[Fini] Les Ruelles Piétonnes du centre ville ne sont pas si sûres...

Un après-midi ensoleillé, la chaleur balayée par quelques coups de vent frais, synonyme de début de l'été, une belle journée en somme.... Il était temps pour Maela de sortir un peu de son appartement chic du centre ville. Elle était paresseuse ce jour là, et se dit :
*Quelle belle journée ! J'en profiterais bien pour aller me promener !*
Se promener, se promener, voilà qui était une belle chose, seulement, la définition de "se promener" n'avait pas due être comprise par Maela qui se dirigea aussitôt vers le garage de la résidence pour aller chercher "sa bête", une belle moto Suzuki noire, un deuxième animal de compagnie pour elle.

Elle l'enfourcha et se dirigea vers la place principale de Ténébris puis gara sa moto et s'engouffra dans une rue pavée, silencieuse, calme, sans personne apparente.
Ses cheveux, ébouriffés par le vent, claquaient gentiment le haut de son dos.
Elle ne savait pas ce qu'elle venait chercher exactement ici, mais elle avait simplement le sentiment que c'était l'endroit où il lui fallait être. Une douce lumière se répandait dans la ruelle, l'odeur de l'été s'était installé et deux oiseaux noirs se trouvaient là, mais ne fuyant pas à l'approche de Maela.

Elle continua sa route, s'enfonça un peu plus dans le petit labyrinthe que pouvaient facilement former les voies piétonnes des vielles villes.
La rue tournait. Elle suivit donc le chemin et changea de rue. Celle-ci était un petit peu plus animée, de grands rayons de soleil filtraient à travers les fenêtres des habitations alentours. Un magasin, aux allures de boutique d'antiquaire se dressait là, au fond d'une impasse. Elle décida d'aller y jeter un coup d'oeil.

Elle se présenta devant la marche, ouvrit la porte et entra...

En effet, la journée était belle et elle avait bien commencé. Raphaëlle qui n'aimait pas rester à rien faire. Elle prit la décision de sortir de chez elle où elle ne faisait que tourner en rond. Elle se dit qu'elle se rendrait au boulot, tans pis si elle était en congés. Elle sortit du métro est s'engouffra dans les ruelles piétonnes. S'ennuyant même en marchant, elle tenait sa tablette tout en avançant. Bien il va souvent de paire avec les gens qui ne regardent pas devant eux... la gamelle, le gadin, la chute. Peut importe comment on appelle cela... le résultat est toujours le même. Et Raphaëlle toujours fidèle au règlement ne fit donc pas exception à la règle. Alors qu'elle lisant avec attention ses dernières remarques au sujet du cobaye qui lui faisait office de co-locataire elle heurta de plein fouet une moto noire... Cette dernière aurait sûrement pu être magnifique si dans l'élan de sa chute elle ne s'était retrouvée au-dessous d'elle.

Ainsi soit-il. La moto était sur Raphaëlle qui n'arrivait pas à se dégager. Elle criait, pestait, ronchonnait, appelait à l'aide... Sa tablette ainsi que les données confidentielles qu'elle contenait, étaient brisées sous le guidon de l'engin motorisé.

Maela se balada dans le magasin, sans que le propriétaire de celui-ci n'apparaisse. Elle se demanda vraiment ce qu'elle comptait faire dans ce magasin, rester et attendre le propriétaire ou bien partir sans piper mot ?
Maela choisit la deuxième option. Non pas qu'elle n'aimait pas la petite boutique, mail il n'y avait personne, elle commençait à s'ennuyer et puis on ne pouvait pas dire que les vieux livres entreposés çà et là sentaient la rose...
Elle enjamba donc la marche qui la reconduisait dans la ruelle et repris le chemin inverse.

Soudain, elle entendit un grand bruit. Quelque chose était tombé, cela ne faisait aucun doute, mais il ne venait pas de la petite enseigne. Elle pensa avec effroi *Ma moto ! Ce bruit de tôle, mêlé au son caractéristique de l'écho des rues pavées, mais c'est forcément ma moto !*

Elle se précipita donc, bien que la peur que sa chère moto soit tombée et se soit abîmée soit présente.
Arrivée au début de la rue, à l'opposé de son cher et tendre véhicule, elle commença à s'approcher plus lentement.
Là, horreur ! Raphaëlle Focifère, une jeune humaine était là, plus ou moins assise sous sa moto, bien que Maela devinait que ce n'était pas de son plein gré.

Cette humaine, Maela semblait l'avoir déjà rencontrée, elle ne savait plus exactement où, peut-être en ville, mais ce n'était pas le sujet.
Méfiante, Maela s'approcha encore un peu plus. Pour elle, aucun humain ne devait connaître sa vraie nature.
Raphaëlle semblait assez gentille sur le coup, quoiqu'un peu coincée sous son véhicule.
Maela s'avanca encore, jusquà environ deux mètres du visage de Raphaëlle.

Elle resta cependant plantée là, ne sachant que faire, lui porter secours ou bien s'enfuir en courant ? Elle choisit finalement de ne rien faire du tout, d'attendre de voir ce qui se passerait, tout simplement...

Raphaëlle essayait toujours de se dégager tant bien que mal de l'emprise que la moto avait sur elle. Elle n'était pas forte, ni même assez déchaînée pour pouvoir s'extraire de là toute seule. Alors qu'elle continuait sans s'arrêter de se battre avec l'engin motorisé couché sur elle, une jeune femme sortit de nulle part en la fixant. Sans que celle-ci lui vienne en aide, elle la fixait néanmoins presque avec curiosité. Elle n'aurait su dire si elle l'avait rencontré par le passé. Il faut dire qu'en dehors du fait que Raphaëlle n'était pas une grande physionomiste, il était toujours difficile de reconnaître une personne la tête à l'envers.

« Nan mais sérieusement ça vous ne brûlerait pas les mains de me sortir là ! » lui lança t'elle avec colère.

"Nan mais vous vous prenez pour qui ? La politesse vous connaissez ?" cria Maela, voyant cette apostrophe comme un gros manque de respect.
Puis, se souvenant qu'elle devait quand même récupérer son engin motorisé, elle souleva la moto et libéra l'humaine, bien qu'elle aida cette dernière à contrecoeur.

Sa moto relevée, elle s'apprêta à l'enfourcher pour partir de cette ruelle, jugée calme et très bien pour une promenade, puis elle décida que les ruelles étaient mal fréquentées.

*Désormais, se dit-elle, je pense que j'irais un peu moins souvent par ici*.

Elle resta là, sur sa moto, attendant que Raphaëlle réagisse et la remercie tout de même pour sa "précieuse" aide.

Raphaëlle se releva tans bien que mal et se dépoussiéra au mieux. Elle était couverte de terre et de cambouis. Elle releva ensuite la tête vers sa nouvelle meilleure amie du moment. On pouvait dire qu'elle avait le chic pour sympathiser avec tout le monde!

« Nan mais vous plaisantez j'espère! Vous avez failli me tuer avec votre engin de mort! Et vous voudriez que je vous remercie en plus! De toute façon je ne suis absolument pas désolée de vous dire que la politesse, comme vous la nommez, et une chose aussi surfaite qu'inutile! » lâcha t elle avec colère en lui lançant un regard noir.

« De plus c'est une ruelle PIÉTONNE ici, pas pour voiture, vélo ou moto! Vous devriez appendre à lire! »

(HJ j'adore les échange de politesse, sympathique et agréable XD)

Et Raphaëlle lui faisait la leçon en plus ! Non, vraiment, c'était la bonne blague de la journée ! Cette dernière se leva sous les yeux froids de Maela, se dépoussiéra tandis que la propriétaire de l'engin restait impassible. Puis elle se souvint qu'on venait de lui adresser la parole d'une manière moins que cordiale pour sa part et répliqua :

"Nan mais, nan mais ! J'en ai marre de vos "nan mais" ! Et puis aux dernières nouvelles, c'est vous qui êtes tombée, vous avez dû abîmer ma belle moto dans votre chute ! Et c'est moi qu'on accuse ?!
Franchement, de nos jours, plus aucun rapport de convivialité... bien sûr qu'il faut que vous me remerciiez, espèce d'impolie, espèce de.... ah mince, plus d'idées...
Il y a juste un point sur lequel je suis d'accord, c'est bien celui sur la politesse. Ah, rien de plus surfait et de chronophage."
Maela commençait franchement à s'échauffer les oreilles. Ce discours ne lui avait pas plû, de même que l'attitude générale de l'humaine à son égard.

"De plus, je fais ce que je veux avec ma moto ! Vous n'avez rien à décider pour moi, vous ! Et puis, vous êtes quoi au juste ? Monsieur le Maire ou son sosie peut-être ?!"
Elle se croyait où, cette Raphaëlle ? Maela en avait par dessus la tête de ces altercations. C'était décidé, si elle devait revenir ici, ce ne serait pas pour s'embrouiller avec Raphaëlle.

(hj : oui en effet, très sympa, mais au moins ça permet de se lâcher !)

Raphaëlle voyait son interlocutrice s'énerver. Elle faisait de même. Cette fille était vraiment une sotte. Elle la toisa du regard à son tour. Puis elle passa une main dans ce qui lui servait de cheveux, pensant arranger sa coiffure défaite par sa chute. Mais très vite elle comprit que c'était peine perdue et que de toute façon elle ne pouvait pas y faire grand chose. Foutue tignasse rebelle !

« Mais bien sûre que c'est vous que l'on accuse ! Je ne vais pas accuser les pigeons voyageurs ! C'est votre moto, pas la mienne ni celle des autres! Par conquérant c'est vous la seule et unique responsable ! Et puis comment souhaitez vous qu'il ait de la cordialité quand l'une de nous, vous pour ainsi dire, ne respecte pas les règles ! »

Comme presque choquée par les dernières paroles de la jeune femme en face d'elle, Raphaëlle écarquilla les yeux!

« Oh! Bien sûr que je ne suis pas Monsieur Le Maire, pauvre idiote ! Je suis une bonne citoyenne et je constate que ce n'est pas le cas de tout le monde ! S'il y a des interdit pour les gens comme vous, c'est pour protéger les gens comme moi ! »

Maela dévisagea la jeune femme, puis finalement poussa un soupir de sa plus belle manière, comme si elle était quelque peu lasse de cette conversation, et, dans un ultime effort de volonté, pour apaiser les tensions et pouvoir quitter les lieux au plus vite, elle tendit la main, poussa d'un geste nonchalant sa moto, en prêtant attention à ne pas l'abîmer plus que cette pimbêche a cheveux emmêlés ne l'avait déjà fait.

"Allez, qu'est-ce que vous attendez pour vous relevez, prenez ma main qu'on en finisse, j'ai vraiment pas que ça a faire !"

Maela voulait juste faire une promenade, mais elle se rendait compte, au fur et à mesure que la situation dégénérait, qu'elle perdait plus son temps qu'autre chose

On avait l'impression, maintenant que Maela avait sa main tendue depuis deux minutes au moins, que Raphaëlle fixait la main de la jeune femme comme s'il s'agissait d'une aberration...

Quand l'inconnue tendit la main vers Raphaëlle pour l'aider, cette dernière cligna des yeux. Mais pour qui se prenait cette femme! Elle, Raphaëlle Focifère n'avait besoin de l'aide de personne! Elle repoussa le bras tendu par un revers de main. Puis elle la fusilla du regard.

« C'est bon, je ne suis pas une assistée non plus! Je n'ai pas besoin de vous ni de votre aide! J'aurais réussi à me débrouiller sans vous... » mais Raphaëlle était incapable de mentir... c'était contre nature pour elle. « ... enfin non c'est faux.. mais une fois ce foutu engin parti, je n'ai plus besoin de personne! »

Elle essaya de relever toute seule, mais elle galéra un bon moment avant d'y arriver enfin. Puis elle s'essaya les paumes des mains l'une contre l'autre puis épousseta. Elle se retourna et constata que sa tablette était cassée...

« Oh non! C'est mon outil de travail! Qu'allez-vous aire, Me rembourser? »

"C'est bon, je suis pas une assistée non plus! Je n'ai pas besoin de vous ni de votre aide!" avait crié Raphaëlle dans les oreilles de la démone. Bizarrement, cette dernière s'amusait plutôt de la situation, un sourire sarcastique aux lèvres. Voir la jeune femme en face d'elle s'énerver plus que nécessaire la faisait presque rire. Elle se contint cependant pour ne pas énerver Focifère encore plus et risquer de piquer un fou rire.
Maela croisa les bras et la regarda donc se débrouiller seule, essayer de sortir de sous la moto en gesticulant dans tous les sens, sans arriver à en faire beaucoup plus que précédemment, sauf si il s'agissait de s'emmêler les cheveux et de se salir encore plus. Au bout d'un certain moment, elle arriva enfin à se dégager. La démone la regarda toujours faire, jusqu'à ce qu'un cri strident parvint à ses oreilles. La femme en face d'elle regardait par terre, précisémment là où se trouvait sa tablette anciennement neuve. Elle était en morceaux, en un bien mauvais état. Raphaëlle était presque choquée, un air triste puis colérique passant sur son visage. Maela avait cassé son outil de travail, et elle devait la rembourser...
La démone n'en avait pas envie, débourser son précieux argent pour une telle futilité, non merci ! Pourquoi avoir un outil technologique de travail ? D'après Maela, cela ne servait à rien. Elle décida alors de répliquer.
"Non, je ne pense pas, non... Je tiens à mon argent ! Mais puisque vous vous êtes mise toute seule sous mon véhicule et que je n'aurais pas dû le laisser là, nous sommes toutes deux responsables, je vous dois un service, mais certainement pas d'argent !"

Raphaëlle écarquilla les yeux. Diable! Cette femme était vraiment un être abjecte. Elle surprit même à l'imaginer en train de la disséquer dans son labo... Cette perspective la fit même sourire. Mais celui-ci retomba quand l'insupportable personnage refusa de rembourser son bien. Pour qui se prenait cette garce. Premièrement, elle avait stationné un véhicule à moteur dans une rue piétonne, deuxièmement, elle niait être en cause et troisièmement, ... c'était une peste!

« Pardon? Je ne me suis pas mise toute seule sous VOTRE moto! Elle m'est tombée dessus! Si vous aviez respecté les panneaux ainsi que le règlement ni vous ni moi en serions là, à être obligée de nous parler alors que ni vous ni moi souhaitons un échange! Je n'ai que faire d'une dette morale. Je veux juste que mon outil soit réparé! J'ai de nombreuses de données importantes dessus! Il me les faut pour travailler! » dit elle avec aigreur.

Alors que la rouquine en face d'elle avait légèrement souri, à cause d'une pensée inconnue de Maela, cette dernière restait là, sur sa défensive, attendant la suite des réclamations incessantes de Raphaëlle qui lui dirait à coup sûr qu'elle re voulait sa précieuse tablette, son outil de travail et tout le blabla que la démone s'attendait à voir sortir de la bouche de la femme en face d'elle.
Cette femme là était une coriace apparemment, mais Maela n'avait pas l'intention de débourser un seul petit centime pour remplacer l'appareil. Raphaëlle avait émis toutes sortes de protestations, et cela avait fini par franchement agacer la jeune femme.

"De l'argent, de l'argent, toujours de l'argent, je déteste m'en défaire vous savez ?! Vous devez en gagner, vous, de l'argent non ? Vous travaillez je crois... Et puis que diable peut-il avoir comme données si importantes dans votre tablette mademoiselle ? Un truc ultra-secret ? Ça, ça m'intéresse voyez-vous, sinon, je ne vois pas la moindre raison pour laquelle je consentirais à me séparer de mon bien. Et puis, est-ce si important que ça ?"

A présent, Maela voyait bien dans les petits yeux sournois de son adversaire qu'elle avait posé trop de questions, mais à vrai dire, elle était vraiment curieuse, et sa nature pas si conciliante que ça voulait à tout prix mettre hors-jeu la rousse.
Raphaëlle ne lui répondait pas et elle semblait estomaquée par la sans-gène de la démone, ou même par autre chose, on ne savais pas après tout, Maela n’était pas voyante ! Les questions, elles embarassaient bien Raph, cela se voyait, mais cette dernière eut une réaction plutôt inattendue pour Maela.

(Hj désolée pour le retard, y'a un p'tit manque d'inspiration qui est passé par là )

(hj pas de soucis ça nous arrive à tous :p )

Alors que l'inconnue assaillit Raphaëlle de question, cette dernière ne broncha pas. Certaines étaient plutôt indiscrètes. Ne sachant pas mentir il était parfois délicats de parler à coup de demi vérité. Cependant, elle hocha la tête. Son cerveau se mit en branle pour chercher comment répliquer. Ses cellules grises travaillent avec ses neurones pour permettre mieux aux connexions synaptiques d'envoyer des messages.

« De l'argent! Oui de l'argent! Vous ne pensez tout de même pas payé en patate! Un peu de sérieux. Et quand aux informations que celle-ci contient, cela ne vous regarde pas! Comme tout bon scientifique, mes données sont en effet confidentielles! Je ne voudrais pas qu'un concurrent me vole mes idées, mon travail ou que sais je encore? »

Malgré sa petite taille, Raphaëlle n'avait pas trop de mal à s'imposer en général. Mais elle savait qu'avec une telle malapprise elle aurait du mal à lui faire entendre raison. Elle savait qu'elle aurait du mal à récupérer de quoi faire réparer son outil de travail.

Raphaëlle avait commencé à s'énerver apparemment... Cela faisait doucement rire Maela qui voyait la rousse en face d'elle en train d'essayer de récupérer son dû. Cependant, elle se retint de rire ou encore de se moquer de la scientifique pour ne pas encore plus lui faire perdre la face, sinon les deux jeunes femmes pouvaient rester ici à se chamailler comme des gamines pendant longtemps !

Raphaëlle lui avait demandé de l'argent. Inconcevable. Du n'importe quoi. Impossible. Non, franchement, elle ne pouvait pas dépenser son précieux argent pour de telles bêtises. Les scientifiques, selon la démone, devaient rester à l'abri dans leur laboratoire et ne plus en sortir de la journée, alors que venait faire son adversaire ici, elle se le demandait bien.

"Jamais vous entendez, jamais je ne verserais de l'argent pour quelque chose dans ce genre ! Vous croyez quoi, comment je vais me payer mon prochain cadeau moi ?! Et en plus il faut, par VOTRE FAUTE, que je fasse remplacer la tôle de mon superbe engin ! Et ça je suppose que vous allez me le payer ?"

Maela s'énervait, un peu pour rien, elle le savait, mais sa précieuse moto ne pouvait pas rester dans un tel état, il lui fallait quelques réparations.

"La vie est un jeu très chère, et dans cette partie, je sens bien que vous avez perdu. Je ne perds jamais de toutes façons ! Il n'y a pas moyen pour que je me sépare de mon argent. Si vous y tenez vraiment, passez par la case "Appartement chic de Mâdemoiselle Daemon" du Monopoly et je verrai ce que je peux y faire, sans bien sûr mettre la main à la poche."

Si sa ruse avait marché, Maela allait enfin pouvoir récupérer la tablette et explorer son contenu, tellement la curiosité la rongeait. Elle ne le montrait pas, mais les sujets sensibles et secrets lui plaisaient bien, et elle pouvait bien lire quelques dossiers sur les atomes, elle finirait forcément, si la scientifique lui confiait son outil, par découvrir quelque chose d'intéressant.

Raphaëlle foudroya à nouveau la jeune femme en face d'elle avec ses yeux. Si elle avait pu transpercé la tête avec son regard d'acier elle ne s'en serait pas priée. Peut habituée à ne pas avoir gain de cause, elle se sentait quelque peut désorientée, surtout qu'elle sentait que la situation s'envenimait!

« Mais ça va vraiment pas dans votre tête! Vous pensez vraiment que je vais payer une nouvelle tôle pour votre engin de la mort! C'est vous qui vous êtes mal stationnée, vous ne pensez tout de même pas que c'est à moi d'en assumer les conséquences! » dit elle toujours aussi énervée

« Bien sûr que la vie est chère, surtout quand l'on se paye le luxe de vivre comme vous le faites! Quant à votre invitation à venir jouer au Monopoly chez vous je la décline! Je n'ai aucune envie de jouer à un jeu stupide avec une personne tout aussi stupide! » dit elle en ne comprenant pas qu'il s'agissait d'une façon de parler et que cela n'était en rien une invitation de façon littérale

« Vous êtes avare Mademoiselle! Mais qu'à cela ne tienne! Gardez vos précieux sous pour vous! La prochaine fois que vous et votre engin de malheur croiseraient mon chemin... je serais bien moins clémente! » Sur ses dernières paroles, Raphaëlle tourna les talons. Elle vérifia qu'elle avait tout son matériel sur elle. Sa tablette cassée, son sac et le reste...

Raphaëlle l'avait presque littéralement assassinée sur place. Elle était en colère, dans une colère noire. Cela, Maela s'en était un peu douté, mais pour rien au monde elle n'aurait renoncé à son petit pactole. Son argent chéri et tant aimé ! Elle allait pouvoir le garder ! Quelle joie, quel bonheur avait jailli dans son cerveau ! Bien sur, elle ne l'avait pas montré, mais elle n'en avait pas moins l'envie de sauter au plafond, impossible toutefois car il n'y avait pas de plafond...

La rousse l'avait copieusement insultée poliment, et cela ne faisait aucun effet sur son adversaire, puisqu'elle se trouvait en ce moment même au Paradis du Bonheur. Ce qui la faisait moins rire cependant, c'était le fait que Raphaëlle ne voulait en aucun cas lui rembourser sa tôle, et, tôt ou tard, il lui faudrait verser un peu de son pécule. La jeune femme en face de Maela n'avait apparemment pas compris l'allusion au jeu du Monopoly, et l'avait ensuite traitée  de personne stupide. *Elle a fait ça ?!* s'était indignée silencieusement la jeune démone. Et puis la scientifique l'avait finalement menacé de pire si cette situation se reproduisait.

Maela était en fin de compte partagée par cette envie irrépressible d'exploser de joie et par ce sentiment d'être un peu redevable car elle n'avait pas payé la tablette. Cependant, elle devait encore faire réparer sa moto, et ça, cela lui plaisait tout de suite beaucoup moins...

Raphaëlle avait ramassé ses affaires, pris son sac et tourné les talons. Elle ne semblait plus vouloir prononcer un mot, sûrement dépitée de cette rencontre. Ce sentiment de redevabilité (HJ: je sais pas si ça se dit...) devenait plus fort, car bien qu'elle aie été élevée par des démons, ceux-ci avaient également, contre toute attente, un sens de l'honneur. Elle se dépêcha, laissa sa moto sur place et s’éclipsa pendant une ou deux minutes, le temps de parcourir la distance qui la séparait de la rouquine et de revenir. Elle sprinta, passa devant la jeune femme à vive allure et déposa une note discrètement dans son sac avant de faire demi-tour et de retrouver son précieux véhicule.