Rouge fatal (pv Vyle)

Depuis le siège arrière de la limousine , Chen observait la façade du Star Light où se donnait présentement une conférence de presse. La jeune femme serra le petite cylindre métallique qu'elle avait entre les mains. S'apprêtait-elle vraiment à faire cela? N'avait-elle à ce point plus aucun scrupule, ni aucun respect pour qui que ce soit. Jia Li supportait si mal la défaite... Et son désir pour Vyle ne cessait de la ronger. C'était à la rendre folle. Pourquoi s'était-elle éprise du seul homme dans tout le monde entier qui ne voulait pas d'elle. Ils étaient tous à ces pieds, tous et toutes... Non, elle désirait ce petit harpi prétentieux.

La sorcière baissa les yeux vers le tube de rouge à lèvre ensorcelé qu'elle avait entre les mains. Les filtres d'amour, voila un produit qui était très populaire à travers la ville. Le commerce de ce produit lui rapportait énormément. Mais jamais encore Jia Li ne s'était abaisser à en utiliser un . Bao lui avait enseigné les rudiments de la concoction d'un tel sortilège. Mais Jia Li avait trouver le moyen d'en faire différentes choses, parfum, poudre , jusqu'en passant par des recettes de friandises. Et cette fois-ci, en un baume mortelle et fatale qu'elle appliquerait sur ses lèvres pulpeuses. Jia se dit qu'elle avait vraiment touché le fond. Mais qu'importe, ce damné Vyle lui appartiendrait, comme tous les autres.

La sorcière ouvrit son petit miroir de poche et teinta sa bouche d'un rouge vif et sensuel. Ce dernier s'agençait merveilleusement bien avec la blancheur de sa peau et les noirs reflets de ses cheveux. Il était temps de mettre son plan cruel à exécution.

Elle fit signe à son chauffeur qu'elle était prête et ce dernier vint lui ouvrir la porte. Avec sa grâce féline habituelle, elle s'extirpa de l'habitacle et gravit les marches de l'hôtel, sachant Vyle déjà à l'intérieur.

Vyle assis sur l'une des chaises inconfortables de la grande salle de réception de l'hôtel. Il y avait une très grosse conférence de presse de prévue ce jour, mettant en cause divers acteurs de la vie politique. Il était toujours très attentif à ce qui se passait sur ce plan, histoire de tenir l'OM informé du moindre mouvement qui aurait pu les perturber. Il savait qu'il n'avait pas fini sa journée loin de là. Après, il enchaînait avec des interviews qu'il avait réussit à obtenir grâce à ses nombreux contacts. Il savait qu'il allait devoir envoyer un énorme bouquet de fleur à la sectaire en change du planning pour la remercier.

Savoir bichonner toutes sortes de gens, était un art dans lequel il excellait. Du concierge, en passant par le vigile, sans oublier les assistant(e)s pour finir par les têtes soit-disant pensantes. Il avait un panel riche d'informateurs en tout genre. Après tout, une bouteille de vin ou de bon whisky, un café et des pâtisseries apportés sans raison, pas seulement quand il était dans le besoin et le tour était joué le jour où il avait besoin d'un service. Les humains étaient tous si avides de reconnaissances, que les traiter avec respect les rendaient quasiment soumis à sa cause.

Alors que la première réunion se termina il s'étira et se rendit au bar, en passant par le hall, pour prendre un café. Bon, il avait un moment pour relire ses notes et se reposer un peu. La prochaine conférence avait lieu dans un peu moins d'une heure. Après, il avait ses rendez-vous qui tombaient. Pour l'occasion, il avait loué une chambre, histoire de recevoir convenablement ses invités. Mais il n'avait aucune entrevue prévue avant facilement deux heures et demi.

Alors que le jeune harpie passait dans l'entrée luxueuse de l'établissement, il attrapa son téléphone pour regarder ses messages. Ses notes d'une main, son portable de l'autre, il ne regardait pas devant lui. Il avait la tête a dix mille endroits en même temps, pensant au fastidieux discours qu'il venait d'écouter, au prochain qu'il allait vivre, aux questions qu'il devait poser... Il entra donc directement en collision avec la personne en face de lui...

(HJ : Aller ! Comme ça tu ne pourras pas dire que Vyle ne fait pas du rentre-dedans à Jia-Li MDR)

Elle eu un léger mouvement de recul . La sorcière écarquilla les yeux en reconnaissant le journaliste . Justement celui qu'elle voulait voir. À nouveau , elle ne pouvait tout simplement par croire qu'elle aurait besoin de magie pour le séduire ! C'en était presque rabaissant! Mais personne ne rejetait la Tête du Dragon !

"Vyle! Enfin un visage familier ." Gémit-elle , alarmée.

Elle se mordit la lèvre inférieure en jetant un regard de biche effrayée aux alentours puis se rapprocha du harpi.

"Mes hommes ont tout simplement t disparu. Envolé." Lui dit elle tout bas, mais la voix légèrement tremblante . "Je ne comprends pas ce qui se passe, un instant , ils étaient la, je me retourne , et ils ne sont plus ..."

Elle s'agrippa à son bras comme à une bouée de sauvetage .

Vyle traversait le hall en direction du bar de l'hôtel quand il percuta la belle et dangereuse Chen Jia-Li. Elle eut un mouvement de recul. Mais il n'eut pas le temps de réagir à cela qu'elle l'agrippa au bras complètement alarmée. Il ignorait alors qu'elle était bonne actrice. Quant à lui c'était aussi un gros niais ! Avec les femmes il n'était pas vraiment très perspicace. Surtout si elles cherchaient à se glisser dans son lit. C'est quand même un comble pour lui qui décelait le moindre mensonge d'un politicard quelconque. Mais ici et maintenant, il se laissait complètement abuser par la chef de la mafia. Il ne broncha pas quand elle lui agrippa le bras. Il leva la tête et chercha du regard les hommes de main de la jeune femme. Il était plus grand qu'elle et de ce fait, il avait un meilleur point de vue. Cela ne lui rendit pas spécialement service cette fois-ci. Il ne vit personne. Il haussa un sourcil étonné. Ces types étaient pire que des pitbulls. Pas du genre à lâcher leur proie ou dans ce cas présent leur maîtresse. Encore plus fidèles qu'une bande de chien à qui on donne un os à ronger, ils se jetaient littéralement aux pieds de la chinoise en se faisant presque concurrence les uns les autres. Quand elle parlait avec lui, il sentait leurs regards assassins dans sa nuque, ce qui le mettait terriblement mal à l'aise ! Déjà qu'il était un brin parano, mais là... c'était vraiment désagréable.

« Madame Chen ? » Il se laissa prendre comme un débutant à son petit manège.

« Je ne sais que vous dire ! C'est étrange. Il ne me semble pourtant pas que l'hôtel soit investi par les forces de l'ordre. Ils ont peut-être cru voir une menace et ils s'en sont occupés... » dit-il pour la rassuré non sans un brin d'hésitation dans la voix...

La jeune femme, bouleversée secoua vivement la tête.

''Ne soyez pas bête.'' hoqueta-t-elle. ''Ce sont des professionnels, Vyle. Vous croyez qu'au moindre petit problème , il m'abandonnerait comme cela, tous? Xun ne me laisse jamais, même dans les pires occasions.''

Elle pressa son corps svelte contre le sien, cherchant à nouveau des yeux.
La sorcière avait toujours été doué avec la séduction, et la manipulation. Cela représentait un tout nouveau défi pour elle. Mais ça lui plaisait énormément. Et Jia Li le masquait à la perfection.

''Je... Permettez-moi de demeurez avec vous encore un instant. Je n'ose pas circuler seule dans la foule. Qui sait si je ne suis pas déjà en danger.''

Elle devait pourtant avouer que malgré la situation, un peu loufoque, elle n'avait pas été si près de Vyle depuis qu'ils avaient échangé un baiser interdit. Et la sorcière n'était pas prête à le laisser aller. Le contact de son corps contre le sien était véritablement grisant.

Vyle se laissait un peu déconcentré. Bien qu'il n'était pas spécialement porté sur 'la chose', comme on dit, il n'en restait pas moins un homme vivant... même s'il n'était pas humain. Jia-Li tenait fermement son bras contre elle. Pour être exacte contre sa poitrine. Et c'était peut-être à cause de cela qu'il avait du mal à réfléchir de façon rationnelle. En temps normal, peut-être qu'il aurait percuté qu'il y avait quelque chose d'étrange... mais là... Il avait un peu de mal. Il sentait clairement ses seins contre son bras et il essayait de chasser les pensées impures naissance, pour revenir à un esprit plus chaste.

« Je veux bien rester à vos côtés Madame Chen, mais... je ne suis pas vraiment un bon protecteur... Je ne sais pas me battre, ni utilisé une arme à feu... Je laisse plutôt le rôle du Prince Charmant à Gemma la plupart du temps... »

Il était un peu mal à l'aise. Comme souvent avec elle. Elle avait cette manie de se jeter sur lui qui le mettait dans tout ses états et il luttait pour garder son self contrôle. La chinoise était une femme tout à fait désirable malgré son côté provocateur qui le refroidissait autant qu'il le chauffait. Mais il se faisait un point d'honneur à ne pas être ce genre de type avec des relations sans lendemains. Il respectait trop les femmes pour ça... puis bon il était quand même un peu vieux-jeu ! Il n'en était pas au point de 'préserver sa vertu ' jusqu'au mariage... mais quand même ! Cela ne voulait pas non plus dire qu'il fallait se pavaner dans la luxure ! En d'autres termes, Vyle n'était un garçon facile et la mafieuse l'avait constaté d'elle-même, à maintes reprises !

« Écoutez... Allons nous installer au bar. Je vous invite... Prenez un thé ou je ne sais quoi pour vous calmer les nerfs, vos hommes ne peuvent pas être bien loin tout de même ! Ici au moins ils vous retrouveront facilement... Et si jamais ça ne va pas mieux... j'ai pris une suite pour faire mes interviews cette après-midi. Vous pourrez vous y cacher... »

[HJ tu mets Vyle en danger !]

Jia Li manqua de grincer des dents lorsqu'il mentionna le nom de Gemma. Elle continua de croire qu'il n'y avait aucune chimie entre ces deux là et qu'elle ne brisait pas grand chose en fin de compte, si seulement elle brisait quelque chose. D'ailleurs, elle n'avait pas vu cette dernière depuis... Oui depuis leur dispute.

"Je ne veux juste pas apparaître seule. Ce serait signer mon arrêt de mort." Dit elle en jetant un nouveau regard autour d'elle.

Puis, vint l'idée de la chambre d'hôtel. Elle lui jeta un regard troublée et tellement reconnaissant . La sorcière eu presqu'envie de rire. C'était à ce point facile? À croire que tous les astres étaient alignés! En comédienne irréprochable, elle feint le soulagement et se pressa dans ses bras de toutes ses forces.

"Vyle... Vous voyez bien que vous avez un côté un peu du protecteur... Merci."

Elle leva les yeux vers lui avec un sourire éblouissant de sincérité. Elle fut tenté de l'embrasser sur le champ, mais elle devait attendre.

(hj : je sais c'est mon côté sadique... ou maso... à voir XD)

Vyle pensa à nouveau à Gemma, si elle était là, elle serait furieuse de ce qu'elle aurait vu. Il avait dû la convaincre qu'il n'y avait rien entre lui et la sorcière. En voyant la scène, elle aurait certainement fait une syncope, puis elle aurait profité qu'il n'y ait pas de grade du corps autour de la chinoise pour lui mettre son poing dans la gueule. Il soupira à cette idée. Non pas qu'il ne prônait pas la non-violence, ou bien qu'il trouvait pas sexy de voir deux femmes se battre (malgré son côté chaste, il restait quand même un homme sensible à tout ce que les femmes ont à offrir!). Mais, il n'avait pas envie d'envenimer une situation déjà compliquée.

« Allons bon, si c'est juste de la compagnie qu'il vous faut, je peux en effet profiter de ma pause pour vous rendre service. Vous devriez en profiter de votre côté pour téléphoner à d'autres de vos hommes qu'ils prennent le relais des premiers au plus vite... » dit-il avec naïveté.

Ah le grand dadais, comme aimait l'appeler sa drow adorée, se laissait berner par cette petite bonne femme fatale, aussi dangereuse qu'un piranhas ! Il tendit sa main vers une table et galamment, il éloigna la chaise du rebord pour qu'elle puisse s'installer. Puis il la rapprocha à nouveau quand elle s'y installa*. Il se posa en face d'elle.

« Vous voulez boire ou manger quelque chose ? Je vous invite ! »

(*HJ : J'ai considéré qu'elle s'asseyait, si ça ne te vas pas... je peux changer ça hien ! )

[HJ: mouhahahah! Et oui elle s'assoit ]

"Qu'elle excellente idée!"

Bien sûr, elle l'aurait été, si tout cela n'avait pas été manigancé. Aucun de ses hommes n'étaient présent, oui c'est vrai, il s'agissait d'une équipe totalement différentes, totalement inconnue alors à Vyle.

Le grand Dahl Maz Yien était reconnu pour savoir menu son interlocuteur, ou dans certain cas, la où il le voulait. Il parvenait même , la plus part du temps , à aller là où il le  voulait. Mais il semblait qu'en la présence d'une jolie femme, les rôles s'inversaient.

"C'est très galant à vous." Dit -elle, faisant mine de se détendre avant de prendre place, comme elle y invitait." Un petit verre de vin rouge fera l'affaire, merci."

Jia Li replaça une mèche de ses cheveux d'ébène derrière son oreille, et rougit un peu.

"J'ai perdu l'habitude de ce genre d'attention. Tout est tellement prit pour acquis dans mon entourage... Il n'y a plus de place à la galanterie. On ne fait qu'exécuter les ordres de mon frère, avec une froideur polie. Sans gentillesse... Pas comme vous, Vyle."

Vyle écouta la mafieuse lui parler du manque de galanterie du reste de la gente masculine, il en était presque outré. Il avait du mal à s'imaginait qu'une telle pratique se perdait à ce point-là. Les humains manquaient cruellement de savoir vivre ! Après, il ne pouvait pas en tenir rigueur aux autres hommes de craindre la chinoise et d'agir davantage par peur que par courtoisie. Même s'il savait pertinemment qu'elle était à craindre. Lui-même savait qu'il se brûlerait les ailes s'il volait trop près d'elle.

« Il est difficile d'être naturel, courtois, poli et gentil, avec une femme dont on sait qu'elle à la capacité de vous priver de respirer rien qu'en claquant des doigts. »

En ce qui le concernait, il craignait davantage qu'elle lui saute à nouveau dessus. Il avait eu, à plusieurs reprises, du mal à la repousser. Même s'il savait que ce serait la plus grosse erreur de sa vie de se laisser aller, il restait un homme, face à une femme... fatale. Mais, il savait garder son sang froid. Après tout, il traitait depuis des années avec Shui-Khan. Il savait qu'il était un indic important et qu'il avait une certaine valeur à leur yeux. Il leur faisait plus confiance, depuis qu'il avait appris que les jumeaux n'étaient pas vraiment humains, mais des sorciers. Et puis il était toujours mieux de les avoir dans la poche que derrière le dos...

Il héla un serveur et commanda un verre de vin rouge pour son invitée, puis un café soir serré pour lui. Sans sucre, bien évidemment, car pour les harpies ce n'était pas vraiment digeste. Ils ne pouvaient rien manger des aliments humains. La viande non-putride les rendait aussi malade que si une autre créature consommait de la chaire pourrie. Sacrée ironie... En gros, c'était l'intoxication alimentaire la plus ridicule qui soit...

« Ne vous trompez pas sur ma gentillesse Madame Chen. Je fais juste, se que tout homme digne de ce nom devrait faire... »

(HJ : désolée pour l’attente )

Elle le remercia d’un signe de tête pour le verre de vin, puis parut quelque peu déçue.

‘’Oh!.. Je comprends.’’ Dit-elle en baissant les yeux quelques peu.

Ses longs cils noirs ombrageaient joliment le haut de ses joues.

‘’ Je me sens vraiment bête tout à coup’’ avoua-t-elle. ‘’ J’avais cru comprendre, enfin, après l’incident du congrès…’’

La jeune femme leva les yeux vers lui et eu un rire comme désabusée.
‘’Les vrais amis sont rares par les temps qui courent. Enfin, je dis ‘’par les temps qui courent’’, c’est tout le temps en fait. J’ai presque cru que nous aurions pu nous liez d’amitié.’’
Elle se mordit la lèvre, mal à l’aise.

''C'est ambarassant...''

(Hj: Idem, je répondrais plus vite la prochaine fois! Désolée ^^ )

Vyle n'avait pas voulu vexer la mafieuse. Il n'était pas fou assez pour oser penser à un truc pareil. Il jouait, il est vrai avec des hommes politiques de tout bords, mais il savait qui était suffisamment dangereux pour qu'il s'abstienne d'être aussi impétueux. Shui-khan en fait partie, à fortiori, sa jumelle aussi. Puis bon, il devait bien l'avouer, elle avait un truc que n'avait pas son frère... Et non c'était pas une paire de seins ! Le fait qu'elle lui ait sauté dessus à plusieurs reprises, jouait aussi sur le fait qu'il marquait plus clairement la distance avec elle.

Ce n'est pas qu'elle ne lui plaisait pas, loin de là même. C'était une femme magnifique. Même plus encore. Le truc, c'est qu'elle était vraiment dangereuse... Il se sentait bien souvent menacer par la simple présence de son garde du corps. Mais, vu que ce dernier n'était pas là, il était presque plus perturbé. Il avait le sentiment que le 'lapin' servait un peu de chaperon. Sans lui... il se sentait bien plus à la merci des avances de la jolie chinoise.

« Non, c'est moi... je... comment... je ne veux pas être familier avec vous... je... et puis bon hein... cette histoire... je pensais que vous ne vouliez plus y penser... donc... euh bon... »

Le harpie se colora en rouge. Aussi écarlate que ses gants. Il était assez gêné par cette situation. Comment dire ce qu'il pensait ? Ou ne pensait pas ? Il se voulait professionnel, mais ça devenait de plus en plus difficile avec elle. Il avait à plusieurs moments entre aperçue sa fragilité derrière son armure de glace et cela ne l'avait pas laissé aussi insensible qu'il voulait le faire croire. Mais s'il s'aventurait dans une relation extra-professionnelle avec elle, il ne savait pas jusqu'où ça risquait de finir. Ou plutôt, il imaginait bien. Près tout il l'avait repoussé assez de fois pour se faire une idée de ce qu'elle attendait de lui. Il avait beau être un peu naïf sur les bords, il n'était qu'à demi-blonde !

« … ce n'est pas que je ne veuille pas me lier d'amitié avec vous... c'est juste que... comment dire... c'est embrassant... en effet... je crains de ne pas... enfin bref. Peu importe Madame Chen. Même si j'ai pour vous une réelle affection, je sais également qu'il n'est pas de bon ton de trop s'investir avec des hauts dignitaires de la mafia. »

Il se voyait mal dire qu'il craignait par finir de céder à ses avances... c'était ça son problème. Mais il était trop pudique pour l'avouer. Et puis bon... Il n'avait pas envie de l'admettre non plus. Jia-Li était vraiment une femme avec tout ce qu'il faut là où il faut. Et lui dire non était vraiment un challenge. Déjà, parce qu'elle n'était pas le genre à accepter d'essuyer un refus et puis aussi qu'elle n'était pas le genre à qui on refusait grand chose. Une personne comme elle, c'était un compliment sur sa personne quand elle daignait poser les yeux sur elle... Pas le genre de personne a qui l'on veut dire non... mais que l'on suppliait presque à genou, juste pour un mot de sa part...

« Ne nous embarquons pas dans un sentimentalisme douteux... Hum c'est embrassant... comme vous le dites...

La jeune femme se détourna les yeux, semblant quelque peu blessée. Mais au fond, elle demeurait plus décidée que jamais d’asseoir sa domination sur le harpie. La sorcière ne savait plus si elle nourrissait une véritable en obsession envers Vyle à force d'être sans cesse rejetée ou bien était-ce... une sorte de béguin. Tous ses états d'âmes formaient un puissant maelstrom en sont fort-intérieur, incapable de décortiquer quoi que ce soit.

Son visage se ferma pendant quelque seconde, puis elle plongea son regard dans le sien. Et durant un moment, elle se sentit véritablement au bord du gouffre, comme faible. C'était insupportable. Pourquoi ne pouvait-il donc pas lui appartenir tout  simplement? Qu'avait-il de si spécial ? En quoi se permettait-il de lui résister? Elle avait laissé paraître bien plus de sa personne à cet homme qu'à n'importe qui d'autre! Il était temps que cela cesse.

'' Je ne suis vraiment pas à l'aise ici, Vyle.'' dit-elle en se levant soudainement, très pâle. '' Si ça ne vous dérange pas, j'aimerais monter à la chambre me remettre quelque instant, si vous le permettez. Puis je vais tenter de rentrer en contact avec mon frère.''

Son malaise, bien réel cette fois, elle souhaita qu'il ne fut que passager.

''Vous voulez bien m'y accompagner. S'il vous plait?''

Vyle ne s'était pas attendu une seule seconde à voir débarquer de nulle part la mafieuse. Il n'était donc pas du tout sur ses gardes. Ce qui était dangereux pour lui comme situation. Surtout avec une Jia-Li dotée d'une faim vorace de harpie. Cet oiseau de malheur risquait d'y laisser des plumes et sa vertu. Mais, pour le moment, ce qui le mettait surtout extrêmement mal à l'aise, c'était la conversation qu'il avait en ce moment même avec la jeune femme. Il avait l'impression que peut importe ce qu'il disait, il n'avait que des mauvaises réponses qui lui venait. Et chaque secondes il décevait un peu plus son interlocutrice.

Quand Jia-Li lui signifia son mal aise, il fut presque rassuré. Non seulement il n'était pas le seul dans ce cas mais en plus cela permettait de mettre un terme à une situation gênante. C'est pour cela qu'il ne réfléchit pas quand elle lui demanda de monter dans la chambre. Après tout, c'était lui qui lui en avait parlé. Machinalement, il regarda sa montre. Bon, il avait encore un bon moment avant de reprendre les conférences barbantes et autres interviews rasoirs ! Comme il n'était pas barbier mais journaliste, une petite pause ne lui ferait pas de mal.

Vyle hocha la tête et posa un billet sur la table pour payer la note. Le serveur garderait. Il s'en fichait. Il passerait cette dépense en note de frais. Le Ténébris SunLight n'était pas trop regardant sur l'argent que les journalistes dépensaient, tant que c'était raisonnable et surtout s'ils pondaient un scoop croustillant au bout du compte. Le harpie tendit sa main à Jia-Li l'invitant galamment à le suivre vers les étages.

« Venez Madame Chen. Nous allons vous mettre à l'abri. »

« Vous prendrez mon téléphone pour contacter votre frère. J'ai son numéro enregistré dans mes contacts... »

… Et bien entendu, le harpie ignorait qu'un Chen en cachait un autre. Jia-Lui était Shui-Khan. Il valait mieux qu'il l'ignore. Il craignait encore plus le frère que la sœur. Alors, s'il avait su son petit secret non seulement il tournerait de l'œil, mais son côté homophobe en plus... non il ne fallait pas y penser. Vyle était vieux jeux. Ce n'était un secret pour personne...

[HJ: je me permets une petite ellipse. Si tu n'es pas d'accord fais moi le savoir]

Parfois, Jia Li se disait qu'elle aurait pu être actrice. Elle jouait la comédie comme personne, mais il faut dire que toutes sa vie était une immense pièce de théâtre, s'éternisant. Elle passait tout son temps à jouer différent rôle, tantôt le terrible et implacable Grand Chen, tantôt sa soeur , effacée, victime ou redoutable séductrice. Il lui était même arrivé de se demander qui elle était réellement, dans l'un de ses rares moment de solitude.

La jeune femme prit volontiers la main gantée que lui offrait la harpie. Prête à mettre son plan à exécution, elle le suivit dans l'ascenseur. La jeune femme eut pourtant, aussi soudainement que brusquement, une hésitation. Presqu'une forme de remord. Elle? Jia Li? Des remords? La sorcière lui jeta un bref regard de biais, puis fixa le vide, grimaçant. À vrai dire , elle s'était attachée à cette fripouille à plumes. Était-elle prête à forcer en son coeur et son âme une passion qui n'était pas la sienne? Réduire à néant son libre arbitre? Elle n'avait jamais eu recours à de telle méthode! Non! Il était trop tard pour renoncer.

Jia Li lui emboita le pas vers la chambre, une fois à l'étage. La jeune femme était mutée dans un silence profond, son coeur battait à vive allure, manquant de lui sortir par la poitrine. Bon sang qu'elle était nerveuse!

C'est devant la chambre qu'elle choisit de passer à l'action, étrangement nerveuse.
Elle s'éclaircit la gorge, puis l'interpella:

"Vyle?"

Jia Li posa sa main sur son avant-bras, le regard presque contrit. Lorsqu'il se retourna vers elle [hJ: je suppose... ], qu'elle se hissa sur la pointe de ses pieds et plaqua ses lèvres sur les siennes, l'ensorcelant, par le fait même.