[Fini] Blindé humain [ouvert]

[désolée, c'est long mais je me suis lâchée. XD]

Quelle sale journée ! Enfin, non, la journée avait été pas mal. Il avait passé d'excellents moments, vu des choses géniales, obtenus des autographes, acheté quelques babioles, eut des bons conseils pour ses prochains costumes mais bordel, pourquoi avait-il dit oui ?!!

Oui au pote avec qui il était venu en voiture et qui ayant levé une super nana, lui avait demandé si ça le dérangeait de retourner chez lui par ses propres moyens. Après avoir jeté un coup d'œil discret à la catwoman en question, il avait évidemment accepté. MAIS POURQUOI ? Evidemment, il s'était dit que c'était seulement à 20 minutes par le train. Mais voilà, il n'avait pas passé les tourniquets avec son costume !

Spoiler:

Pourquoi avait-il choisi un sergent Crimson Fists ? Pourquoi il n'avait pas pensé à se déguiser en Charles Ingalls ? En plus, il y aurait passé moins de temps ! Il habitait loin avec ce costume qui pesait une tonne !

« Bordel ! » éructa-t-il en shootant dans un détritus qui avait été jeté à terre. Celui-là s'envola avant de retomber aussi net à dix centimètres à peine de l'endroit où il était précédemment. Comme si cette boite venue d'un restaurant rapide le narguait. Ou alors, il était trop fatigué.

« Y'en a marre, je prend un tacos ! »

Mais il n'avait sur lui que sa carte bancaire et ses clés de maison, son ami avait – au moins – pris ses autres affaires. Sauf que tous les taxis n'acceptaient pas la carte bancaire. Il se remit en marche en se promettant de s'arrêter au prochain distributeur qu'il rencontrerait. Ce qu'il fit après vingt minutes. Il sortit le rectangle de plastique et malheureusement celui-ci tomba à terre. Gabriel se pencha pour le ramasser et réalisa l'inutilité de son geste : les doigts de son armure étaient trop gros. Impossible de ramasser la carte.

Il se tourna autour de lui, interpellant quelques passants pour qu'ils l'aident tout en gardant un œil sur sa carte, qu'on ne la lui fauche pas. Cependant, à son allure, les passants accéléraient pour le fuir. Il lâchait donc des bordées d'injures tout en essayant d'attraper quelqu'un.

Raphaëlle était là depuis un moment. Elle avait observé toute la scène et n'aurait raté ça pour rien au monde. Mis à part peut-être pour la dissection d'un loup-garou. Le ... truc essayait en vain d'interpeller des gens qui fuyaient sur son passage. Elle se retint de hurler de rire. Que les gens sont stupides. Elle était là, à peine quelques mètres les séparaient l'un de l'autre. Elle observait le pathétique individu dans son costume d'ado geek... Et voici qu'il fulminait... il les injuriait. S'en fut trop... elle éclata de rire. Sa carte par terre agissait sur lui comme le boulet qu'il était. Il y était enchaîné. Il ne s'en éloignait pas, que personne ne puisse la lui prendre... et en même temps il aurait bien voulu qu'on lui ramasse... Bref Raphaëlle se moquait ouvertement et bruyamment de lui.


(hj pour quelqu'un qui à pas d'imagination je trouve ça plutôt bien... j'ai adoré! Et beaucoup rie!)

«C'est ça ! Dégage, face de poulpe, pet de raton-laveur, jedi du vendredi ! Madame, s'il vous plait, j'aurai besoin d'un petit service, madame, madame ! Je vais pas vous manger, partez pas, y en a que pour trois secondes ! Madaaaame ! Et bah, vas-y, bourgeoise d'opérette ! Va rouler ton gros popotin pour gagner ton fric ! Espèce de cheval de trait ! Paté en croute à la manque ! »

Gabriel fulminait ! Il leur tendait le poing dans un geste rageur. Il se figea lorsqu'il entendit un rire à sa droite. Tenant la position malgré la fatigue, il tourna seulement et lentement la tête. Il aurait été dans un FPS de X-men, il aurait le viseur droit sur la moqueuse et lui tirerai un rayon laser rouge pour faire exploser sa petite tête. Seulement, alors qu'il ajustait le tir et mettait le zoom mental, il manqua de s'étrangler. Focifère ! La cinglé pimbêche du service scientifique !

Si elle la reconnaissait, c'en était fait de lui ! Heureusement, même si c'était en partie la cause de ses ennuis, il avait son casque. Surtout, qu'il ne se dévoile pas. Il s'approcha d'elle et demanda d'une voix qu'il essayait de déformer et de rendre rude.

« Il y a quelque chose qui vous fait rire, madame ? »

Il se planta devant elle et la domina facilement.

Le débile en costume de mécha se posta devant elle. Avec une espèce de voix trafiquée, il s'adressa à elle avec un dédain plus que visible. Son ton se voulait rude, mais une voix si furax dans un habit aussi ridicule n'eut que pour effet de la refaire partir dans un fou rire encore plus douloureux. Elle se plia littéralement en deux, se tenant les flans. Elle du se concentrer pour répondre. Et entre deux crises, elle réussit tout de même à parler...

« Je vous en prit un peu de sérieux, vous me faites mal aux côtes à vous ridiculiser de la sorte... »

Elle leva la tête vers lui. Elle ne le reconnu évidement pas. Qui aurait pu croire que sous un tel accoutrement se trouvait en réalité, un des militaires les plus talentueux de l'UDPH. Puis, toujours pliée de rire, elle pointa son doigt vers un jeune homme qui s'approchait dangereusement de la carte bancaire...

« Vous avez une bonne assurance annulation j'espère »

Elle n'en rajoutait déjà pas une couche ! Elle se redressa pour essuyai les larmes de rires qui lui coulaient sur les joues...

« Je n'avais pas ris comme ça depuis des lustres ! Un peu plus et je pense que je me pissais dessus!» dit elle comme si cela ne suffisait pas...

À sa question, Focifère se tint les côtes tout en se foutant ouvertement de sa gueule. Non mais, il faudrait qu'il trouve un moyen de se venger ! Il fulminait. Peu s'en fallait pour que de la fumée s'échappe de son casque. Il serrait les poings en montrant des dents. Manœuvre parfaitement inutile vu qu'elle ne pouvait pas le voir. Et heureusement ! Soudain, elle lui parla et le fit bondir :

« Dis donc, la naine, où t'as vu que j'étais ridicule ? »

Il pointait vers elle un gros doigt recouvert de carton pâte rouge métal. Mais en lieu et place de réponse, elle tendit juste son doigt. Il se demanda ce qu'il avait ce doigt, jusqu'à ce qu'il se souvienne de l'adage 'quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt'. Il se tourna difficilement –c'était un costume d'armure, pas d'elfe en tutu– pour voir un type commencer à se pencher sur sa carte.

« BEUAAAAAAH ! » gueula-t-il en agitant les bras en l'air comme s'il chassait un pigeon. « Pas touche, morpion ! Dégage de là, c'est ma carte bancaire ! »

Il y eut l'effet escompté et le jeune détala, vert de peur. À peine eut-il fait trois quatre (grands) pas que Gabriel tilta et recommença à hurler :

« Hey, non ! En fait ! Attends, tu peux ramasser ma carte ! Petit, petit, reviens par ici ! »

Le parler pigeon n'eut pas d'impact sur la trajectoire entamée du jeune. Gabriel souffla en baissant la tête et en posant la main sur la tête. Enfin, sur le casque. Il maudissait son pote. Il espérait au moins que la catwoman était aussi bonne au lit que son aspect le laissait deviner. Il redressa la tête et gueula droit devant lui, ce qui était aussi la direction prise par le gamin :

« Focifère ! »

Il y eut deux secondes de flottement puis il se retourna vers sa lointaine collègue de travail et avança vers elle d'un pas décidé :

« Vous voulez bien arrêter de rire comme une baleine et m'aider à ramasser ma carte ?»

Il se souvint qu'il n'était pas sensé la connaître et ajouta dans la foulée et dans un grognement :

«S'il vous plait, madame.»

Il la fixait à travers le plastique coloré qui teintait sa vision.

La situation était comique. Digne d'une caméra cachée. Elle se promit de trouver la personne qui s'occupait de la vidéo surveillance de la banque pour avoir un DVD, voir même le Blu-ray de cette scène si mémorable ! Il se faisait menaçant avec son... bâtonnet en carton ! Elle pouffa encore de rire. Sans parler de l'inoubliable séquence qui se déroulait sous ses yeux... L'individu costumé pourchassait sur deux mètres un autre individu qui avait voulu l'aider... enfin peut être... Ah quelle bonne journée pour elle en faite !

Puis cela bascula. Elle entendit beugler son nom. Elle stoppa net son rire. S'il l'avait traité de baleine et de naine, cela l'indifférait au plus haut point. Par contre... parler à une personne qui la connaissait sans qu'elle sache de qui il s'agissait la dérangeait. Ils ne se battaient donc plus a armes (en carton) égale. Elle s'adossa au mur derrière elle, sortit une cigarette de son paquet. Elle ne cessa de le fixer lorsqu'elle alluma cette dernière. Elle laissa un silence gênant s'installer entre eux deux...

« Plait-il ? » Dit elle en lui soufflant une bouffé de fumée dans la figure, ou du moins d'armure en carton pâte.

Elle ne riait plus. Alors qu'il tendait un doigt accusateur vers elle, elle ne riait plus. Et non seulement elle ne riait plus mais en plus elle lui demandait de répéter. Sans compter l'impolitesse pure alors qu'elle lui envoyait la fumée dans le casque. Il sentait vaguement l'odeur s'infiltrer par les trous de l'aération.

Quelque part, une lampe rouge clignotait et une sirène d'alarme retentissait dans son crâne. Une voix synthétique mais féminine criait impersonnellement : 'danger ! Danger ! Veuillez entamer la procédure de sauvetage. Danger !' L'avertissement tournait en boucle. Si elle devinait qu'il la connaissait, il ne cesserait d'entendre cette histoire dans son dos à chaque fois qu'il marcherait dans les couloirs du Q.G. Et ce, jusqu'à la retraite.

Il lança donc de la manière la plus naturelle possible :

« Bah quoi ? Je vocifère ! À cause de lui ! À cause de vous ! Je dois rentrer à pattes, j'ai pas de fric pour prendre un tacos et personne n'a la gentillesse de bien vouloir m'aider à ramasser ma carte ! Vous êtes sûre que vous préférez continuer à vous foutre de ma gueule plutôt que de faire trois pas et me donner un coup de main ? »

Il la regardait en attendant sa réaction. Croirait-elle qu'elle avait confondu «focifère» avec «vocifère» ? Rien n'était moins sur mais il pourrait toujours prétendre à une mauvaise prononciation de sa part si elle lui faisait la remarque.

Raphaëlle ne lâchait plus l'individu des yeux. Il continua à faire preuve d'un manque de retenue et à s'énerver tout seul. Cependant, elle ne l'écoutait plus... Elle le fixait juste. Adossée au mur, la cigarette dans sa main droite, auriculaire posé délicatement sur sa lèvre inférieure, les doigts jouant le piano sur sa joue, elle expira une nouvelle bouffée de fumée dans sa direction...

« Vous savez... il y a bien des choses qui m'indisposent dans cette Ville... L'une d'elle c'est les chiens et toutes leurs sous races... l'une des autres choses, c'est les épinards à la crème... mais allez savoir pourquoi.. malgré tout ça, ce qui m'agace au plus haut point, c'est qu'un abrutit dans votre genre, n'ayant pas un QI qui avoisine les 90, me prenne pour une conne ! Je suis bien plus intelligente que vous ! Alors, sachez rester à votre place de minable cloporte... »

Méprisante, comme à sa sempiternelle habitude, elle jeta son mégot au pied de guignol en face d'elle et se dirigea vers la fameuse carte bleue...

« Vous vociférez donc... »

Elle se baissa et ramassa la dite carte. Elle la regarda et paru presque surprise... et visiblement déçue.

« Oh Lieutenant Randall... Quelle surprise... Si vous ne vouliez pas que je vous reconnaisse... vous auriez dû me tenir éloignée de cette carte... Vous semblez oublier avec cerveau qui a moins de neurones que votre corps a de muscles... que le prénom et le nom de famille sont toujours écrits sur les cartes... tout comme le code bancaire ainsi que pas mal d'autres indications... » Elle regarda la carte de tous les côtés...

« Vous la voulez ? Alors, venez donc la chercher... Gabriel ! » Elle ne tenait plus que la carte entre son index et son pouce... menaçant de la lâcher dans le caniveau...

Aïe. Le ton était radicalement différent. En plus, elle lui dévoilait ses faiblesses, des informations intéressantes. Les chiens ? Voilà qui était utile. Les épinards à la crème ? Elle avait les goûts culinaire d'une gamine à la cantine alors ? Avant qu'elle ne commence à l'insulter. Il se raidit. On restait dans l'univers gastronomique : la moutarde lui montait au nez.

Elle jeta la fin de sa cigarette à ses pieds. L'objet était comme lui à cet instant : encore fumant. Sauf que pour lui, jeter les cigarettes étaient équivalent à jeter un détritus : c'était du vandalisme. Il écrasa l'objet avec la partie ininflammable de sa chaussure en lançant un regard noir à la femme tout en écoutant l'insulter. Bon, ce n'était que retour des choses, il ne s'en était pas privé mais qu'est-ce qu'il aimerait la casser en deux !

Il la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle ramasse sa carte. Sous son casque maintenu par des sangles au reste du costume, un début de sourire de soulagement et de gratitude. Qui disparut aussitôt qu'il l'entendit. Elle s'arrêta en regardant la carte des deux côtés avant juste de menacer de faire tomber la carte dans le caniveau.

Il avait l'habitude de la criminalité et de la justice. Et il savait une seule chose : ne jamais avouer. Il reprit donc froidement :

« Je ne sais pas qui vous êtes et vous devez me confondre avec un homonyme. J'avais fait une recherche sur le net, il y en a plein. Et vous pouvez jeter cette carte si vous le souhaitez. Je vais la faire annuler dès que je peux. Vous avez l'air si intelligente avec votre Q.I. de 300 que je suis sûre que vous avez retenu les infos et allez acheter des choses avec. Je veux bien vous offrir un manuel de la politesse, cela dit. »

Bon, il n'était pas le mieux placé pour dire ça. Il resta à la regarder en chien de faïence. Autre chose qu'il avait appris : ne jamais tourner le dos à quelqu'un d'hostile.

Raphaëlle secoua la tête comme dépitée. Toujours faisant jouer la carte dans ses doigts. Elle le ne quittait pas des yeux. Ils se fixaient comme deux ennemis avant le combat mortel qui allait enfin les départager.

« Je vous l'ai dit Lieutenant, vus devez être vraiment "teubé" pour pas comprendre... je déteste que l'on me prenne pour une conne. Les homonymes... c'est ça! et mon cul c'est une harpie ? De plus, sachez que je ne suis pas une voleuse. Je n'abaisserai pas mon niveau intellectuel à ça... Et puis vous me surestimez quelque peut... si j'avais un QI de 300 j'aurais déjà pris le contrôle de Ténébris et éradiquée... "la menace" qui pèse sur nous! »

Sans cesser de le fixer, elle sortit de sa poche son paquet de cigarette. Toujours avec la carte de Gabriel dans la main, elle se resservit une clope qu'elle alluma rapidement. Après avoir soufflé avec délectation la fumée, elle s'adressa de nouveau à lui...

« La politesse ! Qu'est-ce que vous avez tous avec ça ? C'est tellement surfait. Dire "bonjour" à des gens... dont on n'en a rien à taper qu'ils passent une bonne journée ou pas... ou mieux... demander si "ça va" à une personne qui va visiblement mal, en espérant que celle-ci s'arrête à un oui ... en espérant qu'elle soit aussi hypocrite que nous! Si nous abrégions un peu ces extraits de dialogues fades, insipides et sans intérêt... nous gagnerons tous du temps... Vous vous imaginez sérieusement interpeller un... membre de l'Organisation qui nous menace, et le saluer d'abord ? Du genre :

"Eh salut mec ! Tu vas bien ? Et la famille ça va ? Alors, toujours aussi monstrueux? C'est bête ça hein ? Bon bah désolé, mais je dois t'arrêter... tu me donnes tes mains s'il te plait que je te passe les menotte ?"

Ce serait assez comique comme situation... je vous le concède... La politesse, c'est très surfait ! »

Elle haussa les épaules... Si elle en avais rien à faire qu'il soit poli ou non... elle en avait en tout cas rien à faire d'être polie... et elle l'exprimait bien, presque avec colère dans la voix.

Sa réplique n'eut pas l'effet escompté. En réalité, elle n'eut aucun effet du tout. Elle persistait à l'appeler lieutenant. Et il n'allait certainement pas céder d'un pouce sur sa position. Dans une ville de douze millions d'habitants, il y avait des homonymes. Par contre, à ses paroles, il songea qu'il faudrait refaire des formations sur les procédures de sécurité. Le grand public n'était pas sensé avoir connaissance de l'UDPH !

Un quidam moyen n'aurait pas compris ces histoires de harpies. Bon, il croirait à un jeu de mot bizarre de la part d'une folle. Tout de même, les procédures de sécurité étaient moins respectées dernièrement. Ah, elle parla de menace. Gabriel s'était dit qu'il était un peu trop paranoïaque mais non. Et si elle était tombée sur un fou des complots secrets, hein ? Mais bon, il ne pouvait faire aucune remontrance maintenant ; il était en mission «couverture» et ne tenait pas à la rater. En quelque sorte, c'était déjà le cas mais elle n'avait aucune véritable preuve.

La carte pouvait être une fausse ou volée ou réellement à un homonyme.

À nouveau, elle lui souffla la fumée à la figure avant d'entamer une litanie sur la politesse. Mais comment avait-elle pu passer les tests psychologiques d'entrée ? Enfin, ceci expliquait cela. Il plaignait presque le monstre qui lui avait été fourgué comme colocataire. En tout cas, songea-t-il, si tous les matons agissaient comme elle, les prisons seraient vides.

À la fin, il tendit la main tranquillement vers elle et demanda :

« Ma carte, s'il vous plait. Ou je porte plainte contre X pour vol. »

Il était donc là, presque à portée de main, penché dans sa direction en attendant qu'elle veuille bien lui remettre sa carte qu'il puisse s'en aller. Il n'irait même pas chercher de l'argent au distributeur, il avait juste envie de s'éloigner de cette folle.

Raphaëlle regardait son interlocuteur qui se voulait menaçant. Il semblait perdre le peu de patience qu'il avait. Elle secoua la tête en faisant claquer trois fois sa langue rapidement contre son palais plusieurs fois pour montrer sa déstabilisation. Puis elle avala une nouvelle bouffée de cigarette.

« Tss allons, allons ! Un peu de retenue Lieutenant ! Voyons... Je vais vous rendre votre carte... Mais faites moi donc le plaisir d'ôter votre casque, pour que vous prouviez que j'avais raison ! Après ça... je vous la rendrais ! Je peux même vous aider à tirer les sous dont vous avez besoin... Vous pourrez comme ça prendre votre taxi pour rentrer vous changer... » dit-elle avec son plus beau sourire. Tout en lui tendant la carte de sorte qu'il ne puisse néanmoins la prendre.

« J'attends.. »

La question était simple : perdre la carte bancaire ou la face ? Ou plutôt que la face, la tranquillité jusqu'à sa retraite. Soyons clair, il préférait payer une carte bancaire neuve plutôt qu'on ne se paye sa tête. Il tenait à cette tranquillité plus qu'à cet argent.

Il regarda la carte puis la tête de Focifère puis la carte. Haussa les épaules et annonça :

« Un peu de marche n'a jamais tué personne. Madame, bon séjour à l'asile. »

Et il tourna les talons et parti tranquillement en surveillant les ombres. On était en fin d'après midi et le soleil était bas sur l'horizon. Cela lui permettrait de ne pas être surpris si elle décidait de lui sauter dessus par derrière. Et il ferait attention à bien la semer avant de retourner chez lui. Enfin, vu la distance qu'il avait encore à parcourir, il était probable qu'elle se fatiguerait rapidement. Non. Il espérait qu'elle se fatiguerait inutilement. Nuance. Rien n'était sur avec cette dingue hautaine.

Raphaëlle fut surprise de la réponse de son collègue. Elle écarquilla les yeux et le regarda partir. Elle ne comprenait pas pourquoi celui choisissait la fuite. Le peu d'esprit pratique de ce dernier l'étonnait. Pourquoi donc ne voulait-il pas reprendra sa carte ? Elle cligna des yeux, incrédule en le laissant partir. Elle le suivait du regard jusqu'à le perdre de vue. Il finit par tourner au coin de la rue. Puis, elle leva la tête en direction de la caméra et entra dans la banque. Après quelques minutes, elle ressortit avec une pochette de disque et, prit la route de chez elle.

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