De Raphaëlle à Jonas

Raphaëlle téléphone depuis ce sujet

"Allo? Jonas? C'est Raphi!"

Elle parlais avec une fois un peu surexcitée, comme quand elle avait trop bu

2h du matin. Jonas venait de servir un nouveau verre de vin rouge à la splendide brune qu'il avait ramené chez lui après l'avoir rencontré au restaurant quelques heures plus tôt. En s'installant sur son canapé, il refit ses plans pour le reste de la nuit. Seulement, l'imprévu fit vibrer son téléphone portable posé sur la table du salon. Au premier abord, il se dit qu'il ne décrocherait pas. C'était plus une heure pour répondre. Mais, il jeta quand même un coup d'oeil à l'écran. Un Raphi d'amour clignotait. Merde. Il prit le téléphone et jeta un sourire charmeur à Pénélope machin chose en s'excusant. Il se leva et quitta la pièce pour être tranquille dans la cuisine.

"Allô ? Oui, Raphi. Me dit pas que tu es encore bourrée chérie ?"

« Bourrer ? Voudrais tu me signifier que j'ai un trop de plein d'alcool dans l'organisme ? Parce que je peux boire encore plus ! »

Raphaëlle parlait rapidement, avec trop de dynamisme. L'hystérie que pouvait lui connaître Jonas quand elle avait trop bu et qu'elle était, comme il le disait si bien, bourrée !

Jonas poussa un long soupir. Oui. Raphaëlle Focifère était bel et bien bourrée... Et comme d'habitude, c'était lui qui récupérait les pots cassés ! Menfin, ça ne le dérangeait pas tant que ça au final ! Mais, ce n'était pas comme ça qu'il voulait la mettre dans son lit !

"Raphi... Combien de fois faudra-t-il que je te dise que tu ne tiens pas l'alcool ??"

« Tenir l'alcool ? C'est quoi le rapport avec le fait que je supporte mal l'alcool ? » dit elle pouffant de rire.

Oui elle avait trop bu, oui elle ne tenait pas l'alcool et bien sûr quand on lui disait elle pensait que l'on parlait du verbe tenir... comme tenir dans la main. Une Raph bourrée ne valait pas mieux qu'une Raph sobre en faite.

Jonas leva les yeux au ciel et se frotta les tempes de sa main libre. D'un seul coup, la perspective de passer une très belle nuit avec la bombasse latina dans son salon se retrouvait réduite à un vague rêve... Il lui semblait, comme toujours, que Raphaëlle occuperait toute son attention pour les prochaines heures !

"Rien, il n'y a pas de rapport... Ce serait trop long à t'expliquer dans ton état ! Où es-tu, chérie ?"

« Je suis avec une amie, elle tient une armurerie... On vient de prendre une cuite dans sa boutique... Odessa ne finit pas son service qu'à trois heures du matin... Et je ne suis pas sûre non plus de pouvoir la rejoindre la bah... et y'a plus de métro... et puis... j'en ai marre... » on pouvait sentir un agacement soudain dans sa voix. Saute d'humeur typique qu'elle avait quand elle avait bu plus que de raison

Odessa, elle parlait de sa colocataire cobaye, dont elle avait la charge et qui donc, vivait avec elle. Bien sûr beaucoup de gens à l'UDPH désapprouvait le choix qu'elle avait fait. Mais elle s'en fichait !

Tient donc, depuis quand Raphaëlle avait des amies ? Et en plus de la gente féminine... Le sourire du prédateur revînt sur le si beau visage de Jonas. S'il ne pouvait pas l'avoir elle, il devait se contenter des autres et pour une fois, la rouquine décidait d'avoir des amies !! Bien !

A cet instant, Jonas savait qu'il allait devoir la chercher, qu'elle serait incapable de rentrer tout de seule chez elle. Il savait aussi à quel point elle avait la poisse, elle pourrait très bien tomber sur un type louche en route, voir pire... Il se déplacerait, c'était sur... Mais, il avait envie de la faire languir !

"Allons ma belle, je te sens un tantinet péjorative d'un coup... Tu en as marre de quoi ?

« Tu as des délires SM toi, maintenant ? » dit elle avec lassitude. « Viens me chercher ! »

Fidèle à elle-même, elle avait prit le terme coup au sens littérale. Du coup ce que venait de lui dire son ami d'enfance lui semblait assez personnel. Elle se doutait bien qu'il serait sûrement avec une blonde insipide aux gros seins, mais elle ne s'attendait pas à avoir le descriptif de la soirée. Elle hésita même à lui raccrocher au nez. Puis elle ajouta.

« Tans-pis si tu peux pas... je me débrouillerai toute seule... Au pire, j'appellerais Carlos hein... » elle parlait bien sûr de son voisin dealer de drogue dur, fanatique des armes, avec qui elle semblait avoir des atomes crochus...

Oh bien sûr elle n'avait pas, volontairement, répondu à sa question.

Une nouvelle fois, Jonas se prit la tête dans une main et ferma les yeux de lassitude. Comme arrivait-il à la supporter constamment ? Il devait y avoir un problème quelque part dans sa tête pour continuellement courir après cette jolie rousse ! N'empêche que quand elle parla de Carlos, il se râcla la gorge par désapprobation. Il ne comprenait pas comment elle faisait pour vivre dans un endroit aussi miteux que le quartier haut les mains de Ténébris. Et il était hors de question que quelqu'un d'autre que lui ne la ramène chez elle !

"Effectivement, je ne suis pas seul ce soir. Mais, Raphi, tu sais qu'à toi je ne peux rien refuser ! Je viens donc te chercher... Explique moi où tu es exactement et promets moi que tu ne vas pas faire de bêtises en m'attendant !"

Raphaëlle soupira de soulagement. Elle avait dû avoir recours à une sorte de chantage affectif pour qu'il se decide à venir. Ça ne lui plaisait que moyennement, mais il faut dire qu'elle aurait très mal prit le fait d'être releguée au dernier rang, après une femme qui n'avait pour rôle que de lui prodiger un orgasme une seule fois. Elle était tout de même un brin plus importante que n'importe quelle pouffiasse merde! Elle avait grandit avec lui à ses côtés, il l'avait toujours protégé comme l'avait fait son frère...

"La boutique se trouve dans le centre ville. Tu viens vite hien?"

Après lui avoir donnée l'adresse exacte, elle racrocha.

Jonas attrapa rapidement un post-it accroché sur son frigo et le stylo aimanté avec. Il nota alors de sa fine écriture de patte de mouche l'adresse qu'elle lui énonça à voix haute. Puis, il poussa un soupir.

"Chérie je suis là dans 10 minutes !"

Elle lui raccrocha au nez.

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