EVENT n°1 - Alors ça boom? - Comment ça boom?

C'était par un beau jour d'été. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes de Ténébris. Les oiseaux gazouillaient gaiement, les animaux étaient tenus en laisse, pas un seul monstre à l'horizon. Bref c'était la fête nationale. LA fête de la Ville. On fêtait l'anniversaire du Maire.

Tous les ans, les notables de la ville mettaient les petits plats dans les grands. Tout le monde était convier à fêter l'événement. Il y avait un grand pique-nique organisé dans le parc dans la journée. Les enfants pouvaient rire, courir, chahuter en paix. Des activités ludiques étaient prévues pour eux et toutes sortes de divertissements pour les plus grands. Le soir avaient lieux un grand bal. Les gens qui avaient tous hâte d'y aller se préparer avec frénésie et exaltation. A la clôture de ce dernier, un sublime feux d'artifice illuminait le ciel sombre de la Ville Lumière. Mais avant bien avant le début des festivités, il y avait le discours du Maire.

C'était un des rares moments de l'année où tout le monde le voyait en public. Ils l'attendaient tous! Et cette année ne faisait pas exception à la règle. L'estrade était déjà pète à accueillir l'Élu le plus important et imposant de la ville. Les gens s'étaient déjà réunis sur la grande place, juste en face de l'entrée du bâtiment...

*Oh non, pas aujourd'hui !* se dit Maela. Elle le savait, avait mémorisé la date depuis un certain temps, mais n'avait pu s'empêcher d'y penser tous les jours, deux semaines avant l’événement. Son caractère solitaire, limite agoraphobe dans les mauvais jours, l'avait conduit à détester la fête, la présence de toutes ces personnes inconnues et les grillades du midi.

Son devoir de citoyenne de Ténébris, cependant, l'amenait chaque année au rendez-vous le plus important de la ville.
Il faisait beau, le ciel était bleu, mais cela dégoûtait Maela qui n'avait pas pu encore se trouver un coin à l'ombre, loin des humains. Elle savait que certains monstres, comme elle, se risqueraient dehors, de crainte d'éveiller les soupçons si ils restaient enfermés chez eux. Elle avait dû se rendre à l'évidence qu'il valait mieux sortir.
Le seul point que les passants pouvaient trouver quelque peu bizarre chez Maela était sa tenue du jour, choisie selon les circonstances, et selon sa mauvaise humeur. En effet, quoi de plus normal que de choisir une veste en cuir et un jean en plein été ? Elle avait également opté pour des lunettes de soleil, histoire de masquer ses yeux couleur violette, mais savait très bien que, si un passant le remarquait, elle sortirait l'excuse immanquable des lentilles de contact.

Maela connaissait le programme des réjouissances par cœur, cela la dérangeait tellement que, dans une pulsion, elle avait appris le flyer reçu au courrier jusqu'à en connaître le contenu au mot près. Le pique-nique géant, les loisirs, les structures gonflables pour les gamins, le bal et le feu d'artifice, sans oublier, avant toute ouverture de la fête, le discours du maire.

La place principale, soigneusement décorée pour l'occasion, était à présent pleine de monde, chacun prenant place devant l'estrade pour ne pas manquer le moment tant attendu par la plupart des habitants. Maela s'approcha, se fraya un chemin parmi la foule en liesse et finit par se retrouver pile au premier rang, en face du Maire.

La fête du Maire, le rendez-vous évènementiel de la saison et... un sacré chaos... Gemma était sortie de chez elle avec ses frères, son chien sur ses talons. Ils avaient longtemps discuté avant qu'ils n'arrivent à la convaincre et elle avait finalement acceptée d'assister au rendez-vous annuel. Cependant, elle ne voulait pas s'y rendre. Les pressions indirectes qu'elle avait subie sur elle-même et son commerce l'avait poussé à prendre part à une action contre le gouvernement. Elle n'avait pas fait grand-chose, juste scellé quelques enchantements sur la bombe lors de la fabrication pour plus d'efficacité.

Après les maigres modifications qu'elle et ses frères avaient apporté, elle était partie et n'avait eu aucune nouvelle. Elle ne savait même pas dans quelle proportion cette bombe avait été crée, elle ne savait pas si la foule serait touchée ou si le building serait détruit. Ce manque d'information avait été sa seule motivation pour sortir de chez elle. Afin de le voir de ses yeux. Loin de se sentir coupable, elle éprouvait une certaine gêne à l'idée que des innocents soient blessés.

La jeune femme s'avança à travers la foule et se posta sur le côté droit de la place, à une distance respectable de l'estrade près de la barrière qui délimitait l'espace réservé à la foule. Elle n'avait pas besoin, grâce à sa grande taille, de se tenir trop près et elle n'y tenait pas du tout. Elle resta posté là à discuter de tout et de rien avec ses frères en attendant que le discours commence.

Il était normal le jour d'une fête nationale que des journaliste couvrent l'évènement. Il était aussi normal que ces derniers soient chargés de sacs monstrueusement lourds et encombrants. C'est donc sans aucun étonnement que Vyle pouvait se pavaner, charger comme un mulet sans que personne ne s'étonne, ni ne se demande ce qu'il pouvait bien transporter.

Vyle s'était levé à l'aube. Après avoir trainé une bonne heure sur son fauteuil en peignoir, à fumer avec son chien sur les genoux, tout en regardant la chaine d'info local, il s'était prit une bonne douche brulante et un copieux petit déjeuner. Il avait dégusté une succulente jambe parfaitement faisandée ayant appartenu à une jeune femme, humaine, décédée d'un cancer. On avait beau penser au tragique de la situation, il fallait néanmoins avouer que les maladies donnaient souvent un goût particulier au cadavre. Le cancer n'était plus le mets aussi recherché qu'à ses débuts, mais sur une personne n'ayant pas atteint la trentaine, il était plus savoureux. Bon il ne valait pas une bonne sclérose en plaque, ni une ostéoporose, mais bon.

Après avoir sortit son chien, Vyle se mit en route, mais opéra un détour avant toute chose. Il devait passer prendre un engin qu'un de ses complices avait déposé un peu plus tôt dans la matinée. La consigne était simple, il devait se rendre dans la chaufferie entre deux gaines d'air, il trouverait un sac. C'est ce qu'il fit, il le trouva et partit avec.

Une fois cette course effectuée, il put se rentre sur la place de la mairie. Il attendait de nouvelles instructions. Clope au bec, sourire aux lèvres...

Non décidémment ça ne lui plaisait pas...  Pourquoi tous ces pauvres petits humains étaient contents, tous le sourire aux lèvres et les oreilles pleines des cris de ces maudits gamins qui couraient partout ?
Maela ne le savait pas. Malgré cela, la journée lui avait parue un peu suspecte. C'est vrai quoi, tout n'était pas tout beau tout rose dans la vie, et elle était la mieux placée pour le savoir. Mais bon, il faut s'amuser dans la vie, comme aurait dit son père si il avait été avec elle. Elle était plutôt d'accord. Seulement, Maela et son père, étant démons, n'avaient pas tout à fait la même définition de s'amuser que les humains.

Toujours aux aguets, l’œil vif, Maela avait repéré quelques individus qu'elle connaissait dans la foule, c'est-à-dire le boulanger et le boucher, les seules personnes qu'elle fréquentaient de temps en temps, ce qui ne manquait pas de logique à ses yeux. Mais elle avait également vu des personnes un peu trop sérieuses, concentrées ou encore beaucoup trop souriantes à son goût.
Etant mercenaire, elle devenait un peu trop vigilante, et préférait tout prévoir plutôt que de se faire avoir. Bien sûr, des journalistes couvraient l'évènement, si bien qu'elle se trouva rejetée deux rangs plus loin dans la foule. Des flash scintillaient de tous les  côtés et cela éblouit vite la démone.

Le maire s'avança sur l'estrade et ouvrit la bouche pour commencer à parler.
*Maintenant* se dit Maela. C'était le moment parfait pour mettre un peu d'ambiance dans la joyeuse foule. Elle allait un peu improviser sur ce coup, faire quelque chose que personne n'aurait osé faire, et surtout pas elle, mais maintenant, c'était son heure anonyme. Le mot s'amuser allait prendre tout son sens selon la jeune femme.
Elle était bien placée parmi la foule, avait modifié le ton de sa voix, personne ne saurait que c'était elle qui allait chambouler la journée.
Elle aussi ouvrit la bouche, et avant que le maire n'ait pu prononcer le moindre son, elle cria :

"Alerte ! Une bombe ! Une bombe !"

Le discours tardait un peu, chaque secondes semblaient des minutes. Gemma essayait de garder une tête sereine et contemplait la foule. Appuyée de dos à la barrière, elle observait les gens se frayer un chemin au plus près de l'estrade et ne pouvait s'empêcher d'avoir peur pour eux. Ne pas être dans la confidence avait ses avantages et ses inconvénients et pour l'instant elle payait le prix de ne pas savoir. Si elle n'avait pas eu un caractère un peu plus tenace, elle serait partie mais elle n'y arrivait pas. Non loin d'elle se tenaient ses frères qui gardaient un calme olympien tout en essayant de repérer leurs amis ou des connaissances.

Gemma n'y arrivait pas. C'était peut-être dû à sa distraction mais elle n'identifiait personne au sein de cette foule qui en valait la peine. Juste des connaissances de passage du Centre Ville mais personne qui pourrait lui apporter des réponses sur le déroulement des évènements. De plus, ses frères l'auraient arrêté en plein vol si elle avait fait le moindre geste vers quelqu'un lié à l'OM. Quel problématique, la conscience de Gemma la poussait à intervenir et à faire quelque chose! Mais quoi? Il n'y avait rien à faire, les dés étaient lancés. Son chien s'approcha d'elle et frotta sa tête contre la jambe de l'elfe comme pour la rassurer. Elle lui rendit son affection et porta son regard vers l'estrade.

Les choses commençaient à bouger, le Maire était sorti de son antre et il allait commencer à parler. Soudainement, un cri retentit de l'autre côté de la place. Un cri qui n'aurait pas été audible sans le silence de mort qui régnait en cet instant précis. Avant que l'elfe n'ai pu faire un seul mouvement, la foule commença à s’agiter. Elle avait nettement entendu une alerte à bombe et les gens autour d’elle avaient commencé à s’écarter lentement de l’endroit où le cri avait retentit et à murmurer entre eux plutôt que courir. Gemma s’était hisser sur la barrière derrière elle afin de voir plus facilement ce qui se passait de l’autre côté de la Place et en avait complètement oublié de regarder dans la direction de l’estrade et du Maire.

Tyee était arrivé au milieu de la foule et avait de plus en plus de mal à avancer. Les gens étaient comme... hystériques en cette journée fériée. C'était comme ci on célébrait la venue d'une star d'un autre monde ou la victoire sur un ennemi terrible. Malheureusement, il ne supportait ni la foule, ni l’euphorie du moment, ni les humains autour de lui. Bien que très grand et costaud, il n'arrivait pas à s'imposer entre les enfants qui lui courraient dans les pattes, les petites vieilles qui s'agrippaient à leur bon samaritain et les adultes attendant de pouvoir s'abreuver des paroles d'un maire ripoux !

Bref, le loup garou était coincé là, au milieu de cette foule et il commençait à s'impatienter. Levant un bref regard vers la scène, où les portes de la mairie venaient de s'ouvrir sur le maire, il y aperçut une nouvelle fois son meilleur ami au visage fermé. Avec la bombe qui devait exploser à un moment ou à un autre, ils étaient sensés s'éloigner du maire le plus possible... Il rejeta un nouveau regard vers Heammawihio et jura. Il avait de quoi s'énerver puisque le loup bêta n'obéissait pas à l'ordre de son alpha !

C'est à ce moment là que Ty le vit pour la première fois ce matin. Dans le coin gauche, à l'ombre, en retrait, tapotant de temps en temps son oreillette et portant sa main sur son arme caché par réflexe. Le commandant Vasseur était lui aussi de sortie pour l'événement et avait l'air de chapeauter tout un petit monde depuis son observatoire derrière le maire. Qu'il reste à cet emplacement, et quand l'heure aura sonné, ça ne fera qu'un fardeau de moins. Dissimulé dans la foule, Ty n'avait pas l'ombre d'une chance d'être repéré et il pouvait le scruter à sa guise.

Cette délicate auscultation visuelle renforça son sentiment de haine envers cet homme sans scrupule. Son regard ambré se fit mauvais, mais l'indien reporta son attention sur ce qu'il était en train de faire. Et, une nouvelle fois, il jura. Non de non ! Où se trouvait Hea ? La question la plus judicieuse était : *Mais, merde ! Pourquoi est-il encore sur la scène en présence de Vasseur ???* Hea, qui se tenait de l'autre côté, venait de glisser un mot au maire à son passage, puis s'était mis en retrait. Il devait y avoir un problème quelconque pour qu'il ne bouge pas. Si Tyee allait le chercher, il ne ferait qu'attirer l'attention de l'UDPH sur lui !

Le représentant de l'OM devait donc changer de tactique. Il décida qu'Hea était assez intelligent pour s'éclipser comme il le fallait. Mais, lui laisser plus de temps serait peut être une aide bienvenue. Il se mit donc à la recherche du journaliste et harpie pour retarder sa mission. Mais, avec ce monde, c'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Seulement, alors qu'il commençait à peine à regarder autour de lui, quelqu'un beaucoup plus loin sur sa droite hurla une alerte à la bombe. Ses yeux ambrés s'écarquillèrent et une vague de panique le submergea. Comment ça ? Nooooooooon, c'était beaucoup trop tôt ! Qu'est-ce qu'il foutait encore Vyle ?

Tyee essaya de se diriger dans cette direction, mais cela lui fut totalement impossible. Les gens se pressaient autour de lui et l'emmenaient dans l'autre sens, de façon complètement indépendante de sa volonté. Il aperçut alors de loin les hommes de l'UDPH sortir de leur camouflage. Il remarqua également deux archers sur une tour au dessus de la place pointés des doigts dans une direction particulière. Il y avait pas à dire, ils étaient soit complètement submergés par l'annonce, soit complètement désorganisés. Il suivit brièvement du regard la direction que les deux sentinelles pointaient et se rendit compte que ce n'était autre que sa meute.

L'indien poussa un soupir d'agacement. Décidément, le commandant n'avait rien compris ! Il parcouru vite fait le groupe du regard et voyant qu'ils étaient sages et aussi surpris que le reste de la foule, il ne se fit pas de mouron. Cependant, il en avait assez de ce début de journée, il en avait assez de ces humains, il en avait assez de cette ville et il en avait assez de ce maire de pacotille. Ce qui l'énervait plus que tout, c'était que de simples innocents étaient pris en chasse par des imbéciles. Alors, lui, debout au centre de cette complète mascarade, il croisa ses bras sur son tee shirt noir bombé, se retourna vivement vers la scène et jeta un long regard ambré haineux au maire, mais surtout au commandant d'une troupe d'incapables fanfarons...

« Alerte une bombe, une bombe ! »

La menace retenti comme un écho dans une caverne. Sauf que cela n'était pas un écho et Vyle n'était pas dans une grotte. Il se raidit instantanément. Qui pouvait savoir ? Qui les avait trahis ? Que devait il faire ? Il n'était pas vraiment homme d'action. Il était plutôt du genre a faire parvenir des informations, fouiller. Pourquoi donc avait il accepté de faire comme ça ?

Il y avait un mouvement de foule. Ou devait il rendre ? Devait il suivre le protocole ? Ou alors retrouver le Secrétaire Général ? Il remarqua une silhouette familière se glisser de l'autre côté de la place. S'ils ne se dépêchaient pas, tout serait foutu. Inquiet, il choisit finalement de suivre la femme noire qui s'était faufilée en dehors des barrière. Avec bien moins de grâce, il se plaça à ses côtes.

« Ohoh mon Prince... tu sais ce qu'il se passe ? »dit il en essayant de ne pas montrer l'inquiétude grandissante en lui.

Mais à peine eu t'il fini sa phrase qu'il entendit une voix d'homme puissante qui tonna dans toute l'assemblée. Il regarda Gemma avec inquiétude. Merde si l'UDPH était ici, il ne donnait pas cher de sa peau. Fini les bons petits plats à base d'humain... Que devait il faire ? Il choisi de commencer à mettre la bombe en place. Tans-pis. Peut être que ce remue ménage serait une bonne chose après tout. Cela leur permettrait de détourner l'attention ailleurs que sur eux...

Alors que la journée battait son plein une voix sortit du fond de la place et cria. L'alerte à la bombe était lancée. Sans se faire attendre le Commandent Vasseur de l'UDPH prit immédiatement les choses en mains, en bon professionnel qu'il était. Un de ses hommes remarqua un colis suspect et abandonné près d'une poubelle à vingt mètres à peine de l'estrade.

Le Maire et ses conseillers municipaux, ainsi que certains employés de mairie étaient tous sur le podium qui surplombait l'assemblée. Ils avaient un visu sur beaucoup de choses. Cependant, l'agitation de cette dernière rendait les choses plus coriace. Les hommes de mains des responsables politiques n'attendirent pas l'aval du militaire le plus haut gardé de la ville pour mettre en sécurité les personnalités importantes de Ténébris. Seul les employés restèrent sur l'estrade.

Personne n'avait une drow ou un harpie se glisser dans une zone interdite au publique. Toute l'attention du public était tournée vers une vielle femme, proche d'une tribu d'indien. Elle cria.

« Ils sont partis par là... je les ai vuuuuu » elle pointait du doigt en direction du maire. Vielle folle ? ou Témoin Oculaire ?

Hyuna n'aurait manqué pour rien au monde la réunion annuelle. Une vraie corvée pour ses parents, tendus, qui parlaient toujours de "faire bonne figure". Elle ne comprenait pas vraiment ce qu'on devait faire de plus sur sa figure, à part la nettoyer. Ce que ses parents faisaient avec vigueur avant de lui mettre des vêtements aussi propres et neufs que possible, avant de la promener jusqu'à la grand-place.
Beaucoup de ses petits camarades se faisaient entraîner de même, et c'était l'occasion de jouer à de mémorables parties de poursuites et de cache-cache. Il y avait tellement de gens!
Haneul et Iseul, ses parents, savaient qu'ils auraient bien du mal à la tenir près d'eux, aussi lui avaient-ils recommandé en pure perte de ne pas trop s'éloigner. Que voulez-vous, les principes parentaux... aussi, Hyuna avait dû promettre de rester sage et polie avec tous les gens qu'elle croiserait ou bousculerait.
Elle avait dit oui, elle avait promis, trépignant, comme toujours.

Et, enfin, un début de liberté. A peine arrivés sur la place de la mairie, un petit boulet avec une queue de cheveux noirs avait démarré au quart de tour, pour le plaisir de courir, de voir plein de gens différents, et le Maire. Le plus près possible! C'était le but du jeu non?

Et soudain, un cri. Hyuna n'avait pas bien compris, ça parlait d'une bombe. Bombe à eau? A paillettes? Ou la super bombe à base de poudre de craie qu'elle n'avait jamais réussi à fabriquer? C'était très drôle, les gens s'étaient mis à partir dans tous les sens. C'était comme une vague à la plage. Un autre cri, un autre mouvement de masse. Hyuna décida d'y mettre du sien, et modifia un peu sa voix pour la rendre aussi grave qu'elle le pouvait.
Parmi la foule, rien ne pourra la distinguer, car elle contait disparaître en courant entre les jambes de tout le monde. Au pire, quelqu'un se ferait accuser à sa place.

"Là! Làààààà! C'est lui!!!"

Hyuna y avait mis toute la force de ses petits poumons et avait détalé aussi sec en riant.

Attention l’ordre de tour à changé. Hyuna s'est ajoutée au jeu.
Donc Maela,Gemma, Vasseur, Tyee, Hyuna, Vyle et Le Maire.

Gemma était inquiète. Elle regardait autour d'elle en essayant de découvrir ce qu'il s'était passé de l'autre côté de la place. Elle avait perdue ses frères des yeux. Ils n'étaient plus à ses côtés et elle avait l'impression qu'ils avient prit la poudre d'escampette... Elle ne le voyait pas mais ils étaient toujours présent un peu plus loin derrière elle. Soudainement, elle reconnue une voix familière... Vyle... elle se tourna vers lui et faillit se jeter à son cou mais arrêta son geste lorsqu'elle vit le sac qu'il avait sur son épaule... Elle reconnue immédiatement la signature de sa magie provenant de son sac. Elle n'était pas douée mais elle arrivait quand même à reconnaitre son travail par son aura. Non! Pas lui, pas Vyle! Il n'était pas un homme d'action, il n'avait pas la capacité de s'occuper de ce paquet! Bon sang, il allait se faire tuer!

"Vyle... je... non je sais pas ce qui se passe... mais..."

Et là, l'attention complète de la foule se portait vers l'autre côté de la place et commença doucement à regarder de l'autre côté. 1, 2, 3... 12 secondes. Même les gardes armés avaient tenus aussi longtemps avant de commencer à tourner leur regards vers eux. 12 secondes s'était assez... C'était faisable. Il leur fallait juste une autre distraction. Elle regarda autour d'elle et remarqua une porte qui n'était plus gardée. Une porte qui menait certainement vers un des couloirs isolés du rez-de-chaussé de la Mairie. Il fallait qu'elle sorte Vyle de là, elle ne pouvait pas le laisser comme ça. Bordel!! Et là elle remarqua l'indien près de la statue... Quoi faire? Il lui fallait une distraction ou alors un conseil venant de Tyee. L'indien était trop loin pour tempter leur chance et venir vers eux... Et merde. D'un geste doux et silencieux, elle sépara deux des barrières, et resta prête à courir. Elle se pencha vers son meilleur ami et lui chuchota à l'oreille.

"Quand je te le dis, tu réfléchis pas, tu me suis et le plus vite que tu peux!"

Encore une fois, un cri retentit. Une voix de petite fille. Qui avait crier en montant une direction opposée. Gemma recula vers la barrière et l'entre-ouvrit, attrapa le bras de Vyle et le fit passer le l'autre côté suivit de son chien. Elle rabatit la barrière sans la verrouiller et fonça vers la porte qui du recevoir un bon coup d'épaule avant de craquer. Et ben il y a du bon à avoir une force plus développée. Elle rentra dans la bâtisse suivie de ses deux compagnons et ferma la porte. Elle était sure que Vyle avait passé la porte juste avant le 12 mais elle n'était pas sure... Est-ce que c'était 13? Et merde le mal était fait. Elle reprit son souffle pendant une seconde et regarda Vyle.

Il lui avait été impossible de le laisser comme ça. Seul et vulnérable. Maintenant à l'intérieur de la Mairie dans un couloir secondaire déserté, elle posa ses deux mains sur les épaules de son meilleur ami et chuchota.

"Mais bordel Vyle! Qu'est-ce que tu fais là avec la bombe? C'est pas à toi de d'occuper de ça! Ca grouille d'agents dehors! Tu sais ce qu'ils t'auraient fait s'ils t'avaient chopé avec ça? Bon... C'était quoi ta mission?"

Quand le monsieur lui proposa un perchoir, Hyuna fut ravie. Ainsi, elle pourrait tout voir de plus haut! La foule devait ressembler à une vague. Bon, bien sûr, elle serait vachement visible, il ne faudrait pas qu'elle crie à nouveau, car on la repèrerait tout de suite...
...Chose qu'aimeraient certainement faire ses parents.

La petite fille accepta donc et grimpa sur les épaules du monsieur bronzé. Il lui fallut se débrouiller avec sa longue chevelure, mais elle finit perchée à regarder alentours avec l'impression d'être au sommet du monde. Une fois n'est pas coutume, elle dominait la foule!

Hyuna regarda tout autour d'elle tandis que l'Indien et son copain repartaient.

Elle repéra un type baraqué, plusieurs à vrai dire, mais surtout un, qui scrutait la foule avec un air profondément antipathique. Et elle n'hésita pas à le faire remarquer à l'indien, parce qu'elle aimait bien donner son avis sur tout et faire son intéressante quand elle attirait un tant soit peu l'attention d'inconnus.

-J'aime pas le monsieur en noir là-bas sur le côté... quand il me regarde j'ai l'impression d'être un lapin! dit-elle sur le ton de la confidence.

Vyle fixait Gemma. Quand elle remarqua qu'il était enchaîné à la bombe elle sembla inquiète pour lui. Bon okay, il n'était pas homme de terrain. Et la voir comme ça, un peu anxieuse, ne le mettait pas en confiance non plus. Il essaya de ne pas céder à la panique. Il préféra la laisser charger les opérations. Il savait gérer sa partie, mais pas dans ce domaine. La drown en revanche nageait en eaux connues. Même si elle ne savait pas plus que lui ce qu'il se passait.

Il l'observait en train de calculer la trajectoire de leur prochaine destination. Elle lui donna des instructions et il hocha la tête pour monter qu'il avait compris. Il était peut-être parano pour plein de choses, mais il avait confiance en son amie. Quand elle lui attrapa le bras, il la suivit sans même se poser des questions. Une fois dans le bâtiment, elle se retourna et lui adressa à nouveau la parole. Les deux mains sur les épaules elle chuchota pour pas alerter d'éventuels individus près d'eux.

« Pourquoi ça ne pourrait pas être à moi de faire ça ? Je suis une des rares personnes de Ténébris qui peut se déplacer partout sans attirer les soupçons... Je suis un fouille merde ! C'est comme ça que l'on me surnomme... Il n'est donc pas étonnant de me voir là où je n'ai rien à faire ! » dit il gravement.

« Ma mission mon Prince, c'est de faire sauter l'estrade... avec le maire dessus de préférence ! Du coup... je ne sais plus trop quoi faire... Je devais juste y mettre la bombe et laisser un autre membre s'en occuper... » dit il doucement.

Dehors la foule grouillait, bourdonnait... Ici tout était calme...

Cela faisait belle lurette que le maire, ses conseillers municipaux et les personnalités importantes de la ville avaient quitté le devant de la scène. Leur garde du corps les avait tous emmené à l'intérieur de la mairie, dans une salle secrète, inconnue des journalistes, derrière une petite porte en bois blanche ressemblant à un placard à balais...

Dans les fameux couloirs de la mairie, il n'y avait pas que des présences indésirables, mais aussi des gardes, des soldats armés jusqu'aux dents, prêts à en découdre pour un peu d'action. D'ailleurs, deux gardes faisant leur ronde allaient arriver non loin de deux monstres. Statues ou êtres réels ?

A l'extérieur, un premier coup de feu tiré par un soldat de l'UDPH se fit entendre. La panique s'empara de la foule, ce qui la rendit oppressante, comme une mer déchaînée ! Les gens étaient prêts à écraser leur congénère comme des cafards. Pauvre condition humaine !

[Je rappelle l'ordre Gemma, Tyee, Hyuna, Vyle, Le Maire. Si un nouveau personnage veut entrer en scène, il est le bienvenu ! Je pense notamment à une fée, à un elfe sylvain ou à un professeur.]

Mais que diable était-il venu faire ici? Quelle mouche l'avait piqué? Qu'avait-il bien pu penser?
Pourquoi n'était-il pas resté chez lui, dans le confort du bruissement des feuilles et des rayons de soleil frappant sa peau? Il aurait dû se douter que cette journée ne pouvait que mal tourner…

La seule chose qui l’avait poussé à venir à cette satanée célébration était l’espoir fou de revoir miroiter des cheveux d’un noir profond qui dévoileraient le visage aux traits maintenant oubliés de Rawena. Sa dulcinée n’aurait pu manquer pareil événement, si jamais… Et il avait cru qu’il ne risquerait rien en se dissimulant parmi la foule, dans laquelle il avait évité tous les regards, se tenant bien à l’écart. Il avait bien reconnu les membres de la tribu autochtone, mais avait soigneusement contourné ceux qu’il connaissait. Son seul but : ne pas être reconnu. Avec ses cheveux détachés couvrant amplement ses oreilles, ses vêtements légers beiges et bruns, il se camouflait plus ou moins bien.

«Alerte! Une bombe! Une bombe!»

Quelque part vers sa gauche. Une voix féminine. Le silence, puis le chaos. Fausse alerte ou réelle tentative d’attentat? Vullpjha n’en avait que faire, il devait filer. Il était hors de question qu’il reste une minute de plus ici. Mais s’enfuir en courant éveillerait les soupçons et engendrerait un mouvement de panique générale, qui commençait déjà à poindre. Mieux valait ne pas l’attiser… Que faire alors? Bouger lentement, se faufiler tranquillement hors de la foule, le plus loin possible… fuir, oui. L’elfe sylvain entama un mouvement vers la droite. Il ne s’était pas caché tout ce temps pour être de nouveau entre les griffes de l’U.D.P.H…

«U.D.P.H. MESDAMES ET MESSIEURS. NOUS SOMMES ICI POUR VOUS PROTEGER, QUI A CRIÉ À LA BOMBE?»

Eh  merde… ‘Manquait plus que ça.

«Là! Làààààà! C’est lui!!!»

Une nouvelle voix, fluette cette fois, s’éleva de la foule non loin de lui. Elle devait avoir indiqué un lieu sur sa gauche, car tous les visages se tournèrent vers cet endroit. L’attention étant focalisée ailleurs, Vullpjha en profita, mais il eut à peine le temps de se déplacer qu’une petite fille passa tout près de ses jambes. Ça ne devait être qu’une farce de gamine… n’empêche, elle avait fait diversion et lui frayait maintenant un chemin. Il aurait été idiot de ne pas la suivre.

La panique était maintenant bien installée et l’elfe sylvain entendait des commentaires partout autour de lui. Quelques  sceptiques croyaient à une mauvaise farce, d’autres à une mise en scène, mais la plupart souhaitait fuir le lieu de rassemblement le plus vite possible, créant ainsi un énorme bouchon les retenant tous coincés. Vullpjha, agile, avait suivi la petite tête qu’il voyait réapparaître çà et là entre deux adultes, jusqu’à ce qu’il la voit carrément s’élever devant lui…
«[…] l’impression d’être un lapin!»

POUF!
L’elfe avait porté trop attention à la frimousse pour regarder où il allait et heurta le chef de la tribu autochtone… Que faisait-il si loin des siens?

Les yeux de l’indigène furent les premiers que Vullpjha croisa de toute la journée. Les siens laissaient clairement paraître son inquiétude. Son cœur battait la chamade. Il se permit un regard furtif sur la fillette… Pourquoi avait-elle parlé de lapin?
L’elfe hésita à s’enfuir tant qu’il en était encore temps… il fit un pas de côté et remit son regard dans celui de Tyee…

«Que…» fut le seul mot qu’il arriva à articuler, la voix coupée par la peur. Quelque chose ne tournait pas rond… Mais qu’avait-il bien pu penser en venant ici, merde?!

“Ah ça oui, pour être un fouille merde, t’en es un !”

L’elfe était non seulement furieuse du manque de jugeote de son meilleur ami et, s’ils s’en sortaient, elle allait en toucher deux mots à l’iceberg. Mais qu’est-ce qu’il avait imaginé cet indien ? Que Vyle passerait sans problème peut-être mais il avait parié sur le fait qu’il n’y aurait aucun problème et aucun changement ?! Il était où le plan B dans l’histoire ?

Et en plus, ils n’avaient pas tout dit à la harpie, et ben ils étaient dans de beaux draps tiens. Deux créatures paumées dans la Mairie sans indications et sans personne pour les aider. D’autant plus que la cible n’était pas en place. Le Maire n’était plus sur l’estrade aussi loin qu’elle se souvenait. Elle n’avait pas regardé directement mais il lui semblait avoir vu un groupe en costar gagner le bâtiment avant que Vyle ne la rejoigne…

“Bon l’estrade, c’est même pas la peine, y a beaucoup trop d’yeux sur nous et je pense pas qu’il soit toujours dehors…”

A peine avait-elle finit sa phrase qu’un bruit d’armes à feux retentissaient dehors. Ok… Là ça devenait chaud dehors, même s’ils ressortaient par cette porte, ils se feraient chopper à coup sûr et elle n’allait pas laisser Vyle se faire attraper. Au moins, le service à l’intérieur de la Mairie devait-être réduit au minimum et quitte à ne pas tuer le Maire… Autant faire un gros trou dans la bâtisse.

Malgré le vacarme qui régnait dehors, Gemma put entendre des bruits de pas qui s’approchaient plus loin dans le couloir.

“Faut qu’on bouge !”

Elle se dirigea vers la première porte qu’elle vit… Verrouillée !

Comme Tyee l'avait prévu, la gamine accepta sa proposition sans rechigner. Il l'attrapa donc en dessous des épaules et la souleva au dessus de sa tête pour l'asseoir provisoirement sur les siennes. Baraqué comme il l'était, il n'avait même pas l'impression d'avoir un poids supplémentaire pesant sur son dos. D'ailleurs, pour garder en tête que l'enfant était assise au dessus de la foule, il maintenait ses deux petites jambes contre son torse d'une poigne assez forte.

Pour se frayer un chemin au travers de la foule, Hea avait prit les devants et son chef de meute le suivait. Il bravait la folie qui s'emparait du peuple de Ténébris. La peur avait transformé leur comportement en une anarchie chaotique et chacun essayait de se sortir de l'effet de masse pour regagner vivant et en bonne santé son foyer. Alors que la petite parlait et décrivait visiblement le commandant de l'UDPH, Ty allait lui répliquer quelque chose. Il n'en eut pas le temps. Quelqu'un lui rentra dedans.

Le loup n'allait pas se formaliser de ce bref contact physique dans ce contexte volcanique, seulement, un regard vert diamant s'empara du sien. Il fronça les sourcils. Il le reconnaissait. Comme lui et les siens, il vivait reclus de la société dans la forêt. L'elfe des bois. L'homme de feu comme l'appelait les anciens du clan. Lui et Vullpjha s'étaient déjà rencontrés occasionnellement dans leur lieu d'habitation commun. Chacun connaissait la place de l'autre, son rôle et sa réputation. Mais rien de plus. Le loup n'avait aucun préjugé sur lui, il reconnaissait qu'ils avaient un point commun : ils vivaient chacun pour soi dans un monde qui n'était pas le leur. Des hors la loi.

Tyee fut donc quelque peu surpris de le voir en dehors de la forêt, avec autant de monde autour de lui. C'était pour le moins inhabituel ! Mais, il avait autre chose à faire que de discuter avec un elfe ! Un coup de feu tiré dans son dos acheva son temps de réflexion. Alors que l'homme de feu prononçait un tout petit mot apeuré, l'indien eut un réflexe. Il lui attrapa le bras et le tira à sa suite, lui signifiant de le suivre sans faire d'histoire.

Son meilleur ami en tête, lui avec la gamine sur les épaules et l'elfe à la crinière orange feu formaient un groupe pour le moins insolite. Et si la situation n'était pas aussi folle, de nombreuses personnes auraient pu être choqués par ce quatuor. Tyee releva la tête vers Hyuna et dit de sa voix grave :

"Je peux te confier un secret ma petite ? Tu vois le monsieur en noir là bas, le monsieur que tu n'aimes pas ? Et bien, c'est un méchant, un pirate. Et il ne m'aime pas non plus, il veut me capturer pour me mettre en prison... Mais, tu vois, moi, je n'ai rien fait de mal... Alors, est-ce que je peux te demander un petit service ? Pourrais-tu le surveiller et me dire s'il nous regarde ? Je te donnerai une médaille pour ça !"

A ce moment là, Hea tendit à Tyee le talkywalky. Un soldat de l'UDPH crachait des informations au commandant : "Commandant ? Ici Cicatrice. Nous venons de rentrer dans la mairie. Nous pensons avoir un visuel sur les deux individus. Que faisons-nous ?"

"Hea ! Nous devons rentrer dans la mairie. Je pense que l'un des deux individus en question est Vyle. Je dois reprendre le contrôle de la situation si je ne veux pas perdre un membre sérieux... Donc, trouve moi un moyen et vite pour accéder à l'intérieur de cette foutue institution ni vue ni connu..."

Hea parut hésiter un instant, puis lui dit : "Suis moi." Tyee se tourna vers l'elfe et lui jeta un coup d'oeil qui laissait très peu place au désaccord :"Etes-vous digne de confiance, Homme de feu ?"

[mes excuses pour ce laps de temps de réponse, je n'avais pas vraiment remarqué que c'était mon tour ^^' j'ai honte! ]

Hyuna ne se sentit plus de joie à l'idée de jouer au gendarme et au voleur. Mieux, aux cowboys et aux indiens, avec un vrai indien! Deux, même! Oubliés, les parents! De toute façon, elle était avec des grandes personnes et elle jouait avec eux, que pourrait-il lui arriver de grave? Du haut des épaules de Tyee, elle se sentait grande, forte et importante. On lui avait confié une mission!
Avec un sourire jusqu'aux oreilles, la petite fille opina du chef plusieurs fois.

Le petit groupe hétéroclite louvoya donc entre les citoyens affolés, sur les indications d'une enfant ravie de s'amuser avec des grands. C'était peu être vrai, ce que l'indien disait. Auquel cas, le jeu n'en était que meilleur!

- Il regarde par là... ah! Il a été bousculé! C'est un monsieur pas content, il est tout rouge... dites, c'est une médaille comment que vous allez me donner? Pas une en chocolat quand même! Une qui brille? Ou avec des plumes comme dans les ch'veux? On a les cheveux noirs presque pareil... mais je suis pas un indien en vrai alors je sais pas trop.

Rappelée à l'ordre, Hyuna tira la langue à l'importun et se concentra à nouveau sur les alentours pendant que sa monture bronzée avançait.

- Le moche il regarde un peu partout et il parle tout seul, mais y'a d'autres hommes en noir qui approchent parce que les gens ils vont dans l'autre sens que nous maintenant!

Le fait est que la foule se canalisait peu à peu vers la direction opposée... les indiens devaient faire vite car leur couverture apparaissait de plus en plus vivement...
Si le but était de ne pas se faire attraper par les hommes en noir avant de toucher au but - Hyuna avait bien compris qu'ils se dirigeaient vers la porte de la mairie - ils risquaient de manquer de temps... Que faire, que faire?
Hyuna n'avait pas envie de perdre, et elle pouvait maintenant voir les visages déterminés des cowboys à une dizaine de mètres de là. Elle commençait à avoir peur...

D'où ils étaient, Vyle et Gemma avaient entendu les coups de feu. Enfin lui c'était sûr. La panique. Cela ne lui disait rien de bon. Alors qu'il allait répliquer une phrase emprunt à l'humour à son amie, des bruits de pas s'entendirent dans le couloir qu'ils venaient d'emprunter. Sans trop chercher à comprendre Vyle commença à placer la bombe là où ils se trouvaient.

« Bon je crois que pour l'attentat au maire c'est râpe... comme les carottes.. » dit il en essayant de détendre l'atmosphère déjà extrêmement tendu. « On va la placer ici. Tans-pis pour la stratégie. Des gardes arrivent ! On va leur faire péter à la tronche ! Tu te réfugias entre mes ailes... » conclu t'il d'un air on ne peut plus sérieux.

S'il y a bien une chose qu'il faut savoir sur les harpies, c'est que lorsqu'ils sont sous leur apparence naturelle, ils sont pratiquement indestructibles. En dehors d'une bombe en argent massif, ce n'était pas un attentant nucléaire qui allait leur trouée la carapace. Et l'idée de Vyle était on ne peut plus logique pour lui. S'ils faisaient pété la bombe tout de suite... Ils seraient débarrassés des gardes qui risquaient de les prendre n'importe quand... Gemma ne craindrait rien entre ses ailes. Mais dévoiler son vrai aspect aux yeux d'une autre personne était bien souvent, chez toutes les créatures, une marque d'intimité et de confiance absolu...

« Aide-moi vite à la mettre en place, il ne nous reste pas beaucoup de temps... nous sommes dans un cul de sac en plus... Pas de possibilité de fuite possible ! C'est notre seule chance ! » dit il d'un air garve