[Fini]Entretenir son cancer.

Se concentrer. Regarder partout autour de soi. Ne pas confondre la pédale d'accélération et la pédale de frein... C'est ce à quoi pensait Diane. Assise sur le siège conducteur de la voiture d'auto-école, les mains crispées sur le volant, elle avait peur. Pour la première fois, elle conduisait en ville, qui plus est à l'heure de pointe. Ce qui n'étais pas pour la rassurer.

"N'oubliez pas de regarder dans votre rétroviseur intérieur mademoiselle," lui rappela le moniteur d'auto-école assis à sa droite.

Elle hocha brièvement la tête et leva les yeux pour regarder ce qui se passait derrière elle. Une voiture verte la suivait d'un peu trop près. Elle regarda à nouveau devant elle et... Écrasa la pédale de frein. Un homme se tenait au milieu de la chaussée, à quelques centimètres de la voiture qu'elle était en train de conduire. Paniquée, elle se tourna vers le moniteur.

"Oh mon dieu, j'ai failli l'écraser ! Je voulais juste regarder derrière et il est apparu là devant moi et j'ai failli le tuer !" s'exclama-t-elle.

Elle alluma les feux de détresse, se décala légèrement pour laisser passer les voitures se trouvant derrière elle et sortit, sans prêter attention à ce que lui disait le moniteur. Elle s'approcha de l'homme qu'elle avait failli renverser.

"Monsieur, je suis désolée," dit-elle d'une voix tremblante. "J'espère que vous n'avez rien..."

Le coeur battant à tout rompre, elle attendit la réponse fatidique de son interlocuteur.

L'homme semblait réellement avoir eu peur. Lorsqu'il commença à s'énerver, Diane eut envie de disparaître. Elle savait pourtant qu'elle le méritait, et la culpabilité devait transparaître sur son visage car l'homme s'adoucit. Il ramassa son chapeau et ses lunettes qu'il avait fait tomber à cause d'elle. Mais sa dernière phrase sonna comme une menace aux oreilles de la jeune femme. Et son sourire, qui lui fit froid dans le dos, renforça son impression. Cet homme était étrange, et effrayant.

"Je ferais attention à l'avenir, je suis désolée," dit-elle d'une voix faible.

Elle fit soudain le rapprochement entre le chapeau et les lunettes, que l'homme semblait porter pour dissimuler son visage, et sa dernière phrase. "Vous ne savez pas qui peut se trouver sous vos roues" avait-il dit. Les sourcils froncés, comme toujours lorsqu'elle réfléchissait, Diane essaya de se souvenir si elle n'avait pas déjà vu cet homme. Elle décida d'en avoir le coeur net :

"Excusez-moi, mais... Suis-je sensée vous connaître ?"

Son visage semblait familier, et plus elle réfléchissait, plus il lui semblait avoir déjà vu cet homme.

[Désolée pour le temps de réponse, j'ai pas pu me connecter avant pour cause d'épreuves de Bac x) En plus, c'est nul comme réponse, désolée ><]

Sa main ? Pourquoi voulait-il sa main ? Et surtout, que voulait-il en faire ? Malgré la surprise, Diane décida d'obtempérer. Cet homme était étrange, mais pas méchant, malgré l'apparence qu'il se donnait. Elle avait le sentiment qu'elle pouvait lui faire confiance, qu'il ne lui ferait pas de mal. Elle sourit intérieurement. Si elle était là, sa mère lui dirait certainement de ne jamais faire confiance aux inconnus, comme lorsqu'elle était petite. Mais à présent, elle était adulte, et parfaitement capable de savoir à qui elle pouvait ou non accorder sa confiance.
C'est pourquoi elle tendit la main, sans rien dire, curieuse de voir ce qu'il allait faire.

Diane garda les yeux fixés sur sa main pendant quelques secondes. Son numéro. Il lui avait donné son numéro. Cet homme était vraiment étrange. Et le pire, c'est qu'elle ne connaissait toujours pas son nom... Elle releva les yeux pour le remercier, mais il avait disparu.

"Merci..." murmura-t-elle pour le vent.

Elle se retourna, revenant à la réalité. Elle était sensée être en leçon d'auto-école ! Lorsqu'elle referma la portière, le moniteur la réprimanda.

"Non seulement vous n'avez pas fait attention, mais vous avez en plus eu le toupet de ne pas m'écouter et de sortir de la voiture sans mon autorisation. Cela partait certes d'une bonne intention, mais à l'avenir veuillez demander la permission ! Et surtout, par pitié, soyez attentive, surtout lorsque le Commandant Vasseur se trouve au milieu de la route..." lui dit-il.

Elle hocha distraitement la tête, sans vraiment écouter. La seule chose qu'elle retint, c'est le nom de celui qu'elle avait failli tuer. Commandant Vasseur... Elle avait effectivement entendu parler de cet homme à plusieurs reprises, sans jamais relever, les affaires de la ville ne l'intéressant pas. Elle mit le contact et démarra.

Cette rencontre avait eu au moins un avantage : elle avait la certitude d'avoir, quelque part dans cette ville un allié.