[Fini] Ambiance Sexy, du bary white à fond dans la TureVoi

[suite de : Un deuil éternel]

Quand le Commandant sortit ses menottes, Raphaëlle se sentit un peu défaillir. Elle n'avait pas envie de se faire entravée et voir un groupe d'intervention arriver. Elle tendait le diable ? Mais quel diable... Ah moins que son chef parle de lui-même à la troisième personne... Possible. Mais elle ne voyait pas comment elle le tendait ? A moins qu'il veuille dire provoquer ? Possible. Les fortes personnalités, pleine de soif de grandeurs, elle s'en sortait pas trop mal en général. Après tout son père était un homme puissant, ses cobayes des personnes dangereuses. Mais là... elle n'avait pas à faire à n'importe qui. C'était son patron, il avait beaucoup de pouvoir sur elle. Et il était hors de question qu'il lui inflige une nouvelle mise à pied.

« Vous savez que ce n'est pas la chose la plus intelligente à faire ça ? » dit elle pointant du doigt la voiture. « D'après un rapide calcul, je dirais que vous êtes restés au moins dix minutes avant que j'arrive. Nous sommes restés ensemble environ une demi-heure. Votre moteur n'est pas neuf... votre autonomie doit être à tout cassée de trois quart d'heure.... Après... A vous de voir ! » dit elle en haussant les épaules avec son air hautain habituel.

Raphaëlle écarquilla les yeux. La pauvre voiture avait vécu tant de chosse. Il était étonnant de la trouver encore intacte. Elle avait dû être réparer un tel nombre de fois... Puis Ténébris lui avait jamais semblé aussi... mouvementer. Certes il y avait des monstres en liberté, mais son patron et ses fidèles subordonnés luttaient justement contre ce phénomène et elle y apportait sa contribution en créant un armement toujours plus sophistiquer et non mortel.

Alors qu'elle accrochait sa ceinture de sécurité, son commandant lui posa une question. Elle releva la tête. Il fuyait son regard. Elle écoutait attentivement.

« Mon regard ? Quel regard ? Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh vous parlez de l'hypnose ? » dit elle en éclatant de rire.

« Enfin non, ce n'est pas vraiment de l'hypnose ! C'est une sorte de magnétisme naturel... Assez complexe à vous expliquer. C'est héréditaire... enfin plus ou moins. Vous verriez mon père et mon frère faire un plaidoyer, quand ils fixent leur auditoire fasciné par eux. C'est super impressionnant. Ce n'est pas pour rien que la famille Focifère est réputée pour être une des meilleures familles d'avocats.... » dit elle en hochant la tête

« Oh moi je ne suis pas aussi douée qu'eux ! Je ne pourrais jamais fasciner une foule... » dit elle gênée. Elle hésitait à continuer. C'était un peu embrassant de lever le voile sur ce mystère. « ... mon magnétisme à moi est différent du leur. »

« ... c'est comme votre père, Commandant. Les hommes dangereux ont aussi besoin de se sentir en sécurité... » dit elle en haussant les épaules en évitant d'en dire trop.

Raphaëlle écoutait son patron avec attention. De quoi parlait il au juste ? Quel était le mal à se sentir en sécurité ? Pour elle, ce sentiment était important. Si le père de l'homme assit à côté d'elle ne l'avait pas prise sous son aile, elle ne l'aurait jamais connu, ce sentiment. D'ailleurs sa mort l'avait beaucoup marquée. Elle avait dû apprendre à se défendre toute seule et ce n'était pas une franche réussite. Elle passait plus de temps à se mettre en danger qu'autre chose... Et c'était un miracle qu'elle soit encore en vie. L'insécurité génère souvent ce genre de comportement. Une trop grande témérité et une incapacité à voir le vrai danger.

Son regard le troublait ? C'est-à-dire ? Elle ne comprenait pas bien où il voulait en venir, peut-être aussi que cela lui était égal. Il était son patron, pas un ses proches. Mais habituée à être à l'écoute des autres, elle ne le fit pas remarquer.

« ... Je ne vois pas le rapport entre être sur le pied de guerre et être trop en sécurité ! Tous les prédateurs en ont besoin ! Et vous êtes un dangereux prédateur ! Après libre à vous de ne jamais lâcher prise ! Vos histoires ne sont pas mon problème. Je ne suis qu'une modeste subordonnée ! » dit elle en haussa les épaules.

Quand il se rapprocha d'elle, elle se raidit, pourquoi ? Elle l'ignorait. Non il ne prenait que son paquet de mouchoir qu'elle lui avait donné un peu plus tôt dans la journée. Ah il était en train de tomber malade. S'ils ne se dépêchaient pas de rentrer, elle risquait aussi d'y succomber. Et elle avait aucune envie de se retrouver encore hospitaliser de force, par ce type affreux... pas si affreux que ça, tout de même... c'était même plutôt l'inverse. Mais bref. Elle se voyait mal encore dans son cabinet en plein été avec un nouveau rhume. Il allait penser qu'elle le faisait exprès !

« Rentrons. Vous êtes en train de tomber malade ! Il vous faut un grog et un bain chaud. Et je ferais de même une fois que vous m'aurez enfin déposée chez moi... »

Pensez vous ! Raphaëlle était tellement furax d'être mise à pied qu'elle avait juste envie de se prendre une mauvaise cuite devant son ordinateur et avec ses chats sur les genoux. Ce n'était pas un grog, mais la bouteille de rhum qui allait y passer ce soir !

« Quitte à me faire encore plus prolonger ma putain de mise à pied de merde... ce que les gens ressentent autour de moi... Cela m'est complètement égal ! Alors si je vous dérange... comme vous le dites... Vous avez pas le choix, faut s'y faire ! »

Bah quoi ! Il venait quand même de lui dire que la mise à pied était une bonne chose ! Pas pour elle en tout cas ! Faudrait juste qu'elle appelle son assistant demain qu'il lui apporte ses dossiers et des fichiers de son ordinateur professionnel. Puis qu'elle lui confit ses cobayes à elle !


[HJ: après ta réponse je divise le sujet et l'envoi dans la partie "en voiture" tout en bah du forum ]

[ Vasseur : (dacodac ! Ambiance sexy du bary white à fond dans la TureVoi ! :p) ]

[Raphi :HJ bon les messages de flood seront effacé après... mais j'ai vraiment pas pu mettre un autre titre XD ]

La voiture démarra. Raphaëlle sourira. Elle allait enfin pouvoir rentrer chez elle. Quand la radio joua une musique aux accents romantiques, elle leva un sourcils. Quand son patron la coupa net en précisent qu'il n'aimait pas ça, elle hocha la tête. Elle non plus. Elle n'écoutait pas vraiment de musique. Cela l'empêchait de se concentré pour réfléchir. Les rares fois où elle laissait des basses prendre possession de son cerveau c'est quand elle avait trop de choses en tête et qu'il fallait qu'elle se reposent les méninges. Pas d'autres choix, alors que de mettre un son assourdissant, plein volume, en picolant plus que de raison... Mais ce n'était pas encore choses courantes.

« Ouais... c'est bizarre comme musique d'ambiance... » fit elle en commentaire.

Pour être étrange c'était étrange oui. Une subornée, un patron dans une voiture avec une musique de fond utra sensuelle. Cette situation gênante aurait très bien pu être mal interprété par le premier passant venue. Et Raphaëlle n'avait aucune envie qu'on pense qu'elle était du genre à avoir une aventure avec un de ses supérieurs. Mais bon l'ambiance était plutôt lourde. Dans le décorum du cimetière, une route d'arbres qui se suivent, tout donnait l'impression d'être sortit d'un mauvais film de série Z.

Le commandant parla. Il n'augmenterait pas sa mise à pied que si elle se montrait agressive. Elle agressive ? Bon okay, c'est vrai juste un peu. Elle était extrêmement susceptible et très rancunière. Elle croisa les bras sous sa poitrine en boudant. Elle en avait marre, vraiment marre. Fixant l'extérieur elle poussa un long soupire avant de pendre la parole.

« Vous savez au moins où j'habite ? »

Elle frissonna. Elle avait froid. Sa chemise était trempée, sa jupe n'était guère en meilleur état. Heureusement qu'elle portait la veste de son patron, posée sur ses épaules, sinon elle aurait vraiment grelotté. Elle hésita un moment, mais finalement elle céda. Elle se décocha et ôta le pardessus, avant de l'enfiler correctement par les manches, puis elle se raccrocha à nouveau. Avec un petit soupir de soulagement. Elle était un peu moins gelée...

Raphaëlle était elle assez compétente ? Pour indiquer une route à suivre ? C'était déjà un miracle qu'elle arrive au travail toute seule... Elle n'avait pas un brin le sens de l'orientation. Elle connaissait un peu les chemins qu'elle prenait habituellement à pied, les métros qu'elle fréquentait et encore il lui arrivait de s'égarer et d'attendre que son père vienne la chercher à l'autre bout de la ville. Compétente pour plein de choses... mais pas pour ça.

« Euh... je suis compétente pour créer des armes, pour disséquer un monstre, peu-être même pour en soigner... Mais ne me demander pas l'impossible non plus ! Vous n'imaginez pas le nombre de fois où mon père me retrouve catastrophée et perdue dans Ténébris ! » dit elle drôlement embêtée. « J'habite dans les HLM de la ville... vous savez les quartiers un peu... enfin mon père dit que c'est un vrai coupe gorge chez moi... mais j'ai jamais eu ce genre de problème jusqu'à présent ! » conclu t'elle en haussant les épaules. « ... et puis je ne connais personne qui ce soit fait égorger la bah... il exagère toujours... » ajouta t'elle en prenant cette expression au premier degré.

Puis elle se tourna vers son patron. Elle avait bien suivi son regard moqueur sur elle. Vexée elle fit une moue désapprobatrice. Non content de la mettre à pied, il se moquait d'elle ! Et oui, il avait l'art de l'énervée. Bon ce don était facilement donné à tout le monde, vu que Raphaëlle était un personnage extrêmement nerveux.

« Héééé je vous ai vus ! Vous vous moquez de moi ! Sérieusement je ne comprends pas pourquoi vous avez tenu à me ramener chez moi, si c'est pour m'embêter ! » dit elle d'une petite voix.

« ... en plus j'ai froid... » rajouta t'elle à voix basse.

Le patron de Raphaëlle éclata de rire. Surprise, elle le regarda avec ses yeux bleus grands ouvert. Premièrement, c'était bien la première fois qu'elle le voyait, ou l'entendait rire. Chose étrange. Elle était persuadée que c'était impossible. Elle avait été habituée à faire souvent rire, à son insu, le père de cet homme, pourquoi dans la famille Vasseur, on ne riait que pour se moquer d'elle hein ? Deuxièmement, son rire était inquiétant et gênant. Il était troublant même de voir des larmes couler de ses yeux. Il finit même stopper la voiture, avant d'avoir un accident à force de rire.

Bon c'est vrai qu'elle n'était pas à son avantage dans cette veste, peut-être même pas du tout. Elle savait qu'elle nageait dedans. Vexée, elle hésitait à la retirer. Voyait-on toujours son soutien-gorge en dentelle ? Mais surtout, voyait-on encore la cicatrice laissée par le loup-garou qui l'avait agressée enfant ? Elle écarta les pans de la veste. La réponse fût sans appelle. Son soutien-gorge était clairement visible. Sa poitrine semblait moulé dans le tissu blanc. Après une moue, elle la fermera, gênée, même s'il se moquait d'elle, elle n'avait plus du tout envie de la retirer.

Quand il lui indiqua une diminution de sa mise à pieds, elle écarquilla les yeux, presque heureuse. Alors c'était aussi facile que ça que de faire sauter sa mise à pied ? Et c'est toute souriante qu'elle ajouta :

« Et pour la faire annuler complètement ? Je dois faire quoi alors ? Dites moi... je m'exécuterais ! »

Le chauffage soufflait et la réchauffait. Tans mieux. Elle sécherait plus vite et pourrait enfin retirer la veste. Elle en avait quand même marre d'être ridicule, surtout face à son patron... Elle n'avait pas souvenir de s'être sentit aussi mal à l'aise avec Archie...

Bon, bah... Raphaëlle aura eu le mérite d'avoir essayé au moins. Mais il fallait dire qu'elle avait vraiment cru pouvoir la faire annuler, cette fichue mise à pied. Une semaine en moins. C'était déjà ça. Oui, son patron avait raison elle aurait dû se réjouir. Mais elle était tellement habituée qu'on lui cède tout, que ça ne lui suffisait pas. Mais elle savait aussi quand elle risquait de vraiment dépasser les bornes. Et si elle ne voulait pas qu'il augmente à nouveau sa sanction, elle devrait se contenter de ça.

C'est avec la mine boudeuse, l'ambiance glaciale de la voiture qu'ils se rapprochaient des HLM. Elle était déjà en train de penser à son bain chaud et sa cuite... L'un pour éviter de tomber malade, l'autre pour éviter d'insulté le premier venu... Elle pointa du doigt un des immeubles un peu plus loin...

« C'est celui-là. »

Le quartier n'était pas un endroit particulièrement accueillant. Non. C'était même assez sordide. Des types louches zonaient, des femmes courtement vêtues cherchaient des clients potentiels pour la nuit, d'autres semblaient être tellement défoncés qu'ils tenait à peine debout... Oui Raphaëlle, fille d'un procureur réputé pour être un des plus sévères de la ville, habitait clairement avec des malfrats et elle s'en portait bien. Même si elle avait eu une augmentation récemment, elle restait une des scientifiques les moins bien payés de l'UDPH. Elle préférait réclamer davantage de budget supplémentaire pour son service que pour elle, personnellement. Cela lui permettait de pouvoir mettre des projets coûteux en place...

« ... dites y'a vraiment aucun moyen de vous faire changer d'avis pour la mise à pied, hein ? » insista t'elle quand même d'une petite voix, presque timide.

Quand Raphaëlle entendit son patron prétendre qu'il savait, pourquoi elle voulait à tout prix faire sauter sa mise à pied, elle cligna des yeux. A bon ? Puis elle vit son regard sur l'extérieur. Quand il conclu sur la porte fermée à double tour, elle rigola.

« Vous savez que ça ne change rien qu'une porte soit fermée à un tour ou deux ? Si un cambrioleur veut rentrer, ça ne sert trop à rien. En revanche, si vous avez deux serrures, là je ne dis pas... » dit elle en haussant les épaules.

Bon elle lui était reconnaissante au final de l'avoir déposée ici. Elle n'avait pas eu à se faire le trajet en métro et marcher pendant une demi-heure sous la pluie battante. En dehors du gain de temps, c'était moins fatiguant et moins humide aussi. Et puis elle avait quand même réussi à faire au moins sauter une semaine de mise à pied... sur deux c'était une bonne moyenne ! Bon elle était un peu dégoûtée de ne pas l'avoir entièrement fait changer d'avis... Il avait affiché son sourire méprisant qu'il avait quand il avait finalement réussi à rabaisser quelqu'un. Mais elle préféra l'ignorer.

« ... merci quand même de m'avoir ramenée. C'est moins galère que de rentrer à pied malgré tout. Mais je pense qu'il faut mieux que je me dépêche de sortir de là, avant que mes voisins pensent à fracasser votre voiture... Ils sont parfois un peu violent avec les étrangers... Et étrangement, je n'ai pas envie d'aller les voir à l'hôpital... ou à la morgue ! » dit elle en sous-entendant clairement qu'elle connaissait les compétences de combats de son chef.

Elle décrocha sa ceinture et se pencha vers lui. Elle lui déposa un chaste baiser sur la joue. C'était sa façon à elle de remercier les gens. Ne pensant pas une seule seconde que son chef n'était pas habitué à ce genre d'effusions affectueuses et que cela pourrait peut-être le mettre mal à l'aise.

« Et merci pour votre veste vraiment... je vais la laver. Je vous la rendrait la semaine prochaine ! » dit elle en souriant. « C'est la moindre des choses... »

Puis elle sortit de la voiture, se dirigeant vers un des groupes louches. N'ayant plus de clopes, elle en réclama à un des grands mecs tatoués de partout, qui lui passa son paquet. Glissant une cigarette entre ses lèvres, elle se retourna et fit un signe de la main à son patron pour lui dire au revoir...