histoires de son amie... mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être méfiant envers cet homme qu'il ne sentait pas. Un truc le tracassait. Son instinct... Il se racla la gorge et l'écouta à nouveau.

« Oh... en effet. Pas très glamour. C'est assez étonnant venant de sa part. Et moi qui pensait qu'elle ne perdait jamais sa superbe... »

“Hmm...”

Elle regarda son meilleur ami, accroupis devant elle, dubitativement. Le jeune femme n’aimait pas entendre cette phrase dans sa bouche, surtout que Jia Li avait confirmé avoir essayé de se rapprocher de Vyle. Elle savait très bien ce que ça voulait dire et elle détestait cette idée. Son harpie à ma merci des griffes de la sorcière... Qui sait ce qu’elle avait pu lui faire, et, surtout, jusqu’où elle était allée.

“Je n’en veux pas à mon frère, si je devais lui en vouloir pour toutes les filles que je connais avec lesquels il a couché, ça ferait longtemps que je ne lui parlerait plus.”

Ce qui la faisait chier était surtout que Jia Li semblait tournoyer autour des hommes de sa vie !

En ce qui concernait les Elfort, elle n’avait pas connus ces frères en couple depuis des années. Même pour une petite relation de quelques mois, ils évitaient le tout et ne revoyaient que très rarement leur –coup d’un soir-. Si elle ne faisait pas attention à leur vie sentimentale, il lui arrivait de glaner des informations, dont elle se serait bien passer, en arrivant dans un pièce au mauvais moment. Les deux drows avaient la fâcheuse habitude de parler cul au boulot et, elle les avait rappelé à l’ordre plusieurs déclenchant ainsi des conversations plus que vulgaires où elle s’était faite rabattre le claquet plutôt rapidement.

Depuis que ces frères savaient qu’elle voyait un humain, l’ayant aperçu quitter son appartement ou venir la chercher, elle prenait chère. Pourtant, ce n’était rien contre les foudre de sa Princesse. Il allait péter une durite, ou deux, en l’apprenant, et elle n’était pas en mesure de gérer une crise de parano de cette portée aujourd’hui. Autant attendre un peu.

Répondant à la tentative du harpie de détendre l’atmosphère, elle s’efforça d’esquisser un sourire mais ne commenta en rien son argumentation. Elle n’avait vraiment pas envie de visualiser cette scène.

“Il faut croire que sa superbe en a pris un coup.” Dit-elle simplement.

Trop en colère, elle ne fit pas le rapprochement entre Jia Li qui avait bu jusqu’à inconscience et Vyle. L’elfe ne pensait même pas que cette dernière puisse avoir des sentiments pour lui.

“Pfff, quand je pense qu’elle m’aurait foutu dehors si elle avait pu. M’enfin bref, ça aurait pu être bien pire, crois-moi.” Conclut-elle en plongeant ses yeux dans ceux de son ami.

Vyle leva un sourcil, comme marqué par l'intérêt de voir Jia-Li perdre sa superbe. La seule fois où il l'avait vraiment vu au plus mal, elle lui était tombée dans les bras... et ce, littéralement. Mais malgré son malaise, elle avait gardé une sorte de contrôle sur elle-même. Elle avait été à cet instant précis, et selon ses critères extrêmement exigeants, vraiment craquante. Mais il s'était bien gardé de le dire ou même de le montrer. Il avait eu une attitude assez froide même à certains moments. Il avait aussi pris soin de ne pas en parler à Gemma. Même s'il aimait vraiment la drow, il n'était pas du genre à s'épancher sur sa vie intime et ses sentiments personnels.

Il prit sa tête du journaliste qui renifle le scoop. Mais jamais il ne ferait en réalité un coup comme ça aux Chen Déjà parce qu'ils étaient la mafia, et qu'il n'avait aucune envie de se faire plumer, si l'on puit dire. Mais aussi par respect pour Shui-Khan, qu'il savait être un homme d'affaire redoutable, avec qui, il travaillait souvent. Peut-être aussi, pour Jia-Li, pour qui il ne ressentait pas que du désintérêt contrairement à ce qu'il laissait paraître.

« Bien sûr que cela aurait pu être pire ! Tu es certainement plus forte que deux ou trois humains surentraînés, plus armée dans ta poche droite que l'armurerie de l'UDPH, mais une bande de mafieux sans fois, ni lois, bavant sur les belles et longues jambes de leur patronne, près à tout pour l'impressionner et qui savent aussi que le fer ce n'est pas ton dada... là je dis non ! Tu n'es pas invulnérable non plus ! Un elfe n'a pas une simple migraine s'il se prend une batte dans les dents ! »

Il semblait presque en colère contre elle. Il savait ô combien son amie avait de la puissance dans son crochet du droit, mais malgré tout, la seule idée de penser à la perdre lui foutait l'estomac en vrac. Il tait admiratif de son courage et même de son inconscience. Lui qui était si prudent. Qui ne prenait pas de risques sans avoir longuement pesé le pour et le contre. Il soupira et repensa au commentaire qu'elle avait fait sur son frère. Ses joues s'empourprèrent très légèrement.

« Hum... mouais bon. Y'a peu de risques que j'essaye de faire comme lui. Hein, bon, voilà quoi ! C'est pas trop mon genre de chercher à... euh... tu sais... Voilà quoi. Déjà que j'ai du mal avec une... Alors plusieurs... »

A ses propres mots, il vira au cramoisi. Il était vraiment gêné et ne savait plus où se mettre. Quand on le connaissait superficiellement, il était inimaginable de le voir ainsi. D'ailleurs, nombreux pensaient qu'il était un tombeur de ses dames. Mais en vrai c'était plutôt l'inverse. Les dames qui le faisaient tomber... Il regarda son amie très mal à l'aise.

« … je te le jure ! »

“Tu sais très bien que je porte mon arme à gauche…” dit-elle sarcastique.

Pourtant, le discours, presque sermonneur de son ami ne s’arrêtait et pire, son ton avait pris une toute autre tournure. Mais c’est qu’il la grondait ma parole ? C’était la meilleur, son meilleur ami lui faisait la leçon pour s’être fritté avec Jia Li ? Mais… c’était bien elle qui devait être en colère, bien elle qui devait lui remonter les bretelles à trainer autour de femme fatale et pas l’inverse. Désarçonnée, ses lèvres s’entrouvraient de plus en plus au fil des mots du harpies alors que son mécontentement lui faisait froncer les sourcils.

Lors de disputes, elle avait rarement une attitude passive et s’écraser ne faisait pas partie de ses prérogatives. Son mauvais caractères et son tempérament de tête brulée la mettait souvent dans le mur. Pourtant, elle était civile et même accueillante toute la journée et, le plus souvent dans le cadre professionnel. Dans le privé, son humanité faisait place à l’elfe quasi sauvage en elle.

“Jamais essayé, tu as une batte dans le coin ?” rétorqua la drow en haussant les épaules.

Elle avait souffert bien des blessures mais une batte dans les dents ne figurait pas dans la liste. Elle savait bien que son meilleur ami n’allait pas en sortir une et lui flanquer dans la gueule mais c’était à tenter un de ces quatre… ça promettait une belle bagarre avec ses frères si elle faisait ce test sur eux…

“Pour quelqu’un qui écrit pour vivre, tu perds vite tes mots ! Tu voulais dire coucher avec tout ce qui bouge ? S’envoyer en l’air ? Coïter ?”

Il y avait bien des choses qui pouvait la faire rire mais, voir Vyle devenir rouge tomate à la simple idée de prononcer à voix haute le mot sexe ou décrire cette action, avait le chic de la rendre hilare. Il était doté de bien des qualités tellement cachées sous une montagne de viande putréfiée qu’on en oubliait presque sa chasteté. Tel Lancelot, le harpie ne se donnait qu’au véritable amour, si profond et puissant et sa frigidité en fondait comme neige au soleil. Il aurait pu faire un joli troubadour, à écrire des poèmes romantiques et faire la sérénade à l’élue de son cœur. Elle était même convaincue que sortir avec lui en reviendrait à être courtiser plutôt que séduite.

Beurk… Très peu pour elle.

“T’inquiètes va, je te crois sans mal.” Admit-elle en esquissant un sourire. “Tu es bien différent de mon frère. Le jour et la nuit.” Conclut-elle en effleurant les mèches noires et blanches de son interlocuteur.

Elle savait bien que sa colère ne la quitterait pas comme ça. Pendant quelques jours, elle aurait des remarques plus que dures avec des amis, connaissances ou même des objets. La dernière fois qu’une telle contrariété c’était emparé d’elle, elle s’était battu avec sa caisse enregistreuse et une belle marque de poing y figurait encore.

“Dis, tu devrais pas aller voir ta… hum, l’autre là, histoire de calmer le jeu ?” Dit-elle en faisant un geste vague vers la porte. Qui sait, la furie de toute à l’heure n’était peut-être toujours pas calmée.

« Gemma ! »

Vyle regardait son amie, désabusé. Un petit sourire aux lèvres, il jouait les exaspérés quand elle lui demanda une batte. Mais, on n'a pas idée de mettre des idées pareilles dans sa tête ! Il aurait mieux fait de se couper la langue avec un coupe-papier en argent que de lui souffler un tel concept. Il y mettait sa tête à plumer qu'elle avait le projet de tester ça avec ses frères dès que l'occasion se présenterait. Il se serait bien frappé le crâne avec la paume de sa main, mais il s'abstint. Il essaya cependant de masquer son air amusé. Elle était un peu comme les enfants, quand on a rouspète, si on rigole après, on perdait toute la crédibilité du discours.

Il n'eut d'ailleurs pas à tenir très longtemps qu'elle dériva sur les termes embarrassants. Voilà qu'elle lui sortait une flopée de synonyme de la luxure. Il revira aussitôt au cramoisi, parfaitement assortit à ses gants rouges. Il ne savait à nouveau plus où se mettre. Gemma avait raison. Pour un journaliste, qui écrivait des textes particulièrement attrayants, c'était un comble qu'il fusse incapable de parler de sexe. Pourtant, tout le monde sait que c'est le sujet préféré des citoyens de Ténébris ! Combien de fois, à la rédaction, on lui avait demandé de faire une chronique dessus. Il avait toujours refusé en bloque, prétextant qu'il ne faisait pas dans le porno ! Il avait été extrêmement gêné à ce moment-là, rouge et confus… C'est d'ailleurs suite à cette discussion et à sa réaction que sa chef avait jetée son dévolu sur lui. Et il lui avait fallu un peu de temps avant de le décoincé assez pour qu'il l'invite enfin à sortir.

Il laissa sa drow jouer avec ses mèches bi-color. Les gens ne se lassaient pas de mélanger sa tignasse. Parfois, il se disait que dès qu'il serait vieux, avec les cheveux gris, il aurait enfin la paix et une couleur uniforme sur le crâne. Mais cela ne risquait pas de lui faire perdre son style ? Il leva les yeux vers elle. Parfois il se sentait comme un môme un peu trop materner par l'elfe. A croire qu'il existait un instinct maternel sous cet amas de fanatique d'arme à feu. Il soupira et la regarda aussi amoureusement qu'il le faisait la plupart du temps. Il débordait d'affection à son égard, mais elle était et de loin pas le style de femme avec lequel il partagerait son lit. Sa vie, pourquoi pas… à condition de faire maison à part !

Elle se mit à lui parler de Tif. Il sentait un brin de mépris dans sa voix quand elle essaya de la nommer. Il secoua la tête presque amusé. Il n'était pas dupe du fait que son amie n'était pas une nonne et qu'elle n'attendait pas le prince charmant pour batifoler. Mais ce pincement de jalousie le faisait sourire plus qu'autre chose, sachant qu'il n'était guère mieux de son côté. Mais moins il en savait, mieux il se portait.

« Bah ne t'en fais pas pour elle. C'est fini entre nous de toute façon ! Elle était trop jalouse et piquait des crises infernales… »

Il haussa les épaules d'un air blasé. Que pouvait-il dire ? C'était peut-être la première fois qu'il parlait d'une de ses relations amoureuses avec son amie. Il était tellement discret dessus qu'elle ignorait s'il était dans une période de célibat ou non. Il savait qu'elle aurait voulu qu'il se confie plus à elle, mais il avait un mal fou. Il était comme ça. Il ne lui avait jamais non plus raconter ce qu'il lui était arrivé plus jeune, quand sa petite amie humaine, dont il était éperdument amoureux, avait découvert sa vrai nature. Cela l'avait vraiment rendu méfiant et avec le temps cela ne faisait qu'empirer. Il ne se voyait pas parler de ça avec Gemma. Il y faisait des allusions avec Luce parfois. Mais au final, il y avait une réelle omerta sur ce sujet.

“Oui, Gemma, c'est mon nom !” répliqua t-elle sans pouvoir s'en empêcher.

La suite se passa tout naturellement alors que le harpie rougissait jusqu'aux oreilles pour le plus grand plaisir de l'elfe. Il pouvait être si mignon et innocent lorsqu'il faisait ça. Tout naturellement, ses doigts c'étaient approchés de la chevelure délurée de son meilleur ami. Un geste qui pouvait s'avérer amical ou maternel mais elle ne pouvait pas l'expliquer. Le jeune homme était sa Princesse, une personne qu'elle aimait le plus chastement du monde et la seule personne qu'elle se voyait adorer jusqu'à la fin de ses jours sans pour autant ressentir une attirance physique pour lui.

Rien que la pensée d'embrasser Vyle la révulsait. Ça aurait été comme embrasser un frère, ou pire. Pourtant, il est vrai qu'elle pouvait ressentir de la jalousie à son égard. Qu'il puisse lui cacher tant de chose la poussait encore plus à vouloir le garder sous sa protection. Le plus il lui cachait des choses, le plus elle voulait connaître son passé comme la plus veille rengaine du monde.

“Hum...” dit-elle peu convaincue.

Comme dans un écho, il lui semblait qu'il parlait d'elle et non d'une de ses ex. Il est vrai qu'elle lui piquait de ces crises et aujourd'hui ne faisait pas exception à la règle. Heureusement pour elle, Vyle l'aimait déjà et il l'acceptait ainsi. Dans les dents la furie !

“Je pensais plus sur un plan professionnel... Tu devrais y aller avant que sa rage se reporte sur le boulot. C'est ta bosse après tout.”

Elle savait au combien elle pouvait mélanger pro et privé et Vyle n'aimerait pas ce que la blondasse allait lui dire. En revanche, l'elfe n'avait pas envie de bouger. Elle laisserait volontiers son harpie disparaître pour quelques minutes mais braver la sécurité au rez-de-chaussé alors que sa colère était toujours présente était une très mauvaise idée. Ça n'aurait fait que raviver les braises presque endormie de sa crise de ce matin et pour sûr, l'aurait entraîné dans une bagarre.

(HJ: wouhahahahaha soyons fou! Je ponds mes RP à donf!!! XD)

Vyle laissa son amie jouer affectueusement avec sa drôle de tignasse. Nombreux étaient ceux qui voulaient y passer la main, mais rare étaient ceux qui en avaient la chance de pouvoir le faire. Le harpie n'était pas vraiment tactile, un des trop nombreux reproches que lui faisaient ses anciennes petites amies. Mais Gemma, c'était différant. Cela lui semblait tellement naturel ! Une distance physique entre eux aurait été choquante plus qu'autre chose. Il la laissa donc faire avec un petit sourire aux lèvres. Action en chaîne qui rameuta les deux jalousies sur pattes qui quémandaient à leur tour des caresses de la drow. Le journaliste éclata de rire.

« Regardes-les ces deux-là ! De vrais énergumènes ! »

Il choppa son dalmatien par le collet et l'attira à lui, lui grattouillant les oreilles comme il aimait si bien. Quand il regardait Pongo, il sentait son cœur gonflé dans sa poitrine. Il était fou de ce chien. Il se dit qu'il avait bien fait de l'adopter. Il jeta un œil Amando. Son amie avait réussi à bien le dresser. C'était loin d'être le cas du sien. Son cabot, n'obéissait pas, il montait sur le canapé, dormait dans son lit, quand bien même à une époque il lui avait interdit. Il avait fini par se résigner. Au final il était affectueux, même un peu trop avec les femmes, il était propre et aimant. Alors, tant pis pour les cours de dressage !

Il leva à nouveau le regard vers la jeune femme. Elle avait repris un ton sérieux. Elle n'avait pas tort, comme souvent d'ailleurs. S'en était presque agacent à la fin. Il était aussi un peu lâche sur les bords et n'avait pas vraiment envie de mêler le privé et le professionnel. Mais c'était trop tard. Il aurait dû penser à ça, avant de finir dans le même lit que sa chef. Il soupira.

« Bah... je vais y aller. Tu as raison. »

Il le leva et se tourna juste devant la porte de son bureau.

« Tu restes ici en m'attendant et on sort boire un café ensemble ? » En même temps, il était un peu tôt pour boire de l'alcool...

« La secrétaire humaine, qui travaille pour une société de commerce m'a recommandé un coin sympas... Elle parle des meilleurs muffins de Ténébris. Moi je peux pas toucher à ça... mais toi, ça te brancherais si tu as le temps ? »

[HJ : Dis-moi s’il y a un truc à changer, je sais pas si tu voulais faire une ellipse ou arrêter le sujet, mais bon, je peux éditer.]

Accueillant Armando qui avait posé sa tête massive sur son bras, l’elfe commença à le caresser pour finalement l’enlacer autour du cou en lui faisant des mamours. Contrairement à ce que Vyle croyait, ce n’était pas elle qui avait dressé son chien mais bien un chenil qui se spécialisait en chien de garde. Elle s’enorgueillait souvent de l’efficacité de ce dernier qui, à la moindre menace, montrait les dents. Il n’avait peur de rien ce tout, pas même de défoncer une porte si Gem prenait trop de temps à se lever.

Les premières semaines qu’elle l’avait ramené dans son appart, il avait faillis tuer le chat de la voisine et avait finis par se mettre à dos tout le quartier avec le bruit qu’il faisait. Il lui avait coûté en vaisselle, lingerie et avait finalement prit la décision d’aller vivre au-dessus de l’armurerie avec lui. Le molosse considérait déjà les lieux comme -son- endroit et était déjà plus relax. Pourtant, des années après, elle répugnait toujours à le laisser seul sachant la montagne de dégât dont il était capable.

“C’est toi l’énergumène.” Dit-elle en lui lançant un clin d’œil complice.

Laissant son chien de côté, il resta tout de même posté près de sa chaise attendant de partir. Pongo, toujours aussi joyeux et insouciant regardait son maître avec amour et une dévotion joviale alors que ce dernier se levait. Elle sortit son portable de sa poche, vérifiant ainsi l’heure mais ne bougea pas de sa chaise.

“Des muffins, tu me prends par les sentiments là. Ça marche, j’allais t’attendre de toute façon.”

Alors que Vyle disparaissait et fermait la porte derrière lui, elle attrapa Pongo qui semblait tout triste d’un seul coup et le posa sur ses genoux. Le chatouillant doucement, il se mit à faire le beau, comme à son habitude et elle le souleva en prenant soin de ne pas lui faire du mal.

“Ton maître est dans de sale drap.” Dit-elle alors que le chien l’observait curieux. “Attends voir, tu vois comprendre.” Chuchota-t-elle en espérant que ses oreilles d’elfe allait lui permettre d’entendre l’autre furie faire sa crise de jalousie. Qui sait, elle était peut-être dans un bureau juste à côté…