(Terminé) L'Avenue Arundel, c'est pas ici , non? (PV Alec)

Il leva les yeux vers elle, bouche bée. Leur regard se rencontrèrent. Les yeux sombres de Lise s'arrondirent et son coeur se mit à battre plus fort. C'était trop direct, c'est ça. Elle se rendit bien compte que cette remarque l'avait quelque peu troubler. Elle aurait voulut se soustraire à ses yeux où se reflétaient mille question. Mais elle en fut incapable. La brunette ouvrit la bouche pour essayer de s'expliquer, mais aucun son ne sortit.


Heureusement,  Dédé apparut et Lise fut heureuse qu'il brise cet espèce de ... De quoi dont? D'étrange charme. 


-Pour moi, monsieur, la salade avec le poulet. Mais j'aimerais que vous laissiez la vinaigrette dans un petit pot à côté. Quant au poulet, choisissez les plus jolis morceau et disposez les sur le côté de l'assiette. Pas de... Oh! Comment ça s'appelle les petits morceau de bacon croustillants... Peu importe! Pas de ça. Mais j'aime les croutons. Mais juste les plus dorés... Oh! Et si vous pouviez m'apportez un verre d'eau avec cela, en plus de la limonade. Sans glaçon.


Elle sourit à Alec avant de détourner les yeux. Elle toucha ses joues. Mon Dieu! Elles étaient brûlantes. La jeune femme devait être rouge comme une pivoine. Elle avait si chaud! Elle se saisit du chapeau et s'éventa un peu avec celui-ci, cherchant à reprendre son calme.

Ses oreilles continuaient de bourdonner et il n'arrivait pas à se calmer. En plus, il y avait pleins de choses qu'il se remémorait, des choses qu'elle avait dit, ou des gestes, des rougissements. Mince... Il se faisait des films ou quoi ? Il se passait quoi là ? Bon allez, il fallait qu'il se calme. Après tout, c'était lui le Psychologue, même s'il ne souhaitait pas exercer, il pouvait bien se sortir d'une situation comme ça. Lise semblait extrêmement mal à l'aise en plus. Elle parlait sans respirer et sans s'arrêter et elle devenait de plus en plus rouge.

Il resta encore plus bouche bée lorsqu'elle saisit son chapeau et s'éventa. Ok, elle était vraiment mal à l'aise et lui se posait une centaine de questions à la seconde. Sans certitude, il ne voulait rien dire et surtout rien affirmer.

“Tu me met une bavette saignante avec une césar s'il-te-plait ?”
- Une bière avec ça ?, demandât Dédé.
“Non, j'ai ma bécane pas loin, de l'eau se sera très bien.”

Il lui tendit le menu toujours autant surpris qu'il y a 2 minutes. C'était pas simple ce truc, autant la jouer cool hein ? Il avait toujours aussi faim et ça jouait sur sa façon de penser.

“T'as prévu quoi pour demain soir ? Le menu je veux dire...”

[HJ: Aww! Il est tout mignon tout plein!]


Elle remit à son tour le menu à Dédé, reprenant quelque peu son calme. C'était si bien partit pourtant? Lise ne comprenait vraiment pas ce qui lui arrivait . Elle ne parlait pourtant jamais avant d'avoir réfléchit. Ça faisait deux fois maintenant qu'elle agissait soudainement. La jeune femme commençait sérieusement à douter que la chaleur ait quelque chose à voir avec cet agitement. C'était très inquiétant. Peut-être avait-elle dû écouter son instinct et ne pas se tenir trop près de lui. Elle avait vraiment l'impression qu'il y avait deux Lise en ce moment, celle qui savait ce qu'elle avait à faire, celle qui se tenait à sa place, et l'autre, une Lise idiote et imprévisible dont elle n'avait jusqu'ici jamais suspecté l'existence. Lorsque les choses ne se déroulaient pas selon son plan, elle paniquait.


La jeune femme se força  à reprendre le contrôle d'elle-même, et après avoir prit un bonne inspiration , elle se détendit. Merci à Alec pour sa maline intervention.


-Le dîner, oui... Alors j'avais pensé qu'en entrée j'aurais pu servir des rillettes de porc fondantes à la fleur de thym  ou une bisque de homard à l'armagnac. Pour le plat principale, peut-être un fondant de jarret d’agneau sur crème de bleu....au vieux porto pourquoi pas. Et comme dessert, une tarte vaudoise au framboise. Quelque chose de simple quoi, dit-elle avec un grand sourire.

[HJ: Mignon oui mais quel boulet quand même! XD]

Oh mais la diversion à deux balles quoi... Mais alors y parlons du menu, ça va alléger la conversation. Non mais vraiment, il aurait pas put trouver mieux ou moins évident. C'était même pire que de parler de la météo. Non mais il avait perdu la tête ou quoi ? Il s'en mordait les doigts tiens. Il l'écouta avec attention tout de même, suivant les désirs de son estomac. Si Lise avait l'impression d'être double, lui se sentait encore pire. Il n'arrivait pas à faire taire son esprit et à repartir sur de la légèreté.

Qu'est-ce qu'il devait faire ou dire maintenant ? Ignorer cette remarque ou enlever toute ambiguïté. Il avait peur de la faire fuir en fait, ce qui ne serait pas souhaitable.

“Un beau menu mais ça ne me semble pas simple du tout. En tout cas, j'ai hâte rien que d'en parler...”

Il s'interrompit un instant aussi coi que précédemment. Il fallait juste continuer sur sa lancée et ne pas la mettre mal à l'aise. Plus facile à dire qu'à faire...

“Tu veux que j'amène quelque chose demain ?”

[HJ: bah! Voyons! On l'aime comme ça haha]

Elle joint ses mains dans son giron pour tenter de camoufler leur léger tremblement. Lise hocha la tête.

"J'espère que le dîner sera à la hauteur de tes attentes." Déclara-t-elle, maîtrisant le son de sa voix pour paraître la plus sereine possible.

Elle avait merdé. Vraiment merder. Quelque chose là c'était briser, elle en était sûr. Un minuscule petit quelque chose. Lise devrait s'expliquer non? Pour lui dire quoi? La jeune femme n'arrivait pas elle-même à s'expliquer ce qui lui avait prit. Ce n'était pas un flirt. Ce n'était pas un flirt. Flirter ne lui était pas possible. Elle avait mille choses en tête , mille choses à faire. Et il y avait... Le maire. 

Tout irait mieux après avoir manger se promit-elle, alors qu'elle se mordillait la lèvre, comme à chaque fois qu'elle était préoccupée. Il n'était pas confortable, il ne fallait pas être médium pour le ressentir. Mais il ne fallait pas s'inquiéter. Tout irait bien. Ce n'était pas comme si sa disparition l'affecterait. Si? 


"Oh! Non. Je t'en pris." Dit Lise, touchée. "Tu en as déjà tellement fait pour moi. S'il te plait, laisse moi te remercier comme il se doit."

Elle émit un petit rire nerveux.

"Si je puis me permettre de te faire une confidence..."

Lise pencha sa tête sur son épaule, les yeux brillants.

"Je suis vraiment une piètre cuisinière. Mes parents sont convaincus que c'est moi qui prépare tout... Mais j'ai de l'aide. Beaucoup d'aide. Mes voisins du dessus, Sylvain et Richard, ce sont de vrais chefs!" Avoua-t-elle. "Je ne l'ai jamais dit à personne..."

A la hauteur de tes attentes... On était revenu des heures en arrière dis donc... Oh le gros froid. Il comprenait pas complètement comment gérer ça en fait. Soudainement, il se demanda si elle n'avait pas fait un lapsus plutôt que de parler sans réfléchir. C'est ça, elle avait dû se planter et maintenant elle s'en voulait. En plus c'est sûr, il le savait depuis le début ils n'étaient pas du monde donc bon, il fallait plus s'en faire. Bon c'est vrai, son petit orgueil de mâle en avait prit un coup mais c'était mieux comme ça. En plus, elle devait avoir quelqu'un cette jeune femme, le Maire ou autre. Une femme comme elle ne pouvait pas être seule.

Il sourit en coin alors qu'elle le priait d'accepter et se contenta d'hocher la tête comme toute réponse. D'accord, elle voulait cuisiner et le remercier de sa gentillesse, il allait jouer le jeu. Bon il allait aussi devoir passer un moment avec les Vernay et leurs amis mais c'était du détail.

“Non...”

Il était sidéré... Elle allait faire d'autres personnes cuisiner pour son repas. Sidéré le Alec.

“Tu l'as même pas dit à tes parents ? Mais pourquoi tu leur caches ?”

Quand même sympa les voisins de s'occuper du repas, de vrais chefs en plus, il allait se régaler demain !

Lise Vernay qui révélait un de ces propres secrets? Voilà qui tenait de l'extraordinaire! Maudit Alec kane et sa joli gueule qui lui faisaient faire n'importe quoi.

Lise haussa vaguements les épaules avant de prendre une gorgée de limonade.

''Avec ma famille, tout doit toujours frôler la perfection'' avoua-t-il en jouant distraitement avec la paille dans son verre'' Je me dois d'être irréprochable en toutes circonstances. Je fais ce qu'on attends de moi... Sinon, je crains de les décevoir.''

Elle émit un petit rire sans joie.

''Tout ce qui conmpte... ce sont les apparences'' dit-elle avant de perdre son sourire.

Son regard se perdirent un moment dans le vide comme si elle mesurait ses paroles, réalisant le non-sens de tout cela. Puis tout à coup elle se redressa sur son siège, les yeux ronds.

''Mais ne va pas croire que mes parents sont des espèces de tyrans! Ce sont des gens biens, exigeants... mais bien. Et je les aimes beaucoup.'' fit Lise en riant.

Il la laissa faire son discours ponctué de pauses et de ricanements et changea petit à petit son expression de sidéré à interdit. Ça se faisait encore dans les vieilles familles de la haute société ça ? Ce soit-disant culte de la perfection ? Mais dans quoi était-il tombé ? Il y a pas à dire, les riches étaient vraiment barrés de chez barré.

“T'as pas besoin de te justifier tu sais, c'est normal de suivre une ligne de conduite dictée par nos parents. Enfin normal... C'est le schéma directeur jugé normal.”

Fatiguant quand même son train de vie. Si au moins il pouvait lui faire oublier son quotidien de temps en temps, il serait content. En même temps, elle n'avait guère le choix. Dans son cas, soit elle faisait de son mieux, et plus, soit elle se faisait bannir. Ou il lui semblait. Soudainement, il se rendit compte qu'avec cette révélation, il venait de devenir son complice et qu'il allait devoir faire attention demain au dîner. C'était pas le moment de faire une gaffe.

“On va avoir un problème au dîner par contre, il va me falloir mentir pour te couvrir, sinon adieu la perfection.” Il fit une pause d'une seconde et poursuivit: “Et je suis loin de la perfection, t'es sûre que ça va pas te faire de soucis que je vienne demain, avec ta famille ? Ils vont sans doute te poser des questions.”

"Oui. Tu as raison. Mais parfois je... Enfin..."

Elle haussa les épaules.

"on choisit ses amis, pas sa famille, n'est-ce pas."

Et j'aimerais te choisir toi, eu-t-elle envie d'ajouter. Mais ça aurait été déplacée. Dans tous les cas, la vie continue et Lise poursuivait sa quête de perfection dans son monde superficiel. Ça lui parut soudain.... Un peu étrange. 

"non, Alec. Il n'y aura aucun problème. Je n'aurai qu'à leur dire la vérité. Tu m'es venu en aide alors que je n'avais aucun autre échappatoire. Ça compte ça! Et ça fait une formidable anecdote à raconter."

Prenant son courage à deux mains, elle se pencha vers lui et posa sa main près de la sienne, effleurant à peine ses doigts des siens (afin de réduire leur contact évidemment tout en s'assurant d'avoir toute son attention).

"Personne n'a demandé à ce que tu sois parfait. Si ne t'ai invité à ce dîner, c'est que je désires que tu y sois." Clarifia-t-elle une bonne fois pour toute, plongeant son regard dans le sien.

“C'est vrai, mais on a besoin des deux, amis et famille.”

Il ne voulait pas lui faire du tord c'est tout. Les parents pouvaient se montrer intransigeants et il ne voulait pas la mettre dans une mauvaise posture face à eux. En revanche, elle avait raison. Ils n'avaient pas à rougir de cette anecdote. Il l'avait aidé et elle se sentait redevable, c'était normal mais il n'aimait pas être dans de ce côté là. Qu'on lui doive quelque chose ne faisait pas partie des choses qu'il appréciait le plus, même avec Lise. Après le dîner de demain tout devrait bien se passer et elle ne lui devrait plus rien. Il l'exigerait même si elle en pensait autrement.

Alors qu'elle se penchait vers lui, il sentit ses doigts effleurer les siens et il se figea à nouveau. Il l'écoutait à peine, il pouvait l'entendre mais de loin, comme un écho lointain. Il dû faire un effort sur-humain pour garder une expression normale et ne pas faire glisser ses doigts entre les siens. Qu'est-ce qu'elle était belle...

“D'accord.”

Il murmura presque alors que Dédé revenait... Toujours au mauvais moment. Se penchant en avant lui aussi, il attrapa la main de Lise afin de l'écarter de la table et faire en sorte que son ami puisse poser leurs plats. Il refusa de la lâcher du regard ni de laisser glisser ses doigts tant que Dédé était toujours dans les parages. Il ne leur accorda que quelques mots et déposa la totalité de leur déjeuner sur la table avant de leur souhaiter un bon appétit et de tourner les talons. C'est uniquement à ce moment qu'Alec trouva en lui la force d'ouvrir sa main et de laisser Lise se dégager. Il ne l'avait pas serré fort et bien que ce geste ne soit pas anodin, elle pourrait l’interpréter comme elle voulait.

Grave erreur! Grave erreur que de le toucher! Elle en ressentait des picotements au bout des doigts. Et une douce chaleur se communiqua à tout son corps. Sa conscience l'avait pourtant avertit... Mais là, en ce moment, Lise l'envoya volontiers au oubliette, sa conscience.  Quelque chose de très étrange se passait là, à nouveau... Et Lise retint son souffle . 

Elle vit soudain la silhouette si reconnaissable de Dédé se dessiner derrière Alec et la jeune femme retint une exclamation de surprise. Lise battit des paupières, tentant de se soustraire de cette espèce d'ensorcellement, sans succès. Car elle sentit la main d'Alec se refermer sur la sienne. Son coeur fit un bon dans sa poitrine et ses yeux de faon se firent aussi rond que des soucoupes. Elle fut si absorbée par l'attraction qu'avait le regard d'Alec sur elle , qu'elle ne remarqua même pas qu'on déposait les plats sur la table. Où était-elle encore?

Lorsqu'il mit finit à cette étreinte inattendue et inespérée , elle trouva la force de remercier Dédé qui était pourtant déjà loin. Elle ramena rapidement sa main contre elle, effleurant du bout des doigts là où leur peau s'était effleurée, la bouche toujours entrouverte. Elle cligna des yeux, une deux trois fois, immobile, ne sachant que penser. Puis baissa les yeux sur son assiette et eu soudain un grand sourire.

-Ça m'a l'air délicieux! Bonne appétit! Dit-elle avec un entrain subit.

Mon Dieu! Mon Dieu! Mon Dieu! Son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine. Vite! Un sujet de conversation, ce silence en était assourdissant.

"Parles moi un peu de tes élèves?"

Les picotements que Lise ressentait semblaient passer de main en main puisse qu'Alec les sentait aussi. Il ne voulait pas la lâcher mais avait ouvert sa paume afin que son geste ne soit pas mal interprété. Mitigé sur ce qui se passait en lui. Il sentait le sang lui battre les tempes et la chaleur de cette jeune femme lui faisait du bien, il n'avait pas envie qu'elle s'éloigne. Il avait, bien sûr, vu son expression changer mais elle restait aussi muette que jamais. C'était peut-être mieux... A regret, elle s'écarta et il fit de même, remplaçant cette douce sensation par un vide immense.

Il baissa immédiatement les yeux sur son plat, évitant le regard de Lise... Il était troublé et ne pouvait maintenir son impassibilité plus longtemps. Soufflant légèrement, il se saisit de la cruche d'eau et remplit leurs deux verres. Il avait la gorge sèche soudainement et vida la moitié de son verre d'un seul trait. Le jeune homme avait certainement fait une erreur et il avait bien vu qu'elle ne s'attendait pas à ça.

“Bon appétit !” répondit-il.

Elle était enjouée mais il avait déjà commencé à manger et ne regardait autour de lui que rarement. Son plat était vraiment énorme. Ca c'était de la bonne portion pour un déjeuner. Il se rendit compte que le silence était pesant mais Lise prit les devants. Il lui en fit reconnaissant comme jamais.

“Mes élèves ? C'est des jeunes pour la plupart. Tu devrais voir ça, ils ont une énergie incroyable et on sait jamais à quoi s'attendre avec eux. Ils ont une façon de penser qui me dépasse des fois, c'est assez déroutant.”

Il releva la tête en se détendant sur sa chaise mais son pouls n'était pas encore revenu à la normale.

“Pour la plupart, on ne devinerait pas qu'ils étudient la Psychologie, ils ont pas la tête de l'emploi. Mais franchement, ils sont géniaux. L'Uni c'est comme ma deuxième famille, j'y passe tout mon temps.”

Elle piqua sa fourchette dans sa salade, cherchant à s'occuper l'esprit et les mains. Penser au poulet. Oui! Elle avait faim. Elle devait se nourrir, c'était important de se nourrie quand on avait faim... Non, elle n'arrivait pas à penser à autre chose que la manière dont il avait regardé, ne serait-ce qu'une fraction de seconde. Elle avait cru s'enflammer sous son regard. 

Elle l'écouta attentivement, mangeant en silence. Une énergie incroyable hein? On ne savait jamais à quoi s'attendre? Oui! Ça sonnait plutôt comme lui , ça. Mais bon, elle sourit tout de même, fasciné de le voir s'enflammer de la sorte. C'était extraordinaire de vivre pour de ses passions comme ça.

"depuis combien de temps es-tu professeur?"

Lise avait soudain très envie d'en connaître davantage sur lui.

Alec était passionné par son travail, c'était une évidence. Travailler avec les jeunes de Ténébris sur des questions humaines, l'étude du comportement était différent de tout ce qu'il avait connu. Sa mère lui avait passé une prédisposition pour l'enseignement mais il n'avait pas réalisé ce que ça représentait jusqu'à ce qu'il se retrouve devant eux. Un amphi plein à craquer et qui se vide de mois en mois...

“Ça fait quelques années maintenant... 5 ans environ. C'était presque une évidence, ma mère est institutrice.”

Il essayait de ne pas éviter son regard, ni d'éluder ses questions mais cette notion d'année le ramenait vers son divorce. Il s'était lancé dans l'enseignement après sa rupture avec Emma, cherchant sa voie et un nouveau départ. La Psychologie était déjà dans ses cordes, avec son doctorat en poche, et il voulait continuer sans exercer.

Il voyait sa curiosité et ça le faisait sourire, ça le ne dérangeait absolument de parler de lui et, maintenant détendu, il aurait pu continuer des heures.

“Donc voilà, je me suis lancé et j'aime ça. En plus, j'ai assez de flexibilité dans mes cours et j'essaye d'être le Prof marrant et pas complètement has-been. De faire une différence pour eux, si je peux.”

"5 ans... Ah! Quand même!" Dit-elle avec un petit sourire.

Ça lui faisait quel âge ça? Ça devait lui faire quoi... Mi trentaine. Elle réalisa qu'il était jeune et que ça lui plaisait beaucoup... Vraiment beaucoup. Toute cette vitalité cette passion. Pourtant elle hésita encore à lui demander s'il avait quelqu'un dans sa vie. Elle n'était pas sûr de vouloir l'entendre. Pire.... Alec avait le regard d'un homme qui avait été follement amoureux. Étrangement, c'était l'effet qu'elle ressentait. Au fond d'elle-même, elle savait....

"une différence? Oh! Je souhaite que vous puissiez le faire. Je me rappel de mes professeurs... Mon Dieu! J'en ai eu de ces mégères ! Vous avez déjà mis les pieds dans un collège pour fille?"

Elle avait déjà entamé une bonne partie de sa salade, totalement absorbée dans leur conversation.
Lise avait retrouver un pouls relativement normal, sans totalement y parvenir. Avec Alec dans les parages, ce n'était plus vraiment possible...  C'était vraiment pas possible.

La brunette réalisa qu'elle n'avait rien ressentit de tel depuis des années. Elle voulut mettre un nom sur l'impression qu'elle ressentait lorsqu'il la touchait mais elle ne pu trouver le mot. C'était insuportable, elle qui était toujours parfaitement à son affaire, toujours fixée... Elle était totalement perdue. Et c'était extraordinaire!

Il explosa de rire alors qu'elle parlait. Les mégères... Bien sûr, tout le monde avait eut un ou deux instits/professeurs qui avaient laissé un mauvais souvenir. En revanche, Lise avait eut l'air d'en connaitre beaucoup. Et puis, ce collège de fille, elle avait dû souffrir et en voir de toutes les couleurs. Il n'était pas habitué à cet univers mais il se doutait qu'elle en avait gardé des séquelles.

“C'est une question piège ça ? Tu crois vraiment que je suis passé dans un Collège pour fille ?”

Il avait eut de la barbe bien trop tôt pour pouvoir se faire passer pour une fille au Collège et puis, une perruque... C'était pas trop son style. Il n'avait même pas enseigné là-bas, l'Université c'était son monde et il l'aimait.

“Non, j'y ai jamais mit les pieds mais je suis d'accord avec toi. Il faut faire une différence, il faut inspirer les élèves, sinon ça sert à rien.”

Il continuait de manger tranquillement et mit le peu de steak qu'il avait de côté pour entamer sa salade. Il avait besoin de faire un petit break sur la viande pour ne pas saturer.

“Tu sais, l'Université c'est un monde à part et j'ai de la chance. La Psycho c'est compliqué mais j'ai beaucoup de liberté sur mon programme, du moins, lorsque les bases sont assimilées. C'est un échange plutôt qu'un vrai cours en fait.” Il attrapa son verre de limonade et prit une gorgée. “T'as fait tes études dans le privé donc ? C'était quoi comme cursus ?”

Amusée, elle leva les yeux au ciel avant de glousser.

''Non, d'accord, d'accord.'' avoua-t-elle avant de prender une gorgée de limonade.

Bon sang qu'elle avait haï ses années passées aux collèges Soleil Noir. Ses professeurs, pour la plus part de vieille femme acariâtre et sèche, pronaîent un maintien exemplaire et l'etiquette. Et ces affreux uniformes gris, Bonté Divine! elle les avait tant détester. Coupé ample, raide, ils étaient horribles! Peut-être était-ce une des raisons pour laquelle Lise détestait cette couleur. La jeune femme se rapellerait toujours du jour où elle avait personnalisé son costume... Elle avait ajouté de jolis rubans en plus d'une somptueuse broche que sa mère lui avait offerte pour son anniversaire. Ouf! Ça avait barder dans le bureau de la directrice.

''Tu as tout à fait raison! Tes élèves ont de la chance de t'avoir comme professeur.''

En effet, en y repensant bien, Lise aurait bien aimé avoir un professeur comme lui à l'époque.

-Ça va te surprendre si je te dis: mathématique? demanda-t-elle avec un petit sourire timide.

En effet, rien ne l'avait prédestiner au secrétariat. La plus part du temps, devant la jolie frimousse de Lise, les gens voyait une tête vide. Pourtant, fut un temps, où elle avait raffolé des maths. La jeune femme était consciente que ce n'était pas tout à fait l'image qu'elle renvoyait.

“Merci, tu peux passer si tu veux. Mes jeunes étudiants seraient ravis d'avoir un publique, et quel publique ! Bon, ils seraient pas vraiment attentifs”

Il explosa de rire à nouveau. Il aimait la titiller, elle avait le chic de bien réagir et elle savait se défendre. Il l'aurait jamais cru dans les premières minutes mais comme quoi, on pouvait trouver la perle rare même dans un champs d'herbe haute avec une robe à moitié mâchouillée. Juste l'image de Lise à la Ferme le fit sourire un peu plus. Mais quelle rencontre incongrue quand même.

“Mathématique ? Mais pourquoi est-ce que t'as pas continué ?”

Il trouvait ça vraiment dommage les personnes qui arrêtaient leurs études. C'était vraiment du gâchis selon lui. En plus, elle n'avait pas mentionné un quelconque échec ce qui voulait dire qu'elle avait soit abandonné, soit commencé un boulot qui n'avait rien à voir avec ses études. Tout en finissant sa viande, il nota une petite chose rouge dans les cheveux de la jeune femme.

En y regardant de plus près, il reconnut la petite bête...

“Lise, t'as une coccinelle dans les cheveux. Ça te va bien.”

Elle hocha la tête. Aller voir Alec s'enflammer de la sorte devant tout un auditoire devait être extraordinaire. Elle ne manquerait cela pour rien au monde! Bien qu'elle serait obligé de la partager... Peu importe! Elle irait. La jeune secrétaire trouverait bien un petit trou dans son emploi du temps extrêmement chargé. Trop concentrée sur ses paroles, Lise ne s'arrêta même pas à essayer de comprendre à ce qu'il avait voulut dire par :''Bon, ils seraient pas vraiment attentifs”

''Pourquoi...? Oh! Je ne sais pas. Ça va te sembler bête.''

Elle haussa les epaules, se concentrant un moment sur son plat, jouant avec le dernier morceau de poulet.

''Après avoir obtenue mon diplôme, j'avais envie de m'amuser un peu, de faire les boutiques... Je ne savais pas trop quoi faire de ma vie. Mon père s'est fatiguée de me voir flanner à la longue je supposes, il m'a déniché cet emploie à la mairie grâce à ses contacts...'' fit-elle, résignée. ''Mais je suis douée et on m'apprécie pour ce que je fais.''

Elle nota soudain qu'il fixait ses cheveux et qu'il ne l'écoutait plus du tout.

''Alec...? Tu m'écoutes ?''

Soudain, en comprenant qu'elle avait un inscete dans les cheveux, la jeune femme se figea. Un frisson lui remonta l'échine et elle écarquilla les yeux.

'' Oh! Mon Dieu! Enlève-la.'' murmura-t-elle d'une toute petite voix, cessant de respirer.

Il l'écoutait, vraiment, du moins au début. Ah la phase de l'étudiant qui veut s'amuser. Il avait de sacré conversation avec ses groupes à ce sujet. Il avait toujours pensé que la fin des études était trop tôt ou alors que les études à un âge trop jeune était un problème. Mais bon, qu'est-ce qu'un Prof d'Université pouvait faire ? Rien. Il lâcha le fil juste après son père qui lui avait coupé les vivres et trouvé un boulot... C'était plutôt dommage il est vrai, mais bon, si elle aimait son job.

Elle était pourtant mignonne la petite bébête... Ah c'était bien les filles ça... Elle était un peu loin pour qu’il arrive à l'enlever sans lui faire du mal.

“Attends.”

Il se leva et vint s'accroupir à côté d'elle en lui faisant signe de baisser la tête. Il se saisit du petit insecte en le laissant marcher sur le bout de son doigt et sourit.

“Et voilà, regarde, elle est mignonne.”

Il souffla très doucement sur elle, et la coccinelle prit son envol. Il la suivit des yeux et se releva jusqu'à ce qu'elle disparut. Toujours debout et en souriant, il fit de nouveau face à Lise. Ah les femmes avec les bébêtes.

“T'as peur des insectes ?”

Alec eu la gentillesse de s'acquitter de sa demande. Aïe! Et si cette bestiole descidait de pondre ses oeufs dans ses cheveux?! Déja, il arrivait à la rescousse. Lise le suivit du regard alors qu'il contournait la table pour venir se poster devant elle. Un peu inquiète, la jeune femme pencha docilement la tête, souhaitant qu'il fasse vite. Un nouveau frisson la parcourut, mais cette fois elle se demanda bien si c'était la coccinelle...
Bien que ce geste n'avait rien de sensuel....

L'employée municipale jeta un coup d'oeil à la petite bestiole rouge sur le doigt d'Alec. Oh! C'était plus petit qu'elle ne l'avait imaginer. Elle ne su pourquoi, elle s'était imaginé une sorte de scarabée immense et mangeur de chair. Pourtant, elle savait à quoi ressemblait une coccinelle. Idiote!

Elle offrit un sourire contrit à l'homme devant elle.

"Seulement quant elles vont dans mes cheveux." Avoua-t-elle "Et encore tu viens à ma rescousse. C'est en train de devenir une habitude.!"

Elle baissa les yeux sur sa joli montre. Diantre! Le temps passe si vite... et pourtant , elle n'avait aucune envie de le quitter si subitement.

''Alec'' fit-elle à regrèts'' Je vais devoir quitter sous peu.''

“Ta rescousse... Que des grands mots, c'est juste une toute petite coccinelle, tout mignonne.”

Il lui sourit et s'installa à nouveau sur son siège et entreprit de finir son assiette en une bouchée alors qu'elle regardait sa montre. Cela sentait le mot de la fin ça... Tout en s'essuyant la bouche, elle se détendit sur sa chaise et s'étira comme un pacha. Il avait bien mangé et il était content de son repas, autant que de la compagnie.

“J'ai remarqué.” Il lui sourit tout en montrant une montre imaginaire sur son poignet. “Qu'est-ce que tu va faire de beau ?”

Il fit un signe à Dédé et lui donner l'addition et s’empara de son porte-feuille qu'il posa à côté de son assiette vide. Il la regarda un instant avec un petit sourire en coin. Une autre rencontre fortuite et il avait passé un bon moment.

“T'as bien mangé au moins ?” demandât-il en finissant son verre de limonade.

Lise se massa la nuque, le sourire aux lèvres.

''Rien de bien palpitant'' ricana-t-elle. '' Je vais juste me faire raccourcir la frange un peu. Elle me tombe dans les yeux.''

Un rendez-vous chez le coiffeur était en effet peu exaltant et Lise se doutait qu'Alec ne devait pas trouver ses histoires capilaires bien intéressantes. Pourtant, pour la jeune femme, son apparence était l'une des choses dont elle se préoccupait le plus. Le salon de coiffure était le Paradis et son coiffeur son sauveur.

Il fit signe au propriétaire du bistro. Voyant qu'il allait sortir son porte-feuille, Lise allait lui dire qu'elle l'invitait et que ce n'était pas un problème... Mais elle se rappela la tête qu'il avait fait lorsqu'elle avait acheté le chapeau. Lise l'avait probablement quelque peu froissé à ce moment là... Devait-elle le laisser payer de nouveau pour ne pas piquer son égo? Ou peut-être se faisait-elle des idées? Peut-être n'avait-il pas l'intention de l'inviter du tout... après tout, Lise était très douée pour se faire des scénarios. Préférant ne prendre aucune chance, elle sortit à son tour son propre porte-monnaie.

''Extrêmement bien manger! Mes compliments au chef!', déclara-t-elle en souriant à Dédé.

“Ah ok. Ça doit te gêner.”

Il la regarda un instant mais ne voyait pas ce qui clochait avec ses cheveux. C'était bien les femmes ça... C'était pas super parfait et elle faisait tout pour le faire parfait. La perfection c'était toujours un objectif qu'Alec ne pouvait pas comprendre. Il n'était pas dans sa nature de faire ce genre de recherche, la simplicité le satisfaisait pleinement et il ne voulait pas en changer. Elle devait certainement devoir faire bonne figure devant ses parents le lendemain.

Il la regarda sortir son porte-feuille et sourit, elle était mignonne mais Dédé ne l'aurait jamais laissé faire et lui non plus. Il fit signe à Lise de remettre son argent dans son sac à main et tendit quelques billets à Dédé qui semblait ravi du compliment de la jeune femme.

“Ton rendez-vous est loin ? Parce que ce vase est quand même lourd, enfin pour toi. Tu as besoin d'un coup de main ?”

Ce repas l'avait enchanté, si elle ne pensait pas trop à ces quelques moments étranges aussi excitant  que déroutant, et bien quelle refusait de se l'avouer, elle avait très hâte à ce fameux dîner.

Lorsqu'Alec lui fit comprendre qu'il s'en occupait, Lise murmura tout bas "Oh! D'accord." Et elle s'exécuta rapidement. Ce qu'il était galant! Lise n'avait aucun souci à se faire, il saurait survivre à ses terribles convives sans problèmes. Ils seraient tous sous le charme. 

"Plutôt oui. Mon coiffeur est presqu'à l'autre bout de la ville."

Mais c'était vraiment le meilleur! Ça valait le déplacement . Des rumeurs circulaient que certaines des plues belles actrices de Ténébris s'y rendaient fréquemment.

Lise se leva, et lui offrit un petit sourire contrit.
"je contais prendre un taxi. Est-ce que je peux abuser encore un peu de ta gentillesse et te demander de m'aider à mettre tout cela dans le coffre, une fois au coin de la rue?" Demanda-t-elle en prenant son chapeau et ses sacs.