[FINI] Raphaëlle VS Kobin. Chapitre 3 : La bataille pour une centrifuge

Raphaëlle avait travaillé comme une folle. Elle n'était même pas rentrée chez elle depuis plus de deux jours. Entre son travail dans son laboratoire, ses recherches personnelles, celles que faisaient, comme trouver des antidotes à tous les poisons qui sortaient des murs de l'UDPH, son travail de chef de service et les responsabilités qui lui incombaient en tant que scientifiques sous les ordres exclusifs du commandant... elle n'avait pas eu de temps à elle. Elle s'était résigné à dormir dans son lit cherchant à se mettre à jour, surtout qu'elle était proche de pas mal de résultats positifs. Si tout était bon, à la fin de la semaine, elle aurait trouvé quatre antidotes, une nouvelle arme, fait les plans d'un nouveau prototype et peut-être qu'elle arriverait même trouver comment la lune influençait chimiquement le corps humain !

Tout ça pour dire que la scientifique était éreintée de fatigue. Elle avait bien dormi quelques heures... sur le canapé de son bureau, ou dans le lit de sa cobaye vampire qui avait sagement viellé sur elle, sans la mordre... Mais pas une seule nuit complète. Quelques heures, par-ci par-là seulement. Elle s'était décidéé à se faire une pause. Elle attendait les résultats des derniers échantillons qu'elle avait mis dans la vielle centrifugeuse. Elle en avait commandé une nouvelle. Une flambant neuve. Qui irait plus vite et permettrait des fonctions que cette vieillerie désuète ne faisait pas. Elle n'avait bien-entendu pas demander la permission à son nouveau patron. Non. L'ancien la laissait faire sans s'en occuper. Il signait juste les bons commandes et les chèques. Il ne s'occupait pas de ses affaires. Un accord tacite entre eux...

A l'heure actuelle, la rouquine était assise dans un confortable canapé. Elle avait retiré ses bottines et glisser ses pieds sous ses cuisses. Un thé noir, encore fumant, sept sucres et la moitié du goblet remplis de crème, était posé sur la table basse en face d'elle. Sur ses genoux, un énorme livre était ouvert. On pouvait voir des symboles barbares, ou scientifique, au choix, qui se baladaient sur les plages. Elle lisait tranquillement, une cigarette au bout des lèvres. Il était bien-sur interdit de fumer dans cette pièce. Mais depuis le temps, les gens avaient arrêté de lui dire quoi faire ou surtout ne pas faire. En dehors de ne pas s'exécuter, elle les insultait copieusement et les menaçait de les faire renvoyer s'ils continuaient à l'importuner. Vu les rumeurs qui courent sur elle et l'ancien commandant, ses collègues avaient fait le choix, de ne pas prendre de risques inutiles.

Elle n'avait plus vraiment conscience de l'heure, du moment de la journée. Elle était déphasée à cause de ses micro-siestes, de ses nombreuses nuits blanches et des repas qu'elle avait sautés. Adrien, son assistant s'en était inquiété suffisamment, pour lui avoir prit un sandwich végétarien au self, le midi. Il était plus de quinze heure. Les premiers employés commençaient à regarder l'heure avec lassitude, attendant le moment fatale de la fin de leur service. Mais elle n'était pas comme ça. Elle travaillait sans compter. Combien de fois lui avait-on dit qu'elle avait oublié de dépointer et qu'elle répondait que non, elle n'était pas rentrée chez elle ? Trop souvent peut-être...

En cette belle après-midi, Raphaëlle Focifère était calme, sage et posée... Mais pour combien de temps encore ?

Celia avait introduit dans son bureau, Horace Jacquot, chef du département des finances. C'est la queue entre les jambes qu'il présenta le dernier bilan financier de l'aile scientifique de l'UDPH. Si les derniers commandants avaient toujours fermer les yeux sur les agissements d'une certaine petite rousse en sarrau, Jacquot craignait un peu plus la réaction de Folsham. Ce dernier, après un court échange pour le moins tendu, le grand homme choisit lui même de rendre visite à Focifère. La connaissant, la convoquer dans son bureau ne ferait qu'envenimer les choses.

Alors que le colosse traversait les différents secteurs de l'UDPH, il cherchait comment aborder l'indomptable jeune femme. Sans sortir de là avec un oeil en moins bien sûr. Avant même de débuter , il était déjà épuiser. Le commandant Folsham était reconnu pour sa patience légendaire et son calme sans faille et pourtant -pourtant- elle trouvait le moyen de lui siphonner les deux et ce toujours et toujours plus rapidement. Une salle de yoga, voilà ce qu'il fallait à l'UDPH et cela juste à côté du labo de Focifère.

Une fois devant la porte de la demoiselle en question, il était toujours à se demander comment lui glisser un mot de ces dépenses démesurées sans qu'elle ne pète un câble. Après de longues de réflexion supplémentaire, il vint à la conclusion qu'il lui faudrait improviser sur place. Elle était bien trop imprévisible. Il lui fallait aussi choisir ses mots afin de faciliter l'échange, sinon il allait devenir fou.

''Docteur? Vous êtes là? J'aimerais vous glisser un mot.. enfin, je veux dire, discuter avec vous.''

Et BIM! Ça commençait mal.

(HJ : désolée pour le retard ^^)

Raphaëlle Focifère était assise au calme, pour une fois. Elle ne courait pas dans tous les sens à la recherche de résultats, de rapports ou d'autres choses qui lui étaient indispensables. Elle n'était pas dans son laboratoire, enflammée par la passion dévorante de son travail. Non. Elle était juste là, imperturbable. Elle buvait une gorgée de son thé, mangeait un bout de son sandwich et fumait sa cigarette. Bien entendu, la salle de pause était une zone non-fumeur. Mais qui osait lui dire en face ? Rare était les moments de plénitude chez cette petite rouquine montée sur ressorts, alors autant profiter d'un instant de répit et ne pas attiser la colère si vigoureuse de cette dernière.

Elle releva la tête en entendant son nouveau patron entrer. Elle se mit aussitôt sur la défensive et fronça les sourcils. Elle ressentait une telle animosité à son égard qu'il était difficile de ne pas s'en apercevoir. Le nouveau commandant était plutôt populaire au sein de l'UDPH. Il y avait bien entendu quelques irréductibles, dont l'infatigable scientifique faisait partie, mais d'un ordre général, il était respecté par ses collaborateurs. Contrairement à son prédécesseur, il ne se mettait pas en colère à la moindre faute commise. Il était moins sévère, mais ne se faisait pas moins obéir à chacun de ses ordres.. hormis ceux qu'il donnait à une certaine laborantine butée...

« Oh... je suis en repos... je ne suis pas sûre d'avoir envie de perdre ce temps que j'ai prévu à ma détente pour dialoguer avec vous... »

Elle soupira et leva les yeux au ciel. En effet c'était mal partit pour lui. Déjà il avait mal commencé sa phrase. Il s'était certes, reprit, mais il n'en restait pas moins que sa simple présence l'agaçait déjà. Cependant, par un miracle ou bien une chance inexpliquée, elle referma son livre et le posa sur la table basse en face d'elle. Elle ne bougea pas de sa potion confortable, les pieds sous ses cuisses. Elle attrapa sa tasse et la finie. Puis elle s'alluma une nouvelle cigarette.

« Bon... de toute façon, je sais que vous ne me laisserez pas tranquille. Alors, autant en finir au plus vite. Je doute que vous vouliez juste discuter avec moi de sujets futiles, mais qu'il s'agit là de travail... Je vous écoute... »

Le commandant ouvrit la bouche pour émettre une protestation, mais elle ne lui en laissa pas le temps. Ainsi donc, il demeura un moment, la bouche bée, coupé dans son élan. Puis, il soupira.

''C'est très aimable à vous.'' dit-il en prenant une chaise qui traînait près de la table, sans le moindre effort et la posa face à Raphaëlle .

Une fois qu'il eu prit place, il plissa les yeux en notant la cigarette entre les doigts fins de la scientifique. Ses épaules s'affaissèrent quelque peu, alors qu'il leva les yeux vers elle. Oh! Qu'avait-il fait au bon Dieu pour qu'il mette sur son chemin une femme aussi têtue.

Avant qu'elle n'ait pu porter la cigarette à ses lèvres, il lui retira doucement de la main. Cela lui vaudrait très certainement ses foudres, mais qu'est-ce qu'il en avait à foutre. Juste le fait de respirer le même air qu'elle exaspérait le docteur Focifère. Et puis, elle le remercierait plus tard.

''Vous saurez, madame Focifère, qu'il s'agit d'une zone non-fumeur.'' dit-il en l'écrasant le petit cylindre blanc sur le coin de la table basse, déjà fort endommagée.

Malgré son geste, Folsham s'était exprimé avec une grande douceur, de sa voie grave et posée. Il se rappelait d'ailleur que c'était parfois sur ce ton qu'il s'adressait à Avana lorsqu'elle lui piquait ses fameuses petites crises d'adolescentes.

Folsham savait que Raphaëlle avait autrefois bénéficier de traitement de faveur, mais il était là pour faire appliqué la justice. C'était justement ces traitement qui avait valut au colosse cette facture catastrophique.

Il la posa d'ailleurs devant elle.

''J'imagine que vous savez ce que c'est. Vous allez pouvoir m'expliquer pourquoi il y a, tout en bas, autant de zéro au total de toutes ces dépenses?''

Alors que Raphaëlle s'apprêtait à répondre au 'c'est trop aimable' ironique de son patron, ce dernier lui confisqua sa précieuse cigarette. Sur le coup, elle ne dit rien, mais elle le foudroya avec son regard bleu-acier. Son visage jusqu'à la détendit se crispa. Elle se redressa un peu et se tu, l'écoutant parler. Elle nota plusieurs graves erreurs de sa part. Il savait peut-être s'y faire avec les ado en colère... son ton presque trop doux en était bien une preuve. Si elle avait été sa fille, qui sait, peut-être aurait il put lui faire entendre raison. Mais il s'était fourvoyé à plusieurs reprises et avait au final mal commencer son entrée en matière.

Elle détourna le regard, pour attraper son sac à main, pendant qu'il s'adressait encore à elle. Elle fit comme si elle ne l'écoutait pas. Mais avec son gros cerveau, elle était capable de faire plusieurs choses en même temps. Elle prit un nouveau paquet de cigarette. Elle ouvra le blister qui le sellait et jeta le papier sur la table. Elle en glissa une nouvelle entre ses lèvres qu'elle alluma aussitôt.

« Les non-fumeurs, je les emmerde ! » dit elle pour seul commentaire de son geste.

« Et puis, je vous rappellerais, MONSIEUR Folsham... que Madame Focifère c'est ma mère... Moi je suis Le DOCTEUR Focifère... Alors, si vous souhaitez avoir avec moi une discussion, un temps soit peu cordial de faire attention à ce détail quand vous vous adressez à moi ! »

Elle souffla la fumée dans sa direction en signe d'insolence. Son ton était sec et aussi tranchant que la lame de la grande faucheuse en personne. Puis, comme si cet homme ne lui avait pas posé une question, elle prit son téléphone et regarda l'heure. C'était vraiment très incorrect de sa part... mais elle s'en contre fichait. Elle n'avait que très peu de temps pour se reposer un peu et elle n'avait pas non plus envie d'arriver en retard à cause de lui. Dans quelques minutes, elle aurait bientôt les résultats qu'elle attendait depuis un long moment...

« Je n'ai que cinq minutes à vous consacrer. Alors, soit vous êtes encore plus idiot que je ne le pense et vous décidez de m'embêter avec mon tabagisme soit nous parlons du budget de mon laboratoire... C'est à vous de voir... »

(HJ: il est interdit de suicider ses employés!! XD Pwhaaa je plein notre pauvre Général ♥ )

"Très bien... Docteur, vous..."

Elle lui envoya sa fumée à la gueule. Kobin se retint de tousser, mais sa narine gauche tiqua sous l'effet de l'énervement. Et ses mâchoires se crispèrent brusquement.

"Si vous pouviez évitez de recommencer cela, je vous pris, docteur." Dit-il d'un ton égal malgré l'évident agacement qui se lisait sur son visage.

Il passerait certainement à la salle d'entraînement en sortant d'ici, abattre quelques cibles ou défoncer un ou deux punching bag lui ferait le plus grand bien. Folsham n'avait jamais connu quelqu'un d'aussi impertinent que la jeune personne devant lui. Des connards, il en avait connu, et d'ailleurs un  poing sur le nez avait tendance à les calmer. Disons que cette solution n'était pas de mise ici.

"Et oui, le budget, c'est ce dont j'étais venu vous parler. Si vous pouviez m'écoutiez quelques minutes, merde! C'est inacceptable. Pouvez-vous bien me dire ce qui as coûté une telle blinde, pour l'amour de Dieu."

Raphaëlle était un danger public, pour les autres, mais aussi pour elle ! Son insolence avait bien souvent tendance à venir au bout des patiences les plus tenaces. Rien n'était trop pour elle. Elle était effrontée et dotée d'une capacité inouïe à pousser les autres à bout. Son médecin traitant ayant trouvé la solution d'ailleurs... une piqûre bien placé de benzodiazépine et c'était, bonne nuit rouquine ! Mais, pour le moment, Kobin n'avait pas de drogue sur lui et en plus s'il voulait lui parler, il ne pouvait pas l'assommer, malgré l'envie certainement qui lui démangeait le point. Si la scientifique n'avait pas été une femme... elle aurait certainement déjà mangé ses dents !

Alors qu'elle venait de lui souffler la fumée de sa cigarette au visage en signe de provocation, ce dernier lui demanda, poliment qui plus ait, d'éviter de recommencer. Malgré son ton courtois, Raphaëlle, elle-même pouvait sentir son agacement. Elle savait qu'elle était allée un peu trop loin. Mais à qui la faute ? C'était lui qui lui avait prit sa cigarette ! S'il ne s'était pas monté aussi... injuste, elle aurait peut-être fait preuve de plus de courtoise ! Euh non en fait. Ce n'était pas le genre de la maison. La rouquine n'aimait pas son patron et elle ne manquait pas une occasion de lui rappeler qu'elle était fidèle à son prédécesseur.

Il commençait doucement à s'échauffer. Son ton - jusqu'à là courtois, le devient nettement moins. C'est à cause de cet agacement qu'il perdit sûrement sa concentration et qu'il parla de façon étrange pour une personne ne comprenant pas le second degré en tout cas... La scientifique le regarda comme s'il s'était mit à parler un nouveau dialecte. Les sourcils froncés, s'accrochant aux mots, le visage concentré...

« … Je ne comprends qu'un mot sur deux. Vous allez bien ? Au moins ? »

Elle ne lui demandait pas ça parce qu'elle s'inquiétait pour lui. Non. Elle avait assez de mal à gérer ses propres émotions, ce n'était pas pour galérer avec celles des autres... Elle voulait juste savoir pourquoi, il avait commencé à dire des mots étranges n'ayant pas de rapport les uns aux autres.

« La machine n'a pas coûté... euh une blinde... c'est quoi ça d'ailleurs ? Mais cinq-cents milles stratosphères... »

« Et qu'est-ce que votre appartenance et dévouement à un culte religieux, vient faire dans la conservation? »

Elle parlait doucement, comme pour être sûre de se faire comprendre. Son expression avait changée. Elle n'était plus sur la défensive... mais elle semblait nager en plein brouillard, enfin si elle avait su nager et que cela avait été possible dans le brouillard...

Kobin la regarda un instant, comme abattu.  Parfois, il aurait préféré que l'ancien Général Vasseur soit là. Lui savait parler à Raphaëlle, peut-être pas lui faire entendre raison mais tout de même.

Kobin, les nerfs à vifs, se massa les sinus , d'une main, les sourcils froncés. Ok... On recommence plus doucement.

"Je n'ai jamais autorisé l'acquisition d'une telle machine, Dr. Focifère. L'UDPH ne peut tout bonnement pas se permettre de telles dépenses en ce moment, surtout avec toutes les rénovations encourues. "

Il força un sourire, malgré tout , piqué à vif. Folsham retrouva à nouveau son calme olympien qui faisait sa renommée.

"Je sais que vous bénéficiez, jusqu'à maintenant , d'un traitement très spécial et que Vasseur ignorait ces écarts. Et je sais que vous préféreriez me voir récurer les chiottes plutôt que dirigeant l'Union. Je suis désolé, mais va falloir s'y faire."

Kobin se leva, de marbre. Il fut tenté de lui dire d'appeler l'expéditeur et de se faire rembourser. Mais le Général savait bien que jamais elle ne ferait une chose pareille et que cela représentait beaucoup de complications et de papeteries.  

"C'est bon pour cette fois, mais à partir de maintenant, vous faîtes une demande comme tout le monde .... Et je l'étudierai. Des questions?"

Raphaëlle fusillait son patron du regard. Elle avait décidé de ne pas l'aimer. Jamais elle ne lui avait laissé sa chance. Pas une seule. Pourtant, si ça se trouvait, il y aurait eu une bonne osmose entre eux et qui sait, ils auraient même pu être amis... enfin non ! Il ne fallait pas exagérer. La rouquine n'était pas du genre à se faire des amis au travail, hormis ses cobayes avec lesquels elle avait une relation... particulière. L'un d'eux était son ancien psy, une autre était sa vampire psychopathe qui lui avait juré allégeance et de la protéger contre les loups garous... ennemi naturel.

« Bien entendu que vous n'aviez consentit à quoi que ce soit pour l'achat de cet appareil ! Jusqu'à présent je n'avais pas besoin d'une nourrice pour me materner et m'empêcher de faire mon travail ! Le Général Vasseur me laissait gérer mon budget et il ne venait pas râler quand je faisais un investissement coûteux. »

Elle observait Kobin qui semblait essayer de garder son calme. Elle était la seule de l'UDPH a avoir réussit à le mettre en rogne. Une petite victoire qui la satisfait grandement. Elle n'était pas si difficile en soit. Enfin si. Mais, chieuse comme elle était, c'était l'équivalent d'une médaille d'or !

« Vous préférez entretenir le confort de ses assistés d'employés de bureau qui ne servent à rien plutôt que de me laisser sauver l'humanité ! Rénovation et budget j'en ai que faire ! Je veux juste faire mon travail. »

« Quant à vous voir récurer les toilettes, cela m'est égale de qui s'en charge tant que ce n'est pas moi ! Et je serais plus enclin à vous acceptez comme patron si vous n'étiez pas aussi radin ! »

La rouquine rageait. Elle devait faire comme tout le monde ? Genre comme le monde... comme les autres ? Ceux qui avaient un quotient intellectuel normal voir bas ? Les gens médiocres ? Mais, elle valait mieux que cela ! Elle était la personne la plus intelligente de Ténébris merde !!!!! Pourquoi devait-elle se plier aux convenances d'un type comme lui. Cette simple idée la outrait au plus au point.

« Vous me demandez de faire comme tout le monde ? Mais je ne suis pas tout le monde !! Et en plus je vais devoir attendre que vous déniez accéder ou non à ma demande !! »

« Oui j'ai une question, en vous comportant de la sorte, vous espérez vraiment que je vais finir par vous respecter un jour ? »

"Oui parfaitement , comme tout le monde." Répéta-t-il, commençant à être à bout. Kobin se fit violence pour ne pas exploser.

"Quant au respect, voilà longtemps que j'ai abandonné l'idée."

Quelque part, cela le chagrinait un peu de devoir arriver à de telles extrémités avec elle. Le Dr. Focifère était ,en effet, leur plus grand scientifique. C'était indéniable. Et puis, Folsham avait réussit à s'entendre avec à peu près tout le monde à l'Union... dans le cadre purement professionnel bien sûr. Alors pourquoi est-ce qu'elle s'obstinait à la haïr autant. Qu'importe, il devait lui imposer des limites.

Le Général retint un soupire. Il n'était pas Vasseur, il ne le serait jamais. Au grand damn de Raphaëlle.

"Je vais vous souhaiter , tout de même, une bonne journée. Je crois que le discussion est close.. enfin, j'en ai fini avec vous pour le moment."

Le Général Folsham la salua puis tourna les talons sans attendre de réponse, craignant à tout moment recevoir un raque à éprouvettes ou un microscope à la tête.

Raphaëlle fulminait. Elle n'avait pas pour habitude d'être traitée de la sorte. Comme une employée 'normale'. Du temps de Vasseur, père et fils, elle avait été extrêmement privilégiée. A un tel point qu'elle avait fini par penser que c'était normal de se comporter comme cela avec elle au sein de l'UDPH. Elle avait toujours eu un excellent rendement, il n'y avait rien à redire sinon que ses rapports avaient quelques longs mois, voir plus d'une année de retard. L'ancien Général semblait en avoir cure d'ailleurs puisqu'il ne lui avait jamais couru après, du moins pas pour ça.

Elle fusillait son nouveau patron du regard. Comment pouvait-il seulement oser lui demander de faire comme les personnes 'normales' ! Non, mais oh ! C'était quoi son problème à celui là. Il ne favorisait pas les employés à leur rendement, mais à quoi alors ? Elle le laissa partir, furieuse.

« Crétin ! »

Par respect pour les livres précieux qu'elle était entrain de lire, elle ne les lui jeta pas. Elle avait trop de respect pour eux, pour ne pas les salir et les abîmer inutilement en lui lançant au visage, sachant qu'elle risquait de la louper tant elle n'était pas habile...