La chasse est ouverte!

-Suite de Parade Privée-

Éloïse parcouru rapidement les rues, Bull sur les talons. Ses yeux rouges voyaient tout, son nez sentait tout, ses oreilles percevaient tout. Crocs sorties, affamée, les mains crispées d'excitation, la bouche humide d'un appétit vorace elle courait à une vitesse folle telle une ombre sans âme qui se promène seule à la recherche du corps qui lui appartient. Sa peau glacée était fouettée par le vent et ses longs cheveux blonds glissaient dans son dos. Son souffle court était à peine perceptible.

À un coin de rue elle s'arrêta soudainement et se retourna vers Bull qu'elle plaqua au mur d'une bâtisse d'une main puissante.

-Nous y sommes, minauda-t-elle. C'est l'heure de choisir ton premier repas de la soirée. Nous suivrons notre jolie victime jusqu'à ce qu'elle soit seule...

Elle resta blottit contre le mur frais et observa longuement le bar où la nourriture entrait et sortait lentement, parlant fort, chantant allègrement, buvant et fumant avec l'inconscience qui fait de l'humain une proie si facile et naïve! Elle pointa un groupe de personne qui s'était réuni devant la porte et semblait être prêt à se quitter et se séparer.

-Regarde, qui te plairait? demanda-t-elle en le regardant par-dessus son épaule, lui offrant un regard suave et affamé.

Être vampire avait certes certains avantages. Ses capacités physiques avaient été décuplées . Mais malgré sa grande vitesse, Jonathan éprouva quelque difficulté à suivre son mentor. Éloïse fendait l'aire avec une rapidité et une grâce surnaturelle. Elle arrivait à se faufiler comme une ombre entre les bâtiments et les ruelles de Ténébris. Ce qui ne fit qu'accroître sa haine à son égard.

Cette vampire avait plusieurs surnom dans la communauté de monstre de la ville. Bien que n'en faisant partit que depuis peu de temps, Bull avait eu vent de certains, tous plus effrayant les uns que les autres. Le Cygne Rouge, l'Ange de Sang, la Faucheuse... La Dame Blanche. Bull trouvait que le dernier lui allait sans doute le mieux, surtout avec cette interminable chevelure platine qui flottait dans son dos, telle une cape. Bull se demanda combien de malheureux avait péri, tel son frère, dans ses bras, hypnotisé par sa peau diaphane et ses jolies lèvres satinés.

Malgré tout, le jeune vampire était absolument grisé par cette nouvelle liberté qui s'offrait à lui. Par l'enfer, il avait presque l'impression de revivre. Cette sortie proposé par Éloïse l'avait vraiment pris au dépourvu et l'avait totalement enchanté. Jonathan devina qu'il devait quand même se méfier. Elle était un être changeant et imprévisible. Démoniaque. Ça pouvait aussi bien se retourner contre lui.

Quand soudain, la vampire s'immobilisa devant lui. Jonathan manqua de lui rentrer dedans de pleins fouet. Mais à sa grande surprise, ce fut lui qui fut projeté contre le mur de brique derrière lui. Le garagiste grimaça. Éloïse ne le ménageait vraiment pas.

Jonathan grogna avant de lever les yeux, attiré par le bruit des conversations. Le Darkness Pub! Une série de souvenirs, tels des flashbacks s'imposa momentanément à son esprit. Il se revit , lui, mangeant, buvant, à table avec... Leur visage étaient flou. Ce souvenir n'aurait autant pu ne pas lui appartenir... Le vampire se secoua. Un frisson d'excitation le secoua de nouveau.

"La petite brune là!" Dit-il, avec un énorme sourire, faisant un pas vers l'avant, près à passer à l'attaque.

"La petite brune là!"

Éloïse sourit et le retint, serrant son chandail contre son poing solide en hochant la tête.

-Très bon choix, minauda-t-elle avec fébrilité.

La jeune fille était exquise et semblait avoir encore assez d'esprit pour leur offrir un spectacle honorable, la tentative d'une vaine fuite, la peur dans les yeux et le sang qui pulse si fort qu'il se répand dans la bouche à une allure grisante et appétissante. Bull avait du goût! Elle était bien fière de lui et elle se retourna pour lui faire face, levant son joli visage de poupée vers lui.

-Tu as du goût, j'aime cela!

Elle regarda la jeune femme par-dessus son épaule et fronça les sourcils.

-Il va falloir attendre un peu tout de même... Je te dirais d'attendre encore quelques minutes, avec un peu de chance elle va quitter avec une autre personne... Ils vont peut-être couper par une ruelle, si nous sommes chanceux elles vont nous voir et tenter de fuir... le sang est plus chaud...

Elle ricana et posa sa main contre la joue de Bull ses grands yeux rouges plantés dans les siens, un sourire heureux aux lèvres pulpeuses et rouges.

-Je suis bien contente de partager cette soirée avec toi, j'ai réalisé aujourd'hui que je ne t'avais jamais vu chasser! Elle tourna les talons et croisa les bras contre sa forte poitrine pour observer les jeunes gens qui grouillaient comme des agneaux dans leur enclos. J'ai bien hâte de te voir à l'oeuvre, qui sait, tu vas peut-être assez me surprendre pour que nous y retournions un de ces jours!

Elle envoya sa longue chevelure dans son dos et souffla un moment en observant la scène exquise. Elle avait si hâte, elle ressemblait à une gamine qui attend avec impatience le jour de sa fête. La vampire se tourna à nouveau vers Bull et ses grands yeux brillants le parcoururent rapidement alors qu'elle sautillait légèrement, crocs sorties.

-J'y pense, il serait mieux de ne pas les tuer. Il faut tenter d'être le plus discret possible aussi. Et si on en tue une il faut tuer l'autre... Mais évitons de les tuer, je ne voudrais pas avoir de problème à cause d'une autre disparition, l'U.D.P.H sont sur nos talons et ils sont de plus en plus près de nous... Soyons vigilants.

Elle lui offrit un large sourire et lui fit dos à nouveau dans l'attente de les voir enfin se séparer et s'offrir à eux enfin avec une naïveté toute humaine.

Éloïse freina net son élan en le saisissant par le chandail. Le jeune vampire s'immobilisa aussitôt, sourcils froncés. Il ne s'était même pas compte qu'il avait avancé vers la jeune fille qui discutait tranquillement avec un groupes d'individus, tous plus obscures les uns que les autres. Mais malgré tous ses prédateurs, la pire était sans doute derrière lui en ce moment.

"Attendre? Mais on pourrait juste..."

Oui ! Bon elle n'avait pas tort. Se jeter tête baissée dans le petit groupe de mortels n'était sans doute pas la meilleure idée qu'il ait eu. Il faut dire que Bull ne faisait pas vraiment dans la délicatesse. Se débarrasser des corps était sa spécialité, tout comme sa rapidité et son efficacité, mais son imprévisibilité lui avait valut quelques problèmes avec l'OM et Éloïse. Ses instincts bestiaux demeuraient un problème majeur. Tout ça, c'était la faute de son mentor! Encore une fois!

Il s'agita de nouveau lorsqu'elle fit mention de "sang chaud".

"J'penses quand même que nous devrions..." Commença-t-elle avant qu'elle ne lui caresse la joue, ce qui le réduisit aussitôt au silence.

Il avait horreur qu'elle fasse cela. Elle savait parfaitement bien l'effet que ses doigts fins sur sa joue lui faisait. Jonathan déglutit, mais il n'eut pas à se détourner d'elle, puisqu'elle le fit elle-même. Bull grimaça.

"Je vous décevrez pas." Dit-il, dressant le menton, comme si cela aurait pu racheter une quelconque liberté.

Bull se rapprocha d'Éloïse, toujours à l'ombre de la bâtisse.
Au même moment, un grand type au sourie avenant rejoint leur proie numéro un pour lui coller un gros baiser sur la tempe. Le jeune homme passa en même temps son bras autour du cou de la brunette.

"Son copain?" Demanda innocemment Bull, les sens en alerte.

Elle croisa les bras contre sa poitrine généreuse et s'accota contre le mur, silencieuse comme un félin qui attend le bon moment pour bondir sur sa proie. Elle sentit Bull se rapprocher d'elle et un mince sourire moqueur étira ses belles lèvres devant son intérêt tout enfantin. Vraiment, elle aurait peut-être fait une bonne mère! Humaine... Elle aurait gâté se petit monstre et en aurait fait un petit prince ou une petite princesse. Vampire, elle était sans pitié et aurait peut-être plus traité ses enfants comme elle traitait Bull, avec de l'amour bien caché sous du sarcasme et des menaces. Elle était folle de lui et le chérissait plus que n'importe quoi, il était la "chose" la plus précieuse à ses yeux. Mais Éloïse avait si peur de paraître faible qu'elle se montrait cruelle avec tous ceux qui l'entouraient. Jamais elle ne dirait "Je t'aime" à quelqu'un, jamais elle ne pourrait démontrer quelconque sentiment d'amour ou d'amitié à qui que ce soit, elle et les sentiments tendres! non merci. Son amour n'était perceptible que si elle ne démontrait aucune haine envers une personne, de la froideur honnête était sûrement la meilleure preuve qui donnait le doit à une personne de croire qu'elle l'endurait sans agacement... Peu importe tout cela était plutôt compliqué et seul Éloïse pouvait comprendre ce qui ce passait dans son cerveau de monstre.

Un joli brun s'avança vers leur victime et la vampire fronça les sourcils en décroisant les bras lentement portant tout son intérêt sur les deux corps de viande alléchante.

"Son copain?"

-On dirait bien, susurra la jeune femme en souriant. C'est parfait alors!

Le mignon petit couple fit un signe au groupe et s'éloignèrent lentement, l'un blotti contre l'autre. Éloïse eut un ricanement amusé et lança ses longs cheveux dans son dos avant de se décider à les suivre. Elle traversa la rue en silence, roulant lentement des hanches, ses yeux rouges ne quittant pas le couple des yeux. Elle passa devant le groupe d'ami sourire en coin.

(HJ: méga révélation! Non seulement Élo a des sentiments mais en plus elle tient à Jonathan )

Ils étaient jeunes. Si jeunes! Est-ce qu'il avait lui même eu ct âge là? Avait-il seulement été déjà insouciant? Bull sonda rapidement ses souvenirs- du moins le peu qui n'était pas totalement vaporeux- pour retrouver une certaines formes de bien être dans son passé. Mais il en fut incapable. Pourtant, il avait bel et bien vécu. Jonathan avait connu les années folles de la jeune vingtaine, alors pourquoi n'arrivait-il plus à se remémorer ce que c'était que de se sentir libre, léger... Le vampire ressentit une sorte de manque dans sa poitrine. Pendant un bref instant, il les envia presque mais sa faim de sang prit très rapidement le dessus. Pas de place pour les sentiments quand on a le ventre vide.

Éloïse replaça ses cheveux en un geste qui ne manquait pas d'élégence et s'élança à leur poursuite. Bull l'observa un moment, fasciné par la souplesse avec laquelle elle se déplaçait, sans un bruit. Puis, Jonathan lui emboîta rapidement le pas, trépidant d'impatience.

(HJ: : XDD bein oui elle a d.jà été humaine quand-même tse c'est pas Judicaël quand-même hehe )

Le couple était plus qu'adorable et n'importe qui avec une conscience, une sensibilité, peu importe, des sentiments bien humains, les auraient laissé filer. Certains vampires étaient assez faible pour cela, mais Éloïse ne laissait jamais une proie fuir parce qu'elle avait de la pitié pour elle. La vampire était sans pitié, sans coeur, ce que les autres ressentaient ou voulaient ne l'affectaient aucunement. Tout ce qui comptait était ce que Elle, elle voulait peu importe les conséquences, si elles ne l'affectaient pas bien sûr. Elle était terrifiante à voir sous les reflets de la lune, flottant comme un damné derrière le couple trop heureux et insouciant. Leur odeur était alléchante et Éloïse humai l'air longuement sans cesser de les suivre. Malheureusement, ils restaient dans les grandes rues et puisque c'était toujours l'été beaucoup de gens s'y promenaient. Éloïse n'était pas reconnue pour sa patience et cela paru, car elle se crispa lentement de colère et devait déployer toute sa force pour se retenir de leur sauter à la groge et de les tuer avec une violence un peu sanglante...

Le couple tourna à une rue et entrèrent rapidement dans un petit logement comme s'ils avaient sentis sa présence. La vampire s'arrêta net devant la porte les yeux écarquillés devant une furie hystérique, effrayante. Personne ne pouvait lui échapper, il n'était pas question qu'ils s'en sortent si facilement. Elle allait passer par la fenêtre... Leur odeur était si bien encrée dans sa mémoire qu'elle allait savoir exactement où ils se cachaient lâchement.

Mains dans la mains, ces deux là étaient loin de savoir quel sort le destin leur réservait. Enfin, si le destin avait de long cheveux blond et des crocs acérés.
Ils les suivirent durant de longues minutes dans le silence le plus complet. La brunette , pourtant, n'arrêtait pas de jeter des regards inquiet par dessus son épaule. Comme si elle avait pressentit l'ombre d'un quelconque malheur peser sur eux. Ce qui n'empêcha pas le petit mâle humain de ricaner. Curieux, se dit Bull. Les êtres humains étaient très curieux. Il s'en rendait compte maintenant.

Le jeune couple arriva devant ce qui devait être sans doute le bloc appartement du garçon. Il n'eu aucun mal à convaincre la jeune fille de le suivre à l'intérieur, puisqu'elle monta 3 par 3 les marches de l'escaliers, pressée. Le type eu l'air ravi du dénouement de sa soirée.

Éloïse , elle, un peu moins, puisqu'une lueur de folie inquiétante illumina son regard. Jonathan eu comme réflexe de faire un pas de côté, pour ne pas rester trop près d'elle. On ne sait jamais.

Il crut soudain apercevoir un escalier menant à un balcon, sur le côté du bâtiment. Une lumière venait d'être allumée au même étage. Jonathan pouvait faire la conclusion qu'il s'agissait de l'appartement du mec. Mais encore là, il ne pouvait être moins sûr. Néanmoins, il se contenterait même du cadavre d'une vieille dame en ce moment. Bull s'élança alors, vers l'escalier en colimaçon.

Éloïse sentit le regard de Bull glisser derrière elle et un sourire étira ses lèvres rouges lorsqu'il s'élança vers les escaliers qu'il avait aperçu malgré la noirceur de l'endroit. La longue chevelure de la vampire se soulevèrent dans son dos lorsque le puissant corps de Jonathan les frôla avec une vitesse hallucinante. Ils tombèrent légèrement dans son dos alors qu'elle restait toujours immobile devant la porte, les yeux fermés. Le vent se levait, traînant avec lui des odeurs de chair et de fleurs ; mélange étrangement étourdissant.

La vampire ouvrit les yeux lorsque Bull eut atteint la porte du dessus et se retrouva à ses cotés en une fraction de seconde. Perchée sur la rampe elle le retint par son chandail et son regard félin parcouru la ruelle un moment avant que son attention soit totalement rivée vers ce qu'ils désiraient tous deux. Ses yeux rouges se figèrent un moment et un mince sourire qui n'était pas des plus rassurant étira ses lèvres charnues. Elle descendit lentement de son perchoir, ses cheveux flottant doucement dans son dos, agités par la brise du vent.

D'un coup de pied elle enfonça la porte sans plus de façon, crocs sorties, yeux rouges et brillant de cruauté.

-Alors... émit-elle d'une voix vibrante.

Elle arqua un sourcil en posant ses yeux sur les deux jeunes gens à peine vêtues, une main sur la hanche, l'autre levée vers son visage.

-On s'amuse sans nous?

Éloïse ricana et envoya son rideau blond vers l'arrière en perdant son sourire, son expression s'aggravant, s'assombrissant. Elle sentait leur pouls s'accélérer, leur sang circuler dans leurs veines à une vitesse vertigineuse, délicieuse. Elle fit un pas vers eux et leva son visage, l'exposant à la lumière, ses yeux posés sur les pauvres enfants.

-Comme la vie est injuste

Elle leva à peine le pied et sauta sur eux dans un élan qui lui donnait l'allure d'un grand chat sauvage. Elle les plaqua au sol, les mains enserrant leur gorge ; leur faisant garder un silence de mort, et regarda Jonathan par-dessus son épaule.

Lorsque les deux vampires pénétrèrent dans le petit appartement, les deux jeune gens n’eurent vraiment aucune chance. Ce fut un carnage. Et un carnage d’une rare violence. Bull avait véritablement perdu toute conscience humaine et s’était jeté, tout comme Éloïse sur les deux gamins sans défenses. Tout ce passa si vite.

Et à présent, des traces de sang, témoignages des meurtres horribles qu’ils venaient de commettre, maculaient à présent le tapi, le parquet, une partie des murs et mêle le lit au milieu de la pièce. Bull était comme gavé, grisé, électrisé. Ses crocs toujours plongé profondément dans le bras du jeune homme déjà couvert de morsure, Bull tremblait de plaisir, les pupilles dilaté au maximum. C’était si bon! Il grogna de frustration, lorsqu’il réalisa qu’il n’arrivait plus à tirer la moindre goutte de la carasse. Il planta à nouveau ses crocs dans la nuque du jeune homme, s’acharnant.
Au même moment, on cogna à la porte et la voix rauque d’une vielle dame s’éleva.

-Maximilien? C’est madame Trudel.. votre voisine d’en dessous. J’ai entendu des cris. Est-ce que tout va bien?

C’est cette voix tremblotante qui tira Bull de son trip. Il lâcha tomber le cadavre de Maximilien sur le sol, se rappelant soudain des paroles de Luce Leroy. S’il mettait à nouveau les membres de l’OM en danger en l’exposant aux autorités, elle le mettrait en pièce. La bonne femme appellerait certainement les flics en voyant ce qu’ils venaient de faire. Les yeux ronds, il se retourna vers Éloïse, comme tétanisé.

Éloïse était peut-être connue pour être une vampire, folle, hystérique et d'une humeur massacrante et imprévisible, mais il ne fallait pas oublier sa qualité la plus dangereuse : elle était d'une violence effroyable et sans pitié. Jonathan, peut habituer à contrôler ses pulsions fut tout aussi agressif qu'elle et bien plus vorace. Jamais elle n'avait gaspiller autant de sang sur les fournitures d'un appartement. Quel dommage.

Étendue sur la jeune femme vidée complètement de son sang, Éloïse l'ayant vidé de toute vie, ayant aspiré son âme en entier, la vampire se redressa en envoyant ses longs cheveux intacts dans son dos. Elle glissa ses doigts sanglants entre ses lèvres et posa ses yeux vers Bull qui cherchait la goûte de plus qui assouvirait enfin sa soif digne de la louve de La Divine Comédie.

Quelqu'un cogna à la porte et les deux vampires figèrent et restèrent aux aguets.

-Maximilien? C’est madame Trudel.. votre voisine d’en dessous. J’ai entendu des cris. Est-ce que tout va bien?

Éloïse jura avec colère. Elle avait tout fait pour que personnes ne les entendent, comment cette pauvre vieille femme qui n'était pas destinée à mourir les avait-elle entendus? La vampire resta immobile avant de soupirer. elle secoua la tête vers Bull et posa une doigt sur ses lèvres, lui imposant le silence.

Elle glissa son corps couvert de sang vers lui et se hissa contre son large corps pour lever ses lèvres vers son oreille.

-Deux victimes c'est bien assez, murmura-t-elle. Il serait trop dangereux de s'attaquer à cette vieille femme, nous ne savons pas ce qu'il peut y avoir derrière la porte avec elle.

Elle tourna son visage blême vers ladite porte et fronça les sourcils. La pauvre femme restait là, tremblante de peur. Éloïse eut un spasme de colère.

-Je n'aime pas le sang vieillit, cracha-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine couverte de sang.

Éloïse n’avait donc pas prévu non plus être dérangé par cette importune vieille femme. Bull était bien décidé à effrayer la vieille peau pour qu’elle les laisse tranquille, pour leur donner de temps de fuir. Son mentor l’en empêcha toute fois et Bull s’immobilisa à nouveau. Il dévisagea la vampire avec qui il venait de partager un enca mortel avant de regarder à nouveau la porte.

Qu’est-ce qu’elle s’imaginait? Que la vieille était accompagnée d’une élite spéciale de l’UDPH. Il obéit néanmoins et recula d’un pas.

-Faut qu’on s’tire, ajouta tout de même Jonathan, regardant autour de lui.

Ils n’avaient pas fait dans la dentelle réalisa le mercenaire en regardant les alentours. Il choisit tout de même d’emmener les corps. Luce saurait quoi faire avec ça non? La vice-présidente de l’OM se spécialisait dans les pompes funèbres après tout. Et puis, hors de question de laisser, comme la dernière fois les cadavres mutilés de ses victimes derrière lui. Il envoya les corps sans vie des deux jeunes adultes sur son épaule et s’approcha de la fenêtre.

-Où on va maintenant? Demanda-t-il à la vampire, parlant tout bas.

-Faut qu’on s’tire,

Éloïse resta immobile devant la porte le regard hagard et la lèvre tremblante. Elle ne cilla pas lorsque Bull parla de sa voix grave et insistante. La vampire vacilla soudainement et recula d'un pas. Elle avait l'impression que quelqu'un l'observait, tapis dans le noir, attendant qu'elle ne fasse un mauvais mouvement qui la jetterait dans un gouffre, dans le passé, attendant qu'elle ne commette une erreur pour la remettre au cachot et la torturer de nouveau. Elle ferma les yeux sur ces images horribles qui la hantaient et serra les dents en frissonnant.

Le regard de bull se promena sur la pièce et elle ouvra les yeux pour regarder autour d'elle à son tour. La pièce était tapissée de sang. Elle, en était couverte, ses cheveux blonds étaient rouge et du sang glissait dans son cou et un mince filait avait parcouru son visage, saignant son visage d'albâtre en deux. Bull prit les deux cadavres et Éloïse leva un regarde haineux et le lorgna sombrement. Il avait l'air de ce qu'il était avant... Un membre de l'U.D.P.H... un monstre, un vrai. Il ressemblait à ses hommes horribles, puissant, grand et effrayant.

La vampire chassa ses sombres pensées d'un mouvement de la main et détourna les yeux en chassant une mèche collée dans son visage. Il ressemblait à ces hommes qui l'avaient saignée à mort, mais pas assez pour qu'elle ne meurt... qui l'avaient torturés... ces monstres qui avaient osés mettre la main sur elle... Un frisson glacial lui parcouru l'échine et elle eu un spasme d'effroi.

Il s'approcha de la fenêtre et elle le dévisagea farouchement, hésitante. Il n'était pas aussi fort qu'elle, mais il était bien plus grand et imposant et si... tellement... trop comme eux... Elle fit un pas en sa direction les yeux rivés vers la nuit noir qui engloutissait la ville et glissait dans la pièce pour les dévorer de sa morsure glaciale. Elle se sentait observer... quelqu'un semblait attendre qu'elle commette une erreur pour la renvoyer dans le cachot où elle avait passé des journées entières à souffrir, un seul faux mouvement et elle retournait là où avaient commencés ses cauchemars. Elle dévisagea Bull un moment et s'approcha de lui lentement. La vampire glissa une jambe hors de la fenêtre et leva le menton vers Jonathan.

-Où on va maintenant?

Elle lui offrit un air légèrement inquiet et observa les alentours avec méfiance avant de glisser son corps félin englué de sang à l'extérieur. La nuit froide les accueillit et Éloïse leva le visage vers le vampire.

-On va chez moi, émit-elle d'une voix tremblante.

Elle avait l'habitude de cacher les corps de ses victimes dans un petit bunker jusqu'à ce que le moment de s'en débarrasser était opportun. La vampire se laissa tomber et ses talons claquèrent sur l'asphalte noire. Elle se glissa dans la nuit sans un bruit et s'arrêta au milieu de la rue lorsque le vent poussa les nuages et que la lune ne se pointe l'éclairant au milieu de la rue, faisant briller sa peau et ses cheveux. Elle ressemblait à un fantôme. le vent soulevait sa chevelure blanche et glissait contre sa peau glacée.

Jonathan cru remarquer qu’Éloise le regarda différemment que d’habitude. Si elle posait normalement des regards sur lui hautain, supérieur, comme un chat qui considérait une petite souris, elle le regardait maintenant avec une sorte de méfiance étrange. Mais ce n’était vraiment pas le moment de se poser des questions. Il fallait évacuer et vite. Tant pis pour tout ce sang!

Chez elle? Parfait! Il n’allait certes pas commencer à rouspéter. Bull laissa le vampire passé devant et passa par la fenêtre après elle. À son tour, il se laissa tomber un étage ou deux plus bas, il n’aurait su le dire, mais avec beaucoup moins de grâce. Et très lourdement.

Bull devait avouer pourtant ressentir beaucoup d’excitation. Adrénaline à fond! C’était exactement ce qu’il recherchait en suivant Éloïse . Le jeune vampire se demanda si toutes les parties de chasses étaient aussi riche en émotion.

Il entendit derrière lui la vieille femme pousser un cri d’horreur alors qu’ils gagnaient une petite ruelle. Elle venait sans doute de découvrir la scène de crime. Mais Bull s’en fichait pas mal, il était euphorique et fébrile. Il se sentait invisible!
Direction la demeure d’Éloise!

(HJ: sujet clos)